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enfant-roi

La majorité des élèves, pas tous bien sûr mais beaucoup d'entre eux sont des gosses persuadés que le monde leur appartient. Ils parlent très bien anglais, et pas seulement anglais. En fait, ils savent tout mieux que leurs professeurs. A quatorze ans, ils sont réalisateurs, poètes, écrivains, ils ont créé leur groupe de rock et travaillent sur leur album... Cette assurance ne vient pas de ce qu'ils sont mais de ce que sont leurs parents, du milieu dans lequel ils grandissent, des signaux que leur renvoie la société. On ne cesse de leur seriner qu'ils peuvent tout, qu'ils sont bons en tout. Ne vous méprenez pas, je ne les critique pas, je me contente de décrire une réalité.

Auteur: Dror Mishani

Info: Une disparition inquiétante

[ bourgeoisie ] [ confiance en soi ] [ privilégiés ]

 

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Gaule

L'abandon du vieux modèle assimilationniste qui faisait des "Français de souche" les référents culturels à imiter provoque des conséquences en cascade : érosion de l'estime de soi, de la sûreté morale, de la confiance collective, du sentiment d'unité et de fierté nationale. La crise identitaire débute avec la prise de conscience d'une liquidation progressive de tous ces indicateurs du Bonheur national brut, de tous ces éléments pourvoyeurs de satisfaction et de bien être, de tous ces services formant un capital immatériel que l'économie ne sait ni créer ni produire, mais auquel les Français tiennent comme à la prunelle de leurs yeux. Dans la grande panne des idéaux et le désert d'espérance collectives, la révolte identitaire exprime d'abord l'attachement des plus modestes à une identité mode de vie.

Auteur: Buisson Patrick

Info: La cause du peuple

[ électorat ] [ perdu ] [ perte de confiance ]

 

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panurgisme

Plusieurs phénomènes […] s’opposent à tout optimisme en matière de décision collective. Pour commencer par le plus simple, citons l’effet de cascade. Il en existe deux types.
D’une part, ce que l’on nomme les cascades d’information. Elles se produisent lorsque les individus, en carence d’information, imitent celui ou ceux qui semblent savoir. C’est l’exemple de l’individu qui, ne sachant où se trouve le stade, se contente de suivre ceux qui portent des drapeaux. Ce conformisme cognitif est le plus souvent efficace et peu coûteux, mais il peut aussi conduire, en cas de convergence de l’erreur, à des situations catastrophiques.
D’autre part, ce que l’on nomme la cascade de réputation, qui conduit les individus à endosser le point de vue du plus grand nombre pour éviter le coût social dont doit s’acquitter tout contestataire.

Auteur: Bronner Gérald

Info: Dans "La démocratie des crédules" pages 229-230

[ suivisme ] [ économie cognitive ] [ indécision ] [ confiance grégaire ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

axiome

Si l’émergence de la science telle que nous l’avons constituée avec la ténacité, l’obstination et l’audace qui en caractérisent le développement, s’est produite à l’intérieur de cette tradition [judéo-chrétienne], c’est bien parce qu’elle a posé un principe unique à la base, non seulement de l’univers, mais de la loi. Ce n’est pas simplement l’univers qui a été créé ex nihilo, mais aussi la loi – c’est là que joue tout le débat d’un certain rationalisme et d’un certain volontarisme, qui a tourmenté, tourmente encore les théologiens. Le critère du bien et du mal relèvera-t-il de ce qu’on pourrait appeler le caprice de Dieu ?

C’est la radicalité de la pensée judéo-chrétienne sur ce point qui a permis ce pas décisif, pour lequel l’expression d’acte de foi n’est pas déplacée, qui consiste à poser qu’il y a quelque chose qui est absolument non trompeur.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, pages 108-109

[ continuité ] [ confiance ] [ assurance ] [ ordre ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

mémoire

L’attrait le plus fascinant que les chamans attribuent à l’esprit de l’Ayahuasca est sa faculté de posséder une connaissance détaillée de l’ensemble des autres plantes de la forêt pluviale. A ce titre l’on pourrait comparer cet esprit à une sorte d’index de la forêt au savoir encyclopédique. Les chamans considèrent cet esprit comme un professeur ou un docteur à la science intarissable. Ceux-ci le consultent le plus souvent dans le but de l’obtention d’un diagnostic mais surtout pour que celui-ci révèle une posologie adaptée, la plupart des remèdes de l’esprit de l’Ayahuasca étant des remèdes à base de végétaux.
Selon la pensée et les croyances indiennes relatives à l’Ayahuasca, l’ensemble de la pharmacologie indigène proviendrait de l’expérience visionnaire. Sur la base de ces données, il semblerait que cet esprit soit capable d’accéder par des voies encore mystérieuses aux propriétés biochimiques et pharmacologiques des autres plantes de la Selva.

Auteur: Leterrier Romuald

Info: Dans "Les plantes psychotropes et la conscience", pages 67-68

[ enseignement ] [ homme-nature ] [ confiance ] [ végétal érudit ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vérité

La vue se rapporte nécessairement à autre chose qu’à Dieu. Et ce Jésus... pour le dire Dieu, il faudra autre chose que la vue. L’Evangile de Jean nous y conduira. Cette déclaration liminaire nous interdit de spéculer sur nos possibilités intrinsèques et de procéder à une construction de Dieu, forcément analogique à ce que nous pouvons voir. Si bien que cet Evangile parfois appelé gnostique, influencé par le gnosticisme, est assurément dès le début le plus antignostique puisque la voie de la lumière gnostique pour la connaissance de Dieu est fermée. [...] "Heureux" ceux-là seuls qui ne voient pas, qui n’ont pas vu, qui ont avec Dieu une relation seule vraie puisque non fondée sur la vue, et que l’on ne peut pas voir Dieu. Jésus nous déclare heureux si on ne l’a pas connu selon la chair, de son vivant, dans sa réalité parce qu’il nous demande le saut absolu, le risque de la foi qui seule atteste que nous l’aimons.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, pages 383-383

[ surnaturelle ] [ confiance ] [ interprétation ] [ vérité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

absurdité

Bois du vin, car tu dormiras longtemps sous l'argile,
Sans un ami, un camarade, une femme ;
Veille à ne jamais dire ce secret à personne :
Les tulipes fanées ne refleuriront jamais.

Ô toi dont la joue est modelée sur le modèle
des roses sauvages !
Toi dont le visage est moulé comme celui des idoles de la Chine,
Hier ton amoureux regard changea le roi de Babylone
En un fou que le joueur fait manœuvrer
sur l'échiquier

Ni toi ni moi ne résoudrons le mystère de ce monde ; ni toi ni moi ne lisons cette écriture secrète.
Tous deux, nous aimerions savoir ce que cache ce voile ; mais quand le voile tombe, il n'y a plus ni toi ni moi.

Ne cherche aucun ami dans cette foire que tu traverses.
Ne cherche pas, non plus, un abri sûr.
D'une âme ferme, accueille la douleur, et ne songe pas à te procurer un remède que tu ne trouveras pas.
Dans l'infortune, souris.
Ne demande à personne de te sourire.
Tu perdrais ton temps.

Ma naissance n'apporta pas le moindre profit à l'univers.
Ma mort ne diminuera ni son immensité ni sa splendeur.
Personne n'a jamais pu m'expliquer
pourquoi je suis venu, pourquoi je partirai.

Cette voûte céleste sous laquelle nous errons, je la compare à une lanterne magique dont le soleil est la lampe. Et le monde est le rideau où passent nos images.

Auteur: Khayyâm Omar

Info:

[ solitude ] [ confiance personnelle ] [ monade ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

couple

Si, comme Brecht, vous avez une préférence pour les orgasmes non-simultanés, c'est que vous avez atteint le point ultime d'intimité sexuelle avec votre partenaire ; en l'observant atteindre le climax de sa propre jouissance, et en vous exposant intégralement à son regard dans votre activité masturbatoire, vous avez accepté de maintenir ouvert l'espace fantasmatique qui soutient le désir de l'Autre.

"Et l'étreinte, l'étreinte confuse d'où la jouissance prend sa cause, sa cause dernière, qui est formelle, n'est-elle pas de l'ordre de la grammaire qui la commande?" (Lacan, Encore)

La sexualité est le domaine où nous nous approchons au plus près de l'intimité d'un autre être humain.

Dans la mesure où nous nous exposons totalement à lui ou à elle, Lacan considère le plaisir sexuel comme réel: c'est à dire de l'ordre d'une expérience traumatique (en raison de son intensité à vous couper le souffle), et cependant cette expérience reste teintée d'impossible, dans la mesure où nous sommes à jamais incapables de lui donner une signification, quelque chose résiste à son intégration totale dans le registre symbolique du sens.

Grâce à une remarquable économie d'écriture - et au jeu sublime des actrices ! - il y a dans le film Persona d'Ingmar Bergman un passage (Alma's confessions) qui, sans la moindre image de sexe, dit quelque chose de si vrai sur le sexe, son pouvoir de fascination, son caractère profondément dérangeant, que cela en fait probablement la scène la plus érotique de l'histoire du cinéma, toute en grammaire et en syntaxe.

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Sur Facebook, 12 mai 2019

[ proximité ] [ confiance ] [ érotisme ] [ fantasme ] [ fusion ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

Lettre de motivation

Ayant très illustre Seigneur, vu et étudié les expériences de tous ceux qui se prétendent maîtres en l'art d'inventer des machines de guerre et ayant constaté que leurs machines ne diffèrent en rien de celles communément en usage, je m'appliquerai, sans vouloir faire injure à aucun, à révéler à Votre Excellence certains secrets qui me sont personnels, brièvement énumérés ici.
J'ai un moyen de construire des ponts très légers et faciles à transporter, pour la poursuite de l'ennemi en fuite ; d'autres plus solides qui résistent au feu et à l'assaut, et aussi aisés à poser et à enlever. Je connais aussi des moyens de bruler et de détruire les ponts de l'ennemi.
Dans le cas d'investissement d'une place, je sais comment chasser l'eau des fossés et faire des échelles d'escalade et autres instruments d'assaut.
Item. Si par sa hauteur et sa force, la place ne peut être bombardée, j'ai un moyen de miner toute forteresse dont les fondations ne sont pas en pierre.
Je puis faire un canon facile à transporter qui lance des matières inflammables, causant un grand dommage et aussi grande terreur par la fumée.
Item. Au moyen de passages souterrains étroits et tortueux, creusés sans bruit, je peux faire passer une route sous des fossés et sous un fleuve.
Item. Je puis construire des voitures couvertes et indestructibles portant de l'artillerie et, qui ouvrant les rangs de l'ennemi, briseraient les troupes les plus solides. L'infanterie les suivrait sans difficulté.
Je puis construire des canons, des mortiers, des engins à feu de forme pratique et différents de ceux en usage.
Là où on ne peut se servir de canon, je puis le remplacer par des catapultes et des engins pour lancer des traits d'une efficacité? Étonnante et jusqu'ici inconnus. Enfin, quel que soit le cas, je puis trouver des moyens infinis pour l'attaque.
S'il s'agit d'un combat naval, j'ai de nombreuses machines de la plus grande puissance pour l'attaque comme pour la défense : vaisseaux qui résistent au feu le plus vif, poudres et vapeurs.
En temps de paix, je puis égaler, je crois, n'importe qui dans l'architecture, construire des monuments privés et publics, et conduire l'eau d'un endroit à l'autre. Je puis exécuter de la sculpture en marbre, bronze, terre cuite. En peinture, je puis faire ce que ferait un autre, quel qu'il puisse être. Et en outre, je m'engagerais à exécuter le cheval de bronze à la mémoire éternelle de votre père et de la Très Illustre Maison de Sforza.
Et si quelqu'une des choses ci-dessus énumérées vous semblaient impossible ou impraticable, je vous offre d'en faire l'essai dans votre parc ou en toute autre place qu'il plaira à Votre Excellence, à laquelle je me recommande en toute humilité.

Auteur: Leonard de Vinci

Info: en 1482 l'artiste désire ainsi rencontrer son futur mécène, Ludovic Marie Sforza dit le More, Duc de Milan, déjà séduit par les louanges des Médicis

[ confiance en soi ]

 

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littérature

Monsieur,
Je vous remets mon manuscrit du Voyage au bout de la nuit (5 ans de boulot).
Je vous serais particulièrement obligé de me faire savoir le plus tôt possible si vous êtes désireux de l'éditer et dans quelles conditions. [...]
Le récit commence Place Clichy, au début de la guerre, et finit quinze ans plus tard à la fête de Clichy. 700 pages de voyages à travers le monde, les hommes et la nuit, et l'amour, l'amour surtout que je traque, abîme, et qui ressort de là, pénible, dégonflé, vaincu... Du crime, du délire, du dostoïevskysme, il y a de tout dans mon machin, pour s'instruire et pour s'amuser.
Les faits.
Robinson mon ami, vaguement ouvrier, part à la guerre, (je pense la guerre à sa place) il se défile des batailles on ne sait trop comment... Il passa en Afrique Tropicale... puis en Amérique... descriptions... descriptions... sensations... Partout, toujours il n'est pas à son aise (romantisme, mal du XXIe siècle...) Il revient en France, vaseux... Il en a marre de voyager, d'être exploité partout et de crever d'inhibitions et de faim. C'est un prolétaire moderne. Il va se décider à estourbir une vieille dame pour une fois pour toutes posséder un petit capital, c'est-à-dire un début de liberté. Il la rate la vieille dame une première fois. Il se blesse. Il s'aveugle temporairement. Comme la famille de la vieille dame était de mèche, on les envoie ensemble dans le midi pour éteindre l'affaire. C'est même la vieille qui le soigne à présent. Ils font dans le midi ensemble un drôle de commerce. Ils montrent des momies dans une cave (Ça rapporte). Robinson recommence à voir clair. Il se fiance aussi avec une jeune fille de Toulouse. Il va tomber dans la vie régulière. Pour que la vie soie tout à fait régulière il faut encore un petit capital. Alors cette fois encore l'idée lui revient de buter la vieille dame. Et cette fois il ne la rate pas. Elle est bien morte. Ils vont donc hériter lui et sa future femme. C'est le bonheur bourgeois qui s'annonce. Mais quelque chose le retient de s'installer dans le bonheur bourgeois, dans l'amour et la sécurité matérielle. QUELQUE CHOSE ! Ah ! Ah ! C'est tout le roman ce quelque chose ! Attention ! Il fuit sa fiancée [et le bonheur add.]. Elle le relance. Elle lui fait des scènes, scènes sur scènes. Des scènes de jalousie. Elle est la femme de toujours devant un homme nouveau... Elle le tue...
Tout cela est parfaitement amené. Je ne voudrais pour rien au monde que ce sujet me soie soufflé. C'est du pain pour un siècle entier de littérature. C'est le prix Goncourt 1932 dans un fauteuil pour l'Heureux éditeur qui saura retenir cette oeuvre sans pareille, ce moment capital de la nature humaine...
Avec mes meilleurs sentiments, Louis Destouches.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Lettre du 14 avril 1932 adressée à Gaston Gallimard accompagnée du manuscrit du Voyage au bout de la nuit

[ auto-évaluation ] [ confiance en soi ]

 

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