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poème

je ne sais pas ce que je fais
hors de ta douceur/si ce n'est
apprendre à revenir vers elle
pour n'être rien que toi/être toi

pour revenir de ce dehors de toi
avec les sucs du monde/et partir vers
ces sucs de toi/ce vol
de toi à toi où chaque

parole est un éclat de toi/
c'est-à-dire une ombre de toi
on m'y fortifie de douceurs
arrachées à toi/furie feu

où tu brûles comme toi/c'est-à-dire
aile que tu bats pour le mieux/douceur
toi qui me penses contre la mort/porte
par où j'entre comme vers toi.

Auteur: Gelman Juan

Info: L'opération d'amour, commentaire XXI

[ déclaration d'amour ]

 

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poème

Tes traitz (Soleil) de leur vive pointure
Ne sont les raiz qui ont frappé mes yeux,
Autre Soleil de lustre gracieux
Trasse entour moy plus riche couverture.

Rien ne me sert la nuitale peinture
Que faict la Lune aprez son frere aux cieux
Car le brandon de l'Astre precieux
Qui m'éclaircit, est l'honneur de nature

Quand sa clairté qui doucement m'attrait
M'a transpercé de son plus luisant traict,
Je ne crain point mes passions funebres,

Mais quand me poingt son ennuieuse nuit
En clair mi jour, tout ce que veoi me nuit,
Et les splendeurs ne me sont que ténèbres.

Auteur: Le Caron Loÿs

Info:

[ déclaration d'amour ]

 

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mausolée

O empereur, tu essayas d'ensorceler le temps avec la magie de sa beauté. Tu tissas une merveilleuse guirlande pour couvrir la mort sans grâce avec une grâce ne connaissant point la mort. Cependant, le messager de ton amour, ni terni par le temps, ni las, défie l'élévation et la chute des empires, ignorant les hauts et les bas de la vie et de la mort, il porte le message d'âge en âge, échappant à la garde farouche du temps. Le mausolée s'enfonce et s'enracine sur lui-même et, s'élevant de la poussière, essaye tendrement de couvrir la mort avec le manteau de la mémoire.

Auteur: Tagore Rabindranath

Info: In Le Taj Mahal, une larme posée sur le visage de l'éternité… de T.N. Murari

[ déclaration d'amour ] [ monument ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

poème

Cela fait cent ans

Que je n’ai pas vu ton visage

Que je n’ai pas passé mon bras

Autour de ta taille

Que je ne vois plus mon visage dans tes yeux

Cela fait cent ans que je ne pose plus de question

À la lumière de ton esprit

Que je n’ai pas touché à la chaleur de ton ventre.


Cela fait cent ans

Qu’une femme m’attend

Dans une ville.

Nous étions perchés sur la même branche,

Sur la même branche

Nous en sommes tombés, nous nous sommes quittés

Entre nous tout un siècle

Dans le temps et dans l’espace.

Cela fait cent ans que dans la pénombre

Je cours derrière toi.

Auteur: Hikmet Nazim Ran

Info: "Nostalgie", extrait de : il neige dans la nuit et autres poèmes

[ déclaration d'amour ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

confession

3 août
Rien dans mon expérience ne m’a préparé au genre d’amour sincère et sans réserve que tu m’as donné. J’ai tellement l’habitude des saloperies et de l’hostilité, de la duperie et de la mesquinerie, du mal et de la haine. Ça, c’est mon environnement naturel. C’est ce qui m’a formé. Je regarde le monde avec des yeux qui se méfient, qui doutent, qui craignent, qui haïssent, qui trichent, qui raillent, qui sont égoïstes et vains. Les choses inacceptables, je les considère comme naturelles et j’en suis même venu à les accepter comme telles. Je regarde cette horrible et abominable cellule et je sais que je suis à ma place dans un endroit aussi humide et sale car où devrais-je être ailleurs ? ...

Auteur: Gilmore Gary

Info: A Nicole, in Le chant du bourreau de Norman Mailer. Gilmore est dans le couloir de la mort

[ truand ] [ acceptation ] [ déclaration d'amour ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

désir

Tantôt pour vous trouver entrant en votre salle 
J'ai vu entre plusieurs votre image et tableau 
Qui montre au naturel votre visage beau, 
Qui eût bien fait quitter au Thébain son Omphale.

Si tôt que je l'ai vu je suis devenu pâle, 
Le corps m'a frissonné et dessous le chapeau 
Le poil me hérissait, tandis que sous ma peau 
Un petit feu partout descend, glisse et dévale.

A mesure toujours que j'allais regardant 
Votre image et portrait, ce feu devint ardent, 
Même par tout mon corps sa flamme il vint épandre.

Si votre seule image a bien tant de pouvoir, 
Qu'est-ce que c'eût été si j'eusse pu vous voir ? 
Pour le certain alors vous m'eussiez mis en cendre.

Auteur: Godard Jean

Info: Dans "Anthologie de la poésie amoureuse de l'âge baroque", au Livre de Poche, p. 210

[ pulsion scopique ] [ poème ] [ femme-par-homme ] [ combustion ] [ déclaration d'amour ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

drogues

Le vin sait revêtir le plus sordide bouge
D'un luxe miraculeux,
Et fait surgir plus d'un portique fabuleux
Dans l'or de sa vapeur rouge,
Comme un soleil couchant dans un ciel nébuleux.

L'opium agrandit ce qui n'a pas de bornes,
Allonge l'illimité,
Approfondit le temps, creuse la volupté,
Et de plaisirs noirs et mornes
Remplit l'âme au delà de sa capacité.

Tout cela ne vaut pas le poison qui découle
De tes yeux, de tes yeux verts,
Lacs où mon âme tremble et se voit à l'envers...
Mes songes viennent en foule
Pour se désaltérer à ces gouffres amers.

Tout cela ne vaut pas le terrible prodige
De ta salive qui mord,
Qui plonge dans l'oubli mon âme sans remord,
Et, charriant le vertige,
La roule défaillante aux rives de la mort!

Auteur: Baudelaire Charles

Info: Les fleurs du mal. Le poison

[ déclaration d'amour ] [ passion ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

fille-père

Chirurgien célèbre et mondain, Samuel Pozzi est mort à 71 ans, assassiné dans la rue par un ancien patient. Sa fille qui se trouvait à Montpellier écrivit ces lignes le 15 juin 1918, lendemain du drame.
Papa admirable, étonnant Papa, qui es dans l'univers légendaire comme un prince de fées, comme un triomphateur [...] tu as réussi devant mes yeux de bébé, d'enfant, de femme, de mourante, la lutte pour laquelle il me semble que seulement j'ai l'intelligence; tu as mille fois et mille fois encore, plié le hideux hasard. Rien autour de toi qui ne devienne esprit et cohérence, rien en toi qui ne soit grâce souple, sourire, bonté, beauté, succès, bonheur. Tu n'as rien touché que tu ne rendisses vivant. Tu riais en disant: "Penser, panser". Tu as guéri, compris. Tu ne croyais pas en Dieu et tu dispersais sa puissance."

Auteur: Pozzi Catherine

Info: in Cher Papa : Les écrivains parlent du père, d'Ariane Charton, Journal, p.32

[ deuil ] [ déclaration d'amour ] [ admiration ]

 

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poème

Le plus beau des océans
est celui que l'on n'a pas encore traversé.
Le plus beau des enfants
n'a pas encore grandi.
Les plus beaux de nos jours
sont ceux que nous n'avons pas encore vécus.
Et les plus beaux des poèmes que je veux te dire
sont ceux que je ne t'ai pas encore dits.

Que c'est beau de penser à toi :
à travers les rumeurs de morts et de victoire
en prison
alors que j'ai passé la quarantaine...

Que c'est beau de penser à toi :
ta main oubliée sur un tissu bleu
et dans tes cheveux
la fière douceur de ma terre bien-aimée d'Istanbul...
C'est comme un second être en moi
que le bonheur de t'aimer...
le parfum de la feuille de géranium au bout de mes doigts,
une quiétude ensoleillée
et l'invite de la chair :
striée d'écarlate
l'obscurité
chaude
dense...

Auteur: Hikmet Nazim

Info: 24 septembre 1945

[ déclaration d'amour ]

 

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passion pour le verbe

Le langage c'est ma pute, ma salope, ma maîtresse, ma femme, ma muse, ma caissière préférée du supermarché. Il est comme un chiffon de nettoyage humide et parfumé au citron, ou une lingette rafraîchissante. Le langage est est le souffle de Dieu, la rosée sur une pomme fraîche, c'est la douce pluie de poussière révélée par un rayon de soleil matinal alors que tu redécouvre une autobiographie érotique oubliée ; le langage, c'est une légère odeur d'urine sur un caleçon, c'est une fête d'anniversaire d'enfance dont on se souvient à moitié, un grincement dans l'escalier, une allumette qui craque sur une vitre givrée, le contact chaud, humide et confiant d'une couche qui fuit, la carcasse d'un Panzer carbonisé, le dessous d'un rocher de granit, le premier duvet sur la lèvre supérieure d'une jeune méditerranéenne, de vieilles toiles d'araignées que recouvre depuis perpète une vieille botte Wellington.

Auteur: Fry Stephen

Info:

[ lecture volupté ] [ écriture refuge ] [ littérature plaisir ] [ déclaration d'amour ]

 

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Ajouté à la BD par miguel