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objectif

La psychanalyse évite toute intervention, tant physique que morale. Son intention n’est pas d’introduire en l’homme une chose nouvelle, foi ou médicament, mais d’extraire de lui quelque chose qui s’y trouve. Seule la connaissance active de soi amène la guérison dans le sens psychanalytique ; c’est seulement quand le malade est ramené à lui-même, à sa personnalité et non pas à une banale foi guérisseuse, qu’il devient seigneur et maître de sa maladie. L’opération, ainsi, ne se fait pas du dehors, mais s’accomplit entièrement dans l’élément psychique du patient.

Auteur: Zweig Stefan

Info: Dans "Freud", page 109

[ autonomie psychique ] [ définie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

échiquier

Dès le moment où je cherchais à jouer contre moi-même, je me mis inconsciemment au défi. Le noir que j'étais rivalisait avec le blanc que j'étais aussi, chacun d'eux devenait avide et impatient en voulant gagner la pensée de ce que je ferais en jouant avec les blancs, me donnaient la fièvre quand je jouais avec les noirs. L'un des deux adversaires qui étaient en moi, triomphait, et s'irritait à la fois quand l'autre commettait une erreur ou manquait d'astuce.
Tout cela paraît dépourvu de sens, le serait en effet s'il s'agissait d'un homme normal vivant dans des conditions normales.

Auteur: Zweig Stefan

Info: Le Joueur d'échecs

[ récurrence ]

 

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réunification

Comme le temps n’existe pas alors (ce n’est pas par hasard que nous disons qu’une chose s’est "passée comme un rêve") nous sommes au moment du rêve simultanément ce que nous étions jadis et ce que nous sommes maintenant, l’enfant et l’adolescent, l’homme d’hier et celui d’aujourd’hui, le Moi total, la somme non seulement de notre vie, tandis qu’éveillés nous ne percevons que notre Moi présent. Toute vie est donc double. En bas, dans l’inconscient, nous sommes notre totalité, le Jadis et l’Aujourd’hui, l’homme primitif et le civilisé, mélange confus de sentiments, restes archaïques d’un Moi plus vaste lié à la nature, - en haut, à la lumière claire et tranchante, rien que le Moi conscient qui existe dans le temps.

Auteur: Zweig Stefan

Info: Dans "Freud", page 94

[ topique psychique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

emploi du temps

Chacune des mille et mille semaines de ses soixante-quinze ans [de Sigmund Freud] est enfermée dans le cercle unique d’une activité délimitée, chaque jour est pareil à l’autre. Pendant toute la session universitaire, conférence une fois par semaine ; le mercredi soir, régulièrement, selon la méthode socratique, un symposion intellectuel au milieu des disciples ; le samedi après-midi une partie de cartes ; à part cela, du matin au soir, ou plutôt à minuit, chaque minute, chaque seconde, est employée à l’analyse, au traitement des malades, à l’étude, à la lecture et à la tâche scientifique. Cet inexorable calendrier de travail ne connaît pas de feuilles blanches, cette journée sans fin, au cours d’un demi-siècle, ne compte pas une seule heure de repos d’esprit.

Auteur: Zweig Stefan

Info: Dans "Freud", page 36

[ laborieux ] [ routine ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

populisme

L'épidémie de l'opportunisme international comme seuls l'ont été la syphilis et l'usure de la guerre s'est effroyablement étendue sur l'Europe et ce n'est pas un parti politique mais bien elle qu'il nous incombe de combattre. Tel est notre plus nécessaire devoir. L'opportunisme des politiciens, hommes froids de la logique servile agitant les idéaux à la pointe de leurs épée fait durer la guerre. L'opportunisme des gens de lettres qui ont tiré à eux le mégaphone de l'exaltation pour donner de la puissance à leurs petites voix démultiplie la haine. L'opportunisme des responsables de partis, inquiets seulement de leur prochain résultat électoral, bouleversent l'opinion du peuple. Et l'opportunisme du peuple lui même qui pour la première fois se sentait non plus humilié, mais loué et admiré par tous ces représentants de la domination, qui parachève la tragédie.

Auteur: Zweig Stefan

Info: Seuls les vivants créent le monde, écrit de 1918

[ égoïsme ] [ danger ] [ basculement vers la guerre ]

 

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psychanalyse

Un jour, sans la moindre intention révolutionnaire, un jeune médecin [Sigmund Freud], dans le cercle de ses collègues, se lève et, prenant pour point de départ ses recherches sur l’hystérie, il parle des troubles, du refoulement des instincts et de leur délivrance possible. Il n’use pas de grands gestes pathétiques, ne proclame pas sur un ton ému qu’il est temps d’appuyer les conceptions morales sur une nouvelle base, que le moment est venu de discuter librement de la question sexuelle. Non, ce jeune médecin rigoureusement réaliste ne joue pas les prédicateurs dans le milieu académique. Il fait exclusivement une conférence diagnostique sur les psychoses et leurs origines. C’est précisément le calme et le naturel avec lesquels il établit qu’une grande partie des névroses, presque toutes, en somme, découlent du refoulement du désir sexuel, qui provoque l’épouvante glacée de ses collègues.

Auteur: Zweig Stefan

Info: Dans "Freud", pages 21-22

[ contexte d'origine ] [ mise en situation ] [ puritanisme ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

psychanalyse

Pour l'observateur à l’ouïe fine, l'homme se trahit doublement au cours de l'entretien, premièrement par ce qu'il dit, et deuxièmement par ce qu'il passe sous silence. C'est précisément lorsque le patient veut, mais ne peut pas parler, que l'art détective de Freud s’exerce avec le plus de certitude et qu'il devine la présence du mystère décisif : l’inhibition, traîtreusement, se fait une auxiliaire et indique le chemin. Quand le malade s'exprime trop haut ou trop bas, quand il hésite ou se tâte, c'est là que l’inconscient veut parler. Et toutes ces innombrables petites résistances, ces ralentissements, ces légères hésitations, dès que l'on approche d'un certain complexe, montrent enfin nettement avec l'inhibition sa cause et son contenu, c'est à dire en un mot le conflit recherché et caché.
Car toujours au cours d'une analyse, il s'agit de révélations infinitésimales, de minuscules fragments d'événements vécus, dont se compose la mosaïque de l'image vitale intérieure.

Auteur: Zweig Stefan

Info: Freud

[ définie ]

 

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écrivain-sur-écrivain

Une face ressemblant à une forêt : avec plus de fourrés que de clairières, obstruant tout accès à la vision intérieure. Large et flottant au vent, la barbe de fleuve et de patriarche se presse jusqu'au haut des joues, recouvre de ses flots, pour, pour des dizaines d'années, la lèvre sensuelle et masque l'écorce ligneuse de la peau aux gerçures brunes. Devant le front se hérissent, épais comme le doigt et emmêlés comme des racines d'arbre, de puissants sourcils. Au-dessus de la tête écume grise vague marine, la masse agitée des mèches de cheveux aux entrelacements touffus : partout se dresse l'abondance hirsute et tropicale des poils répandant à la manière de Pan cette exubérance de monde primitif. Exactement comme pour le Moïse de Michel-Ange, cette image du plus viril des hommes, le regard n'aperçoit d'abord dans la figure de Tolstoï que la vague à la blanche écume de cette gigantesque barbe de Père éternel.

Auteur: Zweig Stefan

Info: Tolstoï

[ portrait ] [ physionomie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dernières paroles

Avant de quitter la vie de ma propre volonté et avec ma lucidité, j'éprouve le besoin de remplir un dernier devoir: adresser de profonds remerciements au Brésil, ce merveilleux pays qui m'a procuré, ainsi qu'à mon travail, un repos si amical et si hospitalier. De jour en jour, j'ai appris à l'aimer davantage et nulle part ailleurs je n'aurais préféré édifier une nouvelle existence, maintenant que le monde de mon langage a disparu pour moi et que ma patrie spirituelle, l'Europe, s'est détruite elle-même. Mais à soixante ans passés il faudrait avoir des forces particulières pour recommencer sa vie de fond en comble. Et les miennes sont épuisées par les longues années d'errance. Aussi je pense qu'il vaut mieux mettre fin à temps, et la tête haute, à une existence où le travail intellectuel a toujours été la joie la plus pure et la liberté individuelle le bien suprême de ce monde. Je salue tous mes amis. Puissent-ils voir encore l'aurore après la longue nuit! Moi je suis trop impatient, je pars avant eux.

Auteur: Zweig Stefan

Info:

[ suicide ]

 

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portrait

Seul l’âge, qui chez la plupart des hommes dissout les traits personnels et les émiette en argile grise, seule la vie patriarcale, la vieillesse et la maladie, de leur ciseau créateur, donnent au visage de Freud un caractère spécial indéniable. Depuis que les cheveux grisonnent, que la barbe n’encadre plus aussi richement le menton obstiné, que la moustache ombrage moins la bouche sévère, depuis que s’avance le soubassement osseux et cependant plastique de sa figure, un quelque chose de dur, d’incontestablement offensif, se découvre : la volonté inexorable, pénétrante et presque irritée de sa nature. Plus profond, plus sombre, le regard, jadis simplement contemplateur, est maintenant aigu et perçant ; un pli amer et méfiant fend comme une blessure le front découvert et sillonné de rides. Les lèvres minces et serrées se ferment comme sur un "non" ou un "ce n’est pas vrai". Pour la première fois on sent dans le visage de Freud la rigueur et la véhémence de son être, et l’on devine que ce n’est point là un good grey old man, que l’âge a rendu doux et sociable, mais un analyste impitoyable, qui ne se laisse duper par personne et n’admet point de duperie.

Auteur: Zweig Stefan

Info: Dans "Freud", page 42

[ révélateur ] [ effet du temps ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson