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écrivain-sur-écrivains

Toutefois, Dante avait un guide: Virgile, et toute la sagesse antique, tandis que Dostoïevski, n'a point de guide, et se joint à la foule des réprouvés.

Auteur: Ivanov Viatcheslav

Info:

[ comparés ]

 

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C'est l'homme de génie que je veux dans l'écrivain, quels que puissent être ses mœurs et son caractère, parce que ce n'est pas avec lui que je veux vivre, mais avec ses ouvrages, et je n'ai besoin que de vérité dans ce qu'il me fournit; le reste est pour la société et il y a longtemps que l'on sait que l'homme de société est rarement un bon écrivain.

Auteur: Sade Marquis de

Info: Cité par P. Muray en épigraphe de "Rendez-nous Muray! Sade cité en exergue par Philippe Muray dons son "Outrage aux bonnes mœurs ou comment l'esprit vient aux romans"...

[ sincères ] [ entiers ]

 

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Il y a des écrivains, et des plus grands, à la nuque obstinée, à la forte encolure, qui traînent leur génie dans une charrette à bras. En suivant les ornières du chemin, on est à peu près sûr de les rejoindre un jour ou l'autre : pure question de temps et de courage. Boris Vian n'était pas de ce bois-là dont on fait les brancards. Sa route fut diverse, coupant souvent à travers champs, au gré, non pas d'un dérisoire primesaut mais d'une rigoureuse logique de la fantaisie qui échappe parfois à nos pesants esprits.

Auteur: Bens Jacques

Info: Boris Vian

[ éloge ] [ tâcherons ]

 

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Ah cette nénéref elle m'agace comme les filles qui parlent toujours d'amour et n'ont jamais joui ! qui donnent des cours d'amour ! Enfin c'est un tic, mais toute la littérature en général qui m'horripile. Je vois et lis toujours dans l'horripilant ! Tous ces romans y compris Balzac me semblent toujours autant d'impostures (que dire de Gide et Proust !) Ce sont pour moi des plans de roman, mais tout reste à faire, l'essentiel, le rendu émotif ! Tous ces gens bavachent à 25 kil du nerf, persuadés qu'ils y sont ! Et le nerf c'est la vie. Ils pérorent, rhétorent, moralisent, maximent, mais de musique point l'once. La musique seule est un message direct au système nerveux. Le reste blabla.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Lettres à la N.R.F., 1931-1961, p 67

[ vacherie ] [ littérature ]

 

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Une telle philosophie de travail permet à l'écrivain de mettre dans son oeuvre non seulement ce qui est en lui, mais aussi ce qui est en dehors de lui, envisagé et pesé par lui. Et cela a été vrai surtout pour ce triumvirat de géants intellectuels - Shakespeare, Goethe, Balzac - Chacun d'eux était lui-même, et à un tel point qu'il n'y a aucun point de comparaison. Chacun a tiré de lui-même sa propre philosophie du travail. Et c'est d'après ces données individuelles qu'ils ont réalisé leur oeuvre. À la naissance, ils devaient être tout à fait semblables aux autres enfants ; mais de toute façon, en prenant pour base le monde et ses traditions, ils ont acquis une qualité inconnue de leurs collègues. Et c'était ni plus ni moins, "quelque chose à dire".

Auteur: London Jack

Info: Profession : écrivain

[ éloge ]

 

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C’est sur la dichotomie romancier "total", romancier "totalitaire" que repose la théorie du roman chez Gary. Le romancier "totalitaire" est asservi par la réalité de son temps, par ses ennemis et par sa singularité psychique individuelle qu’il élabore en une définition fondamentale de la "situation" humaine ; Kafka, Céline, Camus ou Sartre sont ainsi, selon Gary, des auteurs "totalitaires". Il faut retenir ici le concept garyen de Puissance, qui est la métaphore de la vision déterministe du romancier, de son angoisse existentielle ou de sa névrose. Gary, en définissant les œuvres "totalitaires" se sert souvent du concept de la Puissance par laquelle celles-ci sont dominées : Nous [les romanciers] avons été piétinés, mutilés, réduits en bouillie par la Puissance, avalés et digérés par la réalité pour être ensuite éliminés sous forme de specimens littéraires, simples signes cliniques de notre semi-existence terrorisée. [...]. Le roman est devenu une pathologie historique, un fournisseur de diagnostics psychiatriques plus encore que sociaux [...]. 


Auteur: Homana Sabina

Info: L'enjeu éthique dans l'oeuvre de Romain Gary - Thèse de doctorat

[ bipartition ] [ dualité ]

 

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Arrivent ensuite Gaston Gallimard et sa femme. On se met à table. Conversation, moi muet tout d’abord, sur le dernier roman de Céline : Mort à crédit. Unanimité à le célébrer. Grand déplaisir pour ma part à entendre parler d’un livre et le célébrer sous le jour d’une chose réussie, bien combinée, produisant bien ses effets, comme un tour de force difficile et réussi, la difficulté à vaincre, etc., etc. Je n’ai jamais pu voir la littérature sous cet aspect. On me demande mon avis. Je dis que lorsque j’ai reçu le premier Céline : Voyage au bout de la nuit, je l’ai feuilleté et quand j’ai vu ce vocabulaire je l’ai laissé là, que je n’ai lu du nouveau que des extraits dans des articles de critique et que cela me suffit. Je n’ai aucun goût pour ce style volontairement fabriqué, que les inventions ne m’intéressent pas, comme sujet ni comme forme. J’ajoute que, dans moins de cinq ans, on ne pourra plus lire un livre de ce genre. J’ai même fini par dire tout crûment que cela me fait un peu pitié qu’on puisse admirer des livres de ce genre, comme on admire aussi cet Henri Michaux dont ils sont tous si férus, et qu’ils ont décidément à la N.R.F. des goûts littéraires extraordinaires.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Extrait de la journée du samedi 13 juin 1936 Journal littéraire ( 1954 ) - P.1 668 t.2 - Mercure de France, seconde édition parue sur trois volumes en novembre 1986.

[ vacherie ]

 

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Chère Marie mille mercis pour Miller. Il va vous être renvoyé - Très instructif. On prend soin de nous avertir en préface que ce n’est ni du Céline ni du Joyce - Peut-être... Mais c’est en tout cas du Zarathoustra, du Jean-Jacques, du "Petit chose", du Vallès, du Rimbaud, du Faulkner, du Passos, du Charles Louis Philippe, vraiment je ne connais rien de plus ressassé, archi pontifié, de moins original. C’est le débraillé conventionnel du Maupassant américain, l’épaté de Kansas City, pourri de littérature. J’oubliais Dostoiewsky ! Il y a vingt génies de ce genre en permanence à la Coupole (...) Un pays qui produit des bombes atomiques doit avoir des auteurs cataclomiques ! On en catapulte aux gogos - même catafouillis chez ce Steinbeck ressasseur de Don Quichotte, de Maupassant, en bafouilleux, morne, à la sauce russe, titubant, vaseux - Je vois de très beaux jours pour Cherbulliez, Feuillet, Goncourt plagiés quand ils auront été rendus confus, bégayeurs et motorisés par les hybrides à génie des officines de traduction - Quels rugissements d’extase quand on nous ramènera les "Contes de mon Moulin" morosifiés, érotisés, cacafouillis traduits par un génie d’Arkansas ! Le sous-préfet braguette ouverte ronflant sous un essaim d’abeilles qui lui décuplent la verge ? La chèvre de Monsieur Seguin baisée toute la nuit par le Loup périssant d’amour à l’aurore ? - Voilà des factures nouvelles ! A en bramer d’admiration ! Notre vieux cheval naturaliste peinturluré américain, harnaché zazou peut encore faire de drôles de recettes !

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Lettre de Louis-Ferdinand Céline à sa secrétaire Marie Canavaggia en décembre 1946 dans Lettres à Marie Canavaggia: (1936-1960, Gallimard, 2007, 768 p.)

[ états-unis ] [ férocité critique ] [ élan pamphlétaire ] [ avis littéraire ]

 
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- Vous vous appuyez sur Kundera pour dénoncer un autre aveuglement de l’époque, qui croit voir en chaque écrivain un "prophète" des temps futurs. Péguy prophète du règne de l’argent, Bernanos de celui de la technique, etc. C’est un travers que l’on peut retrouver dans PHILITT. Pouvez-vous nous expliquer le raisonnement de Kundera ?  

- Kundera dit ça à propos de Kafka. Il essaye d’expliquer pourquoi il ne faut pas voir en Kafka le prophète du totalitarisme. Même si l’univers de Kafka fait penser à la Tchécoslovaquie des décennies suivantes. Pour Kundera, l’art du romancier consiste à identifier des possibilités de l’existence. Ces possibilités sont inhérentes à la vie quotidienne, relationnelle, individuelle de n’importe qui et sont détachées de la question de l’Histoire. On peut les insérer ou les relier à l’Histoire mais elles ont leur autonomie. Elles sont pour l’écrivain des questions éternelles. Quand Kafka découvre un certain type d’angoisse existentielle, il découvre, selon Kundera, quelque chose qui a toujours existé mais qui n’était pas encore formulé. Le génie de Kafka consiste dans cette découverte. C’est vrai que le totalitarisme, dans sa réalisation historique, active avec une particulière netteté ce domaine de l’existence qu’a découvert Kafka. Mais si cette réalisation totalitaire n’avait pas existé, cela ne changerait rien à la découverte de Kafka qui s’inscrit dans un univers plus autonome et profond. Je ne sais pas si le raisonnement Kundera s’applique à toute la littérature, mais il montre une direction qui permet de nuancer une tendance à laquelle beaucoup cèdent aujourd’hui. C’est tellement facile de voir la littérature comme ça.

Auteur: Vitry Alexandre de

Info: Interview sur PHILITT. par Matthieu Giroux, 11 octobre 2018

[ européens ] [ secondéités ] [ médium ]

 

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Les contents

Dans l’extrait d’Apostrophes qui tourne en boucle ces derniers temps sur internet, ce qui me frappe, c’est la toute fin de l’émission. Quand Matzneff est réellement surpris de la violence de l’attaque de Denise Bombardier, mais, en fait, quand il est surpris par deux autres choses. La première, c’est que visiblement à l’inverse de tous les autres invités, à commencer par Pivot lui-même, elle, elle ne tombe pas sous son charme et elle ne sourit pas quand il parle. Elle ne l’admire pas. Parce que, tous les autres, finalement, ils sourient, d’un sourire gentil : "le gentil farfadet que voilà..." ou "celui-là alors...". Et puis, il est surpris par l’attaque elle-même : comment se fait-il que la vie, la société, vienne le juger, lui — pas lui Gabriel Matzneff, non. Lui, l’écrivain. Lui, le grand écrivain. L’esthète. La littérature. "Comment peut-on ne pas m’aimer ?" Evidemment que la littérature justifie tout, dit-il. Et le plus important est la surprise de Matzneff à ce moment-là : que peut-on me vouloir à moi, qui écris aussi bien ? Je dis tout sur moi, je suis sincère, et j’écris bien. C’est ça, n’est-ce pas, qui justifie l’ensemble, et appelle le sourire de mes convives — il s’agit, réellement, d’une atmosphère de salon, juste avant un dîner. Comment pourrait-il en être autrement ?

Or qui a dit que Matzneff était un écrivain ? Je veux dire, vous avez lu un jour un seul de ses romans, vous avez essayé ? — Ses romans sont publiés, depuis des décennies, aux éditions de la Table ronde — un éditeur de droite dure. Personne, je crois bien, ne les lit. Mais, ses journaux, ils paraissent tous chez Gallimard, et ce n’est pas aujourd’hui que ça a commencé. C’est-à-dire que, tant qu’à dire les choses, celui qui devrait être poursuivi pour complicité de viol et éloge de la pédophilie, n’est-ce pas, en toute logique, c'est son éditeur. Mais, bon, pour moi, ici, il ne s’agira pas de morale ou de justice. — Ses journaux, que j’ai feuilletés il y a des années de ça, qu’en dire ? Mais c’est absolument, désespérément nul. Nul, creux, vaniteux, idiot — ça n’existe tout simplement pas. Ça existe, je dirais, parce que c’est tellement ridicule qu’on se sent souillé quand on le lit, — quand on en est témoin. — Ce sentiment du ridicule senti et qui vous transperce, Dostoïevski en parle. Mais voilà, on dit que, la langue de Matnzeff, "c’est une belle langue". — Pardon pour l’image. Disons, "C’est bien écrit..."

Un bavardage content, qui existe et qui, aussi bien, pourrait ne pas exister. Où chaque page, chaque journée, effacent la précédente, sans jamais rien changer. — Avec une constante : le "je" qui parle est content. Content d’être adoré par des jeunes adolescentes, mais pas seulement — par ses collègues écrivains, auxquels, comme le genre l’y invite, il décoche des petites piques, nous dirons de "petites vacheries entre copains", parce que, et oui, l’essentiel est bien là, tout se passe entre copains. Et nous faisons du style. Et c’est si beau, le style.

C’est ce sourire content qui m’a toujours frappé. Et c’est un sourire que je perçois, sous différentes formes, parfois moins fort, parfois plus fort, chez toute une série d’autres écrivains français. Parce que le sourire peut changer, mais pas le contentement.

Je m’étais déjà interrogé, à propos de d’Ormesson et des écrivains cités comme modèles de l’esprit français par notre président. Et, bizarrement, je me dis que c’est réellement une caractéristique de ce qu’on appelle l’esprit français, ce contentement à se regarder si beau dans le miroir et faire des phrases dessus. J’ai beau chercher, je ne trouve pas ça dans la littérature russe — non, vraiment. Et Dieu sait Tolstoï a écrit des journaux... Le seul, peut-être, c’est Edouard Limonov, qui est un vrai fasciste. Mais Limonov, comme écrivain, ce n’est juste rien du tout.

Mais regardez, je ne sais pas, Léautaud — il est, vraiment, considéré comme un écrivain. Il écrit, il écrit, il écrit. Moi je et mes chats. Mais il écrit, et il fait des volumes, et il est un "grand écrivain". Et lui aussi, il fait du style. Ou, d’une autre façon, Jouhandeau. Cette espèce de saloperie absolue — là encore, d’ailleurs, publiée chez Gallimard. Matzneff, aujourd’hui, il est très malheureux, nous savons bien, il va même perdre les subsides que le CNL lui donnait tous les ans, parce qu’il est un vieillard nécessiteux (!...) — du fait que personne, dit-il lui-même, n’achète ses livres. Mais Jouhandeau, lui, il prospère : et Guéret est très très fière de son auteur, et organise, si je ne me trompe pas, un festival de littérature où sont présents beaucoup de mes amis, ou de gens qui sont publiés par les mêmes éditeurs que moi, et, visiblement, ça ne dérange personne que, non seulement ce type soit un antisémite acharné (dans ses livres comme dans ses lettres), mais qu’il passe son temps à faire des phrases sur sa vie, sur des centaines et des centaines de pages, toujours pareil, à ragoter, à se complaire, à s’admirer, finalement, même en se détestant — mais il ne se déteste guère. Et là encore, comme la crapule qu’il a toujours été, à être content. Absolument certain, comme aujourd’hui Matzneff, que Dieu reconnaîtra les siens, puisque la littérature est le sommet de la création, et qu’il est lui, un créateur de ce sommet.

Et combien d’autres écrivains, hommes et femmes, chez nous, font ça, une carrière à écrire sur ça — le potin et la joie d’être soi, ou la joie d’être si laid et d’être soi (c’est absolument la même chose), la joie d’avoir pour amis des amis qui vous ont pour ami et qui sont contents d’être contents et de vous voir content. Oui, l’éternel ragot.

Et, il faut bien le dire, souvent, c’est ça, ce qu’on appelle "notre littérature" et que j’aurais tendance à appeler "notre honte" ...

Auteur: Markowicz André

Info: https://www.facebook.com/andre.markowicz/posts/2599408370271459

[ cénacles ] [ prestige littéraire ] [ vacheries ] [ compromission ] [ conservatisme bourgeois ] [ Gaule ]

 

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