Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 814
Temps de recherche: 0.0446s

écriture

Pour pouvoir écrire un roman, pour endurer les très longues et fastidieuses séances de travail assis que ça implique, mois après mois, année après année, il faut que l’histoire garde des bulles de lumière dans votre tête. Des scènes qui sont des îles d’émotion brûlante. Et c’est à cause du désir d’en arriver à l’une de ces scènes qui, vous ne savez pas pourquoi, vous couvrent de frissons, que vous traversez peut-être des mois d’ennui royal et insoutenable au clavier. De sorte que le paysage que vous entrevoyez quand vous commencez une œuvre de fiction est pareil à un long collier d’obscurité éclairé de temps à autre par une grosse perle iridescente. Et vous avancez laborieusement sur ce fil d’ombres, d’une perle à l’autre, attiré comme les mites par leur éclat, jusqu’à atteindre la scène finale, qui est pour moi la dernière de ces îles de lumière, une explosion irradiante.


Auteur: Montero Rosa

Info: L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir

[ motivation ] [ émoi ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

écriture

Je suis un rouage modeste mais assez opérationnel de l'industrie du cinéma. Je reprends des scenarii écrits par d'autres. Je réécris. Je coupe et je polis. Je coupe ce qui est en trop. Je polis ce qui reste. Je suis un écrivaillon doté d'une plume qui a fini par être considéré comme un talent. Les gens qui vivent à Los Angeles et qui font un boulot similaire au mien, on les appelle les "nègres d'Hollywood". L'expression "nègre de New York", mystérieusement, n'existe pas. À New York, le nègre, on l'appelle doc.
Je n'ai jamais rien écrit moi-même. Il y a très longtemps, j'ai essayé, mais j'ai abandonné après plusieurs tentatives. Je ne suis peut-être qu'un écrivaillon, mais je sais ce qu'est le talent, et j'ai compris assez vite que je n'en avais pas. Ce ne fut pas une prise de conscience dévastatrice. Plutôt quelque chose de l'ordre d'une confirmation de ce que je soupçonnais depuis le début.

Auteur: Tesich Steve

Info: Karoo

[ lucidité ] [ humilité ]

 

Commentaires: 0

écriture

Le scénario avançait bien. Ecrire n'avait jamais été un travail pour moi. Aussi loin que remontaient mes souvenirs, ça s'était toujours déroulé de la même façon : mettre la radio sur une station de musique classique, allumer une cigarette ou un cigare, ouvrir une bouteille. La machine à écrire faisait le reste. Il me suffisait d'être là. Tout ça me permettait de continuer quand la vie elle-même avait peu à m'offrir, quand elle virait au film d'horreur. Il y avait toujours la machine pour m'apaiser, me parler, me divertir, me sauver. Dans le fond, c'est pour ça que j'écris : pour sauver ma peau, pour échapper à la maison de fous, à la rue, à moi-même.
Un jour, l'une de mes ex m'avait lancé : - Tu bois pour fuir la réalité !
- Bien sûr, ma chère..., lui avais-je répondu.
J'avais la bouteille et la machine à écrire. Deux tiens valent mieux qu'un tu l'auras !

Auteur: Bukowski Charles

Info: Hollywood p 113 Livre de Poche

[ thérapie ] [ fuite ]

 

Commentaires: 0

écriture

Pourquoi j'écris ? J'écris parce que j'écris. Il n'y a pas d'origine à ça. C'est sans origine et, semble-t-il, sans fin. J'écris depuis toujours. Depuis que je suis né. Écrire, c'est un état, avant que d'être un art. C'est pourquoi c'est aussi un malheur. Un malheur-bonheur, si l'on veut. Mais un malheur quand même. Comme d'être juif, par exemple, selon Heine: "Juif ne désigne pas une religion, mais un malheur" - Écrire, c'est pareil. Ce n'est pas un choix, ce n'est pas une décision, encore moins une carrière. C'est comme le style pour Barthes : " Il est une forme sans destination, il est le produit d'une poussée, non d'une intention... " Mais pourquoi un malheur ? Parce qu'écrire, pour qui écrit, est de l'ordre de l'inévitable. C'est davantage qu'une vision du monde qui nous serait consubstantielle. C'est une vision du monde sans vues sur le monde, sans convoitise. Qu'y a-t-il d'ailleurs à convoiter, puisqu'écrire rend le monde absent ? (...)

Auteur: Raczymow Henri

Info:

[ motivation ]

 

Commentaires: 0

écriture

Il me faut aller à tâtons et rien ne m'ennuierait ou ne me découragerait davantage en commençant un roman que de savoir exactement ce qu'il va être, quels personnages vont l'habiter, quand et comment ils vont apparaître ou disparaître, à quoi ressemblera leur vie ou la partie de leur vie que je vais raconter. Tout cela arrive à mesure que le roman s'écrit et appartient au domaine de l'invention, en prenant le mot dans son sens étymologique de découverte, de trouvaille; et même, il y a des moments où l'on s'arrête et où l'on sent deux voies ouvertes pour continuer le récit, à l'opposé l'une de l'autre [c'est moi qui souligne]. Une fois le livre fini [...], il semble impossible qu'il eût pu être différent de ce qu'il est. Et alors on croit qu'on peut parler du livre, et même qu'on peut l'expliquer, avec d'autres mots que les siens propres, comme si ceux-ci ne pouvaient en aucun cas suffire.

Auteur: Marías Javier

Info: Préface de L'Homme sentimental, Editions Rivages, 1990, pp. 9-10

[ voyage ] [ création ]

 

Commentaires: 0

écriture

"Affronter son propre cas". Je n'ai jamais inventé d'histoires. Je n'ai pas d'imagination. Tout ce qu'il y a dans mes livres est arrivé. On pourrait donc dire que tout ce que j'écris est autobiographique. Que mes livres racontent ma vie. Or il n'en est rien, parce que telle n'a jamais été mon intention. Vouloir raconter sa vie, c'est dire : "Moi, voilà comme je suis." "Moi je". C'est ce que Deleuze appelait la manie du "sale petit secret". La prétention à ériger ses fantasmes en performances de portée universelle. Ecrire en partant de mon propre cas, ça n'a jamais consisté à "me" raconter, mais à "le" décrire, le re-présenter pour essayer d'y voir plus clair. Il n'est pas question de dire ce qui s'est passé pour moi, mais d'essayer de comprendre "comment" telle ou telle chose a pu se produire comme elle s'est produite. Ce ne sont pas des confidences, mais plutôt des descriptions de situations. Des leçons d'anatomie, des rapports de détective privé.

Auteur: Hocquard Emmanuel

Info: In "Le Cours de Pise", éd. P.O.L, p. 193

[ dénégation ] [ recherche ] [ référence philosophique ] [ littérature ] [ codage du réel ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Benslama

écriture

Louange à Dieu ! Louange qui parvienne à Le satisfaire. Bénisse les plus nobles de ceux qu'Il a choisis, Ceux qui vivent dans Sa compagnie et Son alliance ! Qu'Il leur accorde un salut qui n'ait pas de terme.

Comme mes idées papillonnent quand elles tournent les pages du grand livre des choses qui s'ouvre devant elles, comme très vite ensuite, elles s'en détournent et disparaissent, il m'a paru indispensable de les retenir dans leur fuite vers l'oubli.

"Consignez le savoir par écrit" a dit le Prophète. Que d'idées me sont venues que je n'ai eu le loisir de fixer et qui ont fui en me laissant dans le regret !

Lorsque, sur le mystère divin, j'ouvre l’œil de ma réflexion, les merveilles qu'il recèle se révèlent, innombrables, à ma vue et des explications qu'il ne m'est pas possible de taire, s'amoncellent devant moi comme sables sur la dune.

Ainsi ai-je fait de ce livre un filet que j'ai tendu aux idées fugitives.

Auteur: Shaykh Âbu al-Faraj Ibn al-Jawzi

Info: La pensée vigile

[ pensées captées ] [ Allah ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

écriture

Dans le processus de la vie, bouillonnement sans fin, incessantes métamorphoses au sein d'innombrables échelles qui changent pareillement à des vitesses diverses, l'écrivain est peut-être de ceux qui approchent le moins mal le conte ou l'explication. Ainsi, par le biais de l'écriture, art figé mais qui peut aller loin dans le baroque en intriquant tout ce qu'on veut avec la conjonction des temps, il tente de  fixer son idée sur papier - maintenant devenu écran. Ainsi il produit, décrit, projette, sculpte, imagine, peint... des clichés-développements plus ou moins élaborés de la vie des hommes dans leur environnement.

Tout scribouillard ayant un peu d'expérience de vie, une bonne commande de sa langue, et qui prend bien son temps pour le faire en tenant compte de l'avis des autres, sera susceptible d'attirer l'intérêt du lecteur. Et celui des gens de FLP, qui se feront un plaisir d'en insérer des extraits dans ce corpus-dictionnaire, répertoire sémantico-lexicographique enchevêtré que la technologie permet d'organiser et de trifouiller de mille manières.

Auteur: Mg

Info: 29 août 2020

[ support mémoriel souple ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ chroniques ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

écriture

Bien qu'un peu misanthrope, je ne suis pas encore assez indifférent à l'opinion et à la sympathie de mes lecteurs pour ne pas m'inquiéter du jugement qu'ils porteront sur ce livre. Je crains qu'après l'avoir fermé, ils ne se disent: "A quoi cet être bizarre a-t-il servi ? Que nous a-t-il appris ?
C'est comme un somnanbule qui a passé partout, sur les neiges et sur les sables, sur les fleuves des deux mondes et sur les mers les plus lointaines...
Il a foulé aux pieds presque toutes les plantes connues ou inconnues, sans en cueillir une seule, sans même nous les nommer. Quant aux rochers il en a fait sa table, son oreiller et sa maison et voilà tout.
La science ne lui doit rien, car il n'a rien analysé ni découvert. Son caractère et ses idées ont pris la consistance et la mobilité des nuages, avec lesquels sa vie s'est écoulée comme une espèce de rêve: or les rêveurs sont inutiles, pour ne pas dire nuisibles"
Voilà sans doute ce qu'on dira de moi.

Auteur: Russell Henry

Info: Souvenirs d'un montagnard

[ égoïsme ]

 

Commentaires: 0

écriture

Pour moi, un romancier n'a qu'un seul devoir : de raconter une histoire. Il faut que l'histoire soit tellement bien racontée qu'elle semble non seulement possible mais plus réelle que la réalité. Donc pour moi, écrire un roman "engagé" n'est pas le but véritable ; c'est un but qui produira dans presque tous les cas des polémiques au lieu de la littérature. Ceci dit, quand l'écrivain raconte son histoire honnêtement et sans honte, le résultat sera presque toujours un roman engagé, parce que la vie humaine, même quand elle se déroule dans les lieux carrément domestiques, est complexe, et parce que l'histoire, la politique, et les grandes questions de la vie sont derrière toutes nos conversations et tous nos échanges, même ceux qui paraissent banals. Prenez par exemple les romans tout à fait domestiques et féminins de Jane Austen : existe-il dans la littérature anglophone du commentaire plus pointu sur la patriarchie et le système de classe sociale ? Dans la même façon, pour moi, il est impossible de raconter une histoire malaisienne sans allusion à la politique de race, à nos problèmes sociaux, à notre passé compliqué.

Auteur: Preeta Samarasan

Info:

[ contexte ] [ arrière-plan ] [ milieu ambiant ]

 

Commentaires: 0