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thérapie

Quand vous avez mal, il ya la souffrance du mal, il y a aussi le déséquilibre. Trouvez donc un deuxième mal, un qui s'y oppose, comme un deuxième seau à porter. Quand on vous torture une deux, vous pincer le bras. Quand on vous incise le pouce, vous mordre la langue. Ce ne sont que petites tentatives d'instinct. Une bonne étude des souffrances équilibrantes n'a pas été faite, que je sache. Il y a pourtant déjà quelques temps que l'humanité souffre.

Auteur: Michaux Henri

Info: passage

[ recette ]

 

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postérité

Ne me laissez pas pour mort, parce que les journaux auront annoncé que je n'y suis plus. Je me ferai plus humble que je ne suis maintenant. Il le faudra bien. Je compte sur toi, lecteur, sur toi qui va me lire, quelque jour, sur toi lectrice. Ne me laisse pas seul avec les morts comme un soldat sur le front qui ne reçoit pas de lettres. Choisis-moi parmi eux, pour ma grande anxiété et mon grand désir. Parle-moi alors, je t'en prie, j'y compte.

Auteur: Michaux Henri

Info: In "Ecuador", éd. Gallimard, p. 78

[ requête ] [ outre-tombe ] [ 2e personne du singulier ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

cycles

Un siècle d’enfants qui veut tirer sur un siècle d’adultes, la grande difficulté, c’est de se mettre en position de tir. Mais le terrible vient après : le tir commencé, plus un jeune qui ne passe "adulte".

Cette duperie insigne, dont on s’aperçoit trop tard, a permis à des millions d’avancer en âge, sans qu’il y paraisse et presque tranquillement.

Quand leurs yeux enfin voyaient, il n’y avait même plus à se suicider. Ainsi la vie humaine à persisté au long des siècles.

Auteur: Michaux Henri

Info: Face aux verrous

[ générations ] [ impasse ] [ humanité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

miroir

Mais le double n'est jamais une projection de l'intérieur, c'est au contraire une intériorisation du dehors. Ce n'est pas un dédoublement de l'Un, c'est un redoublement de l'Autre. Ce n'est pas une reproduction du Même, c'est une répétition du Différent. Ce n'est pas l'émanation d'un JE, c'est la mise en immanence d'un toujours autre ou d'un Non-moi. Ce n'est jamais l'autre qui est un double, dans le redoublement, c'est moi qui me vis comme le double de l'autre : je ne me rencontre pas à l'extérieur, je trouve l'autre en moi.

Auteur: Michaux Henri

Info: Qui je fus, précédé de : Les Rêves et La Jambe et de : Fables des origines

[ solitude ] [ rapports humains ]

 

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thérapie

La difficulté est de trouver l'endroit où l'on souffre. S'étant rassemblé, on se dirige dans cette direction, à tâtons dans sa nuit, cherchant à le circonscrire (les énervés n'ayant pas de concentration sentent le mal partout), puis, à mesure qu'on l'entame, le visant avec plus de soin, car il devient petit, petit, dix fois plus petit qu'une pointe d'épingle ; vous veillez cependant sur lui sans lâcher, avec une attention croissante, lui lançant votre euphorie jusqu'à ce que vous n'ayez plus aucun point de souffrance devant vous. C'est que vous l'avez bien trouvé.

Auteur: Michaux Henri

Info: "Magie", dans "Lointain intérieur" - éd. Poésie/Gallimard - p.12-13

[ douleur ] [ anesthésie ] [ opération de l'esprit ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

temps

Noble, grandiose, impeccable, chaque instant se forme, s’achève, s’effondre, se refait en un nouvel instant qui se fait, qui se forme, qui s’accomplit, qui s’effondre et se refait en un nouvel instant qui se fait, qui se forme, qui s’achève et se ploie et se relie au suivant qui s’annonce, qui se fait, qui se forme, qui s’achève et s’exténue dans le suivant, qui naît, qui se dresse, qui succombe et au suivant se raccorde, qui vient, qui s’érige, mûrit et au suivant se joint… qui se forme et ainsi sans fin, sans ralentissement, sans épuisement, sans accident, d’une perfection éperdue, et monumentalement.

Auteur: Michaux Henri

Info: L’Infini turbulent, extrait qui parle d’une expérience sous mescaline

[ perception ] [ LSD ] [ durée ]

 

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souhait

Emportez-moi dans une caravelle,

Dans une vieille et douce caravelle.

Dans l'étrave, ou si l'on veut, dans l'écume,

Et perdez-moi, au loin, au loin.



Dans l'attelage d'un autre âge.

Dans le velours trompeur de la neige.

Dans l'haleine de quelques chiens réunis.

Dans la troupe exténuée des feuilles mortes.



Emportez-moi sans me briser, dans les baisers,

Dans les poitrines qui se soulèvent et respirent,

Sur les tapis des paumes et leur sourire,

Dans les corridors des os longs, et des articulations.



Emportez-moi, ou plutôt enfouissez-moi.

Auteur: Michaux Henri

Info: Emportez-moi

[ poème ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

imaginaire

Une habitude très mienne. Voici les circonstances : c'est quand je suis étendu et que néanmoins le sommeil ne vient pas. Alors je me comble. Je me donne en esprit tout ce qu'il me plaît d'obtenir. Partant de faits personnels toujours réels et d'une ligne si plausible, j'arrive doucement à me faire sacrer roi de plusieurs pays, ou quelque chose de ce genre. Cette habitude est aussi vieille que ma mémoire, et je ne reste pas plusieurs jours sans me donner cette satisfaction. C'est pourquoi je sors du lit avec une grande paix. S'il arrive que le temps m'ait fait défaut pour cela, je grelotte dans la journée, l'air et les paroles d'autrui me sont aigus.

Auteur: Michaux Henri

Info: Ecuador

[ évasion constructive ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

a-scolaires

Semblablement, ceux qui sont des imbéciles notoires, je me garde bien de les juger tels. Les érudits, les savants, sont ceux qui ont accepté et les imbéciles et les ignorants, ceux qui n'ont pas accepté... J'ai souvent remarqué, dans les études secondaires, que les élèves "imbéciles" butaient avec une grande sûreté sur le hasardeux, le spéculatif et le nœud de la théorie proposée. Ils posaient des questions au professeur là-dessus, qui leur réexpliquait la chose. Eux cependant restaient songeurs, aux rires et ricanements de la populace des forts en thème. Dans la suite, j'ai remarqué que ces théories renversées par de successifs savants l'étaient justement par cet endroit où l'imbécile de 15 ans avait mis le doigt.

Auteur: Michaux Henri

Info: Ecuador, Gallimard, 1929, p.77-78

[ bon sens ] [ pragmatisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ennui

Le quotidien fait le bourgeois. Il se fait partout ; toutefois le quotidien de l'un peut désorienter jusqu'à la mort l'homme de l'autre quotidien, c'est-à-dire l'étranger, ce quotidien fût-il le plus banal, le plus gris, le plus monotone pour l'indigène.
Dans le quotidien de ce pays, il y a l'issang. Vous passez dans l'herbe humide. Ça vous démange bientôt. Ils sont déjà vingt à vos pieds, visibles difficilement, sauf à la loupe, petits points rouges mais plus roses que le sang.
Trois semaines après, vous n'êtes plus qu'une plaie jusqu'au genou, avec une vingtaine d'entonnoirs d'un centimètre et demi et purulents.
Vous vous désespérez, vous jurez, vous vous infectez, vous réclamez du tigre, du puma, mais on ne vous donne que du quotidien.

Auteur: Michaux Henri

Info: Ecuador, oeuvres complètes, tome 1, Gallimard, p. 228

[ déprime ] [ poésie ]

 

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