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homme-animal

L’un en face de l’autre
une grenouille et moi
sans rire nous nous fixons

Auteur: Issa Kobayashi

Info:

[ haïku ] [ face-à-face ]

 

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transcendance

La souveraine félicité de l'homme ici-bas est d'anticiper, si confusément que ce puisse être, la vision face-à-face de l'immobile éternité.

Auteur: Gilson Etienne

Info:

[ Dieu ] [ miroir ]

 

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face-à-face

Si je demande à un homme de rester seul avec lui-même, rien qu’une heure par jour, il va se dire que je suis fou, car lui-même, en son for intérieur, se considère comme une corbeille à papier ou un tas de fumier, et pourquoi gaspiller son temps en cette compagnie ?

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Analyse des visions", conférence du 29 octobre 1930

[ soi-même ] [ fuite ] [ peur ] [ solitude ] [ introspection ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

permanence de l'écrit

Quand je prenais un livre, j'avais beau l'ouvrir et le fermer vingt fois, je voyais bien qu'il ne s'altérait pas. Glissant sur cette substance incorruptible : le "texte", mon regard n'était qu'un minuscule accident de surface, il ne dérangeait rien, n'usait pas. Moi, par contre, passif, éphémère, j'étais un moustique ébloui, traversé par les feux d'un phare.

Auteur: Sartre Jean-Paul

Info: In "Les Mots", éd. Gallimard, p. 152

[ métaphore animale ] [ face-à-face ] [ différence d'échelles ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

épreuve

Mais à mourir, qui est la plus grande besoigne que nous ayons à faire, l'exercitation ne nous y peut ayder. On se peut par usage et par experience fortifier contre les douleurs, la honte, l'indigence, et tels autres accidents : mais quant à la mort, nous ne la pouvons essayer qu'une fois : nous y sommes tous apprentifs, quand nous y venons.

Auteur: Montaigne Michel Eyquem de

Info: Les Essais II, 6 "De l'exercitation". En français moderne (https://guydepernon.com/site_4/download/ii-trad.pdf): Mais à mourir, ce qui est la plus grande tâche que nous ayons à accomplir, les exercices pratiques ne sont d’aucun secours... On peut bien, par l’expérience et l’habitude, se fortifier contre les douleurs, la honte, la misère, et autres semblables accidents. Mais s’agissant de la mort, nous n’avons droit qu’à un seul essai. Et nous sommes tous des apprentis lorsque nous la rencontrons. Pour moi, besogne et indigence sont inutilement traduits (trahis) en tâche et misère et dans exercices pratiques, pratiques est de trop.

[ incertitude ] [ heure de vérité ] [ face-à-face ] [ unique essai ] [ trépasser ] [ décéder ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

colonialisme

[...] les Etats-Unis, [...] serviront bel et bien de modèle à la France, qui sort à genoux de la Seconde Guerre mondiale. Tout y est neuf, tout y est en ordre, la moindre ferme -en apparence en tout cas- crache des céréales et de la viande, au point de connaître, déjà, des crises de surproduction. Dans le face-à-face entre un pays mécanisé, qui vient de triompher sur le champ de bataille, et un autre totalement ruiné, la partie ne pouvait être égale. Les habitants du premier étaient grands, riches, bien portants. Ceux du second se sentaient pauvres, chétifs et souffreteux. Et l'étaient. Les premiers s'apprêtaient à déverser sur l'Europe en ruine les milliards de dollars du plan de reconstruction dit Marshall, qui diffuserait non seulement des films et une manière de vivre, mais aussi un mode de production, industriel comme agricole. Les seconds avaient déjà la sébile en main. Les jeux étaient faits avant que d'avoir commencé.

Auteur: Nicolino Fabrice

Info: Bidoche. L'industrie de la viande menace le monde

[ usa ] [ Europe ]

 

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inquiétude diffuse

Mais que veille-t-elle, cette âme inquiète pour ne pas pouvoir s’abandonner au repos ? Quel désir au-delà du désir se rappelle ainsi à elle ? Soudain vous êtes éveillés en pleine nuit, pour rien. Pas envie de lire ni de faire l’amour, et plus vous cherchez la manne réparatrice du sommeil, plus elle semble se détacher de vous. Vous avez peur comme des écoliers d’être épuisés demain alors que vous êtes seulement dans la fatigue de vivre. Peu d’insomnies en temps de guerre ou dans les affres de la passion (des nuits blanches, oui), ni dans l’extrême tristesse d’un deuil ou d’une épreuve, non l’insomnie appartient plutôt à l’entre-vie, ces moments où l’on n’habite pas sa propre existence sans pouvoir pour autant se déprendre du "souci de soi". Est-ce le souvenir d’une terreur ancienne ? Là, seul dans la nuit, je retrouve ce face-à-face dont tout, dans la vie quotidienne, me détourne. […] L’insomnie est faite de cette solitude : c’est notre veille d’être vivant, loin de ces loyautés multiples auxquelles nous obéissons depuis l’enfance.

Auteur: Dufourmantelle Anne

Info: Dans "En cas d'amour", pages 151-152

[ lucidité ] [ autres règles ] [ explication ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sorcier

Bien souvent, les maux qui affligent le client d'un chaman sont imaginaires ou de type psychosomatique. J'ai vu plusieurs fois des gens quasiment à l'article de la mort, ayant abdiqué toute volonté de vivre tant ils étaient persuadés que rien ne saurait les délivrer de leur ensorcellement, et dont j'aurais pourtant parié qu'ils étaient en parfaite santé, vu l'absence apparente de tout symptôme préoccupant. Entraînés par l'un de leurs proches chez un uwishin renommé dont ils gagnaient la demeure avec une peine infinie, ils s'en revenaient quelques jours plus tard d'un pas vif et la mine florissante, délivrés d'un tourment qui n'avait sans doute jamais eu de base organique. Parce qu'ils apaisent l'angoisse de ceux qui les consultent, parce qu'ils les délivrent de l'aliénation terrible du face-à-face avec la douleur et l'inconnu, les chamans arrivent même à provoquer un mieux-être temporaire chez des gens réellement malades, toute détérioration postérieure de leur état apparaissant moins comme le signe d'un échec que comme l'indice d'un nouvel ensorcellement sans rapport avec le premier. Contrairement à ce que pense avec une certaine naïveté les missionnaires catholiques qui imputent le présent mercantilisme des chamans jivaros à une navrante dégradation des valeurs antiques, il semble bien que le réconfort apporté par la cure soit proportionnel à son prix. Chacun sait ici que la guérison est d'autant plus rapide qu'elle a coûté plus cher, les chamans ayant compris ce que les psychanalystes ont découvert tardivement, à savoir qu'il faut littéralement "payer de sa personne" pour faire d'une situation de dépendance la condition de son propre salut.

Auteur: Descola Philippe

Info: Les Lances du crépuscule

[ soigner ] [ médecine ] [ mage ] [ tribu ]

 

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psycho-sociologie

C'est ici que la culture entre en jeu, dans l'image de ce moi idéalisé qui peut prospérer dans le monde des prises de contrôle par emprunt. Cette personne idéalisée se dérobe à toute dépendance ; elle ne s'accroche pas à d'autres. Les réformateurs de l'État-providence craignent qu'il ait encouragé la dépendance institutionnalisée : précisément ce qu'espérait Bismarck. En lieu et place de la vie institutionnelle, les réformateurs veulent notoirement plus d'initiative individuelle et d'esprit d'entreprise : des coupons pour l'éducation, des comptes d'épargne individuels pour la vieillesse et les soins médicaux. Autrement dit, chacun devrait gérer sa couverture sociale comme un service commercial.

Il est trompeur d'assimiler la peur de la dépendance à l'individualisme pur et simple. Dans le monde des nouvelles affaires, ceux qui prospèrent ont besoin d'un réseau serré de contacts sociaux ; si des cités globales se forment, c'est, entre autres raisons, qu'elles offrent un territoire local pour le networking (travail en réseau) en face-à-face. Les gens qui ne sont rattachés aux organisations que par ordinateur, qu'ils travaillent chez eux ou se retrouvent seuls sur le terrain, ont tendance à se marginaliser, parce que leur manquent ces contacts informels que l'on appelle parfois des "refroidisseurs".

La peur de la dépendance désigne plutôt la crainte de ne plus être maître de soi et, sur un plan plus psychologique, la honte de se retrouver à la merci des autres. Un des grands paradoxe du modèle de la nouvelle économie est qu'en faisant voler en éclats la cage de fer elle n'a réussi qu'à réintroduire ces nouveaux traumas sociaux et émotionnels dans une nouvelle forme institutionnelle.

Auteur: Sennett Richard

Info: La culture du nouveau capitalisme, p 45

[ post-capitalisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

témoignage

"Il était une fois un oiseau, mon Dieu" (Clarice Lispector)
Je suis le chardonneret jaune qui est venu à sa mangeoire une heure avant qu'elle meure. J'ai été la dernière chose qu'elle a vue : grande était donc ma responsabilité. Pourtant tout ce que j'ai fait a été de manger. Pendant huit longs mois d'hiver, les noires graines huileuses de tournesol étaient restées intactes - pas un seul de mon espèce, ou de toute autre espèce, ne s'était approché. C'était trop trop de travail. Même si nous en avions eu la force - mais nous ne l'avions pas, affamés comme nous l'étions -, nous n'étions pas d'humeur à croquer quoi que ce soit. Le matin du 22 avril, elle les a enlevées et a rempli le tube de la mangeoire avec des coeurs de graines de tournesol - des petits granules lustrés dont la dure coque extérieure avait été ôtée par une lointaine machine compliquée. Elle est rentrée à l'intérieur et a attendu. De ma branche je pouvais la voir faire les choses qu'elle aimait faire : elle a ramassé une serviette au sol, elle a rempli un formulaire de garde du courrier, elle a fait bouillir de l'eau, elle a regardé dans le vide. Elle m'a vu arriver. Son visage a tressailli, peut-être pas exactement de joie, c'était le jaillissement ordinaire de la vie. Il est vrai qu'il y avait une vitre entre nous. Mais je pouvais voir les graines de ses yeux et les coins relevés de sa bouche. J'ai mangé un coeur. J'ai tourné la tête. Elle me regardait comme si j'étais la dernière chose vivante sur la terre. Et comme je l'étais, j'ai continué à manger.

Auteur: Ruefle Mary

Info: "S'il vous plaît, lisez", in "My Private Property", p. 4 - ma traduction

[ animal ] [ derniers gestes ] [ face-à-face ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama