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homme-machine

Frank Rosenblatt est surtout connu pour son Perceptron, un dispositif électronique construit selon des principes biologiques et doté d'une capacité d'apprentissage. Les perceptrons de Rosenblatt ont d'abord été simulés sur un ordinateur IBM 704 au Cornell Aeronautical Laboratory en 1957. Lorsqu'un triangle était placé devant l'œil du perceptron, celui-ci captait l'image et la transmettait le long d'une succession aléatoire de lignes aux unités de réponse, où l'image était enregistrée.

Il a développé et étendu cette approche dans de nombreux articles et dans un livre intitulé Principles of Neurodynamics : Perceptrons and the Theory of Brain Mechanisms, publié par Spartan Books en 1962. Le Perceptron lui a valu une reconnaissance internationale. Le New York Times l'a qualifié de révolution en titrant "New Navy Device Learns By Doing", et le New Yorker a également admiré l'avancée technologique.

Des recherches sur des dispositifs comparables étaient également menées dans d'autres endroits, comme le SRI, et de nombreux chercheurs attendaient beaucoup de ce qu'ils pourraient faire. L'enthousiasme initial s'est toutefois quelque peu estompé lorsqu'en 1969, Marvin Minsky et Seymour Papert ont publié le livre "Perceptrons", qui contenait une preuve mathématique des limites des perceptrons feed-forward à deux couches, ainsi que des affirmations non prouvées sur la difficulté d'entraîner des perceptrons à plusieurs couches. Le seul résultat prouvé du livre, à savoir que les fonctions linéaires ne peuvent pas modéliser les fonctions non linéaires, était trivial, mais le livre a néanmoins eu un effet prononcé sur le financement de la recherche et, par conséquent, sur la communauté. 

Avec le retour de la recherche sur les réseaux neuronaux dans les années 1980, de nouveaux chercheurs ont recommencé à étudier les travaux de Rosenblatt. Cette nouvelle vague d'études sur les réseaux neuronaux est interprétée par certains chercheurs comme une infirmation des hypothèses présentées dans le livre Perceptrons et une confirmation des attentes de Rosenblatt.

Le Mark I Perceptron, qui est généralement reconnu comme un précurseur de l'intelligence artificielle, se trouve actuellement au Smithsonian Institute à Washington D.C. Le MARK 1 était capable d'apprendre, de reconnaître des lettres et de résoudre des problèmes assez complexes.

Auteur: Internet

Info: Sur https://en.wikipedia.org/wiki/Frank_Rosenblatt

[ historique ] [ acquisition automatique ] [ machine learning ]

 

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révélation tactile

Hier, après midi, ma maîtresse Sœur Marguerite m'a conduite à voir et à toucher la poule qui couve treize oeufs sur la paille, dans une caisse ; je l'ai touchée et j'ai examiné comment elle couve, elle ne s'irritait pas et ne se fâchait pas, elle était tranquille et douce, je l'ai admirée, j'ai vu et touché cinq poussins qui sont sortis de la coque ; ils sont gentils et vifs, ils restent près de leur mère, la mère leur donne à manger les miettes du pain, j'ai vu d'autres œufs que la poule couve, j'ai vu un œuf qui commence à éclore; quand les poussins sont sortis de la coque, ils sont mouillés, la mère les couvre pour les faire sécher. Je ne comprends pas comment les poussins peuvent sortir des oeufs, c'est vraiment un mystère, c'est Dieu qui les a faits, c'est une merveille.
Ordinairement au printemps, les poules, après avoir pondu leurs œufs, elles les couvent pendant vingt et un jours ; quand les poussins sortent des œufs, la mère les conduit à se promener et à leur apprendre à chercher les grains et les vers pour les nourrir.
La mère a grand soin de ses poussins, elle veille sur eux, elle les défend et les protège quand un danger leur arrive. C'est une bonne et vigilante mère pour ses poussins. Quand les poussins deviennent plus grands, alors leur mère les abandonne. Je remercie le bon Dieu de nous avoir donné des poules et des œufs. Qu'il est bon pour nous !
La poule est un oiseau domestique, elle est utile, elle nous donne des œufs, sa chair est un mets délicat. Elle a des ailes courtes, elle vole un peu, elle a une crête sur la tête, son bec est arrondi, ses pattes sont grandes, ont chacune quatre ongles crochus, sa queue est courte et droite. Il y a des poules de différentes couleurs.
La poule se nourrit de grains et de vers qu'elle arrache de la terre, elle a des plumes. Quand on tue les poules, on leur arrache les plumes, qui servent à faire les oreillers, les traversins, les couettes, les coussins.

Auteur: Heurtin Marie

Info: Description de la poule couvant des oeufs, 13 mars 1904

[ handicap ] [ homme-animal ] [ découverte ] [ émerveillement ]

 
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homme-animal

L'étude d’oiseaux montre des grandes différences pour l'apprentissage des chants selon les sexes.
Quand on en vient a l'apprentissage des chants, les oiseaux femelles semblent être plus rapides, mais les mâles peuvent développer leurs propres chansonnettes.
Selon un rapport publié aujourd'hui dans le journal "Nature" les oiseaux cardinaux féminins apprennent le même nombre de chansons que des mâles en moins d'un tiers du temps. Pourtant les mâles peuvent maîtriser les arias sans suivre de cours particuliers et les femelles ne peuvent pas.
Les bébé oiseaux apprennent des chants en écoutant les adultes autour d'eux. Parmi des espèces tempérées, d’habitude seuls les mâles chantent. Le cardinal nordiques (cardinalis cardinalis ) est cependant une exception à cette règle. Ayako Yamaguchi de l'université de la Californie à Davis a ainsi décidé de savoir si les modèles d'acquisition de chants diffèrent entre les sexes chez ces oiseaux. En utilisant des airs de cette espèce enregistrés sur bande, Yamaguchi a donné des cours à 15 femelles et à 11 mâles sur une période d'une année. Elle a constaté que les femelles ont cessé d'apprendre de nouveaux chants après environ 70 jours. Les mâles, en revanche, ont continué à en apprendre jusqu'à environ sept mois. En outre, Yamaguchi a observé que les femelles élevées en isolement chantent rarement . Et quand elles le font, leurs chants ont de faibles qualité acoustique. Mais, rapporte elle, les mâles isolé, "développèrent des types de chant improvisés... semblable aux chants normaux des cardinaux".
Pourquoi il y a t’il de telles différences dans les modèles d’apprentissage ? cela reste peu clair. On pense que puisque les chansons d'adulte cardinaux existent dans plein de dialectes différents de différentes régions géographiques, les oiseaux dispersé juvéniles pourraient débarquer dans une population avec un dialecte étranger. Le modèle masculin, note Yamaguchi, "lui permettant d'assortir ses types de chants avec ceux de ses voisins, même lorsqu'il s'implante dans une population nouvelle." Par contre une femelle préserve son dialecte natal. L'assortiment des chants pourrait être important pour les cardinaux masculins en vue de leur établissement dans de nouveaux territoires, comme chez d'autres espèces" écrit l'auteur, "Mais n'est pas évident pour les femelles, pour des raisons non encore bien identifiées".

Auteur: Wong Kate

Info: Fortean Times Mai 17, 2001

[ mâles-femelles ] [ musique ] [ improvisation ] [ exogamie ]

 
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lecteur-écrivain

Pour apprendre à lire, il s’agit tout d’abord de faire suffisamment confiance à un auteur pour pouvoir s’immerger dans son texte avec ce qui s’appelle une "bonne résistance", c’est à dire ni trop de résistance (auquel cas rien ne rentre), ni trop peu (car sinon rien ne reste).

Cette étape présuppose toujours une certaine croyance en l’Autre, puisque les mots appartiennent à l’Autre, viennent de l’Autre "supposé savoir", et y retournent.

À ce stade, je fais donc acte de soumission volontaire, ce que les crétins, faute de mots plus appropriés peut-être, considèrent avec un certain mépris comme "être fan"...

Puis vient le moment de la négation, le moment où, au nom de "l’esprit critique" (sans lequel "je" ne saurais exister), je commence à nier l’autorité de mon auteur sur le mode du "pas tout" : oui, c’est vrai, cet auteur je l’aime vraiment beaucoup, mais là il se trompe, ce n’est pas ça, c’est incomplet, je ne suis pas d’accord avec ça, c’est faux par moments, je ne m’identifie pas à lui, j’ai mon jugement propre, je sais trier le bon grain de l’ivraie!

La majorité de ceux qui lisent en restent à ce stade binaire, moi ou lui, qui est l’étape du désaveu de la soumission, la lecture "utilitariste", se servir de cet auteur pour...

Mais pour le lecteur persévérant, le chercheur authentique, l’amoureux du texte, il existe un troisième temps, le temps de la négation de la négation, sans lequel aucune lecture ne porte de fruits réellement savoureux.

Je nie donc la première négation en considérant que l’auteur, dans sa cohérence, cherche la vérité, mais son savoir le dépasse lui-même, et va beaucoup plus loin que sa «personne», j’accepte donc de prendre son texte dans son intégralité, et je destitue l’auteur de son savoir.

Cette étape seule permet la sortie d’une fausse opposition soumission-insoumission, en dissociant l’auteur de son savoir, je ne me soumets plus à l’auteur en tant que personne, mais accepte, assume et revendique ma dépendance au signifiant, la réconciliation n’étant pas sortie imaginaire de l’aliénation, mais réconciliation avec l’aliénation elle-même, l’auteur se parlant in fine à lui-même, essayant de résoudre lui-même sa subordination au signifiant.

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Facebook, note du 27.11.18

[ tiers exclu ]

 
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xénolinguistique

Gary a hoché la tête et pointé son doigt. - On dirait qu'ils expriment l'idée de "clairement" en changeant la courbure de ces traits au milieu.

- Tout juste, cette modulation peut s'appliquer à plein de verbes, le logogramme* de "voir" peut être modulé de la même façon pour donner "voir clairement", tout comme celui de "lire" et bien d'autres. Et changer la courbure de ces traits n'a aucun équivalent dans leur énonciation ; dans la langue parlée, ils ajoutent un préfixe au verbe afin d'exprimer la facilité et les préfixes utilisés pour "voir" et "entendre" sont différent. Il y a d'autres exemples mais cela vous donne une idée. Essentiellement il s'agit d'une grammaire en deux dimensions.

Il a entrepris de faire les cent pas, l'air pensif. - Y'a t'il quoi que ce soit de comparable dans les systèmes d'écriture humains ?

- Les équations mathématiques, ou les notations qui servent à la musique et à la danse. Ce sont des systèmes très spécialisés, toutefois ; nous ne pourrions pas les utiliser pour enregistrer cette conversation. Mais il ne semble que, si nous le maitrisions assez bien, nous pourrions enregistrer cette conversation dans le système d'écriture heptapode. Je crois qu'îl s'agit d'un langage graphique complet, général.

Gary a froncé les sourcils. - Donc leur écriture constitue une entité séparée de leur langue parlée, non ?

- Oui. D'ailleuirs, il serait plus précis d'appeler leur système d'écriture "Heptapod B" et de réserver "Heptapod A" à leur langue parlée.

- Une petite seconde... Pourquoi utiliser deux langues là ou une seule suffirait ? ça parait inutilement difficile à apprendre. 

- Comme l'orthographe anglaise ? La facilité d'apprentissage n'est pas le moteur principal de l'évolution d'une langue. Pour les heptapodes, l'écrit et l'oral jouent peut-être des rôles culturels et cognitifs si disparates qu'utiliser des langues séparées serait plus logique qu'utiliser des formes distinctes de la même langue.

Il a réfléchi. - Je vois ce que vous voulez dire. Il jugent peut être notre écriture redondante, comme si on on gaspillait un second canal de communication.

- C'est très possible. Découvrir pourquoi ils utilisent une autre langue quand ils écrivent nous apprendra beauoup à leur sujet.

Auteur: Chiang Ted

Info: La tour de Babylone, L'histoire de ta vie. pp 164-165. *Dessin correspondant à une notion ou à une suite de sons, dans les écritures dites à idéogrammes (hiéroglyphes, caractères chinois)

[ science-fiction ] [ dualité sémantique ] [ codages ] [ factuel-téléologique ] [ contextuel-téléonomique ] [ action description ] [ performatif-constatif ]

 

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mutation

L'évolution ne nous a pas préparé à ça: notre cerveau impacté par la lecture sur écran 

Une équipe de chercheurs de l'Université Macquarie, incluant le Professeur Erik Reichle et Dr Lili Yu, s'est penchée sur l'impact de la lecture sur écran par rapport à la lecture traditionnelle sur papier. Leurs découvertes offrent un nouvel éclairage sur les défis auxquels nos cerveaux doivent faire face dans le monde moderne et sur la manière dont la technologie modifie notre capacité d'absorption et de rétention des informations.

La lecture, bien qu'intégrée tardivement dans l'histoire de l'évolution humaine, nécessite une série de processus mentaux complexes. Le développement du langage, initialement oral, n'a pas préparé notre cerveau à la lecture, une compétence qui demande des années de pratique pour être maîtrisée. Dans ce contexte, la transition vers la lecture numérique impose des défis supplémentaires. 

Des études indiquent que lire sur écran réduit notre capacité à comprendre et à mémoriser le texte comparé à la lecture sur papier, un phénomène désigné sous le nom d'effet d'infériorité de l'écran.

Cette baisse de compréhension serait influencée par divers facteurs, tels que le type de texte lu, le temps disponible pour la lecture, et les compétences en lecture du lecteur. De plus, la lecture sur écran s'accompagne souvent de distractions intégrées, telles que les notifications ou les publicités animées, qui sollicitent notre attention et réduisent notre capacité à nous concentrer sur le texte. 

Pour contrer les effets de la lecture numérique et améliorer notre concentration, les chercheurs recommandent de revenir progressivement à la lecture sur papier. Cette pratique nécessite de choisir un livre intéressant, de se placer dans un environnement propice à la lecture, et de minimiser les distractions. Reconstruire notre capacité de concentration sur les textes imprimés est un processus graduel, mais essentiel pour notre développement intellectuel.

La compréhension profonde de ces phénomènes est cruciale, non seulement pour les adultes actuels mais aussi pour les générations futures qui grandissent avec les écrans. Les implications pour l'apprentissage, tant en ligne qu'en classe, sont importantes, surtout pour les lecteurs moins aguerris qui sont les plus affectés par l'effet d'infériorité de l'écran. À mesure que nous avançons dans l'ère numérique, comprendre et s'adapter à ces changements devient essentiel pour préserver notre capacité à apprendre et à nous concentrer efficacement.

Auteur: Internet

Info: https://www.techno-science.net/ - Redbran le 16/02/2024, Source: Trends in Cognitive Sciences

[ adaptation ]

 

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exploiteurs

Objet : non candidature au poste de stagiaire rédacteur Web

Madame, Monsieur,

Dans votre "offre" d'emploi vous précisez rechercher quelqu'un doué de grandes capacités rédactionnelles. Il faut en effet disposer de telles compétences, doublées d'une certaines malhonnêteté intellectuelle pour être capable de rédiger une lettre qui vous fasse croire à une quelconque motivation à occuper le poste indigent que vous proposez. Vous cherchez quelqu'un de diplômé mais qui accepte d'être pris en stage. Quelqu'un qui ait déjà plusieurs années d'expérience mais qui considère que ce qu'il pourra apprendre auprès de vous fera office de rémunération. Vous cherchez, en somme, la perle rare, qui est d'autant plus rare qu'elle n'a pas conscience de sa valeur. Vous cherchez quelqu'un qui puisse vivre avec 554 euros par mois. Quelqu'un qui ne soit pas préoccupé par de basses conditions matérielle comme se loger ou se nourrir. Il vous faut donc un pur esprit, qui tende vers l'ascèse et le dépassement par le labeur, avec pour seul but le sentiment de satisfaction que procure le travail bien fait. Je suis au regret de vous annoncer qu'un tel être n'existe pas. De deux choses l'une : ou bien il existe de purs esprit qui n'ont que faire des contingences matérielles et alors ils n'ont aucun intérêt à accomplir les tâches fastidieuses que vous souhaitez leur confier. Ou bien les être ont un corps et des besoins élémentaires, et il leur est impossible de faire coïncider la satisfaction de ces besoins avec les conditions de travail que vous proposez. Vous promettez une opportunité , vous parlez de votre équipe de rédaction comme d'une "famille". Quelle famille souhaiterait voir un de ses membres réduit à feindre d'embrasser une situation qui l'humilie ? Vous précisez rechercher quelqu'un qui ait l'esprit d'initiative et qui soit autonome. Vous ne m'en voudrez donc pas de prendre la liberté de vous adresser cette lettre de démotivation. Conformément à vos attentes je suis jeune, dynamique et motivée. Assez jeune pour oser dire non. Assez dynamique pour prendre le temps de vous écrire cette lettre en pure perte et assez motivée pour espérer pouvoir m'insérer dans la vie active de façon décente.
Je reste bien évidemment à votre entière disposition pour tout éclaircissement supplémentaire que vous estimeriez nécessaire.

Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l'expression de mes salutations respectueuses.

Auteur: Toulet Pauline

Info: Ce mot était destiné au groupe LVMH, qui cherchait un rédacteur web titulaire d'un master, ayant 5 ans d'expérience et.... acceptant d'être rémunéré 3,60 euros de l'heure.

[ humour ] [ recherche d'emploi ] [ riposte ]

 
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audition

Les langues tonales favorisent l'oreille absolue : Une nouvelle étude conclut que les jeunes musiciens qui parlent le chinois (mandarin) peuvent apprendre à identifier des notes musicales isolément bien mieux que les anglophones. Moins d'un américain sur 10.000 a l'oreille absolue c'est dire qu'ils peut identifier ou produire une note sans référence à une autre note. Cette capacité permet de distinguer des sons qui ne diffèrent que de 6 pour cent dans la fréquence. Il y a cinq ans des chercheurs conduits par Diana Deutsch de l'université de Californie à San Diego ont constaté que les personnes de langues maternelles chinoise et vietnamienne utilisaient fréquemment ce degré de précision pendant une conversation ordinaire. Dans ces langues tonales, le changement de hauteur de note peut complètement modifier la signification des mots. Par exemple, le mot mandarin "ma" signifie la "mère" quand la voyelle reste haute et constante, mais signifie "chanvre" une fois prononcée avec une tonalité montante. Jusqu'ici, on n'avait pas démontré que cette précision linguistique était en rapport avec les dispositions musicales. Pour étudier la question, Deutsch et ses collègues ont comparé 115 étudiants avancés de musique de Rochester de New York, avec 88 étudiants de Pékin. Dans les résultats qui seront présentés lors de la réunion de la société acoustique d'Amérique à San Diego le 17 novembre, les scientifiques ont constaté que ceux qui parlent le mandarin sont plus avantagé pour obtenir l'oreille absolue que ne le sont les anglophones qui ont commencé la formation musicale au même âge. Par exemple, 60 pour cent des étudiants de Pékin qui ont commencé à étudier la musique entre quatre et cinq ans ont l'oreille absolue contre seulement 14 pour cent chez les étudiants américains. Pour les étudiants qui ont commencé leur instruction musicale plus tard cette faculté d'oreille absolue est beaucoup moins évidente, aucun des étudiants de Rochester ayant commencé la musique après son huitième anniversaire n'avait ces capacités. Deutsch suggère que pour les étudiants qui parlent une langue tonale, l'acquisition de l'oreille absolue est comme l'apprentissage d'une deuxième langue, ce qui devient beaucoup plus difficile après "une période critique" du développement psycho-moteur. Pour des étudiants qui parlent une langue non-tonale comme les anglais, l'oreille absolue est plus comme une première langue, pour laquelle la période critique se produit à un âge beaucoup plus jeune.

Auteur: Internet

Info: 8 novembre 2004

[ vibrations ]

 

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langages

À Hambourg, où jamais elle ne prenait le train urbain sans avoir un auteur français avec elle, jamais Yuna ne serait posé la question de savoir pourquoi elle ne voulait pas apprendre le français. Cette vieille interrogation dont Yuna ne s'était jamais souciée se présenta à elle en gare de Bruxelles. Bruxelles, ce n'était pas le but de son trajet, ce n'était qu'un point d'interrogation sur le trajet. Elle avait une correspondance à y prendre et cette question à se poser : pourquoi n'ai-je pas voulu apprendre cette langue et pourquoi ne me suis-je jamais demandé à quoi cela tenait? Yuna regarda sa montre-bracelet comme si les chiffres du cadran pouvaient lui livrer réponse. Il restait encore du temps avant que n'arrive le train par lequel elle poursuivait son voyage jusqu'à Bordeaux. Elle alla dans un café à tables hautes de la gare et commanda un express. Elle s'y trouva environnée de voix parlant un français dont la mélodie lui sembla plus violemment étrangère que jamais. Fais attention! Quelque chose d'inconnu, peut-être même de dangereux, t'y attend. Cette mise en garde la secoua, son coeur battit plus nettement qu'auparavant, son sang circula plus vite, elle se mit à avoir chaud. Elle respira plus profondément, plus vite, se mit sans arrêt à changer de posture. Sa nervosité ressemblait à une sensation de bonheur. Peu après, un couple d'un certain âge se plaça près de Yuna, il parlait en néerlandais. Elle se sentit apaisée par la sonorité de cette langue qui lui donnait la sensation de ne pas être encore bien loin de chez elle. Bruxelles, est-ce loin ou près? Qui donc sait répondre à cette question embrouillée? Tour coeur est pris dans au moins un -sinon plusieurs- conflit de langues. Chaque tête contient une carte déformée de l'Europe. Sur la carte de Yuna, Bruxelles était partout sauf là où elle aurait dû se trouver. Il n'y avait qu'un trou. Un nom depuis longtemps oublié lui revint à l'esprit : Viviane. Au même instant, Yuna déchire si maladroitement le bâtonnet de sucre que de la poudre blanche se répandit sur le sol noir en ardoise. Elle essaya de balayer discrètement avec ses chaussures mais n'osa pas aller ensuite reprendre un sachet de sucre à la caisse. Le goût amer de l'express fit revenir Viviane, elle se tenait devant Yuna.

Auteur: Tawada Yoko

Info: Le voyage à Bordeaux

[ vieux continent ] [ idiomes ] [ sonorités ]

 
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anagogie

Au regard de la connaissance théologique, qui porte sur une Réalité infinie, le concept ne devient-il pas un obstacle, et ne doit-on pas le détruire ? C’est vers une solution de ce genre que s’est orientée toute une partie de la pensée religieuse moderne et contemporaine. Les théologies de la mort de Dieu (Dieu est mort en tant qu’idée ou concept objectif) n’envisagent le concept que comme une véritable aliénation qui interdit tout contact "existentiel" avec "Celui qui nous interpelle". Incontestablement, ce rejet de l’intellectualité en théologie trouve en Luther un précurseur : "On ne fait pas de théologien, déclarait-il, sinon sans Aristote". Aujourd’hui, les bultmanniens, catholiques ou protestants, poursuivent le même combat contre la théologie conceptuelle, mais d’une manière beaucoup plus radicale. Nous n’avons pas, dans cette étude, à nous occuper de ce suicide spéculatif, conséquence lointaine mais inévitable, de la disparition progressive de la gnose sacrée en Occident. Nous voulons seulement souligner que, certes, Denys [l'Aréopagite] les eût sévèrement condamnés. Et nous ne cacherons pas que l’une des intentions majeures de notre travail est précisément de demander à Denys de nous apprendre à écarter toute interprétation "bultmanienne", c’est-à-dire antimétaphysique, de la théologie négative, et à récuser le "heideggerisme" dévastateur qui s’est emparé de l’intelligentsia chrétienne depuis quarante ans.

Et d’une part, en effet, loin d’éliminer la théologie affirmative, Denys nous apprend que c’est un devoir, pour le théologien, de commenter et d’expliquer la science de Dieu que nous révèle l’Écriture à l’aide des idées de Cause, de Principe, d’Un, d’Être, de Vie, etc., afin que nos concepts soient aussi adéquats que possible. D’autre part, le remède aux inévitables limites d’une telle voie ne réside pas dans sa destruction. Étant donné la nature nécessairement conceptuelle de la pensée humaine, détruire la théologie affirmative ou spéculative, c’est éliminer une science juste et garantie par la Tradition (la théologie scolastique) pour lui substituer une pensée déviée et corrompue par la mentalité moderne. Le remède consiste, au contraire – le concept étant admis dans sa pleine validité théologique – à l’ouvrir vers le haut, c’est-à-dire à saisir sa nature de symbole mental, donc à le dépasser, mais en s’appuyant sur lui, comme sur un tremplin, parce qu’il nous indique, par son propre contenu, quel doit être le sens de ce dépassement. Telle est l’œuvre de la théologie négative.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, pages 102-103

[ anti-nihilisme ] [ religion ]

 

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