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philosophie antique

[…] l’histoire d’ALCIBIADE et de SOCRATE [dans le Banquet] a toujours été difficile à avaler. Je n’en veux pour témoin que ceci :

[1] c’est que Louis LE ROY, Ludovicus REJUS, qui est le premier traducteur en français de ces textes qui venaient d’émerger de l’Orient pour la culture occidentale, tout simplement s’est arrêté là : à l’entrée d’ALCIBIADE. Il n’a pas traduit après. Il lui a semblé qu’on avait fait d’assez beaux discours avant qu’ALCIBIADE rentre. Ce qui est bien le cas d’ailleurs. ALCIBIADE lui a paru quelque chose de surajouté, d’apocryphe, et il n’est pas le seul à se comporter ainsi. Je vous passe les détails.

[2] Mais RACINE un jour a reçu d’une dame, qui s’était employée à la traduction du Banquet, un manuscrit pour le revoir. RACINE qui était un homme sensible a considéré cela comme intraduisible et pas seulement l’histoire d’ALCIBIADE, mais tout le Banquet. Nous avons ses notes qui nous prouvent qu’il a regardé de très près le manuscrit qui lui était envoyé - mais pour ce qui est de le refaire, car il s’agissait de rien moins que de le refaire - il fallait quelqu’un comme RACINE pour traduire le grec, il a refusé. Très peu pour lui...

[3] Troisième référence. J’ai la chance d’avoir cueilli il y a bien longtemps, dans un coin, les notes manuscrites d’un cours de BROCHARD sur PLATON. C’est fort remarquable, ces notes sont remarquablement prises, l’écriture est exquise. À propos de la théorie de l’amour, BROCHARD bien sûr se réfère à tout ce qu’il convient : le Lysis, le Phèdre, le Banquet. C’est surtout le Banquet. Il y a un très joli jeu de substitution quand on arrive à l’affaire d’ALCIBIADE : il embraye, il aiguille les choses sur le Phèdre, qui à ce moment-là prend le relais. L’histoire d’ALCIBIADE, il ne s’en charge pas. Cette réserve après tout mérite plutôt notre respect. Je veux dire que c’est tout au moins le sentiment qu’il y a là quelque chose qui fait question. Et nous aimons mieux cela que de le voir résolu par des hypothèses singulières qui ne sont pas rares à se faire jour.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 23 novembre 1960

[ problématique ] [ mystérieuse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

cogito

Vous m’avez obligé de m’avertir du passage de saint Augustin auquel mon Je pense, donc je suis a quelque rapport ; je l’ai été lire aujourd’hui en la bibliothèque de cette ville […]. Et c’est une chose qui de soi est si simple et si naturelle à inférer, qu’on est, de ce qu’on doute, qu’elle aurait pu tomber sous la plume de qui que ce soit ; mais je ne laisse pas d’être bien aise d’avoir rencontré avec saint Augustin […].

Auteur: Descartes René

Info: Lettre à Colvius du 14 novembre 1640

[ occurrence historique ] [ formulation antérieure ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pensée réflexive

De tout cela, les hommes ont douté et l’un s’est efforcé de soutenir une chose, l’autre une autre. Qui néanmoins douterait qu’il vit, se souvient, comprend, vaut, pense, sait et juge ? Car même s’il doute, il vit ; s’il doute de sa raison de douter, il se souvient ; s’il doute, il comprend qu’il doute ; s’il doute, il veut être certain ; s’il doute, il pense ; s’il doute, il sait qu’il ne sait pas ; s’il doute, il juge qu’il ne faut pas qu’il consente à la légère. Tout homme donc qui doute, d’autre part, ne doit pas douter de ces choses, car si elles n’étaient pas, il ne pourrait douter de rien.

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: De trinitate, X, X, 14

[ certitude ] [ raisonnement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

postures

Les émissions de télévision à but littéraire sont en fait des séquences où, dans une cage éclairée, des portées de singes viennent nous montrer où ils en sont de leur apprentissage de la grimacerie sociale.

Auteur: Calaferte Louis

Info: Carnets, tome 6 - 1982 : Rapports

[ conventions ] [ sourires ] [ fausseté ] [ dénigrement ]

 
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urbanité

Il a pu te paraître étrange (c'est mon cas) de voir certaines personnes bannies par leurs amis et discréditées aux yeux de la société pour un faux-pas sans importance, alors que les portes sont grandes ouvertes à d'autres, qui ont commis de pires crimes. Cela semble injuste. Mais à y regarder de près, on constate toujours que ces exclus ont manqué de savoir-vivre.

Auteur: Kennedy Margaret

Info: Divorce à l'anglaise

[ convivialité ] [ sociabilité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-homme

Il se rendait compte qu'il y avait des choses qu'elle ne comprendrait jamais. C'est une femme, se dit-il ; et les femmes sont étrangement bornées.

Auteur: Kennedy Margaret

Info: Le Festin (La fête)

[ bizarres ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

solitude

Car ses émotions, en ce qui concernait Brian, étaient prévisibles et compréhensibles. C'était un gentil garçon, sérieux et raisonnable, sensible aussi et qui savait embrasser. Bruce, en revanche, lui avait tout à coup ouvert une fenêtre sur une étrange région du coeur qu'elle ignorait jusque-là, un territoire sauvage et trouble qu'une future Nancibel traverserait peut-être un jour pour rejoindre des horizons nouveaux et sans nom. Elle avait compris que la vie et les êtres sont très importants, que chacun est seul et que personne ne comprend vraiment personne.


Auteur: Kennedy Margaret

Info: Le Festin (La fête)

[ consubstantielle ] [ isolement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

philosophie

"Energologie" (qui se retrouve par exemple chez Alexandre Kojève, Essai d’une histoire raisonnée de la philosophie païenne, t. II : Platon-Aristote, Gallimard, 1972, p.64) dérive de énergéia = "acte" et de logos = "doctrine", "science" : c’est l’étude de l’acte, ou la théorie qui prend l’acte comme thème essentiel de sa réflexion […].

Auteur: Borella Jean

Info: Penser l'analogie, L'Harmattan, Paris, 2012, page 58

[ définition ] [ étymologie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

concept philosophique

Le rejet de l’unité analogique de l’être résulte de la conviction que l’être, chez Aristote, reste un problème non résolu et reconnu comme tel : une aporie, c’est-à-dire une difficulté insurmontable. […] il y a une pluralité non purement homonymique des acceptions de l’être diversifiées selon les catégories, et, cependant, l’être n’étant pas un genre, il ne saurait être présent selon l’identité de sa signification dans les diverses catégories (comme l’est par exemple le genre "animal", identique dans l’homme ou le bœuf). Si donc il n’a pas l’identité d’un genre, sans perdre pour autant son unité (relative) de signification, comment le penser ? C’est pourquoi on peut parler d’une "ontologie de l’impossible". Quant à la théologie, elle est "inutile" pour penser l’ontologie parce que, si elle gagne Dieu, l’Etant premier, la Substance éternelle et séparée, elle perd l’être des choses avec lesquelles l’Etant premier n’a aucun rapport et de l’être desquelles il ne saurait rendre compte.

Cette conclusion est forte. Nous croyons même qu’elle correspond à un aspect objectif de l’aristotélisme, celui qui relève de ce que nous nommons "ontologie de la substance individuelle". S’il n’y a pas d’autre façon d’être réel que d’exister à la manière d’une substance individuelle, alors les catégories secondes (les accidents) ne possèdent pas réellement l’être, qu’il faut pourtant leur attribuer, l’ontologie est introuvable et la théologie ne sert à rien : l’être est imparticipable, étant chaque fois possédé incommunicablement par chaque substance individuelle, et par Dieu, la première de toutes.

Cependant l’ontologie de la susbtance individuelle […] s’accompagne, chez Aristote, d’une autre ontologie, celle de l’acte et de la puissance, qui n’est pas soumise aux mêmes contraintes. On pourrait dire que la philosophie d’Aristote, sa "vision du réel", oscille entre une ontologie (de la substance et des accidents) et une énergologie (de l’acte et de la puissance). […]

La distinction de l’acte et de la puissance est une découverte majeure de la philosophie d’Aristote. Elle a pour but de répondre aux difficultés que soulève l’intelligibilité du mouvement (mise en cause par les fameux arguments de Zénon d’Elée) en montrant dans tout mouvement un processus par lequel l’être en mouvement passe de la puissance à l’acte, c’est-à-dire : se réalise. Pour un être, passer de ce qui est en puissance à ce qui est en acte, c’est devenir ce qu’il a à être, c’est réaliser sa nature qui ne demeure pas un simple possible, mais, lorsque l’acte a atteint son accomplissement ultime, est un "exister effectivement" […].

Mais si le passage de la puissance à l’acte est aisé à décrire, penser l’acte en lui-même est difficile. On ne saurait le saisir que "par analogie". On peut montrer cependant que tout être en acte, dès lors qu’il était d’abord en puissance, ne peut venir que d’un autre être en acte […]. De là découlent deux conclusions : d’une part le propre de l’acte, c’est de communiquer son actualité, à titre de cause efficiente (la chaleur en acte du soleil se communique à la pierre) ou de cause finale (le mouvement circulaire des astres aspire à la perfection en acte du Moteur immobile) ; d’autre part, et en conséquence, tout acte de ce qui est en puissance est un acte second qui suppose un acte premier.

Par là, d’une certaine manière, est franchie la barrière ontologique qui séparait l’être accidentel de l’être substantiel, dans la mesure où les formes accidentelles […] sont envisagées comme les actes seconds de ce qui est actué en premier dans la substance. […] Cela signifie que les accidents ne constituent pas une collection de déterminations dans la substance : en tant qu’actes seconds d’un acte premier, ils sont unifiés par cet acte même, ils en sont, dit Aristote, l’analogon. De ce point de vue, l’acte est une notion transcendantale, puisqu’elle transcende la distinction des catégories en substance et accidents.

Auteur: Borella Jean

Info: Penser l'analogie, L'Harmattan, Paris, 2012, pages 57 à 60

[ implicite ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophie

Le premier à avoir parlé d’une "analogie des êtres" (analogia tôn ontôn) est, semble-t-il, le chrétien Jean Philopon, commentateur d’Aristote du début du VIe siècle. On ne parle pas encore d’analogie d’attribution, dénomination inconnue même de saint Thomas d’Aquin et qui ne prendra naissance qu’au XIVe siècle. En attendant, la notion d’analogie garde sa signification mathématique d’égalité de rapport. […]

De Boèce, au début du XIIIe siècle, si le terme d’analogia s’introduit progressivement en latin, c’est toujours avec sa signification de proportionnalité, c’est-à-dire d’égalité de rapports. Mais il subit aussi la puissante influence de l’analogia dionysienne […] qui fait entrer le terme dans une problématique purement théologique, celle de la signification des Noms divins. D’autre part, parallèlement à cette persistance de l’analogia grecque (mais sans rapport terminologique avec elle), se développe lentement une autre problématique, plus proprement philosophique, concernant les termes équivoques et univoques, et les termes intermédiaires, dits en référence à une unité focale de signification. […] Ils concernent principalement le rapport des accidents à la substance : en quel sens le même terme d’être peut-il convenir aux accidents et à la substance ? Réponse : au sens où ce terme fait partie des ambigua, des termes ambigus, car, s’il se dit proprement de la substance, il ne se dit des accidents que secondairement et à cause du rapport qu’ils ont à la substance ; il y a donc un ordre de convenance "par référence à un premier". Mais, en même temps, puisque l’être peut s’attribuer à autre chose qu’à "ce-qui-est" (c’est-à-dire la substance), c’est qu’il transcende l’ordre des catégories (ou prédicaments), savoir, l’ensemble des divers modes selon lesquels on peut caractériser l’existence d’une chose : sa substantialité, sa qualité, sa quantité, ses relations, etc. Se pose ainsi la question de l’unité transcendantale de l’être, et des autres "transcendantaux" : bien, un, vrai, beau.

C’est alors, au début du XIIIe siècle semble-t-il (car les données manquent) que le vocabulaire de la "convenance selon l’ambiguïté" (Alain de Libera) et "en référence à un premier" se mélange avec celui de l’analogie, jusque-là réservé à la proportionnalité mais qui, maintenant, peut aussi servir à désigner un mode d’attribution "en référence à un premier". Les deux vocabulaires vont d’ailleurs coexister encore pendant un certain temps – c’est le cas notamment chez saint Thomas d’Aquin – avant que celui de l’analogie ne l’emporte définitivement, et que n’apparaisse, au début du XIVe siècle, l’expression qui deviendra classique, d’ "analogie d’attribution".

Auteur: Borella Jean

Info: Penser l'analogie, L'Harmattan, Paris, 2012, pages 52 à 54

[ historique ] [ évolution ] [ concept ] [ notion ]

 

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