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réminiscence

Je me souvenais d’un coup de choses très anciennes, si lointaines que ça n’était plus qu’une vapeur qui flottait en moi, portant la lumière des années. Une voix étouffé et légère, qui chantait en moi, à mon oreille. J’étais si petite qu’on m’avait mise dans un carton à légumes, enveloppée dans un linge, à même le trottoir, et les gens passaient, s’en allaient, sans me voir. A côté de moi il devait y avoir une femme, une silhouette cachée dans un manteau en haillons, et qui tendait la main vers les passants.


Auteur: Le Clézio Jean-Marie

Info: La scène se passe dans les années 50 au Maroc

[ mendicité ] [ enfance ]

 

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agacement

"Dors, min p'tit quinquin
Min p'tit pouchain,
Min gros rojin..."

Dors, mon petit enfant, mon petit poussin, mon gros raisin. Les notes coulent sans heurt, pas plus douloureuses que des piqûres d'épingle. Une vieille berceuse picarde un peu simplette que sa grand-mère lui chantait dans la petite mansarde parisienne.
[...]
Blanche se redresse sur le bord du lit et reprend :

"Tu m'f'ras du chagrin
Si tu n'dors point qu'à demain"

"Ferme ton clapet, bébé, avant que je ne te le cloue moi-même" traduit Jenny très librement. J'imagine que la plupart des berceuses se résument à ça."

Auteur: Donoghue Emma

Info: Frog Music

[ chanson ] [ endormir ]

 

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univers

J'aimais la nature et sa parfaite indifférence. Sa façon d'appliquer son plan précis de survie et de reproduction, quoi qu'il puisse se passer chez moi. Mon père démolissait ma mère et les oiseaux s'en foutaient. Je trouvais ça réconfortant. Ils continuaient de gazouiller, les arbres grinçaient, le vent chantait dans les feuilles du châtaignier. Je n'étais rien pour eux. Juste une spectatrice. Et cette pièce se jouait en permanence. Le décor changeait en fonction de la saison, mais chaque année, c'était le même été, avec sa lumière, son parfum et les mûres qui poussaient sur les ronces au bord du chemin.

Auteur: Adeline Dieudonné

Info: La vraie vie, page 113, L’iconoclaste, 2018

[ neutre ] [ violence familiale ]

 
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passions juvéniles

Elles aimaient une marque de champagne ou un plat du jour au grill-room comme nous autres aimons un poète ou un compositeur, et elles dépensaient pour un nouvel air de danse ou pour la chanson huileuse et sentimentale d’un chanteur de jazz la même extase, la même émotion et le même attendrissement que nous dépensions pour Nietzsche ou pour Hamsum. Maria me parla du beau joueur de saxophone Pablo et d’un song américain qu’il chantait parfois, avec un enthousiasme, une ferveur et une admiration qui m’émurent et m’attendrirent cent fois plus que les extases de quelque intellectuel supérieur à propos des jouissances artistiques les plus raffinées. 

Auteur: Hesse Hermann

Info: Le Loup des steppes

[ fraicheur ] [ jeunesse ] [ instinct ] [ ardeur ]

 
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mère-fils

Elle pleurait sur son lit de misère. Oui, à cause de ces mots, Stephen : l'amer mystère de l'amour.
Et maintenant ?
Ses secrets : vieux éventails de plumes, carnets de bal à glands, imprégnés de musc, une parure de grains d'ambre dans son tiroir fermé à clef. Une cage d'oiseau qui avait été suspendue à la fenêtre ensoleillée de la maison où elle vécut jeune fille. Elle allait voir le vieux Royce dans la pantomime de Turco le Terrible, et riait avec tout le monde quand il chantait :
"Je suis le garçon
Possesseur du don
De se rendre invisible. "
Gaieté fantômale, enfuie en fumée : fumet de musc.

Auteur: Joyce James

Info: In "Ulysse", t. 1, Gallimard-folio, p. 19 - trad. Auguste Morel

[ souvenirs ] [ impermanence ] [ traces ] [ spectacle ]

 

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pensée-de-femme

Oui, j'avais envie de rire... Et, cependant, une émotion chantait dans mon coeur... quelque chose--comment exprimer cela?...--de maternel... Bien sûr que Monsieur ne me plairait pas pour coucher avec... Mais, un de plus ou de moins, au fond qu'est-ce que cela ferait?... Je pourrais lui donner du bonheur au pauvre gros père qui en est si privé, et j'en aurais de la joie aussi, car, en amour, donner du bonheur aux autres, c'est peut-être meilleur que d'en recevoir, des autres... Même lorsque notre chair reste insensible à ses caresses, quelle sensation délicieuse et pure de voir un pauvre bougre dont les yeux se tournent, et qui se pâme dans nos bras?...

Auteur: Mirbeau Octave

Info: Le journal d'une femme de chambre

[ sexe ]

 

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musique

Pendant cette promenade matinale, qui se prolongeait de dix heures à midi, le Dr Reichhardt chantait tout bas, et Quangel avait pris l'habitude de prêter l'oreille à ce qu'il fredonnait. Parfois, il se sentait devenir assez fort pour braver n'importe quelle épreuve, et Reichhardt disait alors : "Beethoven." Parfois, Quangel sentait une joie et une légèreté incompréhensibles et qu'il n'avait jamais connues auparavant, et Reichhardt disait : "Mozart." Puis les sons qui venaient de la bouche du musicien se faisaient graves et engendraient comme une douleur dans le coeur de Quangel; ou bien il se sentait reporté au temps de son enfance, quand il accompagnait sa mère à l'église : il avait encore toute la vie devant lui, et c'était pour accomplir une grande tâche : "Jean-Sébastien Bach", disait Reichhardt."

Auteur: Fallada Hans

Info: "Seul dans Berlin", traduit de l’allemand par A. Virelle et A. Vandevoorde, éditions Denoël, 2002, page 477

[ humeur ]

 
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humour

A mi-chemin, toutefois, quelqu'un s'aperçoit qu'ils n'ont pas enterré le bon mort. De plus, ils ne connaissent même pas celui-là. La personne qu'ils ont enterré n'était pas morte, ni même malade puisqu'elle chantait la tyrolienne. Ils retournent au cimetière et exhument le pauvre homme, qui les menace de leur faire un procès, aussi lui proposent-ils de faire nettoyer son costume et de leur envoyer la facture du teinturier. Pendant ce temps, plus personne ne sait qui est mort au juste. L'orchestre continue de jouer pendant que l'on enterre successivement tous les hommes présents selon le principe que le seul qui ne protestera pas sera le mort. Mais il apparaît très vite que personne n'est mort, et maintenant il est trop tard pour se procurer un défunt, à cause du départ en vacances.

Auteur: Allen Woody

Info: Destins tordus

[ absurde ] [ funérailles ]

 

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femme-par-homme

- Fais la entrer et avertis Fazio.
Il la vit arriver du fond du couloir.
Catarella la précédait légèrement plié en deux, tandis que de la main il faisait un mouvement étrange comme s'il nettoyait le sol là où elle devait mettre les pieds. Ou peut-être lui déroulait-il un invisible tapis ?
Et au fur et à mesure que la petite s’avançait et qu'on distinguait de mieux en mieux les traits, les yeux, la couleur des cheveux, le commissaire se levait lentement, en se sentant submergé dans une espèce de très heureux rien.

"Tête d'or pâle
Aux yeux d’azur ciel
Qui t'as donné le charme
Pour que je ne sois plus moi ?"

C'était un quatrain de Pessoa qui chantait en lui.
Il fit un effort, émergea du rien pour revenir dans son bureau

Auteur: Camilleri Andrea

Info: Un été ardent, p. 158

[ envoûtante ] [ fascinante ] [ sous le charme ]

 
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maman-enfant

Le bébé autiste a souffert d'une chose très simple. Sa maman, qui peut être fort aimante au demeurant, n'a pas pu transmettre le sentiment du cadeau qu'il était pour elle et qui dès lors lui donnait sa place dans le discours qu'elle lui adressait, voire qu'elle lui chantait. Car la prosodie du discours maternel joue un rôle dans le développement de l'autisme. Si cette naissance se fait par exemple sous le signe d'un deuil (du père par exemple), elle ne pourra pas transmettre le bonheur de l'événement. (...). Ces enfants autistes sont vides comme un golem au sens où leur capacité combinatoire n'a pas de maître ni de limites. Ils ont des capacités de calcul souvent stériles, comme un ordinateur laissé à lui-même. Il n'y a pas d'instance morale ni réflexive venant leur donner une identité.

Auteur: Melman Charles

Info: Entretiens à Bogota, interview donné au Télégramme 21 février 2014

[ déséquilibre ] [ insensibilisation ] [ froideur ]

 

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