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bonne conscience

Vous transportez consciencieusement votre bouteille de Coca-Cola jusqu’à la prochaine poubelle? Coca-Cola s’en frotte les mains: vous êtes un collaborateur gratuit, vous contribuez à perpétuer le modèle qui permet à Coca- Cola de vendre un nombre infini de bouteilles jetables. Vous voilà enrôlé dans la gestion des déchets, sœur jumelle de la production des déchets. La gestion des déchets est toujours une entreprise de communication : elle consiste à produire des récits tranquillisants pour débarrasser les consciences. Les déchets bien gérés disparaissent, certes, mais il est tacitement suffisant, et beaucoup plus facile, de les faire disparaître de notre souvenir plutôt que du monde physique. Ils sont éloignés dans de discrètes décharges, vaporisés dans des incinérateurs peints de frais, ou expédiés (pardon, "recyclés") en Asie ; tout cela est enrobé de slogans réconfortants, mascottes souriantes et logos verts circulaires. Dans cette opération, l’ordure des bords de route est un témoin à charge, une pièce à conviction à éliminer absolument.

Auteur: Le Quéré Eugénie

Info: http://revuelimite.fr/industrie-le-festival-de-canettes?

[ face sombre ] [ développement durable ] [ justification écologique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sacralité

La liturgie est dominée par l’idée du cycle. Elle ramène de jour en jour et de saison en saison, et suivant un ordre immuable, la célébration des mêmes fêtes. Son déroulement est calqué sur celui des rythmes fondamentaux de la création. Par là, elle s’accorde spontanément à la mentalité des hommes qui vivent dans le voisinage immédiat et permanent de la nature. C’était le cas, il y a un siècle à peine, où la majorité des populations était constituée par des agriculteurs ou par des gens résidant à la campagne. Dans un tel contexte, les événements liturgiques se mêlaient d’eux-mêmes à la trame quotidienne de l’existence. On attendait Noël comme une lumière et une chaleur au cœur de l’hiver, Pâques comme la consécration du printemps, chaque dimanche comme le creux de la même vague à l’ondulation interminable. Ainsi l’habitude des cadences naturelles préparait l’homme à la commémoration des événements surnaturels ; le temps, enchaîné par le rythme, gravitait docilement autour de l’éternel...

Auteur: Thibon Gustave

Info: Dans "L'équilibre et l'harmonie", Librairie Arthème, Fayard, 1976, page 41

[ circulaire ] [ conditions de vie traditionnelles ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

psychiatrie

...La loi est enfin votée puis promulguée le 30 juin 1838 : chaque département sera désormais tenu d'avoir un asile d'aliénés. L'autorité publique exercera la direction des établissements publics et la surveillance des établissements privés. Les placements seront soumis à une réglementation précise dans laquelle les certificats médicaux, avant et après internement, figurent en bonne place.
Cet avènement du personnage médical se trouve salué comme il convient par Jean-Pierre Falret, l'un des grands aliénistes du moment, qui proclame que les dispositions de la loi de 1838 sont "applicables à tous les temps et à tous les pays, aussi indélébiles que l'aliénation mentale elle-même".
Dans l'une des nombreuses circulaires d'application qui vont suivre, une petite phrase presque cachée a surgi au détour d'un article sur les dépenses : "Les aliénés dont l'état mental ne compromettrait point l'ordre public ou la sûreté des personnes y seront également admis..." C'est pour lors que le "grand renfermement" va commencer. C'est le dix-neuvième siècle et non l'Ancien Régime qui institue les asiles d'aliénés, les construit et les remplit. La loi de 1838 est son prophète.

Auteur: Quétel Claude

Info: Analectes Loi de 1838 discussions des députés et des pairs

[ société ] [ historique ]

 

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dysphorie

L’enseignement primaire et secondaire accorde désormais de plus en plus de place à l’enseignement du genre et à la promotion des identités transgenres. Il s’agit de dénoncer, dès la maternelle, les "stéréotypes sexuels" et d’encourager les enfants à "explorer" ou à "déconstruire le genre". Les enfants doivent apprendre qu’il leur revient de choisir leur genre. (...)

En France une circulaire du ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a repris sans précaution le langage de l’ "affirmation de genre" propre aux militants trans, y compris pour les jeunes enfants : "le seul indicateur fiable de l’identité de genre d’une personne, quel que soit son âge, est son autodétermination". Cette circulaire préconise que toute la communauté éducative accompagne la transition sociale du jeune, en utilisant son "prénom d’usage", en ne discutant pas ses choix d’habillement et en le laissant utiliser les "espaces d’intimité" du genre qu’il se choisit.

(...) cela est d’autant plus préoccupant que l’on sait qu’il est très difficile de faire marche arrière lorsqu’une transition sociale est enclenchée. Comme l’ont noté récemment Caroline Éliacheff et Céline Masson, "la transition dite sociale met l’enfant sur des rails qui le dirigent tout droit vers la transition médicale".

Auteur: Braunstein Jean-François

Info: La religion woke

[ wokisme ] [ politiquement correct ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dodécaphonisme

Le vieux dicton latin, "Sator Arepo Tenet Opera Rotas", avec lequel Webern terminait sa conférence du 2 mars 1932, peut entre autres être traduit ainsi : "Le semeur Arepo (un nom propre) maintient l’œuvre en mouvement circulaire".*

Le carré magique au sein duquel Webern ordonnait ce dicton laisse clairement voir le principe fondamental de la technique de douze sons - l’égalité de la série fondamentale, le renversement, l’inversion et le renversement de l’inversion.



              S         A         T         O         R  

              A         R         E         P         O

              T         E         N         E         T 

              O         P         E         R         A 

              R         O         T         A         S 



 

Auteur: Reich Willi

Info: Postface de "Le chemin vers la nouvelle musique" d'Anton Webern. Trad Vincent Barras. Aussi "Le semeur Arepo use des roues pour son travail"

[ palindromes ] [ réversibilité ] [ contrepoint ] [ tétravalence ] [ musique sérielle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

phonation humaine

Platon définit la voix un souffle de l'âme rendu sensible par la bouche, et une impulsion donnée à l'air, qui la communique à l'âme par l'oreille, le cerveau et le sang. On attribue improprement la voix aux animaux irraisonnables, et même aux êtres inanimés ; et on donne ce nom aux hennissements des chevaux et au bruit que font les corps ; mais la voix proprement dite est un son articulé, qui manifeste une pensée de l'âme. Suivant Épicure, la voix est une émanation produite par les êtres qui parlent, par les corps qui résonnent, et par ceux qui font du bruit. Elle se divise en plusieurs parcelles de même figure que les corps qui l'envoient ; rondes, si les corps sont ronds, triangulaires ou de forme scalène, si telles sont les figures de ces corps ; et ces parcelles venant à tomber dans l'oreille, y font entendre la voix : c'est ce qu'on voit sensiblement dans les outres d'où l'air s'échappe, et dans les étoffes qui ont été gonflées par les foulons. Démocrite dit que l'air se divise en corpuscules de même figure que les corps qui le mettent en mouvement; ronds, si les corps qui l'agitent sont ronds, et que ces corpuscules d'air sont emportés circulairement avec les parcelles de la voix.

Auteur: Plutarque

Info: Oeuvre morales, page 339. Trad RIcard

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Toussotement pour éclaircir la voix. Les yeux se ferment et se plissent. Au coin, adorables ridules en éventail miniature.
- La langue frôle légèrement le gland, en guise de salut. La peau du gland est soyeuse, comme celle de la queue. C'est un fait incontestable : voilà l'endroit le plus doux du corps masculin, souvent. La langue aime ce contact. Elle enrobe, elle glisse, elle humecte, elle atteint l'ourlet, pour l'agacer. Souvent l'ourlet aime les pressions fortes car, plus qu'aucune partie de cette chair, il subit la pression de la conque qui le reçoit. La langue donc l'agace. Elle glisse dans un mouvement circulaire tout en continuant les frottements. Sous le gland puis le retroussis de l'ourlet, on trouve une vague dépression, parfois, un resserrement excessif de la queue avant le jaillissement de la chair en tulipe que l'on vient de quitter.
- Parfois.
- Si ce n'est resserrement, le tissu tout au moins y est particulièrement tendu. Plus loin, on retrouve les plis esquissés de la peau. La langue court sur cette surface qui ne tarde pas à se tendre. Elle lèche, tout du long et en zigzag, et reprend par intermittence le gland pour l'enfourner. Les jeunes filles apprennent en rougissant qu'il est indispensable de protéger la queue des dents. Intransmissible savoir, position des mâchoires en retrait, les dents basses afin de ne pas égratigner l'objet du plaisir. Sans qu'il y paraisse d'ailleurs. La caresse des lèvres s'accompagne de celle de la langue. Il y a plusieurs moyens de caresse dans la bouche. La langue et les lèvres bien sûr, mais aussi l'intérieur de la joue. Mollesse et humidité.

Auteur: Cannone Belinda

Info: L'adieu à Stefan Zweig

[ fellation ] [ excitation ]

 

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spiritualité

En Indonésie, il y a le Temple de Borobodur. Sous le regard de bouddhas assis, abrités dans des niches puis dans des stupas en forme de cloche, le pèlerin parcourt en montant 3 kilomètres de corridors et d’escaliers au long desquels des bas-reliefs dépeignent, de manière détaillée et imagée, les grandes étapes du cheminement spirituel. Le soubassement carré, symbolisant la terre, représente le monde du désir, celui où nous vivons ici et maintenant, séduits par toutes sortes de distractions. On traverse, au fil des cinq terrasses suivantes, également carrées, le rupadhatu, le monde de la forme, et les cinq premiers stades conduisant à l’éveil. En gravissant les trois plateformes circulaires et concentriques, symbolisant le ciel, on progresse vers l’arupadhatu, le monde sans forme, qu’atteignent les êtres pleinement éveillés, les bouddhas. Leurs statues, à ces niveaux, contemplent sereinement les collines environnantes par les ouvertures des stupas. Chaque bouddha est représenté dans une posture qui lui est propre et faisant un geste de la main, ou mudra, caractéristique.
Le stupa principal, couronnant le sommet, couvre deux chambres vides, les seuls espaces intérieurs de tout le monument. Ces derniers abritaient-ils des statues de Bouddha ou des reliques sacrées qui ont été pillées, ou symbolisent-il la vacuité du nirvana et la libération ultime du cycle de renaissance et de mort, le samsara, où sont piégés les êtres sensibles, tant qu’ils n’atteignent pas la bouddhéité ? Quoi qu’il en soit, Borobudur, vu du ciel, apparaît bien comme un mandala, une représentation bouddhique de l’Univers.
Certains résument parfois ainsi sa partie sommitale.
"Dans le cercle chaque stupa présente un Bouddha avec un signe distinctif différent. Le Stupa central, vide, symbolise la perfection. Qui n'est pas de ce monde."

Auteur: Internet

Info: Compilé par Mg

[ monument historique ] [ impossibilité ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

parlêtre

"L'inconscient est le discours de l'autre", ce n'est pas le discours de l'autre abstrait, de l'autre dans la diade, de mon correspondant, ni même simplement de mon esclave; c'est le discours de tout un certain circuit dans lequel je suis intégré, parce que je suis un des chaînons. C'est le discours qui est celui de mon père par exemple, en tant que mon père a fait des fautes que je suis absolument condamné à reproduire; je suis condamné à les reproduire parce qu'il faut que je reprenne ce discours qu'il m'a légué, non pas simplement parce que je suis son fils, mais parce qu'on n'arrête pas la chaîne du discours, et que je suis chargé de le transmettre dans toute sa forme aberrante et mal posée, à quelqu'un d'autre, c'est-à-dire à poser à quelqu'un d'autre le problème d'une situation vitale où il y a toutes les chances qu'il achoppe également, c'est-à-dire que ce discours fasse enfin cette sorte de petit circuit, où se trouve pris toute une famille, toute une coterie, voire tout un camp, toute une nation ou la moitié du globe, et qu'on appelle cette forme circulaire d'une certaine parole, précisément pour autant qu'elle est à la fois juste à cette limite de sens et de non-sens, qui fait que c'est une parole problématique, c'est-à-dire que quelque chose est posé qui est un problème, qui est la solution d'une question symboliquement posée.

Ce que nous trouvons dans le besoin de répétition, tel que nous le voyons surgir au-delà du principe de plaisir, c'est cela qui vacille au-delà de tous les mécanismes d'équilibration, d'harmonisation et d'accord, sur le plan biologique, c'est quelque chose qui est introduit par le registre du langage, la fonction du symbole, et la problématique de la question dans l'ordre humain.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Séminaire du 19 janvier 1955

[ structure ] [ logos ] [ racines culturelles ] [ indicible ]

 
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arrivée

Nul ne le vit débarquer dans la nuit unanime, nul ne vit le canot de bambou s’enfoncer dans la fange sacrée, mais, quelques jours plus tard, nul n’ignorait que l’homme taciturne venait du Sud et qu’il avait pour patrie un des villages infinis qui sont en amont, sur le flanc violent de la montagne, où la langue zende n’est pas contaminée par le grec et où la lèpre est rare. Ce qu’il y a de certain c’est que l’homme gris baisa la fange, monta sur la rive sans écarter (probablement sans sentir) les roseaux qui lui lacéraient la peau et se traîna, étourdi et ensanglanté, jusqu’à l’enceinte circulaire surmontée d’un tigre ou d’un cheval de pierre, autrefois couleur de feu et maintenant couleur de cendre. Cette enceinte est un temple dévoré par les incendies anciens et profané par la forêt paludéenne, dont le dieu ne reçoit pas les honneurs des hommes. L’étranger s’allongea contre le piédestal. Le soleil haut l’éveilla. Il constata sans étonnement que ses blessures s’étaient cicatrisées ; il ferma ses yeux pâles et s’endormit, non par faiblesse de la chair mais par décision de la volonté. Il savait que ce temple était le lieu requis pour son invincible dessein ; il savait que les arbres incessants n’avaient pas réussi à étrangler, en aval, les ruines d’un autre temple propice, aux dieux incendiés et morts également ; il savait que son devoir immédiat était de dormir. Vers minuit, il fut réveillé par le cri inconsolable d’un oiseau. Des traces de pieds nus, des figues et une cruche l’avertirent que les hommes de la région avaient épié respectueusement son sommeil et sollicitaient sa protection ou craignaient sa magie. Il sentit le froid de la peur et chercha dans la muraille dilapidée une niche sépulcrale et se couvrit de feuilles inconnues.



 

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Les ruines circulaires, in Fictions

[ incipit ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste