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collectivisme

Dans le désir du grand nombre se trouve la puissance qui permet de forcer les choses et de parvenir à la réalisation des souhaits ; le plus beau semble pourtant être de se laisser glisser avec douceur et sans douleur vers une espèce de pays d'enfance où l'on peut s'abandonner à la vigilance des parents et se dépouiller, comme lorsqu'on était enfant des soucis et de la responsabilité. Ne pense-t-on et ne s'occupe-t-on pas de vous en haut lieu ? A toutes les questions, des réponses sont prévues ; pour tous les besoins, le nécessaire est fait. Ce somnambulisme infantile de l'homme de masse est si éloigné de la réalité qu'il ne se pose jamais la question : qui donc paie ce paradis ? Pour le règlement de l'addition, on s'en remet aux institutions supérieures, ce que celles-ci acceptent volontiers, car leur puissance se retrouve augmentée par cette exigence. Mais plus leur puissance augmente, plus l'individu isolé se trouve dépourvu et affaibli.
Chaque fois qu'un tel état social prend des proportions importantes, il prépare les chemins de la tyrannie ; il lui ouvre les portes et la liberté de l'individu se transforme en un esclavage physique et spirituel. La tyrannie étant en soi immorale et prête à tout pour atteindre son but, elle est naturellement plus libre dans le choix de ses moyens qu’un régime qui tient encore compte de l’individu.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Présent et avenir

[ déresponsabilisation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-hommes

Trois jours plus tard, de ma chambre d’hôtel me parvenait le brouhaha assourdissant de ce qui semblait être une manifestation. De la fenêtre ouverte, on pouvait voir la rue recouverte de noir. C’était une manifestation de femmes. Des milliers de corps enveloppés de noir, en rangs serrés, tenant par la main chacune un jeune enfant, fille ou garçon, car “une femme pieuse ne va pas seule dans la rue”, selon la vulgate salafiste. Le flot de femmes était précédé de banderoles marquées de slogans qui semaient en moi la confusion : “La charia autorise quatre épouses”. Celui-ci illustré avec l’image d’une main à quatre doigts, le pouce étant retourné vers l’intérieur de la paume. Un autre slogan annonçait : “Le projet qui interdit la violence contre les femmes est discriminatoire et va à l’encontre des principes de la charia islamique.” Sur une troisième banderole, on pouvait lire : “Le projet interdisant de battre sa femme porte atteinte aux droits de l’homme, tels que définis par le verset 34 de la sourate des femmes.” La rue était parcourue d’un déluge noir impressionnant, plus effrayant dans sa réalité qu’un film d’horreur. Il suscitait en moi, moderniste particulièrement allergique aux ténèbres et à la terreur, une envie de vomir et de me boucher les oreilles !

J’étais à la fenêtre et je scrutais ce paysage surréaliste qui suscitait mon horreur......

Auteur: Habib Abdulrab Sarori

Info: La fille de Souslov, Ce n'est malheureusement pas de la fiction

[ oppression ] [ musulmanes ]

 

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conte

Un enfant élevé dans un pauvre village

Revint chez ses parents, et fut surpris d'y voir

Un miroir.

D'abord il aima son image ;

Et puis, par un travers bien digne d'un enfant,

Et même d'un être plus grand,

Il veut outrager ce qu'il aime,

Lui fait une grimace, et le miroir la rend.

Alors son dépit est extrême ;

Il lui montre un poing menaçant,

Il se voit menacé de même.

Notre marmot fâché s'en vient, en frémissant,

Battre cette image insolente ;

Il se fait mal aux mains. Sa colère en augmente ;

Et, furieux, au désespoir,

Le voilà devant ce miroir,

Criant, pleurant, frappant la glace.



Sa mère, qui survient, le console, l'embrasse,

Tarit ses pleurs, et doucement lui dit :

N'as-tu pas commencé par faire la grimace

A ce méchant enfant qui cause ton dépit ?

- Oui. - Regarde à présent : tu souris, il sourit ;

Tu tends vers lui les bras, il te les tend de même ;

Tu n'es plus en colère, il ne se fâche plus :

De la société tu vois ici l'emblème ;

Le bien, le mal, nous sont rendus.

Auteur: Florian Jean-Pierre Claris de

Info: L'enfant et le miroir.

[ poème ] [ parabole ] [ éducation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

repas

Au frigo, il trouva des pâtes froides avec des tomates, du basilic et des olives noires, qui diffusaient un parfum à réveiller un mort, et un deuxième plat d'anchois à l'oignon et au vinaigre : Montalbano avait l'habitude de se fier entièrement à la fantaisie culinaire et goûteusement populaire d'Adelina, la bonne qui une fois par jour venait s'occuper de lui. De ses deux fils irrémédiablement délinquants, l'un se trouvait en prison grâce au commissaire.
Donc, aujourd'hui encore, Adelina ne l'avait pas déçu ; chaque fois qu'il allait rouvrir le four ou le frigo, il éprouvait de nouveau la même trépidation intérieure que lorsque, enfant, au petit matin du 2 novembre, il cherchait la corbeille d'osier dans laquelle, durant la nuit, les morts avaient déposé leurs cadeaux.
Les seuls qui ne les oubliaient pas, les morts, et en gardaient même le souvenir tenace, c'étaient les mafieux, mais les cadeaux qu'ils expédiaient en souvenir d'eux n'avaient certes rien à voir avec les petits trains ou les fruits en pâte d'amande.
En somme, la surprise constituait le piment indispensable de la cuisine d'Adelina.
Il prit les plats, une bouteille de vin, le pain, alluma le téléviseur, s'assit à table.
Il aimait manger seul, jouir de chaque bouchée en silence ; parmi tous ses points
communs avec Livia, il y avait aussi celui-là, que quand elle mangeait, elle n'ouvrait pas la bouche pour parler.

Auteur: Camilleri Andrea

Info: Chien de faïence, Pocket, 2001

[ recette ] [ cuisine ]

 

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informatique

Qu'il s'agisse de l'"association induite" ou de l'"association libre", les enchaînements associatifs constatés ne couvrent pas l'éventail des combinaisons que l'on obtiendrait en associant deux mots au hasard, et on peut établir relativement aisément la typologie des cas effectivement observés. Il n'est pas certain toutefois que ces regroupements seraient valables pour d'autres familles de langues que les nôtres : il s'agit d'un aspect de la question qui reste à explorer.

Carl Jung a consacré des textes importants à la question de l'"association induite" et son matériel clinique et sa réflexion théorique peuvent être utilisés comme points de départ (Jung & Riklin 1973 [1904-1905] ). Les cas mentionnés par Freud (essentiellement dans les trois grands textes consacrés au "signifiant" : Freud ; 1901 ; 1905) ont également été utilisés. Voici maintenant l'inventaire des différents types d'associations de signifiant à signifiant que l'on peut relever.

Enchaînements associatifs matériels

Acoustiques : homophoniques : humilité/humidité, amical/amicalement, fortune/fortuné, "Bosnie/Boticelli/Signorelli". (paronomase)

syntagmatiques : pain/quotidien, larme/vallée.

Graphiques : homographie : sphinx/lynx. (paronomase)

Enchaînements associatifs sémantiques

synonymie : voleur/bandit.

inclusion : bleu/couleur, assassin/Landru. (substitut métonymique, synecdoques)

connexion simple : abeille/miel, fenêtre/verre. (substitut métonymique)

traduction : timbre/stamp.

paradigme : vélo/voiture, lac/océan. (substitut métonymique)

attribution essentielle : ciel/bleu, enfant/petit. (substitut métonymique, synecdoques)

attribution accidentelle : père/ivre, piano/horrible.


Auteur: Jorion Paul

Info: Principes des systèmes... 1989, chapitre 9

[ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ classement ] [ langage ] [ corrélats ] [ analogies ] [ association d'idées ] [ psychogénèse ]

 

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stimulation

C'est une chose que j'avais souvent remarquée. Contrairement aux théories pédagogiques dominantes, les enfants ne se plaignaient pas qu'on leur enseignât trop de choses. Ça, c’était le discours des docteurs Folamour de l'Inspection générale de l'Êducation nationale et des associations de parents d'élèves. Les élèves, eux, se désespéraient plutôt de voir leurs professeurs leur servir année après année un brouet pédagogique dilué, accompagné d'un savoir émietté. Le rabâchage les accablait. C'était pour tuer le temps qu’ils s'envoyaient des messages sur leur téiéphone portable pendant les cours. Je ne perdais pas mon calme, je leur parlais des nuages.

C'était suffisant pour que la classe écoute. Victoire et Fatoumata, Pierre, Chloé et Cameron, Thomas et Matiss, Antoine-Alexandre et Quoc-han. La terminale L1, ma classe préférée au cours de l'année scolaire 2013-2014. Les garçons et les filles qui la composaient m'avaient souvent donné l'occasion de vérifier ma théorie sur les élèves : tout ce qui était nouveau les attirait, tout ce qui était rebouilli les écœurait. Leur esprit critique devait être stimulé. Aimais-je encore mon métier ? Peut-être pas tous les jours, mais j'aimais mes élèves. Et je n'affectionnais pas cet enseignement qui semblait conçu pour les faire bâiller. Tout cela ne devait probablement rien au hasard. Le capitalisme total avait tout intérêt à ce que l'école devienne une fabrique de crétins. Une vérité que la plupart de mes collègues ne voulaient pas entendre.

Auteur: Lapaque Sébastien

Info: Ce monde est tellement beau

[ exigence ] [ apprentissage ] [ dépaysement éducateur ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

amour

Allons, que je vous donne le signalement
De ce petit enfant :
Il est aisé à reconnaître, assurément.
Il n'a pas le teint blanc
Et, pareil à la flamme il est tout rougeoyant.
Sa voix est suave comme le miel
Mais sa pensée est pire que le fiel.
Ce terrible marmot ment et ment toujours :
Ne croyez en aucun de ses discours.
Tout le porte vers des jeux mauvais.
Oui, c'est un enfant cruel, en effet !
Certes, il a de beaux cheveux
Mais son front est des plus malicieux.
Ses mains sont petites, il est vrai,
Mais elles frappent fort au point de résonner
Jusque sur l'Achéron et l'infernal palais.
Il arbore une belle nudité
Mais son âme est fort enveloppée.
Vers nous il aime à s'envoler
Et sur les coeurs il vient se déposer.
Il a un arc et des traits fort menus
Mais sa flèche s'élance jusqu'aux nues.
Sur son dos vous verrez un carquois d'or
Dont les traits m'ont touché et me touchent encor.
Son feu peut sembler misérable
Mais à Hélios lui-même il est fort redoutable.
Si tu me l'attrapes, n'aie pas peur
De me l'amener pieds et poings liés,
Cet infâme sans-coeur.
Pour lui n'éprouve aucune pitié.
S'il veut t'embrasser, fais attention,
Car sa bouche distille un terrible poison.
S'il veut te confier son armement,
Pas touche, car de feu il est toujours fumant !

Auteur: Moschos de Syracuse

Info: Éros échappé, Idyll, IX, Eunica. 200 av. J.-C. env

[ poème ]

 

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noyade

Je ne sais pas combien de temps je restai à l'eau ce matin-là. Je me rappelle la force du courant glacial de la fin d'automne, et la lumière grise. Je me souviens d'avoir été frôlé par quelque chose d'immense et de froid, sans doute s'agissait-il d'un tronc immergé, mais, à ce jour, un doute enfantin subsiste encore en moi. Je n'eus pas la force d'avoir peur. Je m'enlisai peu à peu dans un état second, entre la poigne engourdissante du froid et le rythme lent mais répété de mes brasses, et même les histoires terrifiantes des vieux pêcheurs quittèrent rapidement mon esprit. Les brumes m'environnaient, j'étais seul, perdu sur le flot incertain de limbes blanc. L'aube devait poindre, mais la lumière, au lieu de lever le voile, ne faisait que l'épaissir. Ma petite réserve d'énergie ne tarda pas à faire défaut. Je dérivais davantage que je ne nageais, crachotant parfois. Le froid et la fatigue anesthésiaient, nourrissaient une indifférence croissante et dangereuse. Envolées les pensées de loyauté envers Brindille et la colère revêche à l'intention de Hesse. Il n'y avait plus que l'abîme liquide, un gouffre glacial et sans fond au bord duquel je me tenais en équilibre précaire, quelque part entre la chaleur palpitante de ma propre chair et l'appel pressant de la fosse. C'était un combat inégal, je savais que je le perdais, et cela m'était de plus en plus égal.

Auteur: Dewdney Patrick

Info: L'enfant de poussière

[ agonie ] [ lutte ]

 

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transsexualisme

Dans plusieurs hôpitaux en France, quand leur puberté commence tout juste, certains ados peuvent recevoir des “bloqueurs de puberté”. A l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, la pédopsychiatre Agnès Condat accueille depuis 2013 ces ados transgenres, elle en suit actuellement 200. “Ces bloqueurs de puberté permettent de les soulager de l’apparition des caractères sexuels, alors que ces ados ne les supportent pas, et de se donner du temps pour mieux explorer leur identité sexuée”, explique-t-elle. […] Pour la Dr Condat, mieux vaut donner ces traitements rapidement, “sinon les organes sexuels vont se développer, ce qui va susciter le mal-être de l’adolescent”.

Nicole Athéa, de son côté, déplore justement le peu de critères de diagnostic pour lequel ces enfants reçoivent des médicaments. “Il suffit parfois que, pendant six mois, un enfant affirme qu’il se sent comme appartenir à l’autre sexe pour qu’on lui donne des bloqueurs de puberté, dénonce-t-elle. Il n’y a aucun autre élément qui permette d’assurer la permanence du diagnostic à long terme.” Ces traitements “mettent des enfants sains dans une médicalisation lourde”, souligne-t-elle. Ils ne sont pas sans effets secondaires. Parmi ceux-ci, des conséquences possibles, notamment sur le développement de certaines zones du cerveau, sur la masse osseuse, sur la taille, ou encore des dépressions. “Les risques de dépression étant déjà élevés chez les jeunes trans, les envies de suicide pourraient être majorées par les traitements eux-mêmes”, estime-t-elle.

Auteur: Daussy Laure

Info: "Puberté bloquée", Charlie Hebdo, 1er décembre 2021

[ dysphorie de genre ] [ réponse médicale ] [ manifeste-latent ] [ précipitation ] [ dénaturation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

anonymat

Durant ces dernières années, elle avait fini par comprendre qu'il suffisait tout simplement d'être une femme d'âge mûr, sans signes particuliers, pour devenir invisible. Et pas seulement pour les hommes. Pour les femmes aussi, car elles ne la soupçonnaient plus de vouloir participer à une quelconque compétition. Une impression inédite, surprenante - elle sentait le regard des autres glisser sur son visage, sur ses joues, sur son nez, sans même les frôler. Ces regards traversaient son corps, et sans doute les gens voyaient-ils à travers lui les affiches publicitaires, le paysage, les horaires des bus. Oh oui, elle avait tout l'air d'être devenue transparente. Et elle songea que cela lui ouvrait d'énormes possibilités dont elle apprenait seulement à tirer parti. Par exemple, dans une situation dramatique, personne ne se souviendrait d'elle; les témoins déclareraient seulement : 'une femme...' ou 'il y avait encore quelqu'un d'autre qui était là...'. Les hommes, sur ce point, sont plus rigoureux que les femmes, ils ne se donnent pas la peine de faire semblant, leur regard ne se pose jamais sur elle plus longtemps qu'une seconde; les femmes, elles, fixeront quelquefois leur attention sur un détail, par exemple sur une jolie paire de boucles d'oreille. Seul un enfant, pour des raisons connues de lui seul, plantera parfois ses yeux dans les siens, pour étudier son visage en détail, impassiblement, puis détournera sa tête tendue vers l'avenir."

Auteur: Tokarczuk Olga

Info: Les Pérégrins

[ banalité ]

 

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