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vertige

A 16 ans j'avais grand peur du vide... je fis, lors des vacances d'été, un camp d'alpinisme où je me retrouvais, seul ou à plusieurs avec des guides, dans des situations (grimper une paroi de 500 mètres, ou marcher sur une crête entre deux abysses) qui me contraignirent à dépasser ceci. Résultat plus de vertige et je pus dès lors me retrouver sur un toit au sommet d'un building et aller tranquillement au bord pour contempler les rues au bas. Habitude égale confiance.

Maintenant, vingt ans après, j'ai de nouveau peur. Je suis allé voir sur Internet, plein de personnes en parlent comme d'un problème d'oreille interne lié au 5 sens. C'est fort probable, mais je crois qu'il y a là encore plus simplement une peur de la mort trop proche, instinctive. Essayez de porter un chat au-dessus du vide. Je pense qu'il réagit à peu près avec la même conscience que nous. Une angoisse pragmatique.

Auteur: MG

Info: 2008

[ dépassement ] [ hauteur ] [ acrophobie ]

 

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sciences

Il a compris une chose essentielle ; il n'y a finalement que deux grandes possibilités de contact avec la réalité matérielle : le contact brut, direct, qui bute sur les choses, les soupèse et en infère leurs diverses propriétés ; et le contact "en miroir", qui, par un jeu de correspondance entre le visible et l'invisible, remplace la présence des choses par leur mise en concepts. C'est cette seconde sorte de contact, consistant à doubler la réalité matérielle par autre chose que son apparence première, à la sublimer en un jeu d'équations incompréhensibles pour le commun des mortels, qui donne toute sa puissance opératoire à la physique. Celle-ci vise à proposer de la matière concrète une représentation abstraite qui permettra, en retour, à l'issue d'une sorte de galipette, de la saisir en ce qu'elle est vraiment. En définitive, nos sens ne nous apprennent rien sur ce qui se trame en profondeur dans la matière, à l'abri de nos grossiers percepts.

Auteur: Klein Étienne

Info: En cherchant Majorana. Le physicien absolu

[ chair-esprit ] [ mathématiques ] [ langage ] [ abstraction dépassement ] [ codage du réel ] [ transcodage priméité - tiercité ]

 

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cours d'eau

L'Okavango. C'est un fleuve africain, un fleuve bien plus long et plus puissant que le Tage ou le Rhône et sa largeur, aux rapides de Popa Falls, dépasse le kilomètre. Il prend sa source en Angola, longe la Namibie avant de pénétrer dans le Botswana. C'est là qu'il rencontre le désert du Kalahari. Il s'enroule alors en méandres, il crée une riche forêt tropicale, façonne un immense delta marécageux et salé que peuplent des milliers de flamants roses. Pendant la saison sèche, on compte des myriades d'îles, formées autour des termitières géants, des buissons touffus. Les dépliants touristiques parlent de marais luxuriant, d'un miracle de l'eau, d'un paradis terrestre. Tous les fleuves coulent vers la mer et la mer n'est jamais remplie, dit l'Ecclésiaste. Ce n'est pas vrai : le Kalahari est immense, et toute l'eau de l'Okavango s'évapore peu à peu, disparaît dans la boue et les sables.
L'Okavango n'atteint jamais la mer. Son destin de fleuve ne s'accomplit pas.

Auteur: Le Tellier Hervé

Info: Electrico W, p 227

[ étonnant ]

 

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image-son

- Un livre ne dure-t-il pas tout autant ?

- Autant que durent les mots, oui. Mais il y a dans une photographie quelque chose qui dépasse les mots, qui dépasse même les bouches qui les prononcent. Une photographie mettra le feu aux sens d'un Anglais, d'un Français, d'un Hottentot. Elle nous survivra à tous pour allumer le même feu chez nos petits-fils. Elle est un objet transcendant à l'histoire.

- Un objet englué dans l'histoire ! proteste mon oncle. Perverti par l'histoire qui l'offusque comme un écran de fumée ! Cela se voit à la façon dont une mule épouse le pied, à la coupe d'une robe, au style d'une coiffure. Donnez des photographies à votre petit-fils: il y verra une curiosité pittoresque. Votre moustache cirée le fera rire ! Mais les mots, Hawtrey, les mots - hein ? Ils nous séduisent dans le noir, et l'esprit de chacun les revêt de chair et d'habits à sa guise.

Auteur: Waters Sarah

Info: Du bout des doigts

[ langage ] [ durabilité ] [ modes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

reconnaissance

Mes parents nous rappellent souvent, à mes frères et à moi, qu'ils n'auront pas d'argent à nous laisser en héritage, mais je crois qu'ils nous ont déjà légué la richesse de leur mémoire, qui nous permet de saisir la beauté d'une grappe de glycine, la fragilité d'un mot, la force de l'émerveillement. Plus encore, ils nous ont offert des pieds pour marcher jusqu'à nos rêves, jusqu'à l'infini.

Plus encore, ils nous ont offerts des pieds pour marcher jusqu’à nos rêves, jusqu’à l’infini.

C’est peut-être suffisant comme bagage pour continuer notre voyage par nous-mêmes. Sinon, nous encombrerions inutilement notre trajet avec des biens à transporter, à assurer, à entretenir.

Un dicton vietnamien dit : "Seuls ceux qui ont des cheveux longs ont peur, car personne ne peut tirer les cheveux de celui qui n’en a pas".

Alors j’essaie le plus possible de n’acquérir que des choses qui ne dépassent pas les limites de mon corps.

Auteur: Kim Thuy

Info: Ru

[ gratitude ] [ papa ] [ maman ] [ proverbe ]

 

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perspective métaphysique

La sérénité objective de la connaissance ainsi que son universalité présupposent une "intériorité préalable". (…) Mais cette intériorisation, qui se veut radicale, dépasse en fait la dualité entre l’intérieur et l’extérieur… Ainsi qu’une réflexion sur le Cogito cartésien peut nous en assurer, le passage à l’absolu ne peut s’accomplir qu’à partir de l’intériorité du sujet pensant. (…) L’extériorité présuppose l’intériorité, la conscience du monde présuppose la conscience de soi… Pour passer du relatif à l’Absolu, il faut d’abord passer de l’extériorité, c’est-à-dire à la subjectivité. Ceci explique que la "preuve fondamentale de l’existence" de l’Absolu soit axée chez Shankara sur "une espèce de Cogito". Il s’agit de "dépouiller progressivement la conscience de soi de tout ce qui n’est pas le pur Sujet, le Témoin, le Spectateur, qu’il faut soigneusement discriminer du "Spectacle"." (…) Aussi l’intériorisation poussée jusqu’à son extrême limite aboutit-elle à une "intériorité vidée de toute relation avec un "en-dehors", et même un "en dehors" qui serait situé "à l’intérieur" d’elle-même.

Auteur: Vallin Georges

Info: Voie de gnose et voie d’amour – Eléments de mystique comparée, p. 126-127.

[ désidentification ] [ désêtre ] [ indiscrimination ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

couple

Les plus fins parmi ses camarades comprenaient qu’il fût las à l’idée de reprendre à zéro une relation, de tout recommencer, de se relancer dans une conquête ou du moins une rencontre. Faire connaissance, se raconter, donner une bonne image de soi, écouter l’autre et s’intéresser à sa vie, s’imaginer y trouver une place. Faire preuve de curiosité, taire ses inquiétudes, dépasser ses doutes, courtiser ou se laisser charmer. Avoir des idées de soirées attrayantes, faire assaut de politesse, d’élégance, d’esprit, de virilité même, donner le change quand on n’y croit pas vraiment. Ce qu’il faut livrer de soi en vue d’une relation amoureuse est énorme et incertain. Et il n’y a pas d’autre façon pour se caser. C’est toujours un peu la même chose, les mêmes regards, les mêmes rires, les mêmes rites du cinéma, du restaurant, du verre dans un bar, sans oublier de payer évidemment, et le concert qu’on aurait séché, l’exposition de peinture à laquelle on n’irait jamais seul.

Auteur: Ferney Alice

Info: L'Intimité

[ efforts ] [ conventions sociales ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hyperactivité

Le calvinisme insistait sur la nécessité d’un effort humain incessant. L’homme doit constamment essayer de vivre en accord avec la parole de Dieu et ne jamais relâcher ses efforts pour y parvenir. Cette doctrine semble être en contradiction avec la doctrine selon laquelle l’effort humain n’intervient pas dans le résultat du salut de l’homme. […] L’état d’angoisse, le sentiment d’impuissance, d’insignifiance et particulièrement le doute concernant la vie après la mort représentent un état d’esprit pratiquement invivable pour quiconque. […] Une façon possible d’échapper à cet état insupportable d’insignifiance est le trait même qui devient prépondérant dans le calvinisme : le développement d’une activité effrénée et d’un effort pour faire quelque chose. L’activité, dans ce sens, prend la forme d’une qualité compulsive : l’individu doit être actif dans le but de dépasser son sentiment de doute et d’impuissance. Ce genre d’effort et d’activité n’est pas le résultat d’une force intérieure et de confiance en soi, c’est une fuite désespérée pour échapper à l’angoisse.

Auteur: Fromm Erich

Info: Dans "La peur de la liberté", pages 90-91

[ théologie ] [ pré-capitalisme ] [ protestantisme ] [ culture du remords ]

 

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discours sur le monde

Or de quoi s’agit-il entre la philosophie et la poésie ? C’est un concours de sagesse. Permettez-moi d’illustrer cela par les Nuées d’Aristophane : Socrate y est présenté comme un homme qui fait des recherches sur la nature, sur la nature de toutes choses, ou sur le Tout, et également comme un maître de rhétorique. Il est présenté comme un corrupteur de la jeunesse en faisant représenter à un jeune homme la victoire de l’argument en faveur de l’injustice sur l’argument en faveur de la justice. Il dépasse la vie éphémère, ordinaire, de l’homme, tout ce qui est simplement humain, et dévoile le caractère conventionnel des choses que tous les hommes considèrent comme sacrées. Bien qu’il soit un maître de rhétorique, il est incapable de l’emporter à la fin – il ne peut pas persuader le grand nombre. Son "pensoir" - son école – est entièrement réduite en cendres. Aristophane suggère ainsi que la philosophie, contrairement à la poésie, est incapable de persuader ou de charmer la multitude.

Auteur: Strauss Léo

Info: Dans "Sur le Banquet de Platon", trad. Olivier Sedeyn, éditions de l'éclat, Paris-Tel Aviv, 2006, page 17

[ confrontation ] [ déplaisante ] [ contre-intuitive ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

question

Quelle est ma capacité de renouvellement ? Quelle est ma chance de produire encore ce que je n’attends pas de moi ? Car ma vie se déroule principalement dans l’à-venir. Elle se fonde sur l’attente. Elle est préparation. Si je peux jouir du présent, c’est seulement dans la mesure où il est promesse de futur. Je cherche la Terre promise. J’écoute la musique des lendemains. Ma nourriture, c’est l’expectation. Ma drogue, l’espoir. Enfant, je ne supportais pas l’absence de but et, avec des riens, me fabriquais ce que j’appelais des " petites lumières "  pour éclairer la journée ou la semaine qui s’annonçait. Si j’écris ce livre sur ma vie écoulée, ce n’est ni pour m’y vautrer avec complaisance ni pour y régler des comptes. C’est pour me donner un but nouveau, donc une existence nouvelle. C’est pour produire de l’avenir avec mon passé. Le déjà-fait m’ennuie. Ne m’excite que l’à-faire. Si j’avais une prière à formuler, ce serait moins " donnez-moi la force " que " donner-moi le désir " de faire.

Auteur: Jacob François

Info: La statue intérieure

[ introspection ] [ dépassement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel