amour-propre
- Sentiment factice, par lequel l'on fait plus de cas de soi que de tout autre.
- Ballon rempli de vent, d'où il sort des tempêtes dès qu'on lui fait une piqûre.
- Tissu délicat et léger: il est facile de le froisser et difficile d'en faire disparaître le froissement.
Auteur:
Internet
Années: 1985 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: R
Profession et précisions: tous
Continent – Pays: Tous
Info:
in Dictionnaire amusant : recueil d'anecdotes drolatiques, de traits singuliers et caractéristiques... de Ch. de Bussy, A. Delahays, Paris, 1859
[
sensibilité
]
[
fierté
]
amour-propre
Quoique l'orgueil soit généralement blâmé et décrié, je suis néanmoins tenté de croire que cela vient principalement de ceux qui n'ont rien dont ils puissent s'enorgueillir. Vu l'impudence et la stupide arrogance de la plupart des hommes, tout être qui possède des mérites quelconques fera très bien de ne pas les perdre de vue lui-même, afin de ne pas les laisser tomber dans un oubli complet ; car celui qui, gentiment, ne cherche pas à s'en prévaloir et se conduit avec les gens comme s'il était en tout leur semblable, ne tardera pas à être en toute naïveté considéré par eux comme tel.
Auteur:
Schopenhauer Arthur
Années: 1788 - 1860
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe
Continent – Pays: Europe - Allemagne
Info:
Aphorismes sur la sagesse dans la vie 1851/Quadrige/PUF 1943 <p.45>
[
égoïsme
]
amour-propre
Les moeurs et leurs victimes. - L'origine des moeurs doit être ramenée à deux idées : "la communauté a plus de valeur que l'individu", et "il faut préférer l'avantage durable à l'avantage passager" ; d'où il faut conclure que l'on doit placer, d'une façon absolue, l'avantage durable de la communauté avant l'avantage de l'individu, surtout avant son bien-être momentané, mais aussi avant son avantage durable et même avant sa survie. Que l'individu souffre d'une institution qui profite à l'ensemble de la communauté, soit que cette institution le force à s'étioler ou même qu'il en meure, peu importe, - les moeurs doivent être préservées, il faut faire le sacrifice. Mais un pareil sentiment ne prend naissance que chez ceux qui ne sont pas victimes, - car la victime fait valoir, dans son propre cas, que l'individu peut être d'une valeur supérieure au nombre, et, de même, que la jouissance du présent, du moment paradisiaque pourrait être estimée supérieure à la médiocre perpétuation d'états sans douleur et de conditions de bien-être. La philosophie de la victime se fait cependant toujours entendre trop tard, on s'en tient donc aux moeurs et à la moralité : la moralité n'étant que le sentiment que l'on a de l'ensemble des moeurs, sous l'égide desquelles on vit et l'on a été élevé - élevé, non en tant qu'individu, mais comme membre d'un tout, comme chiffre d'une majorité. - C'est ainsi qu'il arrive sans cesse que l'individu se majore lui-même au moyen de sa moralité.
Auteur:
Nietzsche Friedrich
Années: 1844 - 1900
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: linguiste, philologue, philosophe, poète, pianiste et compositeur
Continent – Pays: Europe - Allemagne
Info:
Humain, trop humain 1879/Oeuvres I/Robert Laffont/Bouquins 1990 <89 p.730>