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cinéma

Du temps du muet, il y avait de la musique !... Maintenant aussi, mais on ne l'entend pas, les acteurs parlent tout le temps !

Auteur: Renoir Jean

Info:

[ silence ]

 

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malentendu

On croit que la peinture, c'est secret, mais le cinéma, c'est beaucoup plus secret ; on croit que le cinéma, c'est fait pour les 6000 spectateurs du Gaumont-Palace, ce n'est pas vrai ; c'est fait pour trois personnes parmi ces 6000 personnes.

Auteur: Renoir Jean

Info: Entretien paru dans les "Cahiers du cinéma", n°34, avril 1954 - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p. 744

[ paradoxe ] [ public ] [ beaux-arts ] [ art visuel ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

cinéma

Mon infidélité n’est que superficielle car je crois être toujours resté fidèle à l’esprit général de l’oeuvre. Un scénario, pour moi, ça n’est qu’un outil que l’on change au fur et à mesure que l’on progresse vers un but, qui, lui ne doit pas changer. Ce but, l’auteur le porte en lui souvent à son insu.

Auteur: Renoir Jean

Info:

[ littérature ] [ transposition ]

 

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vacherie

Marlène Dietrich me fait mal, parce que je pense à toutes les privations que cette Allemande potelée a dû s'imposer pour acquérir le physiquement réglementaire. Elle serait tellement charmante en mère de famille donnant à téter à une dizaine d'enfants. Que le cinéma ait transformé cette charmante mémère en un paquet d'os, voilà qui est impardonnable.

Auteur: Renoir Jean

Info: Ecrits

[ cinéma ] [ actrice ]

 

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image-son

Quand un homme dit à une femme : "Je vous aime", sa bouche le dit, mais l'éclairage aussi le dit, et le ton de la voix, et la musique. Une seule fois suffit. Je croirai beaucoup plus au contrepoint en matière d'accompagnement de films. Il me semble qu'il faudrait, avec les mots : "Je vous aime" mettre une musique qui dise : "Je m'en fous".

Auteur: Renoir Jean

Info: Entretien publié dans "Cinéma 55", n.2, décembre 1954 - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p. 591

[ cinéma ] [ expression ] [ redondance ] [ montage ] [ antilogie ] [ tétravalence ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

vacherie

M. Céline fait beaucoup penser à une dame qui aurait des difficultés périodiques ; ça lui fait mal au ventre, alors elle crie et elle accuse son mari. La force de ses hurlements et la verdeur de son langage amusent la première fois ; la deuxième fois, on bâille un peu ; les fois suivantes, on fiche le camp et on la laisse crier toute seule.

Auteur: Renoir Jean

Info: Ecrits

[ littérature ]

 
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attitude

Lorsque Renoir lâcha complètement la décoration, il alla vivre avec Monet. L'exécution des portraits de petits commerçants que Monet avait le génie de décrocher leur permettait de tenir le coup. Un portrait leur était payé cinquante francs. Il leur arrivait de passer des mois sans trouver de commande. Ça n'empêchait pas Monet de continuer avec ses chemises de dentelle et d'avoir le meilleur tailleur de Paris. il ne le payait jamais, répondant à ses factures avec la hauteur condescendante de Don Juan recevant M. Dimanche. "Monsieur, si vous insistez, je vous retire ma clientèle." et le tailleur n'insistait pas, éperdu de fierté d'habiller un monsieur avec de telles manières. "Il était né grand seigneur !"...

Auteur: Renoir Jean

Info: Pierre-Auguste Renoir, mon père

[ classe ]

 

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cinéma

De plus en plus je crois que le film est parlant, je crois que nous avons vécu - heureusement ça nous a donné de bien beaux films - l'époque du cinéma muet, mais nous en sommes sortis, nous en sortons à peine. On peut dire que la plupart des films parlants ne sont que des films muets dans lesquels on a remplacé les sous-titres par un peu de son qui sort d'une bouche. C'est tellement évident que certaines gens admettent le doublage ; si on admet le doublage, c'est que l'on admet que le dialogue n'est pas un vrai dialogue, c'est qu'on se refuse à croire enfin à cette espèce de connexion mystérieuse entre le tremblement de la voix, l'expression... enfin, c'est que l'on cesse de croire à l'unité de l'individu.

Auteur: Renoir Jean

Info:

[ factice ] [ image-son ]

 

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flemme

La paresse est une valeur humaine qui est en train de disparaître. C'est fou ce qu'à notre époque les gens peuvent être actifs. Que quelques amis se réunissent le dimanche pour un bon déjeuner, à peine la dernière bouche avalée, il se trouve toujours quelqu'un pour demander: "Alors, qu'est-ce qu'on fait?" Une espèce d'angoisse bouleverse ses traits, tant est grand son désir de faire quelque chose. Et il insiste: "Qu'est-ce qu'on fait? - Mais rien!", ai-je toujours envie de répondre. Pour l'amour de Dieu, ne faisons rien. Restons un bon après-midi sans rien faire du tout. Çà ne suffit donc pas d'être avec de bons amis, de jouer à sentir cet invisible courant qui, dans le silence, règle les cœurs à la même cadence, de regarder le jour décroître sur les toits, sur la rivière, ou plus simplement sur le coin du trottoir?

J'exagère sans doute. C'est que j'aime tant la paresse, mais la vraie paresse, consciente, intégrale, que je voudrais bien lui trouver toutes les bonnes vertus. Bien sûr elle est comme toutes les bonnes choses, comme le vin, comme l'amour; il faut la pratiquer avec modération. Mais croyez-moi, la terre ne tournerait pas moins rond si ses habitants avaient le courage de se forcer chaque semaine à rester quelques heures bien tranquilles, sans occupation apparente, à guetter les signaux invisibles et puissants que vous adresse le monde vaste et généreux.

Auteur: Renoir Jean

Info:

[ éloge ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cinéma

Cher Robert,
Conformément à la décision dont nous sommes convenus après notre entrevue avec Mr. Joseph Breen, je vous écris cette lettre dans laquelle je vais indiquer et tenter d'expliquer les grandes lignes selon lesquelles nous pourrions établir un scénario de Madame Bovary.
Le premier point que je souhaite souligner est la nécessité de suivre le livre de Flaubert avec une fidélité absolue ; pourtant, comme le sujet est très vaste - d'un champ beaucoup plus étendu que celui habituellement traité dans un film - je pense que nous pouvons, sans prendre de liberté avec l'histoire, faire ressortir avec force certains points et en laisser d'autres dans l'ombre.
Nous devons également tenter de tirer une morale des expériences émotionnelles de l'infortunée Emma. Flaubert y parvient fort bien par le biais du roman car il profite pleinement du commentaire et de la description. Un film étant limité au dialogue et à la photographie, il nous faut trouver un autre moyen pour mettre en évidence cette morale.
Pour commencer, j'insisterai sur l'éducation d'Emma et certains faits qui ont formé son caractère : l'erreur profonde commise par son père en l'envoyant dans un collège à la mode, où elle fut en contact avec des filles beaucoup plus riches qu'elle, coudoyant ainsi un monde qui était loin d'être le sien ; c'est là aussi qu'elle a appris à mépriser son père, un simple fermier normand. J'aimerais insister sur ses rêves, les livres qu'elle lit et aussi, peut-être, l'aspect superficiel de son sentiment religieux. Avec l'aide de ces éléments, je pourrais peut-être commencer à élaborer un film sur une base solide - et on ne peut plus familière au public. Le refus d'affronter les faits et de voir la vie telle qu'elle est constitue une erreur courante chez les jeunes filles d'aujourd'hui. Et en Amérique en particulier, si tant de femmes passent d'un divorce à un autre et mènent pour finir une vie extrêmement malheureuse, c'est parce que, comme Emma Bovary, elles perdent leur temps à poursuivre un idéal impossible, d'autant plus impossible et inaccessible qu'il n'existe que dans leur imagination.
Pour montrer en pleine lumière l'erreur fondamentale de Madame de Bovary, j'aimerais que l'acteur qui joue le rôle du mari soit un homme d'apparence normale qui, outre ses grandes qualités ­ - il a bon coeur et c'est une bonne nature - donne l'impression d'être homme d'intelligence normale. En mariant Emma à un vieux barbon, qui serait affreux et stupide au dernier degré, il me semble qu'on détruirait le message à portée morale que j'aimerais faire passer par l'intermédiaire de ce film. Un mari aussi répugnant suffirait largement, aux yeux de la majorité de notre public, à absoudre Madame Bovary de toute faute. Je veux montrer que l'erreur d'Emma vient d'elle, qu'elle est sa propre victime, son pire ennemi ; et que si sa vie avait été bâtie sur des principes plus sains, elle aurait été parfaitement heureuse avec son mari.
Je ne puis vous donner une idée claire d'une intrigue pour le film tant que je n'ai pas écrit le scénario, mais je puis vous dire maintenant que la direction qui me paraît la meilleure est celle donnée par l'auteur lui-même, à la différence que tout devrait être vu ou plutôt ressenti par Emma et de son point de vue. Le roman nous donne une description générale dans laquelle l'héroïne n'est qu'un des éléments. Flaubert dissèque Emma et l'explique à la manière d'un chirurgien qui analyse un cadavre au cours d'une leçon d'anatomie. Au lieu que le public contemple son cas d'un oeil froid, j'aimerais qu'il participe plus intimement à l'expérience de cette femme et, ce faisant, qu'il éprouve plus profondément les conséquences désastreuses de son erreur.
[...]
Je vous prie de ne voir dans cette lettre, Robert, que l'expression hâtive de ma première réaction. Tout ce que j'ai dit doit être revu et discuté. Néanmoins, j'espère que ce premier effort de ma part sera satisfait pour vous.
Cordialement vôtre.

Auteur: Renoir Jean

Info: Lettre du 8 juin 1946 à Robert Hakim, ami et collaborateur

[ transposition ] [ littérature ]

 

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