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biais

Les thèmes du livre (*) ne le distinguent pas de la littérature antisémite habituelle et le situent dans la suite des falsifications classiques, les Documents des Sages de Sion et le discours de Simeon ben Jehuda (**) (p.277). Il passe en revue la participation des Juifs à la Révolution russe, leur union avec les francs-maçons, leur contingent dans l'armée française, dans la population de Paris, les unes aussi sûrement fantasmatiques que les autres. Si le livre sort du lot des écrits antisémites habituels, cela tient en premier lieu à la personne de l'auteur. Céline a montré dans ses romans et dans son pamphlet Mea culpa qu'il n'a pas d'autre moyen d'expression à sa disposition que l'invective, quel que soit le sujet. Le nouveau livre perd constamment de vue son objet pour se tourner vers diverses figures impopulaires sur lesquelles porte l'animosité de l'auteur. L'unité du sujet est retrouvée lorsque Racine (p.219), Montaigne (p.125), Marat (p.276), Chesterton (p.189) sont présentés comme des enjuivés.

Auteur: Benjamin Walter

Info: Lettre du 7 mars 1938, dans "Lettres sur la littérature", éd. ZOE, p. 84-85 - (*) le livre dont il est question est "Bagatelles pour un massacre" (**) référence au roman antisémite "Biarritz" de Sir John Retcliffe (pseudonyme de Herman Goedsche), dans lequel il est question d'un "complot juif", thème qui se propage en Europe dans les années 30

[ critique littéraire ] [ obsession ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

christianisme

Les mystères de la foi catholique ne sont pas faits pour être crus avec toutes les parties de l’âme. La présence du Christ dans l’hostie n’est pas un fait à la manière de la présence de l’âme de Paul dans le corps de Paul (l’un et l’autre d’ailleurs sont complètement incompréhensibles, mais pas de la même façon). L’Eucharistie ne doit donc pas être un objet de croyance pour la partie de moi-même qui appréhende les faits. Là est la part de vérité du protestantisme. Mais cette présence du Christ dans l’hostie n’est pas un symbole, car un symbole est la combinaison d’une abstraction et d’une image, c’est quelque chose de représentable pour l’intelligence humaine, ce n’est pas surnaturel. En cela les catholiques ont raison, non les protestants. Seule la partie de soi-même qui est faite pour le surnaturel doit adhérer à ces mystères.

La part de l’intelligence – de la partie de nous-même qui affirme et nie, pose des opinions – est seulement la soumission.

Auteur: Weil Simone

Info: "La pesanteur et la grâce", Librairie Plon, 1988, page 209

[ abandon de l'esprit critique ] [ humilité ]

 

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philosophie antique

Prenez garde seulement que le plus grand défaut qu'on reproche à lui [Sénèque] ou à son style tourne au profit de ses lecteurs ; sans doute il est trop recherché, trop sentencieux ; sans doute il vise trop à ne rien dire comme les autres ; mais avec ses tournures originales, avec ses traits inattendus, il pénètre profondément les esprits,
"Et de tout ce qu'il dit laisse un long souvenir."
Je ne connais pas d'auteur (Tacite peut-être excepté) qu'on se rappelle davantage. A ne considérer que le fond des choses, il a des morceaux inestimables ; ses épîtres sont un trésor de morale et de bonne philosophie. Il y a telle de ces épîtres que Bourdaloue ou Massillon auraient pu réciter en chaire avec quelques légers changements : ses questions naturelles sont sans contredit le morceau le plus précieux que l'antiquité nous ait laissé dans ce genre : il a fait un beau traité sur la Providence qui n'avait point encore de nom à Rome du temps de Cicéron.

Auteur: Maistre Joseph de

Info: A propos de Sénèque, dans "Les soirées de Saint Petersbourg", Neuvième entretien, 1836, pages 160-161

[ éloge ] [ critiques ] [ exhaustivité ]

 

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informer-désinformer

Qu’est-ce qu’un journaliste ? C’est un homme qui d’abord est censé avoir des idées. C’est ensuite un historien au jour le jour, et son premier souci doit être de vérité. Peut-on dire aujourd’hui que notre presse ne se soucie que de vérité ?

Comme il est difficile de toujours être le premier, on se précipite sur le détail que l’on croit pittoresque ; on fait appel à l’esprit de facilité et à la sensiblerie du public. On crie avec le lecteur, on cherche à lui plaire quand il faudrait seulement l’éclairer. A vrai dire on donne toutes les preuves qu’on le méprise.

L’argument de défense est bien connu : on nous dit, "c’est cela que veut le public !". Non, le public ne veut pas cela ; on lui a appris pendant vingt ans à le vouloir, ce qui n’est pas la même chose. [De nos jours] une occasion unique nous est offerte au contraire de créer un esprit public et de l’élever à la hauteur du pays lui-même.

Auteur: Camus Albert

Info: Editorial de Combat, 1er septembre 1944.

[ buzz ] [ critique ] [ recherche de l'audimat ]

 

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juifs

Car, on le sait, l’antisémitisme a sa philosophie et ses théories scientifiques. A cet égard, il est bien moderne, ce rejeton du Moyen Age ; il sacrifie aux dieux et aux idoles du siècle. Les retentissantes théories sur les races, sur la lutte pour l’existence, sur la concurrence vitale dont notre époque a tant abusé, l’antisémitisme se les est appropriées. S’il n’en est pas sorti, il s’en est nourri. Elles ont été, pour beaucoup, dans sa fortune. De là même ce nom pédantesque d’antisémitisme importé, avec la chose elle-même, de la pédante Allemagne. Un nom d’aspect savant est une chose précieuse, en ce temps de religion ou de superstition scientifique. L’antisémitisme, à l’en croire, reposait, tout entier, sur la séculaire opposition des races "sémitiques" et "aryenne" que Renan avait, en sa jeunesse, érigée, imprudemment, en une sorte de loi de l’histoire. Cette théorie, abandonnée de Renan lui-même en sa maturité, a beau être démodée partout, elle reste un dogme, pour nos antisémites, heureux de couvrir leurs haines du manteau de la science.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: " Les doctrines de haine ", éditions Payot et Rivages, Paris, 2022, pages 35-36

[ critique ]

 

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confinement

[...] ce moyen (l'isolement) est pire, plus terrible que le mal contre lequel il est employé. L’isolement au sens strict consiste à séparer les pères et mères malades et mourants de leurs fils et filles, au moment où les premiers ont le plus besoin de l’aide des seconds. La substitution d’un humanisme hypocrite à la compassion familiale, quelle qu’elle soit, ne diminue pas le mal. L’isolement devrait séparer aussi les petits enfants de leurs mères, mais le kahal médical, pourtant bien pire que la technique, ne s’est pas résolu lui-même à se montrer conséquent. Ce moyen (l’isolement) n’est légal que pour une société bâtie comme un organisme humain (un modèle emprunté par des êtres de raison à la nature déraisonnable), et non créée à l’image de la Très Sainte Trinité. Cette ablation, cette vivisection furent envisagées l’année du cinq centième anniversaire de la mort du grand fervent de la Sainte Trinité [Saint Serge de Radonège], laquelle indique un moyen authentiquement moral, à savoir l’union pour la régulation, au lieu de l’isolement ou de la séparation.

Auteur: Fiodorov Nikolaï

Info: "Correspondance (1873-1903), traduit du russe par Anne Coldefy-Faucard, éditions des Syrtes, Genève, 2021, Lettre du 3 septembre 1892 à Nikolaï Pavlovitch Peterson

[ critique ] [ morcellement ] [ atomisme ]

 

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marxisme

L’erreur fondamentale de Marx a été de conclure, sur la base de ces avancées, à la possibilité d’un nouvel ordre social supérieur (le Communisme), d’un ordre qui non seulement maintiendrait, mais aussi réaliserait la spirale productiviste perpétuellement en excès, laquelle, dans le capitalisme, en raison de sa contradiction ou de son obstacle constitutif, est continuellement déjouée par les crises économiques socialement destructrices. [...] Marx n’a pas compris que l’obstacle ou l’antagonisme intrinsèque – la "condition d’impossibilité " du plein déploiement des forces productives – était simultanément sa "condition de possibilité". Si l’obstacle, c’est-à-dire la contradiction constitution du capitalisme, est surmonté, la pulsion productiviste débridée n’en est pas pour autant débarrassée de son dysfonctionnement, puisque c’est cette productivité elle-même, qui semblait être générée et simultanément déjouée par le capitalisme, qui précisément disparaît : en supprimant l’obstacle, c’est le potentiel même qui se dissipe... [...] le communisme marxiste, cette idée d’une société fondée sur une pure productivité extérieure à la structure du Capital, était un fantasme constitutif du capitalisme lui-même : sa transgression essentielle sous sa forme la plus pure.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 30-31

[ critique ] [ plus-value ] [ plus-de-jouir ]

 
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bergsonisme

La Pensée serait à l'origine, bien que la pensée humaine ne se manifeste qu'au terme du mouvement. Car celui-ci tout entier serait la manifestation d'un élan créateur, d'essence spirituelle, qui dans l'homme atteindrait à la lucidité. [...]
Solution à la fois facile et vague. [...]
Certes, lorsque l'on dispose d'un élan spirituel, capable de créer, d'innover subitement, peu importe l'hétérogénéité des êtres rapprochés dans une série évolutive. La continuité est alors aussi facile à affirmer que difficile à démontrer et impossible à réfuter. Pour la science positive, la continuité véritable impliquerait la réduction du supérieur à l'inférieur, ou du moins l'explication de celui-là par celui-ci. Or le mécanisme de l'évolution des espèces nous reste mystérieux, nous ne comprenons pas davantage le surgissement de la vie à partir du non-vivant. Pas davantage la naissance de l'homme ou de l'intelligence. Dans ces conditions, même si l'on admet le fait de la succession, la vision historique n'impose ni n'implique aucune conséquence philosophique. Chacun a le droit d'interpréter le passé dont nous recueillons les traces et fixons les moments.

Auteur: Aron Raymond

Info: Dans " Introduction à la philosophie de l'histoire. Essai sur les limites de l'objectivité historique", Gallimard, 1986 (1938 pour la première édition), 521 pages, p.41

[ critique ] [ idéalisme ]

 

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voix discordante

La Révolution [de 1830], en effet, a produit tout un discours officiel sur son propre soleil : les allocutions officielles de juillet 1831 au Panthéon, l’Hymne de Hugo qu’on exécute ce jour-là ("Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie..."), les inscriptions sur la colonne de Juillet place de la Bastille, l’Introduction à l’histoire universelle de Michelet (mars 1831), les divers exercices interprétatifs de tous ceux que l’événement avait sommés de faire le point sur le déroulement de l’Histoire. Les anciens libéraux triomphaient. Les convertis, les néophytes embouchaient la trompette. Les articles de Sainte-Beuve dans Le Globe saint-simonien parlent d’avenir industriel et démocratique de l’humanité... Balzac dit exactement et par ses énoncés explicites, et par la forme de son roman, le contraire. L’originalité de La peau de chagrin c’est de refuser à la fois le nouveau triomphalisme de gauche et le style fidèle et malheureux de droite. [...] Balzac définit un autre espace où s’exprime et se manifeste le nouveau héros-jeune homme, venu des dernières années de la Restauration mais qui prend une nouvelle et sinistre jeunesse.

Auteur: Barbéris Pierre

Info: Commentaires dans "La peau de chagrin", Librairie générale française, 1984, page 371

[ auto-célébration historique ] [ écrivain critique ] [ opposition ] [ réalisme littéraire ]

 

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enseignement

L'innocente jeunesse se rend à l'Université pleine d'une confiance naïve, et considère avec respect les prétendus possesseurs de tout savoir, et surtout le scrutateur présomptif de notre existence, l'homme dont elle entend proclamer avec enthousiasme la gloire par mille bouches et aux leçons duquel elle voit assister des hommes d’État chargés d'années. Elle se rend donc là, prête à apprendre, à croire et à adorer. Si maintenant on lui présente, sous le nom de philosophie, un amas d'idées à rebours, une doctrine de l'identité de l'être et du non-être, un assemblage de mots qui empêche tout cerveau sain de penser, un galimatias qui rappelle un asile d'aliénés, le tout chamarré par surcroît de traits d'une épaisse ignorance et d'une colossale inintelligence, alors l'innocente jeunesse dépourvue de jugement sera pleine de respect aussi pour un pareil fatras, s'imaginera que la philosophie consiste en un abracadabra de ce genre, et elle s'en ira avec un cerveau paralysé où les mots désormais passeront pour des idées ; elle se trouvera donc à jamais dans l'impossibilité d'émettre des idées véritables, et son esprit sera châtré.

Auteur: Schopenhauer Arthur

Info: Contre la philosophie universitaire

[ critique ] [ conventionnelle ] [ usure ] [ anti-académisme ] [ formatage éducationnel ]

 
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