Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 62
Temps de recherche: 0.0649s

décrochage

Le vent fait virevolter un sac de plastique bleu autour de nos pieds. Je cligne des yeux. A nouveau, la rue vacille, s’incurve, tourne et se retourne sur elle-même jusqu’à former un cercle. Sous mes paupières, dans une voiture à l’arrêt, une enfant au visage livide hurle tandis qu’on la roue de coups. Je secoue la tête. Je promène mes yeux alentour. Personne n’a l’air de savoir que j’ai disparu dans un pli du sac de plastique qui vient de s’écraser dans une flaque froide. L’enfant que j’ai mise au monde me dévisage. Je pense Si elle est là, et que tu la vois te regarder, et que puisque tu la vois te regarder c’est qu’elle te voit, c’est donc que du temps a passé et que tu n’es pas un sac de plastique, et que tout ce qui a eu lieu auparavant est fini et bien fini et ne recommencera plus jamais. Le vent se faufile le long de nos jambes.

Auteur: Chiche Sarah

Info: Dans "Les enténébrés" page 83

[ répétition ] [ lignes temporelles ] [ vertige ]

 
Mis dans la chaine
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Coli Masson

teinte

Avec l’écorce ou la racine du noyer, les résultats sont meilleurs qu’avec des produits tirés d’autres arbres, et les tons obtenus sont presque noirs. Mais l’emploi de matières colorantes provenant du noyer se heurte à de nombreuses résistances. Au Moyen Âge, en effet, cet arbre passe pour maléfique. Là-dessus s’accordent le savoir botanique et les croyances populaires. Non seulement les racines du noyer sont toxiques et font périr toute la végétation alentour, mais elles entraînent la mort du bétail lorsqu’elles se rapprochent trop près des étables. Les hommes et les femmes eux-mêmes ont tout à craindre de cet arbre nuisible : s’endormir sous un noyer, c’est s’exposer à la fièvre et aux maux de tête ; c’est en outre risquer d’être visité par les esprits malins, voire par le Diable lui-même.

…  A la suite d’Isidore de Séville, plusieurs auteurs rapprochent le nom latin du noyer (nux) du verbe nuire (nocere) et expliquent ainsi pourquoi il faut s’en méfier.


Auteur: Pastoureau Michel

Info: (Sur la mauvaise réputation du noyer, J. Brosse, Les Arbres de France. Histoire et légende, Paris, 1987, p. 137-138 ; M. Pastoureau, Une histoire symbolique du Moyen Âge occidental, Paris, 2004, p. 96-97.)in "Noir : Histoire d'une couleur"

[ ébène ] [ jais ] [ végétal ] [ biais de confirmation étymologique ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

Asie

Voici qu'apparaissait l'hexagramme*, produit par les mouvements aléatoires des tiges végétales. Aléatoires, et pourtant enracinés dans le moment dans lequel il vivait, dans lequel sa vie était liée à toutes les autres vies et particules de l’univers. L’hexagramme indispensable, dont le motif de traits pleins et brisés représentait la situation. Lui, Juliana, l’usine de Gough Street, les Missions Commerciales dominatrices, l’exploration des planètes, les milliards de tas de produits chimiques en Afrique, qui maintenant n'étaient plus des cadavres, les aspirations des milliers de gens alentour dans les bidonvilles de San Francisco, les créatures démentes de Berlin, avec leurs visages calmes et leurs projets maniaques – tout lié dans ce moment, où les tiges d’achillée étaient jetées pour choisir la sagesse exactement appropriée dans un livre commencé au trentième siècle avant Jésus-Christ. Un livre créé par les sages chinois sur une période de cinq mille ans, raffiné, perfectionné, cette superbe cosmologie – et science –, codifiée avant que l’Europe ait seulement appris à poser des division.

Auteur: Dick Philip K.

Info: Le maître du haut château, *symbole constitué de trait yīn et de trait yáng utilisé dans le Yì Kīng.

[ Occident ] [ taoïsme ]

 

Commentaires: 0

introspection

Je suis repassée devant chez eux et j'ai longé le trottoir. Je me suis arrêtée une minute la main sur le portail. Et retournée pour regarder les alentours endormis. Je ne sais pas pourquoi mais je me suis soudain sentie loin, très loin de tous ceux que j'avais connus et aimés dans ma jeunesse. Ils me manquaient. L'espace d'une minute j'aurais voulu pouvoir retourner à cette époque. Et puis avec ma pensée suivante j'ai clairement compris que cela ne m'était pas possible. Non. Mais je me suis rendu compte que ma vie ne ressemblait pas, il s'en fallait de beaucoup, à la vie que je m'étais imaginée quand j'étais jeune et que j'envisageais ce qui m'attendait. Je ne me rappelais plus à présent ce que j'avais voulu faire de ma vie, à l'époque, mais comme les autres j'avais eu des projets. Cliff était quelqu'un qui avait eu des projets lui aussi et c'est ainsi qu'on s'était connus et c'est pour ça qu'on était restés ensemble.

Auteur: Carver Raymond

Info: Débutants

[ décalage ] [ rencontre ] [ couple ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

pré-papier

Ce n’est pas à toi, le professeur d'hîstoire, que j'apprendrai que le mot livre vient du latin liber, qui désigne la pellicule située entre le bois de l'arbre et son écorce. Au temps des papyrus, les habitants des forêts européennes, qui n’étaient pas plus bêtes que les Égyptiens, avaient trouvé de quoi écrire avec cette pellicule prélevée sur le tronc du bouleau. Un arbre sacré ! Mais je n ai pas besoin de t'en raconter plus. Tu sais tout cela mieux que moi.

Xavier se trompait. Je connaissais un peu l'histoire du livre*, je savais que le passage des anciens rouleaux au volumen, le livre tel que nous le connaissons aujourd'hui, s'était produite aux alentours du IVe siècle, dans les derniers temps de l'Antiquité et de la Gaule romaine, mais j'ignorais cette affaire d'écorce de bouleau. Nous n'avions plus pour mission d'enseigner des choses aussi simples et aussi concrètes à nos élèves. Les manuels scolaires étaient emplis d'une matière atrocement cérébrale. Surtout ceux de géographie. C'était de la propagande pour l'unification du monde autour d'une morale planétaire, citoyenne et écoresponsable.

Auteur: Lapaque Sébastien

Info: Ce monde est tellement beau. * Le volumen est le rouleau qui a cédé la place au codex, le livre tel que nous le connaissons, au quatrième siècle.

[ étymologie ] [ support d'écriture ]

 
Mis dans la chaine
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

homme-amimal

L'homme gît, il tousse, il transpire, il gémit, il a chaud, il est brûlant, il sent la maladie. Il ne sort pas ses orteils pour qu'on les mordille, il ne lance pas de souris, il ne fait rentrer de lumière, il ne nous donne pas la cuillère à lécher. L'homme est malade et d'assis, il est passé à coucher. C'est d'un ennui profond. Ses seules attentions sont pour une petite plaquette alvéolée, de papier métal, dont il extrait avec un crissement typique des cachets qu'il avale en grimaçant. La plaquette est légère, elle fait un petit bruit quand elle tombe et elle glisse sur le sol bien mieux qu'une de leurs fausse souris. Vous l'envoyer sous le lit, sous une armoire, sous un meuble lourd. Puis vous prenez place sur un siège, aux premières loges, l'air innocent et assoupi. Que le spectacle commence. [..] Au prix de crucifiantes souffrances, il va explorer tous les dessous alentours, avec une règle, un manche à balai, le front dégoulinant, ramenant poussière. Il vous jettera alors un pitoyable regard noir avant de retourner se blottir sous les plumes. Pourtant, il ne vous déteste pas.

Auteur: Neubourg Monique

Info: Comment domestiquer son maître quand on est chat

[ être humain ]

 

Commentaires: 0

enfance

Il y a ce souvenir de jeunesse, récurrent. Pré-ados nous avions construit une superbe cabane, à environ 5 mètres du sol à cheval sur deux grands hêtres en lisière de la forêt, hauteur qui avait pour résultat que les "petits" n'arrivaient pas à monter, ce qui nous arrangeait bien. Plusieurs longues planches volées sur les chantiers alentours constituaient un grand balcon au coin duquel se situait la cabane proprement dite, petite, - mais avec un fourneau à bois dégotté je ne sais plus où -, et solidement établie à l'embranchement de quatre branches maitresses du plus grand des deux foyards. 

J'ai passé de longs et bienheureux moments, seul dans cet endroit à quelques centaines de mètres des habitations. Mais ce souvenir récidiviste concerne précisément les après-midis de belle saison où je grimpais au-dessus de la cabane pour me retrouver, beaucoup plus haut, à peut-être à 8 ou 10 mètres, mi-allongé sur une branche en surplomb pointant en direction de la ville et du lac. Tranquillité et cool panorama, sans aucune sensation de danger autre que la conscience de la hauteur, qui n'obérait en rien de longues rêveries dont je ne me souviens d'aucun détail. 

Auteur: Mg

Info: 30 sept. 2020

[ béance juvénile ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel

tombée du jour

Les montagnes baignaient dans la brume dont les mouvements, la variation de la densité agissaient sur son âme, la coloraient. En ce jour gris, elle était diffuse et homogène, elle sculptait les cimes, faisant douter de la réalité même des reliefs, qu'elle avalait, puis recrachait, passant et repassant dans le champ de vision que ménageait la fenêtre de la cabane. Et c'était chaque fois un nouveau tableau qui s'offrait, d'une minute à l'autre. Au creux d'une vague de brume, il crut distinguer le vol du percnoptère. Un retardataire ? Ils étaient déjà partis vers l'Afrique à cette époque de l'année. Un vieux vautour qui n'avait plus la force du grand voyage ? Son intuition du début de saison avait été juste, cette montagne était un tombeau, un tombeau superbe pour les esprits d'altitude, mais aussi une matrice qui engendrait la vie. La nuit ne tarderait pas à tomber, les jours raccourciraient. Il s'apprêta à sortir voir les bêtes rassemblées dans le parc. Les derniers jours, il les y contraignait la nuit, afin d'éviter d'avoir à courir la montagne en long et en travers. Le soleil déclinait derrière l'opacité nuageuse, tout était brun alentour. L'automne avait commencé à déshabiller les arbres, annonçant la fin du temps de l'estive.

Auteur: Arnaud Clara

Info: Et vous passerez comme des vents fous

[ crépuscule ] [ nature ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

contemplation

Les montagnes baignaient dans la brume dont les mouvements, la variation de la densité agissaient sur son âme, la coloraient. En ce jour gris, elle était diffuse et homogène, elle sculptait les cimes, faisant douter de la réalité même des reliefs, qu'elle avalait, puis recrachait, passant et repassant dans le champ de vision que ménageait la fenêtre de la cabane. Et c'était chaque fois un nouveau tableau qui s'offrait, d'une minute à l'autre. Au creux d'une vague de brume, il crut distinguer le vol du percnoptère. Un retardataire ? Ils étaient déjà partis vers l'Afrique à cette époque de l'année. Un vieux vautour qui n'avait plus la force du grand voyage ? Son intuition du début de saison avait été juste, cette montagne était un tombeau, un tombeau superbe pour les esprits d'altitude, mais aussi une matrice qui engendrait la vie. La nuit ne tarderait pas à tomber, les jours raccourciraient. Il s'apprêta à sortir voir les bêtes rassemblées dans le parc. Les derniers jours, il les y contraignait la nuit, afin d'éviter d'avoir à courir la montagne en long et en travers. Le soleil déclinait derrière l'opacité nuageuse, tout était brun alentour. L'automne avait commencé à déshabiller les arbres, annonçant la fin du temps de l'estive.

Auteur: Arnaud Clara

Info: Et vous passerez comme des vents fous

[ perception visuelle ] [ effet troxler ] [ imagination ] [ onirisme ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

contemplation

Sous les grands arbres près de mes petites mares à truites et carrassins, où le sol spongieux n'empêche pas les taupes de créer sans cesse de nouveaux monticules, il y a foisonnement de vie, insectes principalement, avec dominance des abeilles et des libellules. Les plus grandes bestioles sont plus discrètes ; héron, renard, biches, écrevisses... On les rencontre en général de loin ou via les traces laissées.
Cet espace méditant où je me retrouve seul la plupart du temps, (Merlin le chien a ses routines fouineuses alentours), m'indique de plus en plus l'extraordinaire éloignement de la pensée nue. La plus belle chaine de déductions, étourdissante encore il y a quelques années, fait aujourd'hui effet de pauvre résonance inutile. Suite de concepts enchassés, infimes, virtuels... dérisoires devant la titanesque réflexion que matérialise la nature intriquée hyper-complexe qui m'entoure.
Si je m'implique physiquement : amélioration d'une arrivée d'eau, mise en terre d'un petit pommier, création d'un drain pour limiter le marigot ou autres... il faut rester sur le coup, vérifier sans cesse, peu de dispositifs restent stables et fixés au-delà de quelques jours ou semaines. La nature répond. Si vous vous absentez soyez sûr qu'elle modifiera des trucs, toujours. Brutalement ou imperceptiblement. Une forme de dialogue est engagée.

Auteur: Mg

Info: 14 août 2019

[ action ]

 
Mis dans la chaine
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel