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judaïsme

Les juifs, par contre, influencés par le genre d'affaire et le passé de leur nation, s'attendent à tout sauf à être crus: examiner à cet égard leurs savants; ils font tous grand cas de la logique, c'est-à-dire de l'art de forcer l'approbation par des raisons; ils savent qu'ils vaincront fatalement avec elle, même quand ils se heurteront à des répugnances ethniques ou sociales et quand on ne voudra les croire qu'à contrecoeur. Rien n'est en effet plus démocratique que la logique : elle n'a pas égard aux personnes et met les nez crochus dans le même sac que les droits. (L'Europe, soit dit en passant, ne doit pas aux Juifs mince reconnaissance en ce qui concerne la logique et l'habitude de la propreté intellectuelle; surtout les Allemands, déraisonnable race, auxquels il faut toujours commencer par "laver la tête". Partout où les Juifs ont acquis de l'influence ils ont enseigné à distinguer plus finement, à conclure plus rigoureusement, à écrire plus clairement et plus proprement: ils ont toujours eu pour tâche de mettre les peuples "à la raison").

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Le gai savoir, 1882, p.298

[ éloge ] [ rationalisme ] [ égalité ]

 

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éloge

Socrate, il est vrai, en parlant de lui avec tant de fierté devant le tribunal, souleva la jalousie, et fit que les juges furent plus disposés à le condamner. Mais pour moi, je trouve que les dieux lui ont accordé une heureuse destinée. Il a laissé de la vie la part la plus pénible, et obtenu le genre de mort le moins douloureux. Il fit bien voir, du reste, la force de son âme. Car quand il eut reconnu qu’il lui était plus avantageux de mourir que de vivre encore, de même qu’il n’avait jamais reculé devant les autres biens, il ne faiblit point devant la mort, mais ce fut avec sérénité qu’il la reçut et la subit. Aussi, quand je réfléchis à la sagesse et à la grandeur d’âme de cet homme, je ne puis m’empêcher d’en rappeler le souvenir, et de joindre à ce souvenir mes éloges. Et s’il existe parmi les hommes épris de la vertu quelqu’un qui ait vécu avec un homme plus utile que Socrate, je le regarde comme le plus fortuné des hommes.

Auteur: Xénophon

Info: Oeuvres complètes, tome 3, Apologie de Socrate, dernière partie

[ admiration ]

 

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écrivain-sur-écrivain

Sa personnalité physique même est un démenti donné à l’idée habituelle que l’esprit se fait d’un créole. Un front puissant, une tête ample et large, des yeux clairs et froids, fournissent tout d’abord l’image de la force. Au-dessous de ces traits dominants, les premiers qui se laissent apercevoir, badine une bouche souriante animée d’une incessante ironie. Enfin, pour compléter le démenti au spirituel comme au physique, sa conversation, solide et sérieuse, est toujours, à chaque instant, assaisonnée par cette raillerie qui confirme la force. Ainsi non seulement il est érudit, non seulement il a médité, non seulement il a cet œil poétique qui sait extraire le caractère poétique de toutes choses, mais encore il a de l’esprit, qualité rare chez les poètes ; de l’esprit dans le sens populaire et dans le sens le plus élevé du mot. Si cette faculté de raillerie et de bouffonnerie n’apparaît pas (distinctement, veux-je dire) dans ses ouvrages poétiques, c’est parce qu’elle veut se cacher, parce qu’elle a compris que c’était son devoir de se cacher. Leconte de Lisle étant un vrai poète, sérieux.

Auteur: Baudelaire Charles

Info: A propos de René Leconte de Lisle

[ portrait ] [ description ] [ style ] [ éloge ]

 

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Gaule

Le royaume de France est un des mieux gouvernés de notre temps ; on y trouve de nombreuses et excellentes institutions qui garantissent au roi liberté d'action et sécurité. La première est le parlement et ses prérogatives. L'ordonnateur de ce royaume, connaissant l'ambition et l'insolence des puissants, jugea bon de leur mettre dans la bouche quelque frein qui les bridât. D'autre part, sachant bien quelle crainte le peuple nourrissait contre les seigneurs féodaux et voulant le rassurer, il prit soin que cette besogne n'incombât pas au roi : il lui épargnait ainsi la rancune des grands. Il institua donc un tiers juge afin que, sans l'intervention du souverain, fussent frappés les orgueilleux et soutenus les humbles. Aucune mesure ne pouvait être plus sage, aucune ne pouvait mieux soutenir la cause du roi et du royaume. On en peut tirer une autre maxime : les princes doivent mettre sur le dos des autres les besognes désagréables, et se réserver à eux-mêmes les agréables. Et j'en conclus de nouveau qu'il doit certes faire cas des puissants, mais gagner la sympathie des faibles.

Auteur: Machiavel Nicolas

Info: Le Prince

[ éloge ]

 

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impression de lecture

L’un des signes les moins douteux de cet acculement des âmes modernes à l’extrémité de tout, c’est la récente intrusion en France d’un monstre de livre, presque inconnu encore, quoique publié en Belgique depuis dix ans : les Chants de Maldoror, par le comte de Lautréamont ( ?), œuvre tout à fait sans analogue et probablement appelée à retentir. L’auteur est mort dans un cabanon et c’est tout ce qu’on sait de lui.

Il est difficile de décider si le mot monstre est ici suffisant. Cela ressemble à quelque effroyable polymorphe sous-marin qu’une tempête surprenante aurait lancé sur le rivage, après avoir saboulé le fond de l’Océan.

La gueule même de l’Imprécation demeure béante et silencieuse au conspect de ce visiteur, et les sataniques litanies des Fleurs du Mal prennent subitement, par comparaison, comme un certain air d’anodine bondieuserie.

Ce n’est plus la Bonne Nouvelle de la Mort du bonhomme Herzen, c’est quelque chose comme la Bonne nouvelle de la Damnation. Quant à la forme littéraire, il n’y en a pas. C’est de la lave liquide.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, page 38

[ éloge ] [ incomparable ]

 

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éloge

"J'ai lu un livre un jour et toute ma vie en a été changée" ai-je commencé dans mon ouvrage : La Nouvelle Vie. Quelques livres vous frappent pile avec la toute première phrase, et généralement ce sont ceux qui laissent une marque dans votre mémoire et votre âme, ceux qui vous font lire, et revenir beaucoup d'années plus tard pour les lire à nouveau, et avoir le même plaisir à chaque fois. J'ai eu la chance d'avoir un père passionné de littérature, si passionné qu'il m'apprit à lire à l'âge de cinq ans. Le tout premier livre qu'il m'acheta était "Le petit poisson noir" de Samad Behrangi. Après cela j'ai commencé à lire ses autres livres, et très jeune je possédais déjà une petite collection de Behrangi. Récemment, je parlais avec un ami persan de la façon dont Behrangi et ses livres ont changé ma vie. Une fille, d'un autre pays, lointain, lisait aussi à peu près à la même époque, les livres de Behrangi et créait ses propres mondes imaginaires avec les personnages riches et profonds de ses histoires intenses.

Auteur: Pamuk Orhan

Info:

[ littérature ]

 
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philosophe-sur-philosophe

Ramsey alliait harmonieusement qualités personnelles et capacités intellectuelles,  ses amis auront grand peine à oublier sa disparition. Sa corpulence Johnsonienne, son rire spontané, la simplicité de ses sentiments et de ses réactions... son honnêteté d'esprit et de coeur, sa modestie ainsi que la puissante et efficace aisance de la machine intellectuelle qui moulinait derrière ses larges tempes et son  visage souriant, nous ont été enlevés au sommet de leur excellence et avant que les fruits de son travail et de sa vie ne puisse être récoltés. (...)

Ce décès est une lourde perte - et bien que ses intérêts principaux aient été la philosophie et la logique mathématique, jusqu'à la pure théorie économique - s'il avait suivi la voie plus facile d'une inclinaison simple, il est possible qu'il aurait échangé  un jour les tourmentants exercices au sujet des fondements de la pensée, là où l'esprit essaie de se comprendre lui-même, pour  emprunter les chemins de la discipline plus confortable des sciences morales,  où théorie et faits, imagination intuitive et jugement pratique, se combinent d'une manière plus agréable pour l'intellect humain.

Auteur: Keynes John Maynard

Info: The Economic Journal, mars 1930, 40. A propos de Frank Plumpton Ramsey

[ mathématiques ] [ éloge ] [ eulogie ]

 

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sciences

Grosso modo, les nominalistes ont conçu l'élément principal de la cognition comme étant une simple commodité pour comprendre tel ou tel fait, ne signifiant donc rien d'autre que la connaissance, tandis que les réalistes, encore plus sommairement, considéraient le général, pas uniquement comme la fin et le but du savoir mais aussi comme l'élément le plus important de l'être. Telle était et telle est une question qui est aujourd'hui plus pressante que jamais, Ernst Mach, par exemple, considérait que la généralisation est un simple moyen d'économiser le travail tandis que Hegeler, bien qu'il fasse l'éloge de Mach, pense qu'il a dit que l'homme est immortel alors qu'il a seulement avancé que son influence le fait survivre.

Selon le point de vue nominaliste, la seule valeur qu'a une idée est de représenter le fait, et donc le seul élément par lequel un système d'idées a plus de valeur que la somme des valeurs des idées qui le composent, est qu'il est concis et complet. ; alors que, selon le point de vue réaliste, c'est plus ou moins incorrect selon le degré de réalisme à atteindre.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Cambridge Lectures on Reasoning and the Logic of Things: Detached Ideas on Vitally Important Topics. Lecture II, 1898

[ historique ] [ progressisme ] [ conservatisme ]

 

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Helvétie

La Suisse est un endroit très intéressant grâce aux quatre langues qu'on y parle. J'ai vécu dans de nombreux endroits de Suisse, et c'est différent à chaque fois. Dès que vous conduisez 30 minutes, les accents changent. Je ne veux pas dire que les gens sont différents, mais la diversité est très présente. Donc je me dis, qui est le vrai Suisse? C'est un pays dans lequel il est incroyable de grandir. Il m'a donné la liberté dont j'avais besoin, et en ce sens, j'ai eu beaucoup de chance. La Suisse m'a toujours apporté son soutien. (...) Quand vous faites quelque chose d'énorme, les gens vous permettent de garder les pieds sur terre. Tout le monde doit être sur un pied d'égalité. C'est ce que j'aime à propos de la Suisse. En même temps, on se dit: pourquoi est-ce qu'on ne peut pas être plus euphorique parfois? Faire les fous? On le fait, mais rarement. On revient tout de suite à ce que nous sommes vraiment. Et de ce point de vue-là, c'est en fait un endroit où l'on se sent très à l'aise.

Auteur: Federer Roger

Info:

[ tennis ] [ patrie ] [ éloge ]

 

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écrivain

Celui-ci qui, au début du XVIe siècle, a fait des études médicales fort poussées [...] a écrit sous le nom d’Angelus Silesius un certain nombre de distiques des plus saisissants. Mystiques ? Ce n’est peut-être pas le terme le plus exact. Il y est question de la déité, et de ses rapports avec la créativité qui tient par essence à la parole humaine, et qui va aussi loin que la parole, jusqu’au point même où elle finit par se taire. La perspective peu orthodoxe dans laquelle Angelus Silesius s’est toujours affirmé est en fait une énigme pour les historiens de la pensée religieuse. [...]

La fin de sa vie a été troublée par les guerres dogmatiques de la Réforme et de la Contre-Réforme dans lesquelles il a pris une attitude extrêmement passionnée. Mais les livres du Pèlerin chérubinique rendent un son transparent, cristallin. C’est un des moments les plus significatifs de la méditation humaine sur l’être, un moment pour nous plus riche de résonances que La nuit obscure de saint Jean de la Croix, que tout le monde lit et personne ne comprend.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre I", "Les écrits techniques de Freud (1953-1954)", éditions du Seuil, 1975, pages 357-358

[ résumé ] [ éloge ]

 

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