Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 189
Temps de recherche: 0.0504s

insomnie

Mèmed était dans un état d'excitation extrême. Il n'arrivait pas à dormir. Il était envahi de pensées. Les idées se ruaient dans sa tête. Il réfléchissait désormais. Le monde avait grandi dans sa tête. Il réfléchissait à la grandeur du monde. Le village de Degirmenoluk n'était plus à ses yeux qu'un tout petit point. Le tout-puissant Abdi Agha n'était plus qu'une fourmi. Au fond, c'était peut-être la première fois qu'il réfléchissait vraiment. Il réfléchissait avec amour, avec ferveur. Il réfléchissait pour la première fois, au-dessus de ses moyens. Il commençait à haïr. Il se sentait mûrir. Il prenait conscience de sa personne. "Abdi Agha est un homme, nous en sommes aussi", se dit-il en se retournant dans le lit...

Auteur: Yachar Kemal

Info: Mèmed le mince

[ gamberge ]

 

Commentaires: 0

pessimisme

(...) ma femme et moi avons appris qu'elle était enceinte de notre premier enfant, et je suis arrêté à un feu rouge. Ce gosse n'a pas la moindre chance. C'est une mauvaise blague. Je Le connais, ce Dieu-là. Je sais comment Il procède. Il y aura une fausse couche, ou bien le bébé va mourir pendant l'accouchement, ou bien ma femme va mourir pendant l'accouchement, ou bien ils mourront tous les deux pendant l'accouchement, ou bien ils ne mourront ni l'un ni l'autre et je me croirai épargné mais en rentrant de la maternité notre voiture sera percutée de plein fouet par un automobiliste ivre et ma femme et mon enfant mourront ensuite aux urgences, à quelques mètres de la chambre où nous nous étions trouvés quelques minutes plus tôt, rempli de bonheur, de vie et d'espoir.
Dieu tout craché !

Auteur: Auslander Shalom

Info: La lamentation du prépuce, p. 11

[ gamberge ]

 

Commentaires: 0

littérature

Soudain, il comprit. Ce n'était pas Donna. Il refit le trajet jusqu'à la cahute dans sa tête et se rendit compte qu'il s'était complètement trompé en croyant que le chemin les menait vers Haven. Ils avaient tourné trop tôt. Le mur contre lequel ils se tenaient enlacés n'était autre que le pan ouest de la salle des machines de la scierie. Le type en salopette, ses mains sales accrochées à son visage. William, la gangrène. Sa mère le jour de l'enterrement. Thomas se mit à suffoquer. Ses muscles gueulaient. Pendant que Donna fourrait sa langue débutante entre ses dents, il revit son père à chaque période de sa vie : son départ le matin, ses soirées au Blue Budd, son regard après le repas, la sieste sur la véranda, les ouvriers, le médecin, la main bandée et l'enterrement, les gosses dégénérés qui jouaient sur le tas de bois qui avaient fabriqué le cercueil.

Auteur: Coulon Cécile

Info: Le roi n'a pas sommeil

[ distraction ] [ gamberge ]

 

Commentaires: 0

curiosité

Tout ce qui me traverse peut éclairer les circuits de mon cerveau, et me proposer une aventure. Recherche de souches de levure; hoquètement fétichistes, l'utilisation correcte de l'inversion, contrepied, contraire et renversement; le rapport du récit principal à la tangente, du centre de l'action vers ses à-côtés. Que faisons-nous d'autre que quêter, rechercher un sens au milieu de toutes ces informations qui nous lavent le cerveau ? Où conduit cette ouverture d'égout pluvial, où va cette rivière sous la ville, comment ? Je prends une lampe frontale et j'y vais. C'est long, bas et sombre, ça pue et ça s'étend sur des miles. Sous la ville il y a une autre ville. Celle du dessus commence à disparaître. Voilà ce que nous recherchons, n'est-ce pas ? Disparaître? Nous aventurer dans l'obscurité, pour laisser ce que nous savons et nous retirer pendant une heure, une journée, la longueur d'un roman, et voir quelle signification peut être tirée de ce qui reste?

Auteur: Monson Ander

Info:

[ gamberge ] [ lecture ] [ absorbé ]

 

Commentaires: 0

graphomane

Dans son cent vingt mètres carrés en face de chez moi, Rémy écrivait, écrivait. A la suite de cette conversation, je me mis à imaginer sa vie. Il n'était pas contre l'époque, non, il luttait juste contre l'ennui. Il tentait de "rendre la vie supportable". Il avait voulu se suicider après son accident aux genoux, sous prétexte qu'il était un bon à rien, et puis il avait croupi dans le désoeuvrement. Alors, au bout de quelques mois de gamberge, il avait eu une idée fixe : écrire, écrire, écrire, comme s'il n'y avait plus que ça. "Ecrrrire !" s'égosillait-il sur son lit d'hôpital et sur sa chaise roulante, quand sa maman l'avait ramené à la maison. En touchant pour la première fois ses béquilles, aussi. Ecrire pour survivre atrophié. Ne plus faire la vaisselle, ne plus faire la lessive, écrire." Maman, repasse-moi mes chemises, toi qui sait si bien faire. Moi j'écrrris et j'invite des filles chez moi, pour rendre la vie supportable."

Auteur: Bied-Charreton Solange

Info: Dans "Enjoy", éditions Stock, 2012, pages 88-89

[ posture artistique ] [ compensation ] [ dandysme ] [ passe-temps ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

gamberge

- Tu te souviens des vieux dessins animés du Coyote, dit-il, quand le coyote se précipitait d'une falaise et qu'il continuait à courir jusqu'au moment où il baissait les yeux et réalisait qu'il cavalait dans le vide?
- Ouais
- Eh bien, je me suis toujours demandé ce qui lui serait arrivé s'il n'avait pas regardé en bas. Est-ce que l'air serait resté solide sous ses pieds jusqu'à ce qu'il ait atteint l'autre bord du précipice? Je pense que oui, et je pense qu'on est tous comme ça. On s'élance pour traverser le canyon, le regard fixé droit devant soi vers les choses vraiment importantes, mais quelque chose, la peur ou un sentiment d'insécurité, nous fait regarder en bas. Alors, on s'aperçoit qu'on marche sur du vide, on panique, on fait demi-tour et on pédale à toute vitesse pour retrouver la terre ferme. Mais si on ne baissait pas les yeux, on arriverait sans problème de l'autre côté. Là où les choses sont vraiment importantes.

Auteur: Tropper Jonathan

Info: Le livre de Joe

[ entrave ] [ rêve ] [ enfance ] [ question ]

 

Commentaires: 0

agrypnie

Je me lève aux premières lueurs de l’aube, après une nuit d’insomnie et de fantasmagories exténuantes… Je suis si fatigué, si troublé. Je n’en peux plus. Je ne peux plus continuer comme ça. Tous les chemins de l’ombre conduisent à cette certitude atroce : il m’est arrivé ce dont j’avais le plus peur. Et le pire est que je ne sais pas si c’est vrai, si c’est fini ou s’il manque encore quelque chose, causes ou effets… Tout est épars, flottant, incohérent. Je ne sais pas si c’est la vérité ou si je suis en train de l’inventer… J’ai inventé tant de choses, la réalité m’a démenti tant de fois, qu’il m’est impossible de ne pas avoir des doutes… Il n’est pas possible qu’il fasse déjà jour. La nuit se prolonge, elle se balance comme un grand bateau obscur, entre la pensée et le rêve, entre la terreur et le réalisme. Je voudrais attraper une idée, une seule, et la contempler… Mais elles passent toutes hors de ma portée.

Auteur: César Aira

Info: Les larmes

[ réveil ] [ agitation ] [ gamberge ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

Gaïa

La planète était un organisme pensant multi complexe qui harmonisait en virtuose une infinité de plans interconnectés. Il suffisait de se concentrer sur un point pour pouvoir en déguster des détails : lunaire attente de la grande araignée contemplative des cavernes, accroupie au coin de sa toile obscures. Réflexions lentes parce que fouillées émanant des grandes strates minérales continentales, occupées sans cesse, épaule contre épaule, à trouver une place confortable. Gamberges exploratoires inquiètes secrétées par d'organisées et craintives sociétés de fourmis. Profonde méditation verticale d'un sequoia isolé sous la pluie. Puis d'un deuxième, d'un troisième... Vive insouciance miroitante projetée par d'innombrables et bondissants dauphins blanc argent. Envahissante arrogance égocentrée d'une société humaine tentaculaire et compulsive qui faisait penser à un vernis non adapté sur une mappemonde. Admiratives incrédulités pensives de milliards et de milliards d'extrémités végétales caressées par les vents, rassemblées en marées douces. Interminables litanies dubitatives sourdant des nuages, de toutes tailles, isolés ou en groupes... Oniriques ruminations rêveuses d'ours de l'hémisphère nord en hibernation. Electriques pulsions de colère interne de chats domestiques indument sortis de leurs sommeils... Avec en arrière-plan toujours, toujours...

La pesante et maternelle pulsion de l'océan terrestre.

Auteur: Mg

Info: 4 septembre 2015

[ simultanéité ]

 

Commentaires: 0

homme-animal

Les esprits animaux sont simples, donc aiguisés. Ils ne passent jamais de temps à diviser l'expérience en petits bouts pour gamberger sur certains bouts qu'ils ont manqués. Toute la panoplie de l'univers leur est séquencée en trucs clairs : (a) pour s'accoupler, (b) à manger, (c) à fuir ou éviter (d) des cailloux. Ce qui libère l'esprit des pensées inutiles et lui donne un avantage décisif là où c'est important. En fait, votre animal ordinaire n'essaie jamais de marcher et de mâcher du chewing-gum en même temps.
L'humain moyen pense lui à des tas de trucs simultanément, à plein de niveaux, avec des coupures dues à tous ces plannings et autres raisons biologiques. On y trouve des pensées pas loin d'être formulées, des pensées intimes, de vraies pensées, et puis des pensées sur des pensées, sans parler de toute une gamme de pensées subconscientes. Pour un télépathe, la tête humaine est un brouhaha, gare centrale où toutes les annonces des haut-parleurs sont diffusées en même temps, comme si on écoutait l'ensemble des plages d'une bande FM. Certaines stations n'étant pas dignes de confiance, comme des pirates ou autres hors-la-loi naviguant des mers interdites, vautrés tard la nuit à écouter de la musique aux paroles limbiques.

Auteur: Pratchett Terry

Info: Equal Rites

[ confusion ]

 

Commentaires: 0

Dostoïevski

Raskolnikov vivait sa véritable vie lorsqu'il reposait sur le sofa dans sa chambre, ne gambergeant pas du tout sur la vieille femme, non plus sur l'idée qu'il est permis qu'un homme en supprime un autre de la surface du globe, mais plutôt si il devait vivre à St Petersbourg ou non.. ou encore si il devait accepter de l'argent de sa mère ou pas... et sur d'autres questions, pas reliées du tout à la vieille femme. Alors - dans cette région plutôt indépendante des activités animales - la question de tuer ou pas cette vieille femme fut tranchée. La chose fut décidée... alors qu'il ne faisait rien si ce n'est penser, sa seule conscience active : et dans cette conscience, de petites, toutes petites altérations prennent place. C'est dans une telle période qu'on doit avoir la plus grande clarté pour décider correctement la - ou les - questions qui se posent. Et c'est juste à cet instant qu'un verre de bière, ou une cigarette, peuvent empêcher la solution... différer la décision, étouffer la voix de la conscience et favoriser une décision sur la question proche la basse nature animale - tel est le cas avec Raskolnikov. D'infimes altérations - mais d'elles dépendent les plus énormes et terribles conséquences.

Auteur: Tolstoï Léon

Info: sur Raskolnikov dans Crime et châtiment...

[ détail ] [ littérature ]

 

Commentaires: 0