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deuil

Ainsi, à la question : Qu'est-ce que nous perdons quand que nous perdons la personne de l'être que nous aimons ? nous répondons : en perdant le corps vivant de l'autre, nous perdons l'une des sources qui nourrit la force du désir sans pour autant perdre cette force qui, elle, perdure, indestructible et inépuisable, tant que la vie est en nous. Nous perdons aussi la silhouette animée qui, comme un étai, soutenait le miroir intérieur qui réfléchissait nos images. Mais en perdant la personne de l'aimé, nous perdons encore le rythme sous lequel vibre la force réelle du désir. Perdre le rythme, c'est perdre "l'autre symbolique", la limite qui rend consistant l'inconscient. Bref, en perdant celui que nous aimons, nous perdons une source nourricière, l'objet de nos projections imaginaires et le rythme de notre désir commun. C'est à dire que nous perdons la cohésion et la texture d'un fantasme indispensable à notre structure.

Auteur: Nasio Juan David

Info: Le livre de la douleur et de l'amour

[ psychanalyse ] [ absence ] [ couple ]

 

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deuil

C'est ce jour-là que tout est devenu noir. L'air était noir, le soleil était noir. Je me suis couchée et je suis restée à regarder les murs noirs de ma maison. Minny venait tous les jours pour voir si je respirais encore, me faire manger et me garder en vie. Il s'est passé trois mois avant que je regarde par la fenêtre et que je voie que le monde était toujours là. J'en revenais pas de m'apercevoir qu'il s'était pas éteint, comme ça, parce que mon garçon était mort.
Cinq mois après l'enterrement, je me suis levée. J'ai mis mon uniforme blanc et ma petite croix en or autour du cou et je suis entrée au service de Miss Leefolt parce qu'elle venait d'accoucher de sa petite fille. Mais j'ai pas tardé à comprendre que quelque chose avait changé. On m'avait planté dedans une graine d'amertume. Et j'acceptais plus les choses comme avant.

Auteur: Stockett Kathryn

Info: La couleur des sentiments

[ déprime ] [ maman ] [ enfant ] [ décès ]

 

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deuil

Etienne a expliqué que lorsqu'on aime très fort celui qui part, on peut le retenir encore. Il faut occuper la maison du mort, marcher en faisant du bruit, ouvrir les portes comme on va au travail, les fenêtres comme on fait entrer le soleil. Il a dit qu'il faut parler haut, rire, choquer les couverts et l'assiette comme si le repas était en train. Il a dit qu'il faut que l'eau coule, qu'il y ait des fleurs coupées dans les vases. Il a dit que les lumières doivent éclairer les pièces, que le lit doit être défait au soir et refait au matin. Il a dit qu'il faut respirer fort pour deux. Il a dit qu'ainsi, la lampe ne se doute de rien. Elle ne sait pas la mort. Elle sommeille contre sa lucarne et l'âme reste blottie contre le coeur éteint, jusqu'à ce qu'il soit glacé, tellement, qu'elle gèle aussi et finit par se rendre.

Auteur: Chalandon Sorj

Info: Une promesse, Grasset, 2006 p.162

[ souvenir ]

 

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deuil

Sous la terre, les racines la pleuraient sans l’avoir jamais vue, le teck blanc aussi, dont l’écorce se détachait en plaques de la taille d’une empreinte de pas, et le citronnier, qui produisait vingt cinq paniers de fruits chaque année. Tous, il en était certain, la pleuraient avec lui, les lézards vifs comme des éclairs ainsi que les libellules au bruissement sec, les abeilles charpentières aux ailes bleues, les processions noires des fourmis, les scarabées à la carapace dure et tous les escargots. Dans son chagrin il avait murmuré son nom en parcourant les sentiers de latérite qui serpentaient librement dans le jardin, et le mot avait circulé au milieu des luisances noires des corbeaux et des papillons qui dansaient dans la lumière du soleil -- azurés de l’Himalaya, satyres du Chitral, tigres bleus et léopards communs, machaons et paons du jour. Elle les avaient aimés, ainsi que le monde qu’ils habitaient, disant : "Dieu n’est qu’un nom pour dire notre émerveillement."

Auteur: Nadeem Aslam

Info: Le jardin de l'aveugle, p 51

[ souvenir ]

 

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Graham Chapman est mort. Et nous pensons tous que c'est triste qu'un homme si talentueux, si gentil et d'une telle intelligence disparaisse à l'âge de 48 ans bien avant qu'il n'ait achevé tout ce dont il était capable et bien avant de s'être assez amusé. Et bien, c'est n'importe quoi ! Bon débarras ! J'espère que ce pique-assiette brûle en enfer ! Et la raison pour laquelle je vous dis cela, c'est qu'il ne m'aurait jamais pardonné si je ne l'avais fait, si je n'avais profité de cette formidable occasion de tous vous choquer en son nom. Surtout pas de bon goût ! Hier soir, alors que j'écrivais ces mots, je pouvais l'entendre murmurer à mon oreille : "OK Cleese, tu es très fier d'être la première personne à avoir dit SHIT (merde) à la télévision britannique, alors si ce service funéraire est vraiment pour moi, je voudrais que tu sois la première personne, lors d'un office funéraire en Grande Bretagne à dire FUCK.

Auteur: Cleese John

Info: lors obsèques de Chapman

[ épitaphe ] [ humour ]

 

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deuil

La plupart du temps, je vois ton visage, il ne me quitte pas. Et la plupart du temps, je fais en sorte que ce soit le cas. Je t'écris parce que ça me force à te hisser hors de ma mémoire pour te placer devant moi. J'ai ce cauchemar où je cherche quelque chose que je ne trouve pas, avant de comprendre que c'est toi que je cherche. Je sais que si je m'arrête d'écrire tu couleras si profond qu'il me sera impossible de te hisser de nouveau à la surface. Tu couleras à jamais et il ne me restera plus que ce qu'il reste à tout le monde. (..) Le seul moment où je peux te hisser est le moment présent. Là, maintenant. Alors que l'anniversaire de ta mort approche je ne trouve plus ton visage nulle part. C'est comme ça tous les ans. Peu importe les efforts que je fais pour te chercher à tâtons dans le noir, tu n'es pas là, c'est tout.

Auteur: Whitmer Benjamin

Info: Cry Father

[ manque ] [ absence ]

 

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deuil

La mort de quelqu'un qu'on aime [...] La philosophie semble sur ce sujet bien pauvre en consolations véritablement efficaces. [...] Certes, on peut trouver ici ou là des idées utiles, mais aucune ne permet efficacement de recouvrer tout de suite la station debout quand on a mis un genou en terre. Sauf...
Sauf si l'on part du principe que le mort est un héritage, que le disparu a légué ce qu'il fut et que, quand on a eu la chance d'avoir eu un père et une compagne ayant confiné à la sainteté laïque par leur bonté, il nous reste à leur rendre le seul hommage qui soit : vivre selon leurs principes, être conforme à ce qui faisait d'eux des personnes aimées, ne pas laisser mourir leur puissance d'exister dans leur générosité d'être en la reprenant comme on relève un étendard tombé au sol après un combat, agir sous leur regard inexistant et leur rester fidèle en incarnant leurs vertus, en épousant leur art de produire de la douceur.

Auteur: Onfray Michel

Info: Cosmos, p 31

[ amour ] [ couple ]

 

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D'Honoré, je garde l'image d'un conteur. Quand il vous saluait, il s'inclinait légèrement, en vous demandant droit dans les yeux : " Tu vas bien ? " Honoré adorait raconter des histoires, et c'était toujours passionnant. D'ailleurs, il lui arrivait toujours des choses incroyables, comme sa découverte d'un dessin de Raymond Queneau dans une benne à papiers. Il aimait les histoires, mais aussi l'Histoire. Il adorait détourner les images célèbres, de tableaux, de films ou de pubs. Dans l'univers d'Honoré, les gargouilles de Notre-Dame portent des masques à gaz, les panneaux autoroutiers posent des questions philosophiques, Chaplin et son Kid deviennent des racailles de cité, les gorilles jouent de la guitare électrique, et les grands noms de la littérature sont des rébus. À l'heure de la palette graphique et de Google Images, Honoré faisait de la résistance esthétique. Il dessinait toujours à l'ancienne, sur une table d'architecte des années cinquante, au milieu d'une multitude de boîtes à chaussures remplies de photos découpées dans les journaux, où il allait puiser son inspiration. Honoré m'aidait à prendre du recul pour mieux comprendre le monde.

Auteur: Fischetti Antonio

Info: Même pas morts. Suite au massacre de Charlie Hebdo

[ hommage ] [ épitaphe ]

 

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deuil

Arrêtez les horloges, coupez le téléphone,

Jetez un os au chien pour faire taire ses aboiements,

Faites taire les pianos et, au son d'un tambour voilé,

Sortez le cercueil, qu'avance le cortège endeuillé.



Que les avions tournoyant dans les airs gémissent 

Et tracent sur le ciel le message : Il est mort.

Nouez des rubans de crêpe au cou blanc des pigeons des squares,

Et que les mains des gendarmes soient gantées de coton noir.



Il était mon Nord, mon Sud, mon Est et mon Ouest,

Ma semaine de labeur et mon dimanche de sieste,

Mon midi, mon minuit, ma langue, ma chanson;

Je croyais que l'amour durerait à jamais: je sais à présent que non.



Eteignez les étoiles; elles ne sont pas conviées à la veille.

Remballez la lune et démontez le soleil,

Videz l'océan et balayez les forêts;

Car plus rien de bon ne saura désormais advenir .

Auteur: Auden Wystan Hugh

Info: Funeral Blue

[ poème ] [ déclamation ]

 

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Mon bien Cher et bien Grand,
Vous savez que notre pauvre Gérard s'est suicidé ou a été assassiné.
On l'enterre demain.
Arsène Houssaye s'est chargé de tous les détails du convoi. Voici ce que je lui ai écrit hier :
"Mon cher Houssaye,
Si Victor Hugo eût été à Paris, il eût fait à notre cher Gérard l'honneur de porter un des coins du Drap.
Je crois qu'en l'absence de notre grand poète, il est de notre devoir de laisser la place d'Hugo vacante et de n'avoir que trois ou cinq porteurs.
Je propose — disposez.
A vous.
AL. DUMAS."

Houssaye a répondu : "Oui, à mardi matin." Arsène Houssaye
Vous voyez, cher, que je ne perds aucune occasion de protester contre votre absence.
Demain vous serez donc au milieu de nous.
Quand je pense à vous, je vous aime, je crois, encore plus que je ne vous admire. Quand je vous lis, je vous admire, je crois, plus que je ne vous aime — mais croyez-le bien, en tout temps et à toute heure, je vous aime comme ami et vous admire comme maître.
A vous et aux vôtres.

Auteur: Dumas Alexandre

Info: Lettre à Victor Hugo, 29 janvier 1855

[ littérature ] [ France ]

 

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