évolution mémétique
En définitive, tout livre montre que le langage est constamment dans un état d'équilibre approximatif : certains mots disparaissent et certaines structures s'érodent, mais de nouveaux mots sont créés en même temps, qui font le travail aussi bien que les anciens.... Il y a donc ce ravinement comme force importante dans le cours de l'évolution du langage. Mais il y a aussi des forces de création et de génération qui opèrent en même temps.
Auteur:
Deutscher Guy
Années: 1969 -
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: linguiste
Continent – Pays: Proche&moyen orient - Israël
Info:
The Unfolding of Language: An Evolutionary Tour of Mankind's Greatest Invention
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naturalisme non biologique
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mystère
[…] l’intelligence chrétienne est placée devant une tâche quasi impossible : accomplir son œuvre herméneutique, qu’elle ne peut pas ne pas accomplir, puisqu’elle est faite pour cela, et cependant ne pas pouvoir y parvenir effectivement, le revelatum échappant, non seulement en lui-même dans son contenu transcendant, mais dans sa forme – mythologie vraie – à l’ordre naturel de l’intelligence. Dans son œuvre propre, l’intelligence herméneutique ne semble donc pas prise en charge intégralement par l’objet qu’elle doit penser, la révélation. Elle est alors renvoyée à elle-même. Toutes les puissances qui sont en elle et qu’elle ne peut dévouer à la tâche herméneutique, elle est tentée de les employer pour réduire l’hétérogénéité des ordres métaphysique et religieux, non pas en fonction du revelatum, mais en fonction de ses propres exigences. Et c’est cela le gnosticisme. Abandonnée à elle-même par la résistance que lui oppose le revelatum, l’intelligence s’efforce de ramener le revelatum à sa propre homogénéité spéculative.
Auteur:
Borella Jean
Années: 1930 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe, théologien catholique
Continent – Pays: Europe - France
Info:
L'intelligence et la foi, L'Harmattant, Paris, 2018, page 108
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raison
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naturel-surnaturel
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limites
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christianisme
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réductionnisme
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naturalisme
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surplus intellectif
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panthéisme
Ils portent des noms gutturaux. Ils s'appellent Tséfayok, Lafko, Yatsé, Yuras, Tchakval, Ksafak, pour les hommes... Waka, Chayatakara, Tellapakatcha, Samakanika, Kamankar, Yerfa, pour les femmes. Ils sont petits, un mètre cinquante en moyenne, avec un gros torse et des pieds de canard gluant de crasse. Ils sont nus, mais sans pilosité, les femmes comme les hommes, avec, en revanche, une tignasse noire pleine de poux, et le corps enduit de graisse de phoque. Ils empestent terriblement. Ils ne rient pas, ou très rarement. L'ethnologue José Emperaire, qui a recueilli in extremis l'essentiel du vocabulaire de cette langue moribonde, souligne que s'ils avaient trente façons de nommer des vents différents, ils n'en avaient en revanche aucune pour exprimer la beauté, la gaieté, le bonheur. Quant à la bonté, n'en parlons pas. Leurs dieux sont terrifiants. Ce sont des dieux qui n'existent que pour les écraser !
Le premier, le plus puissant, c'est Ayayéma. C'est lui qui déclenche les tempêtes, les naufrages, les accidents, les incendies. Le deuxième, tout aussi effrayant. s'appelle Kwatcho. Il règne sur la nuit et les rivages. S'il surprend un Alakuf la nuit hors du tchelo, il lui crève les yeux et l'étrangle. On ne le voit jamais. Il n'attaque que par-derrière. Enfin, Mwono, le troisième larron, fait énormément de bruit. C'est lui qui précipite les valanches, les blocs de glacier, les pans de montagne, les coulées de boue, les rochers, et ces funestes tourbillon de vent, les williwaw, qui tombent sur les malheureux Alakalufs. Imaginons une nuit de campement d'hiver, qui n'en finit pas, dans un chenal, sur une grève, des milliers et des milliers de nuits tout aussi intensément obscures de la tempête, qui n'a d'autre abri que sa hutte de peau, avec, par-dessus le marché, ces trois divinités infernales qui le guettent pour l'achever. Chose étrange : mis en présence du Christ rédempteur et de l'Évangile prêché par les missionnaires, c'est-à-dire une religion de compassion et de recours, les Alakalufs la refuseront, la fuiront, contrairement aux Yaghans et aux Onas, qui, d'ailleurs, en mourront tout autant...
Auteur:
Raspail Jean
Années: 1925 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Adios, Tierra del Fuego
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naturalisme
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