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conjugalité

Proudhon, dont toute la pensée va contre les illusions romantiques, essaie, dans un style qui peut passer au premier abord pour mystique, de donner son statut à la fidélité dans le mariage. Et il trouve la solution dans quelque chose qui ne peut être reconnu que pour un pacte symbolique.

Mettons-nous dans la perspective de la femme. L’amour que la femme donne à son époux ne vise pas l’individu, même idéalisé – c’est là le danger de ce qu’on appelle la vie commune, elle n’est pas tenable, l’idéalisation -, mais c’est un être au-delà. L’amour à proprement parler sacré, celui qui constitue le lien du mariage, va de la femme à ce que Proudhon appelle tous les hommes. De même, à travers la femme, c’est toutes les femmes que vise la fidélité de l’époux.

Cela peut paraître paradoxal. Mais tous les n’est pas dans Proudhon alle, ce n’est pas une quantité, c’est une fonction universelle. C’est l’homme universel, la femme universelle, le symbole, l’incarnation du partenaire du couple humain.

Le pacte de la parole va donc bien au-delà de la relation individuelle et de ses vicissitudes imaginaires [...]. Mais il y a conflit entre ce pacte symbolique et les relations imaginaires qui prolifèrent spontanément à l’intérieur de toute relation libidinale [...].

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", "Le moi dans la théorie de Freud", pages 358-359

[ femmes-hommes ] [ valeur ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

apophatique

Ô Seigneur Dieu, vous qui aidez ceux qui vous cherchent, je vous vois dans le jardin du Paradis et j’ignore ce que je vois, car je ne vois rien de visible. Et je sais seulement que je sais que j’ignore ce que je vois et que je ne pourrai jamais savoir. Et j’ignore comment vous nommer, car j’ignore ce que vous êtes. Et si quelqu’un me disait que vous êtes nommé sous un nom ou sous un autre, le fait que quelqu’un vous nomme m’indiquerait que ce n’est pas votre nom. Car le mur au-delà duquel je vous vois est la limite de la signification des noms. Et si quelqu’un exprimait un concept quelconque grâce auquel vous seriez conçu, je sais que ce concept ne serait pas vous, car chaque concept s’abîme dans le mur du Paradis. Et si quelqu’un évoquait une telle ressemblance et disait que vous devriez être conçu selon elle, je sais, pareillement, qu’elle ne vous ressemblerait point. De même, si quelqu’un, voulant donner un moyen par lequel vous comprendre, racontait ce qu’il a compris de vous, il serait encore très loin de vous. Car le plus haut mur vous sépare de tout ce qui peut être dit ou pensé, car vous êtes l’absolu de toutes les choses qui peuvent tomber sous un concept, quel qu’il soit.

Auteur: Cues Nicolas de

Info: Le Tableau ou la vision de Dieu, XIII, "Comment Dieu est vu dans son infinité absolue", §51, 1453

[ innommable ] [ prière ] [ impossibilité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

néologisme

Le Whuffie redéfinissait l'essence véritable  de l'argent : autrefois, si vous étiez pauvre mais respecté, vous ne mourriez pas de faim ; à l'inverse, si vous étiez riche et méprisé, aucune somme ne pouvait vous procurer paix et sécurité. En mesurant ce que l'argent représentait réellement - votre capital personnel auprès de vos amis et voisins - vous mesuriez plus précisément votre réussite.

(...)

Quand je suis arrivé sur le parking du Complexe, mon véhicule n'était plus là. Une vérification rapide avec l'ordinateur de poche révéla la catastrophe : mon Whuffie était suffisamment bas pour que quelqu'un y soit monté et soit parti avec, constatant qu'il pouvait en faire un usage plus utile que le mien.  Envahi par un sentiment de découragement, je suis monté dans ma chambre et ai glissé ma clé dans la serrure. Elle a émis un doux _bzzz_ réprobateur et un voyant s'est allumé, indiquant, "Veuillez vous adresser à la réception". Ma chambre avait été réassignée, aussi. Le Wuffie me tirait vers le bas. Au moins, il n'y avait pas de contrôle obligatoire de Whuffie sur le quai du monorail, mais les autres personnes du wagon se montrèrent inamicales à mon endroit, et personne ne me proposa le moindre iota d'espace personnel au-delà du nécessaire. J'avais touché le fond. 

Auteur: Doctorow Cory

Info: Down and Out in the Magic Kingdom, Tor publication, 2003

[ invention imaginaire ] [ science-fiction ] [ états-unis ] [ réputation monétisée ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

progrès

Chaque technologie intellectuelle incarne une éthique intellectuelle, un ensemble de présupposés sur la façon dont fonctionne, ou devrait fonctionner, l'esprit humain. La carte et l'horloge avaient en commun la même éthique. Toutes deux innovaient en mettant l'accent sur les mesures et l'abstraction, sur le fait de percevoir et de définir des formes et des processus au-delà de ceux auxquels les sens avaient accès. L'éthique intellectuelle d'une technologie est rarement perçue par ses inventeurs. Ils sont en général si absorbés à résoudre un problème particulier ou à démêler un dilemme d'ingénierie épineux qu'ils ne voient pas les implications plus larges de leurs travaux. Les utilisateurs de cette technologie, eux aussi, n'ont souvent pas conscience de son éthique. Ils s'intéressent aux avantages pratiques qu'ils tirent à utiliser cet outil. Nos ancêtres n'ont pas créé ou utilisé les cartes pour renforcer leur capacité de pensée conceptuelle ou pour mettre au jour les structures cachées du monde. Pas plus qu'ils n'ont fabriqué des horloges mécaniques pour stimuler l'adoption d'un mode de pensée plus scientifique. C'étaient là des effets secondaires de ces technologies. Mais quels effets secondaires ! En fin de compte, c'est l'éthique d'une invention intellectuelle qui a sur nous l'impact le plus profond. L'éthique intellectuelle est le message qu'un média ou autre outil transmet à l'esprit et à la culture de ceux qui l'utilisent.

Auteur: Carr Nicholas

Info: Internet rend-il bête ? : Réapprendre à lire et à penser dans un monde fragmenté

[ causes-effets ] [ diachroniques ] [ géographie ] [ localisation ] [ mesure ]

 

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existence

Notre Première naissance, biologique, est celle d’un agrégat de cellules, apte à se reproduire et condamné à disparaître dans vingt ou trente mille jours. À se désagréger. La Deuxième naissance, sociale, suit la Première : le tout jeune animal commence à exister pour les autres. Son parcours sera humble ou flamboyant, la mort le frappera dans vingt ou trente mille jours. Triste sort auquel nous nous accrochons, poussés par les deux arguments de la vie - la peur de mourir et la faculté de jouir. L’orgasme est leur intersection : le plaisir y croise la perpétuation génétique et alimente notre combativité qui nous permet d’affronter l’absurde - longues années de dressage scolaire, pénible joug professionnel, vieillissement, décès. Cet élan vital ne suffit pas. La fréquence des suicides le prouve : pour tuer l’être social qu’on a fait de lui et dont il souffre, l’homme tue son être biologique. (...)

Godbarsky écrit que l’idée de l’Alternaissance correspond parfaitement au sens de cette allégorie prénatale… Je traduis mal, pardon. Il dit que, emprisonnés par notre Première et notre Deuxième naissance, nous ne savons pas penser au-delà de ces deux identités. Comme un enfant qui n’est pas encore né. Le vrai but, c’est d’accéder, déjà de notre vivant, à la compréhension de l’Alternaissance… Oui, ce qu’il appelle “le temps de la pérennité".

Auteur: Makine Andreï

Info: Au-delà des frontières

[ triade ] [ troisième vie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

anthropomorphisme

Alors tâchons quand même de voir de quoi il s’agit, à savoir que dans ce réel se produisent des corps organisés et qui se maintiennent dans leur forme, c’est ce qui explique que des corps imaginent l’univers. C’est pourtant pas surprenant que hors du parlêtre, nous n’ayons aucune preuve que les animaux pensent au-delà de quelques formes, à quoi nous les supposons être sensibles, de ce qu’ils y répondent de façon privilégiée.

Mais ce que nous ne voyons pas et ce que les éthologistes - chose très curieuse - mettent entre parenthèses [...], c’est pas une raison pour que nous imaginions nous-mêmes que le monde est monde, pour tous animaux le même, si je puis dire, alors que nous avons tant de preuves que même si nous... enfin si notre corps, l’unité de notre corps nous force à le penser comme univers, c’est évidemment pas "monde" qu’il est : c’est immonde.

C’est quand même du malaise que quelque part Freud note, du Malaise dans la civilisation, que procède toute notre expérience. 

[...]

le corps, c’est très frappant qu’à ce malaise il contribue, il contribue d’une façon dont nous savons très bien l’animer... animer si je puis dire, animer les animaux ...de notre peur. [...] De quoi avons-nous peur ? De notre corps !

Auteur: Lacan Jacques

Info: La Troisième, 1er novembre 1974

[ imaginaire ] [ homme-animal ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

gamins

- Un autre truc fascinant, reprit-il en s'inclinant vers Elizabeth, c'est que les enfants ont des aptitudes d'apprentissage qui dépassent largement celles des adultes. Vous savez d'où ça vient ? Se préparant à un laïus scientifique, la jeune femme fit signe que non. - parce qu'ils sont ouverts d'esprit. Parce qu'ils ont un appétit insatiable de savoir. Les grandes personnes, elles, se croient revenues de tout. Les gens prennent de l'âge, vident leur mémoire et, au lieu d'élargir leur champ de vision, choisissent ce qui vaut ou non la peine d'être cru, selon eux, alors que ces choses ne se choisissent pas: elles s'imposent à nous. Voilà pourquoi ils se retrouvent à la traîne par rapport aux enfants. Leur cynisme, leur scepticisme et leur esprit étriqué, tout cela les ralentit. Ils ne pensent qu'à s'en sortir au jour le jour, sans voir plus loin que le bout de leur nez. Les à-côtés, ils s'en fichent. Mais, Elizabeth, souffla Ivan, les yeux écarquillés, irradiant d'un enthousiasme qui fit frissonner son auditoire, ce sont justement les à-côtés qui font la vie. (...) Vous savez, seuls les enfants comprennent exactement la marche du monde. Ils voient au-delà de ce que voient les adultes, sont ouverts à l'inconnu, ne connaissent pas l'hypocrisie et, en toutes circonstances, vous remettent à votre place d'une phrase, d'un simple regard.

Auteur: Ahern Cecelia

Info: Si tu me voyais maintenant

[ enfance ] [ ouverture ]

 

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résistance

[Réplique fictive de Jung à Ferenczi]
En un mot comme en cent, quelle est la relation entre les Juifs et l’analyse ? Et, voyez-vous, tant que je n’aurai pas la réponse, je resterai là comme je suis, incapable de définir ma propre place. La relation n’est peut-être que superficielle du reste, mais si je devais découvrir qu’il n’y a pas de lien profond, le problème n’en serait pas résolu pour autant. Cela ne ferait que transformer la question. Les faits sont là : les idées révolutionnaires de Freud n’ont à peu près aucun écho chez la plupart des praticiens du domaine, alors qu’elles sont immédiatement acceptées et absorbées par ses coreligionnaires, ou du moins une fraction significative d’entre eux. Qu’y a-t-il donc en moi qui communie si pleinement à ces idées ? Pourquoi faut-il que son message résonne si profondément en moi ? … […] Freud me laisse seul avec ça. Je ne reçois de lui ni aide ni compréhension. Il se présente partout comme un homme de science, mais il refuse d’aborder ma question dans le cadre d’une discussion rationnelle, scientifique. Du reste, il refuse tout autant de révéler quoi que ce soit de personnel au-delà des limites ô combien strictes qu’il a lui-même fixées. Tout se passe comme si la psychanalyse devait être une science, mais une science qui ne laisserait aucune place aux facteurs culturels.

Auteur: Keve Tom

Info: Dans "Trois explications du monde", pages 26-27

[ structure dogmatique ] [ tradition rabbinique ]

 

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aristotélisme

On pourrait imaginer une fable dans laquelle un tout petit groupe d’hommes — au maximum quelques centaines de personnes à la surface de la planète — poursuit avec acharnement une activité très difficile, très abstraite, absolument incompréhensible aux non-initiés. Ces hommes restent à jamais inconnus du reste de la population ; ils ne connaissent ni le pouvoir, ni la fortune, ni les honneurs ; personne n’est même capable de comprendre le plaisir que leur procure leur petite activité. Pourtant ils sont la puissance la plus importante du monde, et cela pour une raison très simple, une toute petite raison : ils détiennent les clefs de la certitude rationnelle. Tout ce qu’ils déclarent comme vrai est tôt ou tard reconnu tel par l’ensemble de la population. Aucune puissance économique, politique, sociale ou religieuse n’est capable de tenir face à l’évidence de la certitude rationnelle. On peut dire que l’Occident s’est intéressée au-delà de toute mesure à la philosophie et à la politique, qu’il s’est battu de manière parfaitement déraisonnable autour de questions philosophiques ou politiques ; on peut dire aussi que l’Occident a passionnément aimé la littérature et les arts ; mais rien en réalité n’aura eu autant de poids dans son histoire que le besoin de certitude rationnelle, l’Occident aura finalement tout sacrifié : sa religion, son bonheur, ses espoirs, et en définitive sa vie.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Les particules élémentaires

[ lavage de cerveau ] [ formatage ]

 
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xeno-sémiotique

Si la philosophie moderne dépend d'un paradigme épistémologique qui ne connaît pas de voie au-delà des contenus représentatifs de la conscience, alors que l'épistémologie ne constitue pour la sémiotique "qu'une cible moyenne" (Sebeok, 1991, p. 2), la raison en est que l'étude de l'action des signes permet précisément de trouver un chemin au-delà des contenus représentatifs de la conscience. Ces contenus ne sont pas des auto-représentations (objets) mais, précisément, des signes (autres-représentations) qui ont leurs fondements dans les relations qui transcendent la division entre nature et culture, l'intérieur et l'extérieur, et ne peuvent donc pas être confinés d'un côté ou de l'autre d'une telle division : réel ou imaginaire.. La "préoccupation centrale" de la sémiotique peut être, à la manière de la modernité, "un ensemble illimité d'illusions concordantes", rapporta Sebeok à la Semiotic Society of America dans son discours présidentiel de 1984, mais "sa mission principale" est "de servir de médiateur entre réalité et illusion" (Sebeok, 1984, pp. 77-78). Petrilli et Ponzio, dans leur récente étude de l'œuvre de Sebeok (ils eurent son aval), saisissent l'essence postmoderne de la voie des signes telle que Sebeok l'envisageait précisément : "Il n'y a aucun doute que le monde humain intérieur, avec un grand effort et une étude sérieuse, peut atteindre une compréhension des mondes non-humains et de sa connexion avec eux". (Petrilli & Ponzio, 2001, p. 20).

Auteur: Deely John

Info: The Quasi-Error of the External World an essay for Thomas A. Sebeok, in memoriam. Trad Mg.

[ fond-forme ] [ zoösémiotique ] [ citation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel