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femmes-par-homme

Le monde croit volontiers qu’une jeune fille qui joue la comédie, ou qui est "un type", ou qui prépare son baccalauréat, ou qui flirte, ou qui, sans plus, est mal élevée, est une jeune fille intelligente ; et Dieu sait ce qu’il en est en réalité ! Ayant trop donné aux unes, le monde en refuse trop aux autres ; il condamne avec légèreté les jeunes filles sans brillant. Et pourtant, de la sottise avec brillant ou de la sottise sans brillant, comment ne préférer pas la seconde ? Au moins n’est-elle pas une provocation, et ne collabore-t-elle pas à cette grande confusion des valeurs qui est de nos jours une plaie sociale dévorante et négligée.

Auteur: Montherlant Henry de

Info: Dans "Les Célibataires", éditions Grasset, Paris, 1934, page 33

[ médiocrité généralisée ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

fête populaire

Pour terminer cet aperçu, nous ajouterons que, si les fêtes de cette sorte [Carnaval] vont en s’amoindrissant de plus en plus et ne semblent même plus éveiller qu’à peine l’intérêt de la foule, c’est que, dans une époque comme la nôtre, elle ont véritablement perdu leur raison d’être : comment, en effet, pourrait-il être encore question de "circonscrire" le désordre et de l’enfermer dans des limites rigoureusement définies, alors qu’il est répandu partout et se manifeste constamment dans tous les domaines où s’exerce l’activité humaine ? Ainsi, la disparition presque complète de ces fêtes, dont on pourrait, si l’on s’en tenait aux apparences extérieures et à un point de vue simplement "esthétique", être tenté de se féliciter en raison de l’aspect de "laideur" qu’elles revêtent inévitablement, cette disparition, disons-nous, constitue au contraire, quand on va au fond des choses, un symptôme fort peu rassurant, puisqu’elle témoigne que le désordre a fait irruption dans tout le cours de l’existence et s’est généralisé à un tel point que nous vivons en réalité, pourrait-on dire, dans un sinistre "carnaval perpétuel".

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Symboles de la science sacrée", page 148

[ confusion généralisée ] [ mascarade ] [ chaos ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

indifférenciation

Mais la mutation de l’enfant actuel n’est qu’une conséquence de la transformation de l’adulte en enfant. S’il n’y a plus d’enfants c’est qu’il n’y a plus véritablement d’âge adulte. L’infantilisation s’est généralisée sous la pression des "valeurs" universelles qui rejettent dans les ténèbres extérieures tous ceux qui auraient le mauvais goût de ne pas évoluer dans leur sens (le "mâle" régressif en particulier). Il n’y a plus d’enfants ; c’est la raison pour laquelle il y a une religion de l’enfant. Cette religion est bâtie, comme toutes les religions, sur une absence ; et même sur un tombeau : l’enfant "éternel" (et le pédophile est le profanateur de cette sépulture). A la lettre, dans les dernières décennies, l’enfant est mort. Et l’enfant comme image, comme stéréotype sacré, est venu en tant que compensation de l’enfant disparu. Les médias, qui ont magnifiquement contribué à la disparition de l’enfant, notamment en le transformant en agent économique, mènent aussi une grande campagne contre la pédophilie parce qu’ils sont eux-mêmes le vivier de la seule pédophilie qu’ils entendent autoriser à croître et embellir.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 254

[ âges ] [ catégories ] [ confusion ] [ cible marketing ] [ acheteur malléable ]

 

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programme

Ça pourrait être cela, en fin de compte, le propre de la critique : repérer ce qui tend à rendre le roman impossible. Il y a donc la poétification de la réalité. Et aussi, en vrac : l’interdiction de se moquer ou de caricaturer (tout le monde est respectable) ; la victimocratie ; le primat des larmes et de l’émotion, mélange radioactif de résidus de gauchisme et de puritanisme ; le terrorisme du cœur ; le chantage au moi comme authenticité, comme preuve (et finalement comme œuvre : "Il me suffit d’exhiber mes blessures et d’appeler ça de l’art. reconnaissez mes blessures comme de l’art et taisez-vous !") ; le rôle épurateur des émissions dites littéraires du type "Apostrophes", leur longue mission de nettoyage éthique et de formation de nouvelles générations d’ "auteurs" consensuels ; la confusion organisée des sexes (alors qu’un bon romancier est toujours un très ferme différenciateur des sexes) ; la propagande homophile acceptée lâchement comme style de vie général ("On est tous un peu homos") ; le devenir nursery-monde du monde, l’infantilisation généralisée (devant "l’intérêt de l’enfant", qui oserait ne pas s’agenouiller ?) ; la vitesse médiatique, la sinistre vitesse liquidatrice, en opposition avec la lenteur nécessaire aux arts (à leur profond instinct de conservation) ; le modèle du racisme à toutes les sauces (invention du "sexisme" sur le moule du racisme, fabrication plus récente du "spécisme", crime consistant à voir une distinction entre les espèces) ; le refus des gens eux-mêmes, des simples gens, de n’être que des gens, leur prétention à passer pour le gratin, pour le dessus du panier, pour l’élite, leur désir d’être pris pour des people, comme on dit dans les magazines people justement, donc à perdre toute consistance romanesque […] ; la culture englobant les différentes disciplines dites artistiques et les réorientant vers une finalité résolument touristique, à l’intérieur du nouvel ordre social lui-même touristique (on vient, on paie, on regarde, on photographie, on camescopise, on approuve, on s’évacue) ; le tourisme lui-même, bien sûr, forme ultime et destructrice de la transparence planétaire, avec son choix de sites, ses cadrages, ses ravages et son accompagnement de pâtisseries romanesques luberonnaises ou vénitiennes qui ne renseignent que sur l’endroit où les auteurs ont passé leurs derniers congés payés. Et il faudrait encore ajouter la prévention généralisée, la Sécurité sociale (pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la survie triomphant de la vie), la politique des sondages en lutte contre toute attitude anti-communautaire, contre toute échappée hors des "valeurs" de la classe moyenne, contre toute imprévisibilité (donc contre l’essence du romanesque). Et ainsi de suite.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels I - Rejet de greffe", pages 5-6

[ démolition ] [ dissection du discours ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson