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rêve

Claire et moi habitions Cartigny, sans être mariés. Un jour, nous décidâmes d'aller à Genève pour y faire des achats. A la gare de Cornavin il pleuvait. Claire avait des chaussures légères et nous nous mîmes en quête d'un refuge. Mais au lieu d'entrer dans quelque tea-room, nous entrâmes dans le temple de Saint-Gervais. Il y avait là des personnes inconnues qui semblaient attendre comme dans une église romaine. Alors un pasteur, qui ressemblait un peu au pompier de service, nous donna simplement sa bénédiction. Nous sortîmes tout heureux. Il faisait beau.

Auteur: Raymond Marcel

Info: Par delà les eaux sombres, L'Age d'homme, 1975, p. 33

[ bonheur ]

 

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pauvreté

Aujourd'hui que je vis loin des bidonvilles et que j'ai parfois un peu l'impression de perdre patience, je m'interroge : qu'est-ce qui, là-bas, pouvait expliquer cet incroyable sentiment de bonheur qui m'animait ? Je crois que c'était le fait d'avoir rompu avec toute espèce de privilège, ces privilèges qui, finalement, nous éloignent de la nature de l'homme, nous éloignent aussi de ce que vit une bonne moitié de l'humanité. Dans les ordures, il n'y a rien de superficiel, rien d'artificiel. Sans masque, sans oripeaux, on est renvoyé à la vérité de sa vie.

Auteur: Soeur Emmanuelle

Info: Le paradis, c'est les autres, Récit, Entretiens avec Marlène Tuininga

[ bonheur ] [ confort ] [ égalité ]

 

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travail

Il est remarquable qu'on ne trouve rien ou presque rien d'écrit sur la manière de gagner sa vie et qui soit digne de mémoire : comment gagner sa vie d'une façon non seulement honnête et honorable mais franchement séduisante et glorieuse. En effet, si gagner de quoi vivre ne répond pas à ces critères, alors la vie elle-même n'y répond pas non plus. À en croire la littérature, on pourrait penser que cette interrogation n'est jamais venue déranger les méditations d'une seule personne. Serait-ce donc que les hommes sont trop dégoûtés par leur propre expérience pour en parler ?

Auteur: Thoreau Henry David

Info: La vie sans principes, 1863, Désobéir, Bibliothèques 10/18, 2832, Éd. de L'Herne 1994 <p.133>

[ idéal ] [ bonheur ]

 
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enfance

Ce soir nous aurons du thon et un spectacle.
Avant, j'ai cueilli des herbes avec J.
De l'herbe bleue, de l'herbe rose, de l'herbe argentée,
nous portions chacune un bouquet.
J'ai demandé à J. si elle était contente d'être humaine -
J. es-tu contente d'être humaine ?
mais elle ne pouvait pas répondre,
on aurait dit qu'elle avait marché
au milieu des herbes pendant toute une journée,
il m'a semblé que son visage virait au gris
mais ça n'a pas duré plus d'un instant
dans le cours d'une "très belle" journée -
et ce soir nous aurons "du thon" et "un spectacle".

Auteur: Ruefle Mary

Info: In "Dunce", éd. Wave Books, p. 22

[ mystère ] [ bonheur simple ] [ décalage ] [ adulte ] [ poème ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

simplicité

La santé par-dessus tout l’emporte tellement sur les biens extérieurs qu’en vérité un mendiant bien portant est plus heureux qu’un roi malade. Un tempérament calme et enjoué, provenant d’une santé parfaite et d’une heureuse organisation, une raison lucide, vive, pénétrante et concevant juste, une volonté modérée et douce, et comme résultat une bonne conscience, voilà des avantages que nul rang, nulle richesse ne sauraient remplacer. Ce qu’un homme est en soi-même, ce qui l’accompagne dans la solitude et ce que nul ne saurait lui donner ni lui prendre, est évidemment plus essentiel pour lui que tout ce qu’il peut posséder ou ce qu’il peut être aux yeux d’autrui.

Auteur: Schopenhauer Arthur

Info: Aphorismes sur la sagesse dans la vie, Division fondamentale

[ sagesse ] [ bonheur ] [ équilibre ]

 

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Ajouté à la BD par Bandini

veuvage

J'aime énormément être seule. J'aime infiniment ces grandes plages de silence où je ne suis qu'à moi. Mon mari, jusqu'au dernier jour de sa vie, m'avait imposé ses horaires, son affection, ses soucis, ses projets, ses craintes. C'est incroyable quand j'y songe : j'ai aussitôt adoré être veuve. Je n'avais pas prévu une seconde que j'apprécierais à ce point la solitude. Je n'ai pas eu d'effort à faire. J'ai assisté à cela comme une spectatrice. A mon plus grand étonnement mon deuil s'est transformé en grandes vacances. Je respectais les qualités de et l'anxiété, et l'honnêteté, et la piété de mon mari ; je fus soudain en congés de ses tourments. Non pas des grandes vacances : d'immenses vacances.

Auteur: Quignard Pascal

Info: Les solidarités mystérieuses, p. 49

[ bonheur ]

 

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rêves réalistes

Les meilleures défenses contre les terreurs de l’existence sont les conforts simples de l’amour, du travail et de la vie familiale qui nous relient à un monde indépendant de nos désirs et répondant pourtant à nos besoins. C’est grâce à l’amour et au travail, comme Freud l’a dit dans une de ses remarques particulièrement piquantes, que nous pouvons échanger un conflit émotionnel dévastateur contre un malheur ordinaire. L’amour et le travail permettent à chacun de nous d’explorer un petit coin du monde et de finir par l’accepter selon ses propres termes. Mais notre société tend soit à dévaluer les petits conforts soit à en attendre un peu trop. Nos critères d’un "travail créatif et rempli de sens" sont trop élevés pour survivre à la déception. Notre idéal de "l’amour véritable" pèse trop sur nos relations personnelles. Nous demandons trop à la vie, pas assez à nous-mêmes. 

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, page 388

[ assomption de la castration ] [ bonheur durable ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

amour

J'allai jusqu'au bois de noisetier

Poussé par un feu dans mon coeur

Je taillai une ligne de noisetier

Et pendis une baie à mon fil

Et quand les phalènes reprirent leur vol

Et les étoiles filantes leurs sauts

Je plongeai la baie dans le torrent

Jusqu'à y prendre une truite d'argent



Quand je l'eus posée là par terre

J'allai pour remettre le feu en flammes

Mais quelque chose bruissait là par terre

Et quelqu'un appela mon nom :

Ce fut soudain une pétillante fille

Des fleurs de pommier aux cheveux

Qui appela mon nom puis s'en fut

Disparut dans les brumes de l'aube



Or bien que vieilli de voyages

Par basses terres et hautes terres

Je trouverai où elle se cache

J'aurai ses lèvres prendrai ses mains

Et j'irai le long des longues herbes mures

Cueillant jusqu'au bout du temps et des temps

Les pommes d'argent de la lune

Les pommes dorées du soleil

Auteur: Yeats William Butler

Info: La Chanson du Voyageur Aengus, Traduction Christian Tanguy - alias Xian

[ poème ] [ nature ] [ quête du bonheur ] [ furtive rencontre ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

existence

La vie est bonne par-dessus tout ; elle est bonne par elle-même ; le raisonnement n’y fait rien. On n’est pas heureux par voyage, richesse, succès, plaisir. On est heureux parce qu’on est heureux. Le bonheur, c’est la saveur même de la vie. Comme la fraise a goût de fraise, ainsi la vie a goût de bonheur.

Le soleil est bon ; la pluie est bonne ; tout bruit est musique. Voir, entendre, flairer, goûter, toucher, ce n’est qu’une suite de bonheurs. Même les peines, même les douleurs, même la fatigue, tout cela a une saveur de vie.

Exister est bon ; non pas meilleur qu’autre chose ; car exister est tout, et ne pas exister n’est rien. S’il n’en était pas ainsi, aucun vivant ne durerait, aucun vivant ne naîtrait. Pensez qu’une couleur est joie pour les yeux.

Agir est une joie. Percevoir est une joie aussi, et c’est la même. Nous ne sommes point condamnés à vivre ; nous vivons avidement. Nous voulons voir, toucher, juger ; nous voulons déplier le monde. Tout vivant est comme un promeneur du matin. Toutes ces choses qui s’étagent jusqu’à l’horizon, elles n’ont de sens que parce que je le veux. Autrement ce ne seraient que des chatouillements au fond de mes yeux.

Mais je me dis : voilà un sentier, des arbres ; cette ligne bleue, c’est une colline où je marcherai. Cela se voit bien au théâtre, où les décorateurs ne nous montrent qu’une toile avec des couleurs dessus ; mais, tout de suite, nous renvoyons les lointains à leur place ; nous tirons à nous les premiers plans. Pour le monde réel autour de nous, c’est la même chose. Le vaste ciel n’est que du bleu dans mes yeux ; mais je l’étale au-dessus de ma tête.

Voir, c’est vouloir voir. Vivre, c’est vouloir vivre.

Toute vie est un chant d’allégresse. Ils disent bien que Beethoven a vaincu la douleur ; mais ils n’expliquent pas du tout Beethoven par là ; n’importe vivant remporte la même victoire ; le mendiant aussi ; le chien aussi, sans doute.

Seulement, il arrive qu’on meurt ; et les causes qui font mourir sont plus ou moins visibles, mais leur effet est toujours le même. La vie n’a plus la saveur de la vie. Plaisir aussi bien que douleur, tout est frelaté ; l’action est comme une source tarie. Alors il est inévitable que le monde s’écroule faute d’action. Pour ceux qui ne veulent plus vivre, c’est bientôt la fin du monde. C’est ainsi qu’on meurt. Mourir, c’est renoncer.

Auteur: Alain Émile Chartier dit

Info: Propos d'un Normand (1906)

[ dégustation ] [ bonheur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

messagers chimiques

Le flux* est une réponse extrêmement puissante aux événements extérieurs et nécessite un ensemble extraordinaire de signaux. Le processus inclut la dopamine, qui fait plus qu'ajuster les rapports signal/bruit. Sur le plan émotionnel, nous ressentons la dopamine sous forme d'engagement, d'excitation, de créativité et de désir d'étudier le monde et de lui donner un sens. Sur le plan de l'évolution, elle remplit une fonction similaire. Les êtres humains sont câblés pour l'exploration, pour repousser les limites : la dopamine est en grande partie responsable de ce câblage. Cette substance neurochimique est libérée chaque fois que nous prenons un risque ou que nous rencontrons quelque chose de nouveau. Elle récompense le comportement exploratoire. Elle nous aide également à survivre à ce comportement. En augmentant l'attention, le flux d'informations et la reconnaissance des formes dans le cerveau, ainsi que le rythme cardiaque, la pression artérielle et la synchronisation des tirs musculaires dans le corps, la dopamine est également un formidable stimulant des compétences. La norépinéphrine fournit un autre stimulant. Dans le corps, elle accélère le rythme cardiaque, la tension musculaire et la respiration, et déclenche la libération de glucose pour nous donner plus d'énergie. Dans le cerveau, la norépinéphrine augmente l'éveil, l'attention, l'efficacité neuronale et le contrôle émotionnel. Dans le flux, elle nous permet de rester concentrés sur notre objectif et de tenir les distractions à distance. En tant qu'inducteur de plaisir, si l'analogue de la dopamine est la cocaïne, celui de la noradrénaline est le speed, ce qui signifie que cette amélioration s'accompagne d'un véritable "high". Les endorphines, notre troisième conspirateur, sont elles aussi très stimulantes. Ces opiacés naturels "endogènes" (c'est-à-dire naturellement internes au corps) soulagent la douleur et procurent du plaisir, tout comme les opiacés "exogènes" (ajoutés à l'extérieur du corps) tels que l'héroïne. Ils sont également puissants. L'endorphine la plus couramment produite est 100 fois plus puissante que la morphine médicale. Le neurotransmetteur suivant est l'anandamide, qui tire son nom du mot sanskrit signifiant "félicité", et ce pour une bonne raison. L'anandamide est un cannabinoïde endogène, dont l'effet est similaire à l'effet psychoactif de la marijuana. Connue pour apparaître dans les états de fluidité induits par l'exercice (et soupçonnée dans d'autres types d'états), cette substance chimique élève l'humeur, soulage la douleur, dilate les vaisseaux sanguins et les bronches (facilitant la respiration) et amplifie la pensée latérale (notre capacité à relier des idées disparates entre elles). Plus important encore, l'anandamide inhibe également notre capacité à ressentir la peur, voire, selon des recherches menées à Duke, facilite l'extinction des souvenirs de peur à long terme. Enfin, à la fin d'un état de flux, il semble également (d'autres recherches doivent être menées) que le cerveau libère de la sérotonine, la substance neurochimique aujourd'hui associée aux ISRS comme le Prozac. "C'est une molécule qui aide les gens à faire face à l'adversité", a déclaré Philip Cowen, de l'Université d'Oxford, au New York Times, "à ne pas perdre la tête, à continuer et à essayer de tout arranger". Dans le flux, la sérotonine est en partie responsable de l'effet de rémanence, et donc à l'origine d'une certaine confusion. "Beaucoup de gens associent directement la sérotonine au flux, explique Michael Gervais, psychologue spécialisé dans les hautes performances, mais c'est à l'envers. Le temps que la sérotonine arrive, l'état a déjà eu lieu. C'est le signe que les choses touchent à leur fin, et non qu'elles commencent". Ces cinq substances chimiques constituent le puissant cocktail du flux. Seuls, ils ont du punch, mais ensemble, ils ont du punch".

Auteur: Kotler Steven

Info: The Rise of Superman : Decoding the Science of Ultimate Human Performance *Le livre explore l'état de conscience connu sous le nom de « flux », un état optimal dans lequel les humains fonctionnent et se sentent mieux.

[ hormones du bonheur ] [ connectrices ] [ régulatrices ]

 

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Ajouté à la BD par miguel