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fric

L’argent n’achetait pas seulement les chevaux, les domestiques et les jolies maisons sur la falaise. Il ne permettait pas seulement de se faire réformer et de travailler dans l’usine de papa sans être ouvrier. Il permettait aussi d’avoir un corps et que ce corps soit libre.

Auteur: Olmi Véronique

Info: Les Evasions particulières, p 57

[ liberté ] [ privilège ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

intimidation

Avant de l’abandonner, sa mère avait demandé qu’on baptise sa petite fille. Elle avait peur qu’elle aille en enfer. Cela ne cessait d’étonner Mariette. Le péché originel. Les âmes du purgatoire qu’il fallait racheter, leur tronc posé à l’entrée des églises. Ainsi, l’homme prêchant l’amour avait engendré une religion menaçante.

Auteur: Olmi Véronique

Info: Les Evasions particulières, pp 328-329

[ dogme ] [ effrayante spiritualité ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

pensée-de-femme

C'était peut-être cela dominer un homme, le regarder du ciel sans savoir s'il sera généreux ou pressé, c'était peut-être cela dominer un homme, mais elle venait du pays de la peur et elle savait que cette peur ne la lâcherait jamais, et si elle avait fui avec l'instinct infaillible du danger, il y avait toujours dans sa chair la présence des chasseurs.

Auteur: Olmi Véronique

Info: La pluie ne change rien au désir

[ femmes-hommes ]

 

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branchitude

Lorsqu’elles rentraient de Paris, elles avaient un air différent, elles disaient petite mère en parlant à Agnès et demandaient, Ça va papa ? avec des intonations fortes, comme si leur père était devenu sourd. Ou soudain si vieux. Elles étaient maquillées, portaient des anneaux aux oreilles, et Sabine tapotait sa cigarette en demandant, Ça vous dérange pas si je fume ? et sans attendre la réponse elle allumait la cigarette en plissant les yeux.

Auteur: Olmi Véronique

Info: Les Evasions particulières, pp 154-155

[ post-adolescence ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

acceptation

Ce n'est pas grave de souffrir. Ce n'est pas grave de dormir il faut dormir et manger il faut vivre en attendant l'avion du retour les enfants non accompagnés les innocents sacrifiés. Ce n'est pas grave si l'homme sur la croix le prophète fou le mendiant révolté a hurlé crucifié hurlé le manque d'amour du peuple de son père. Ce n'est pas grave d'oublier les paroles des prophètes les promesses des époux et les serments aux enfants Ce n'est pas grave de souffrir puisque tout le monde le fait....

Auteur: Olmi Véronique

Info: La pluie ne change rien au désir

[ douleur ] [ vivre ]

 

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littérature

Au lieu de se parler.
Au lieu de cela elle regarda, pour la première fois, la couleur exacte de ses yeux. Bleus. Pas le ciel. Pas la mer. Pas les chansons ou les poèmes. Un bleu lointain. Rendu lointain par sa clarté et la finesse des cils trop droits, un bleu rentré, un bleu de presque rien, un bleu qui allait mal avec l'arrogance du cigare, la force supposée d'un homme qui fume le cigare, l'assurance joyeuse d'un homme qui essuie la pluie avec sa manche, un bleu qui s'accordait à sa façon de marcher, sa façon de boiter, sa façon de le cacher, un bleu de maladresses, un bleu trop clair presque inavouable, un bleu qui ne voulait pas, ne pouvait pas être comme les autres bleus - un signe de bonne santé, de beauté facile, elle regarda la couleur exacte le bleu exact, comment s'appellerait-il sur une palette, à la surface de l'eau, à l'encre d'un stylo, ce bleu, comment ferait-on pour le nommer ?

Auteur: Olmi Véronique

Info: La pluie ne change rien au désir

[ regard ] [ visage ]

 

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grand-maman

Il s'agenouille face à elle, pour qu'elle le voie. Mais elle somnole. Alors il la regarde. La peau fine comme du papier à cigarette. Les bleus. Les petites croûtes sur le crâne aux cheveux épars, le cou cassé, le buste attaché au fauteuil par un drap, la bave qui s'échappe lentement de sa bouche ouverte. Grand-mère, c'est moi, il le dit tout bas d'abord, en caressant doucement son bras maigre et qui n'est plus que rides. C'est moi, Joseph. Elle ouvre les yeux et le regarde sans comprendre, elle ne le reconnaît pas, et il répète, Bonjour grand-mère, ça va grand-mère ? pour qu'elle sache qui elle est, qui elle est pour lui, et il lui dit, Ça fait longtemps, hein, ça fait longtemps qu'on s'est pas vus ? Elle sourit en hochant la tête, et d'une voix lointaine, une voix à peine elle dit, Oh oui, comme ça, sans étonnement ni chagrin, et sa main se pose sur la sienne, alors Joseph y pose l'autre main, et elle son autre main, et ainsi leurs quatre mains sont superposées, bien ensemble, et elle dit de sa voix minuscule, On est faits pour être ensemble. Alors il lui demande doucement, Tu sais qui je suis ?. Elle sourit sans répondre, mais son sourire se crispe un peu, il la tourmente avec sa question, mais il ne peut s'empêcher de la lui poser encore, Tu sais qui je suis ?. Elle le regarde droit dans les yeux et chante de son filet de voix, J'ai descendu dans mon jardin j'ai descendu dans mon jardin, pour y cueillir du romarin, et elle sourit de bonheur, et puis elle est fatiguée soudain, elle ferme de nouveau les yeux, et sa tête retombe sur sa poitrine. Joseph pose son visage sur ses genoux, comme quand il était tout gosse, il sent son odeur de vieille femme mal lavée, mal nourrie, si seule. Il pense, Je suis Joseph Vasseur, le fils de Paul. Ce n'est pas grave si tu ne sais pas qui je suis, moi je sais qui tu es. Je sais qui tu es.

Auteur: Olmi Véronique

Info: Le Gosse, pp. 206-207

[ repère ]

 

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Ajouté à la BD par miguel