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écriture

La littérature, suggère Montaigne, est une pensée à la recherche de soi (...) Il n'y a pas de littérature sans impensé, je veux dire, sans une pensée inachevée.

Auteur: Compagnon Antoine

Info:

[ motivation ] [ quête ]

 

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inégalités

La domestication de l'être humain constitue le grand impensé face auquel l'humanisme a détourné les yeux depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours - le simple fait de s'en apercevoir suffit à se retrouver en eau profonde.

Auteur: Sloterdijk Peter

Info: Règles pour le parc humain: suivi de La Domestication de l'être

[ esclavagisme ] [ historique ] [ injustice ]

 

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économie

Il y a un impensé concernant les crises financières, il tient au fait que les gens gèrent désormais leur argent avec des applications sur mobile. Ce qui veut dire qu'en cas de panique bancaire (bank run), les gens pourront retirer leurs fonds beaucoup plus rapidement.

Auteur: Stiglitz Joseph E.

Info: mars 2023

[ ruée sur les banques ] [ liquidation ]

 

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fondement ultime

Si […] on prend comme essence de la Métaphysique la séparation entre un monde suprasensible et un monde sensible, et que celui-là passe pour le vraiment étant en face de celui-ci comme n’étant qu’en apparence, alors la Métaphysique commence avec Socrate et Platon. Or, ce qui commence avec leur pensée n’est qu’une interprétation spécialement orientée de cette initiale ambiguïté dans l’étant. Avec elle commence la défaillance (Unwesen) de la Métaphysique. Ceux qui sont venus après mésinterprètent jusqu’à nos jours, à partir de cette défaillance, la véritable essence de la Métaphysique. Cependant, la défaillance à penser ici n’est rien de négatif, si nous méditons que, dès le début du déploiement de la Métaphysique, la différence qui règne dans l’ambiguïté de l’étant reste impensée, et cela précisément de telle sorte que ce rester impensé constitue l’essence même de la Métaphysique.

Auteur: Heidegger Martin

Info: Dans "Hegel et son concept de l'expérience" in Chemins qui ne mènent nulle part, pages 215-216

[ problème ] [ caractéristique ] [ histoire de la philosophie ] [ au-delà ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

impensé

J’ai lu à Jérusalem un livre socialiste (Essai de philosophie positive, par Auguste Comte). Il m’a été prêté par un catholique enragé, qui a voulu à toute force me le faire lire afin que je visse combien …, etc. J’en ai feuilleté quelques pages : c’est assommant de bêtise. Je ne m’étais du reste pas trompé. – Il y a là-dedans des mines de comique immenses, des Californies de grotesque. Il y a peut-être autre chose aussi. Ça se peut. Une des premières études auxquelles je me livrerai à mon retour sera certainement celle de toutes "ces déplorables utopies qui agitent notre société et menacent de la couvrir de ruines". Pourquoi ne pas s’arranger de l’objectif qui nous est soumis ? Il en vaut un autre. A prendre les choses impartialement, il y en a eu peu de plus fertiles. L’ineptie consiste à vouloir conclure.

Auteur: Flaubert Gustave

Info:

[ critique ] [ positivisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

création

Il faut élargir la notion de style à celle de rythmes et de formes, un "style d’être", disait Maurice Merleau-Ponty dans ses Causeries radiophoniques de 1949. La voie des rythmes ouvre la voie des nerfs : plus qu’une sismographie, c’est la force de donner une forme, le désir d’une nouvelle formule d’être. C’est à cette force qu’en appelle Michaux lorsque rendant visite en 1957 à Unica Zürn, cas de schizophrénie soigné par Ferdière à l’hôpital Sainte-Anne, il lui amène du papier et de l’encre. Celle qui le nomme l’homme-jasmin trouvera une forme, un rythme, un nouvel équilibre, un style impensé grâce à un livre ponctué d’anagrammes. A chacun sa forme, à chacun son tempo, en variation constante, en vibrations toujours nouvelles. Pour Michaux, en 1971, la formule magique emprunte le style d’un aphorisme qu'il annota en dédicace au médecin Julian de Ajuriaguerra dans son exemplaire de Poteaux d’angles : "Avec de bons proverbes / Un fou résisterait à la folie".

Auteur: Pic Muriel

Info: "Cependant que je me désunis". Henri Michaux et le devenir-cas, dernier paragraphe

[ thérapie ] [ écriture ]

 
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hard rock

La musique Metal s’instaure en conjuratrice de la violence plutôt qu’elle ne s’en fait la prescriptrice, et possède vis-à-vis de celle-ci les mêmes vertus cathartiques que les tragédies grecques antiques vis-à-vis de la pitié et de la crainte. Loin de mettre en scène complaisamment une situation humaine qui tourne mal, la tragédie explorée par les grecs faisait œuvre de mimêsis et de thérapie pour le spectateur. Soigner le mal par le mal, combattre le feu par le feu, plonger dans l’obscur pour y déloger de façon paradoxale une lueur libératrice qu’aucun autre genre musical ne saurait produire… tel est l’esprit de la musique Metal.

S’il fallait comparer le mauvais procès fait au Metal à d’autres réquisitoires, on penserait aux rituels des morts présents dans nombre de cultures du globe avant qu’ils ne furent étouffés par l’acculturation initiée par les monothéismes et leur propension à uniformiser les sensibilités, les mœurs, les canons et les formes. Les fêtes des morts ne tirent pourtant par leur source d’une fascination pour le néant mais plutôt d’un besoin de commémoration pour les âmes des défunts.

Nous pourrions également comparer ce procès au refus des mystères de l’ombre de notre modèle actuel de civilisation basé sur l’évidence des Lumières, qui a pourtant produit ses propres dérives : principe de précaution poussé jusqu’à bannir toute forme de risque alors que vivre, c’est parfois risquer ; impératif de transparence contre-productif et générateur de malaise ; hygiénisme incitant chacun à mener une existence aseptisée sans couleur ni saveur ; expurgation de tout excès lié à la fête par nature ambivalente et dionysiaque ; négation des forces liant l’homme à la nature. Comment s’étonner dès lors de la recrudescence des extrémismes et des pratiques extrêmes en tout genre faisant office de chambres de compensation pour les névroses se développant à l’ombre d’un vitalisme étouffé ?

Le Metal, assigné au rôle de mauvais clown par la scène musicale officielle, n’en finit pourtant pas de remporter succès après succès auprès d’un public invisible mais fidèle et nombreux, comme un hommage du fatum à la morale toute faite, comme un rappel des profondeurs à l’aplat de la raison, comme la rançon due par la pensée à ce qui demeure impensé.

Auteur: Fuchs Sylvain

Info: https://mimesis-sfuchs.com/2019/01/03/le-metal-explique-aux-profanes/

[ engouement ] [ préjugés ] [ défouloir ]

 

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consensus mou

Il faudrait ne jamais débattre. Le débat, comme le reste, dans notre univers d’intransitivité galopante, a perdu son complément d’objet. On débat avant de se demander de quoi : l’important est de se rassembler. Le débat est devenu une manie solitaire qu’on pratique à dix, à cinquante, à cent, un stéréotype célibataire en même temps que grégaire, une façon d’être ensemble, un magma d’entregloses qui permet de se consoler sans cesse de jamais atteindre, seul, à rien de magistral. Il faudrait ne jamais débattre ; ou, si l’on y tient vraiment, ne débattre que de la nécessité de faire des débats. Se demander à l’infini, jusqu’à épuisement, quelle est l’idéologie du débat en soi et de sa nécessité jamais remise en cause ; et comment il se fait que le réel multiple dont le débat prétend débattre s’efface au rythme même où il est débattu. Mais aucun débat ne peut s’élaborer sur une telle question, car c’est précisément cette évaporation du réel qui est le véritable but impensé de tout débat. On convoque les grands problèmes et on les dissout au fur et à mesure qu’on les mouline dans la machines de la communication. Et plus il y a de débat, moins il y a de réel. Il ne reste, à la fin, que le mirage d’un champ de bataille où s’étale l’illusion bavarde et perpétuelle que l’on pourrait déchiffrer le monde en le débattant ; ou, du moins, qu’on le pourra peut-être au prochain débat. C’est de cette illusion-là dont se nourrit le débatteur. Pourquoi faut-il débattre ? Tout argument dont on débat est supposé faible, par définition, puisqu’il peut être démoli ou entamé par un autre argument. Toute pensée que l’on est obligée de soutenir mérite de s’écrouler. Et d’ailleurs la véritable pensée, la pensée magistrale, ne commence que là où le débat s’achève (ou devient silencieux). Or, il n’y a que le magistral qui compte, parce qu’il ouvre à la pleine connaissance de la réalité humaine, et il n’est jamais obtenu en frottant l’une contre l’autre des idées hétéroclites comme, dans les contes orientaux, on frotte des babouches pour en faire sortir des génies. Une nouvelle pensée, une pensée magistrale du monde ne peut pas être discutée, pesée tranquillement, soupesée entre gens de bonne compagnie, amendée, corrigée, nuancée, tripotée, faisandée de pour et de contre jusqu’à ce qu’elle ressemble à une motion de compromis dans une assemblée syndicale ou à la misérable synthèse terminale d’un congrès du parti socialiste. Toute proposition originale est menacée dans le débat, par ce qui peut lui arriver de pire : un protocole d’accord. Une nouvelle pensée du monde peut et doit être assénée comme un dissentiment irrémédiable, comme une incompatibilité d’humeur. Il ne faut pas argumenter, il faut trancher dans le vif. Penser, c’est présenter la fracture.

Auteur: Muray Philippe

Info:

[ opium du peuple ] [ mise en scène démocratique ]

 

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gouvernement

Dans une perspective libérale, la liberté devient un objet très différent de la liberté classique. Tout d’abord, elle ne peut pas avoir pour fondement des enracinements politiques particuliers, puisque ceux-ci sont niés. Ceux qui font remonter le libéralisme moderne à l’idéal grec commettent donc un contre-sens majeur. La liberté moderne devient au contraire quelque chose d’essentiellement juridique, à savoir des "droits" supposés valoir indépendamment de toute appartenance, c’est-à-dire de manière universelle. D’où la thématique des "droits de l’homme", dont chacun serait titulaire sans considération pour son origine ou son lieu dans le monde social. [...]

L’universalité proclamée des droits et leur naturelle essentiellement juridique signifie que les libertés qui en découlent sont abstraites, là où les libertés classiques étaient toujours concrètes. Par exemple, on peut proclamer que tout homme a droit à la vie, ou au bonheur, ou au respect de ses croyances, sans que cela ne change absolument rien de la vie pratique des titulaires de ces droits. La proclamation des droits s’apparente à un pur acte de langage qui n’a aucune raison de s’incarner dans une réalité vivante. [...]

Le caractère abstrait de la liberté des libéraux a deux autres conséquences. Premièrement, là où les libertés classiques étaient incréées, produits historiques de la vie en communauté, les libertés universelles doivent être déclarées. [...] Ce caractère déclaratif des droits est hautement problématique du point de vue des libertés concrètes : si les libertés apparaissent d’un trait de plume via une déclaration, au nom de quoi ne disparaîtraient-elles pas également d’un autre trait de plume ? [...]

Deuxièmement, l’abstraction des droits proclamés universels, coupés de tout contexte socio-historique, peut être source d’un conflit des droits. Là où les libertés classiques étaient la propriété de corps politiques clairement définis, des droits abstraits peuvent désormais être revendiqués par n’importe quel groupe, et il n’y a absolument aucune raison pour que ces droits soient compatibles les uns avec les autres. [...] Dans d’autres cas, la proclamation d’un droit reste tellement abstraite qu’elle nécessite en permanence des interprétations particulières, fondées sur des cas concrets, de sorte que l’universalité proclamée ex ante devient impraticable ex post. [...]

L’abandon d’une conception relationnelle de la liberté pour une conception individualiste a une dernière conséquence : les droits sont proclamés comme une propriété inaliénable des individus, et sont donc sans contreparties, assortis d’aucun devoir. [...] Enfin, nul concept de bien commun permet de penser des limites à la liberté de l’individu, dès lors qu’ont été créées les conditions institutionnelles minimales qui permettent à chacun de rechercher son meilleur avantage personnel.

Cette relative absence de devoirs comme contrepartie aux droits peut laisser croire que la liberté des libéraux est beaucoup plus étendue que la liberté classique. C’est néanmoins là un leurre, ainsi que nous allons le montrer. Cette illusion moderne d’une liberté presque infinie tient précisément à la nature abstraite des libertés proclamées. Dans l’abstrait, il est aisé de proclamer une très grande liberté. Mais la pensée libérale abstraite s’accompagne d’un impensé considérable, à savoir les conditions pratiques dans lesquelles cette liberté peut être mise en œuvre. Or, plus les libertés proclamées sont larges, plus elles nécessitent pour trouver une traduction concrète un appareillage juridique, des contrôles formels, et une superstructure procédurière de surveillance.

Auteur: Travers Guillaume

Info: Dans "La société de surveillance, stade ultime du libéralisme", La nouvelle librairie, Paris, 2021, pages 41 à 47

[ anciens-modernes ] [ hors sol ]

 
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