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idéologie

Autrefois, les jeunes étaient obligés d’étudier ; ils n’avaient pas envie de passer pour des ignares, ils se donnaient du mal, bon gré mal gré. Aujourd’hui, il leur suffit de dire : fariboles, tout n’est que fariboles ! et le jour est joué. Ils sont bien contents, les jeunes gens. C’est vrai, cela : autrefois ils étaient tout bonnement propres à rien, et maintenant les voilà tout d’un coup promus nihilistes.

Auteur: Tourguéniev Ivan

Info: Pères et fils, traduction de Françoise Flamant, éditions Gallimard, 1982, page 93

[ discours capitaliste ] [ jouissance sémantique ] [ justification ] [ prétexte ] [ nihilisme ]

 

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idéologies

- Voulez-vous que je vous dise exactement, mon oncle, quel homme est Bazarov ?

-Je t'en prie, mon chère neveu.

-Il est nihiliste.

-Comment ? demandant Nicola Petrovitch [...]

-Il est nihiliste, répéta Arkadi.

-Nihiliste, dit Nicola Pétrovitch, cela vient du latin 'nihil',' rien', autant que je puis en juger; donc ce mot désignerait un homme qui...qui ne veut rien reconnaître ?

-Dis plutôt : qui ne respecte rien, rectifia Paul Petrovitch [...]

-Qui envisage tout d'un point de vu critique, précisa Arkadi.

-N'est-ce pas la même chose ? demanda Paul Petrovitch

-Non, pas du tout. Un nihiliste, c'est un homme qui ne s'incline devant aucune autorité, qui ne fait d'aucun principe un article de foi, quel que soit le respect dont ce principe est auréolé.

-Et l’on s’en trouve bien ? l’interrompit Paul Pétrovitch.

-Tout dépend de l’individu, mon oncle. Certains s’en trouvent bien, et d’autres très mal.

-Tiens donc. Allons, cela n’est pas de notre ressort, à ce que je vois. Nous autres, gens de l’ancien temps, nous estimons que sans principes […] reconnus comme des articles de foi, pour reprendre ton expression, il est impossible de faire un pas, impossible de respirer. Vous avez changé tout cela, Dieu vous le rende et vous donne le grade de général ; nous nous contenterons de vous admirer, messieurs les…comment, déjà ?

-Nihilistes, articula distinctement Arcade.

-Oui. Nous avons eu les hégélistes, voici maintenant les nihilistes. On verra bien comment vous subsisterez dans le désert, dans le vide absolu ; pour le moment, sonne donc, s’il te plaît, Nicolas Pétrovitch, mon frère ; c’est l’heure de mon cacao.

Auteur: Tourguéniev Ivan

Info: Pères et fils, traduction de Françoise Flamant, éditions Gallimard, 1982, pages 54-55

[ affrontement générationnel ] [ description ] [ nihilisme ]

 

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écrivain-sur-roman

Ne possédant pas une très forte dose de libre faculté d’invention, j’ai toujours eu besoin d’une base réelle sur laquelle poser un pied ferme. Tel fut le cas pour Pères et fils ; la base du personnage central de Bazarov m’a été fournie par un caractère frappant, celui d’un jeune médecin de district (mort peu avant 1860). Cet homme remarquable me parut incarner le principe tout juste naissant, encore en gestation, qui reçut par la suite le nom de nihilisme.

Auteur: Tourguéniev Ivan

Info: Souvenirs littéraires et familiers

[ inspiration ]

 

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protestantisme

Que l’idée d’une religion individuelle ait fait horreur à Luther, qu’il ait toujours aimé l’idée de l’Église... nous en sommes persuadés. Mais, en affranchissant les communautés chrétiennes de la "tyrannie romaine" et de l’autorité spirituelle du vicaire du Christ — il les arrachait en réalité à l’unité du corps du Christ pour les incarcérer malgré lui dans le corps temporel de la communauté politique ou nationale, et les soumettre finalement à l’autorité de ces princes qu’il détestait.

Auteur: Maritain Jacques

Info: Notes sur Luther, page 610

[ rejet ecclésiastique ] [ conséquences ]

 
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théologie

Luther lui-même n’était certes pas un homme moderne, pas plus qu’il n’était un protestant. Cela ne l’empêche pas d’être à l’origine du monde moderne, comme il est à l’origine du protestantisme. Et c’est justement ce qui fait l’immense intérêt de son cas, catholique, foudroyé, saint manqué, c’est dans une manière fausse et forcenée (et où, en réalité, le Moi devenait centre et règle souveraine) de se jeter sur certaines grandes antiques vérités trop oubliées autour de lui (confiance en J.-C. et mépris de soi, valeur de la conscience comme règle immédiate de nos actions, impossibilités pour l’homme déchu d’un état de perfection naturelle acquise sans la grâce du Christ, etc.) qu’on voit paraître en lui le principe des erreurs modernes.

Auteur: Maritain Jacques

Info: Notes sur Luther, page 610

[ christianisme ] [ malentendu ] [ conséquences ]

 

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protestantisme

Luther, un des pères du monde moderne... Les Français, volontiers, se servent de la formule, ou d’autres analogues et de même résonance. A condition de noter scrupuleusement combien involontaire fut cette paternité, combien peu l’indésirable enfant réalisa les vœux de son géniteur, on peut la retranscrire, si l’on veut, et la reprendre à son compte. Luther, en vivant, en parlant, en se montrant lui, a créé, comme tant d’autres, maintes situations de fait, à leur tour génératrices de conséquences spirituelles ou morales qu’il n’avait point envisagées. Et pour avoir accompli le schisme sans rétablir l’unité ; affaibli et diminué matériellement l’Église catholique ; créé des conditions propices à la naissance de sectes innombrables ; provoqué la discussion par des laïcs de questions religieuses ; exposé la Bible aux regards des curieux — pour cela, pour bien d’autres choses encore, il est certain que le réformateur mérite la reconnaissance d’hommes qu’il n’a cessé de combattre et de détester.

Auteur: Febvre Lucien

Info: Un destin : Martin Luther, PUF, 1968, page 195

[ malentendu ]

 

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protestantisme

Moi aussi, je me suis marié, et avec une nonne. J’aurais pu m’en abstenir et je n’avais pas de raisons spéciales pour m’y décider. Mais je l’ai fait pour narguer le diable et ses écailles, les faiseurs d’embarras, les princes et les évêques — puisqu’ils sont assez fous pour défendre aux clercs de se marier. Et ce serait de grand cœur que je susciterais un scandale encore plus grand, si je savais seulement quelque autre chose qui puisse mieux plaire à Dieu et les mettre hors d’eux !

Auteur: Luther Martin

Info: Lettre à Schuldorp du 5 janvier 1526, Signalée dans END., V, p. 303, no1022 qui identifie le destinataire. Texte allemand dans E., LIII, p. 364 et dans de WETTE, III, p. 83, no 771, loc. cit., p. 84.

[ provocation ]

 

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christianisme-protestantisme

Luther n’était pas encore Luther, déjà il abhorrait, nous l’avons vu, dans l’auteur de l’Enchiridion l’intelligence claire qui se glorifie de sa clarté, la raison ennemie du mystère et de toutes ces choses obscures que perçoit l’intuition. Il a dit un jour un mot saisissant, qu’on trouve dans le recueil de Cordatus [Tischreden, W., III, p. 264, no 3316]. Il date du printemps de 1533 : "Il n’est pas d’article de foi, si bien confirmé soit-il par l’Évangile, dont ne sache se moquer un Érasme, je veux dire la Raison". — Ab Erasmo, id est a ratione ; voilà le secret d’une haine atroce, d’une de ces haines recuites et hallucinantes dont les hommes de Dieu ont le secret : cette haine du péché incarné dans le voisin et qui conduit jusqu’aux vœux homicides. En ces années-là, les recueils de Tischreden le prouvent surabondamment : Luther radotait de fureur contre Érasme. Et qu’il ait consenti, lui qu’aucune considération ne savait retenir quand un flot de sang lui montait du cœur au cerveau, qu’il ait consenti pendant tant et tant de mois à tenir presque cachée cette haine furieuse ; qu’en avril 1524 encore, il ait écrit "au roi de l’amphibologie", à ce "serpent", une longue lettre pour lui mettre une dernière fois le marché en mains : "Ne publie pas de livre contre moi, je n’en publierai pas contre toi" — en vérité, parmi tous les hommages qu’a reçus de son vivant le grand humaniste, je n’en sais pas de plus beau et, venant d’un tel ennemi, si fort de son triomphe, qui trahisse plus d’involontaire respect.

Mais enfin, il fallut bien que le duel s’engageât ? Ce fut Érasme qui le premier croisa le fer. Ce fut lui, pour des raisons aujourd’hui bien connues, qui publia le 1er septembre 1524 sa fameuse diatribe sur le libre arbitre. Le choix seul du sujet témoignait, une fois de plus, de sa haute et vive intelligence critique. Luther ne s’y trompa point. Il tint à le proclamer très haut dans les premières lignes de sa réplique [W., XVIII, p. 602] : "Toi, tu ne me fatigues pas avec des chicanes à côté, sur la papauté, le purgatoire, les indulgences et autres niaiseries qui leur servent à me harceler. Seul tu as saisi le nœud, tu as mordu à la gorge. Merci, Érasme !" Cette réplique de Luther, son traité Du serf arbitre, ne parut du reste qu’à l’extrême fin de 1525, le 31 décembre. Et c’est seulement en septembre de la même année, un an après l’attaque, que Luther se mit à la composer. L’adversaire était redoutable et si intrépide fût-on, on ne pouvait pas ne pas être intimidé à la pensée de l’affronter. Mais, dès que Luther se fut décidé à écrire, la pensée coula avec une force, une abondance, une violence irrésistibles. C’est que, ce qui était en jeu, c’était toute sa conception de la religion.

On l’a bien dit : au lieu d’intituler leurs deux écrits Du libre arbitre et Du serf arbitre, les deux antagonistes auraient pu leur donner ces titres : De la religion naturelle et De la religion surnaturelle. Entre l’omnipotence de Dieu et l’initiative de l’homme, libre à un semi-rationaliste comme Érasme de négocier un compromis et d’accepter sans émoi que soit battu en brèche ce sentiment véhément de la toute-puissance irrationnelle de Dieu en qui Luther voyait, lui, l’unique, l’indispensable garant de sa certitude subjective du salut. L’auteur du Serf arbitre ne pouvait s’attarder à semblables besognes. Ne voyant pas le moyen de concilier avec l’affirmation du libre arbitre sa foi personnelle dans la toute-puissance absolue de Dieu ; se révoltant à l’idée que la volonté humaine pût limiter en quoi que ce soit la volonté divine et la supplanter — par une démarche conforme à son génie, il se porta d’un coup aux extrêmes. Il nia le libre arbitre purement et simplement. Il proclama, une fois de plus, que tout ce qui arrivait à l’homme, y compris son salut, n’était que l’effet de cette cause absolue et souveraine, à l’action irrésistible et continue : Dieu, le Dieu "qui opère tout en tous". Et ce n’était pas là, pour Luther, une thèse philosophique, étayée d’arguments rationnels, mais le cri spontané d’un croyant qui confessait sa foi "à pleine bouche et sans mettre une feuille devant" ; c’était la protestation passionnée d’un chrétien "qui ne voulait pas vendre son cher petit Jésus" et qui, toujours prisonnier de ses expériences, ayant toujours à l’esprit "ces angoisses spirituelles et ces naissances divines, ces morts et ces enfers" à travers quoi il avait cherché et trouvé son Dieu, ne rencontrait la paix libératrice que dans l’abandon total, l’abdication sans réserves de sa volonté propre entre les mains du guide souverain.

Auteur: Febvre Lucien

Info: Un destin : Martin Luther, PUF, 1968, pages 172-173

[ théologie ] [ opposition ] [ différence ]

 

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argent

La liberté ... Qu'est-ce que ça veut dire? ... "Eh bien, se disait-il, c'est d'être autrement que les autres, en dehors d'eux, au-dessus d'eux. C'est d'être seul... c'est ça la liberté, et c'est mon or qui me la donne..." 

Auteur: Ramuz Charles-Ferdinand

Info: Farinet ou la Fausse Monnaie

[ outil d'indépendance  ] [ fric ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

gouvernance

Lorsqu'une réglementation devient un objectif, elle cesse d'être une bonne mesure.

 

Auteur: Goodhart Charles

Info:

[ régulation superficielle ] [ inefficace simplification ]

 
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Ajouté à la BD par miguel