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élites

Aux yeux de l'opinion, il y avait une différence énorme entre les élèves de notre école et ceux du collège Camille Guy. Nous, on nous tenait simplement pour de futurs ouvriers; certes, nous ne serions pas des manoeuvres, mais nous deviendrions tout au plus des contremaîtres; jamais, comme les élèves du collège Camille Guy, nous n'aurions accès aux écoles de Dakar.

Auteur: Laye Camara

Info: L'enfant noir

[ hiérachie ] [ formation ] [ éducation ]

 

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enfance

- Chaque matin, avant d'entrer en classe, tu prendras une petite gorgée de cette bouteille.
- Est-ce l'eau destinée à développer l'intelligence ? Dis-je.
- Celle-là même ! Et il n'en peut exister de plus efficace : elle vient de Kankan !
J'avais déjà bu de cette eau : mon professeur m'en avait fait boire, quand j'avais passé mon certificat d'études. C'est une eau magique qui a nombre de pouvoirs et en particulier celui de développer le cerveau.

Auteur: Laye Camara

Info: L'enfant noir

[ élixir ] [ placebo ] [ boisson ]

 

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Afrique

Les hommes*, près de nous, n’ignoraient pas cet état d’esprit ; chaque fois que, malgré notre volonté, nous laissions échapper quelque chose de notre trouble, ils s’efforçaient honnêtement de nous rassurer, fort différents en cela des grands qui conduisent la cérémonie des lions et qui n’ont d’autre souci que d’effrayer. Mais n’ayez donc pas peur ! disaient-ils. Tous les hommes sont passés par là. Voyez-vous qu’il leur en soit advenu du mal ? Il ne vous en adviendra pas non plus. Maintenant que vous allez devenir des hommes, conduisez-vous en hommes : chassez la crainte loin de vous ! Un homme n’a peur de rien.

Auteur: Laye Camara

Info: L'enfant noir, * les anciens

[ circoncision ] [ rituel ] [ initiation ]

 

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meuble

La pièce principale, celle qui d'emblée tirait l’œil, c'était le divan-lit. D'abord, cela avait été, comme pour la case, un lit pareil à tous les lits de la haute guinée: un lit maçonné, fait de briques séchées. Puis les briques du milieu avaient disparu, ne laissant subsister que deux supports, un à la tête et un au pied; et un assemblage de planches avait remplacé les briques enlevées. Sur ce châlit improvisé, mais qui ne manquait pas d'élasticité, ma mère avait finalement posé un matelas rembourré de paille de riz. Tel que, c'était à présent un lit confortable et assez vaste pour qu'on s'y étendît à trois, sinon à quatre.

Auteur: Laye Camara

Info: L'enfant noir

[ foyer ] [ afrique ]

 

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méditation

A la nuit tombante, mon oncle Lansana rentrait des champs. Il m'accueillait à sa manière, qui était timide. Il parlait peu. A travailler dans les champs à la longueur de la journée, on devient facilement silencieux; on remue toutes sortes de pensées, on en fait le tour et interminablement on recommence, car les pensées ne se laissent jamais tout à fait pénétrer; ce mutisme des choses, des raisons profondes des choses, conduit au silence; mais il suffit que ces choses aient été évoquées et leur impénétrabilité reconnue, il en demeure un reflet dans les yeux: le regard de mon oncle Lansana était singulièrement perçant, lorsqu'il se posait; de fait, il se posait peu: il demeurait tout fixé sur ce rêve intérieur poursuivi sans fin dans les champs.

Auteur: Laye Camara

Info: L'enfant noir

[ cultivateur ] [ Afrique ] [ labeur ] [ paysan ]

 
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adolescence

C'est cette année-là, cette première année-là puisque la précédente ne comptait plus, que je nouai amitié avec Marie.
Quand il m'arrive de penser à cette amitié, et j'y pense souvent, j'y rêve souvent - j'y rêve toujours ! -, il me semble qu'il n'y eu rien, dans le cours de ces années, qui la surpassât, rien, dans ces année d'exil, qui me tint le coeur plus au chaud. Et ce n'était pas, je l'ai dit, que je manquais d'affection ; mes tantes, mes oncles me portèrent alors une entière affection ; mais j'étais dans cet âge où le coeur n'est satisfait qu'il n'ait trouvé un objet à chérir et ou il ne tolère de l'inventer qu'en l'absence de toute contrainte, hormis la sienne, plus puissante, plus impérieuse que toutes. Mais n'est-on pas toujours un peu dans cet âge, n'est-on pas toujours un peu dévoré par cette fringale? Oui, a-t-on jamais le coeur vraiment paisible.

Auteur: Laye Camara

Info: L'Enfant noir, 164 Press Pocket n° 1249, p.182

[ quête ] [ absolu ]

 

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aventure

J'avais quinze ans, quand je partis pour Conakry. J'allais y suivre l'enseignement technique à l'école Georges Poiret, devenue depuis le collège technique. Je quittais mes parents pour la deuxième fois. Je les avais quittés une première fois aussitôt après mon certificat d'études, pour servir d'interprète à un officier qui était venu faire des relevés de terrain dans notre région et en direction du Soudan. Cette fois, je prenais un congé beaucoup plus sérieux. Depuis une semaine, ma mère accumulait les provisions. Conakry est à quelque 600 kilomètres de Kouroussa et, pour ma mère, c'était une terre inconnue, sinon inexplorée, ou Dieu seul savait si l'on mange à sa faim. Et c'est pourquoi les couscous, les viandes, les poissons, les ignames, le riz, les patates s’entassaient. Une semaine plus tôt déjà, ma mère avait entamé la tournée des marabouts les plus réputés, les consultant sur mon avenir et multipliant les sacrifices. Elle avait fait immoler un bœuf à la mémoire de son père et invoqué l'assistance de ses ancêtres, afin que le bonheur m’accompagnât dans un voyage qui, à ses yeux, était un peu comme un départ chez les sauvages; le fait que Conakry est la capitale de la Guinée, ne faisait qu'accentuer le caractère d'étrangeté du lieu ou je me rendrais.

Auteur: Laye Camara

Info: L'enfant noir

[ prières ] [ précaution ] [ jeunesse ] [ mère-fils ]

 

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séparation

Père ! dis-je. Chacun suit son destin, mon petit ; les hommes n’y peuvent rien changer. Tes oncles ont étudié. Moi –mais je te l’ai déjà dit : je te l’ai dit, si tu te souviens quand tu es parti pour Conakry…moi, je n’ai pas eu la chance et moins encore la tienne…mais maintenant que cette chance est devant toi, je veux que tu la saisisses ; tu as su saisir la précédente, saisis celle-ci aussi, saisis-la bien ! Il reste dans notre pays tant de choses à faire…Oui, je veux que tu ailles en France ; je le veux aujourd’hui autant que toi-même : on aura besoin ici sous peu d’hommes comme toi…Puisses-tu ne pas nous quitter pour trop longtemps ! Nous demeurâmes un long bout de temps sous la véranda, sans mot dire et à regarder la nuit ; et puis soudain mon père dit d’une voix cassée : promets-moi qu’un jour tu reviendras ? Je reviendrai ! dis-je. Ces pays lointains…dit-il lentement. Il laissa sa phrase inachevée ; il continuait de regarder la nuit. Je le voyais, à la lueur de la lampe-tempête, regarder comme un point dans la nuit, et il fronçait les sourcils comme s’il était mécontent ou inquiet de ce qu’il y découvrait. Que regardes-tu ? dis-je. Garde-toi de jamais tromper personne, dit-il ; sois droit dans ta pensée et dans tes actes ; et Dieu demeurera avec toi. Puis il eut comme un geste de découragement et il cessa de regarder la nuit.

Auteur: Laye Camara

Info: L'enfant noir

[ voyages ] [ afrique ] [ douleur ] [ espoir ] [ dernières paroles ]

 

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