Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 13
Temps de recherche: 0.0483s

dualité

Le subjectiviste* affirme ses jugements, alors que l'objectiviste** les balaie sous le tapis, considérant les connaissances comme des hypothèses, se fondant sur la glorieuse objectivité des sciences.

Auteur: Good Irving John

Info: *En philo : qui ramène tout jugement de valeur ou de réalité à des actes ou des états de conscience individuels. **En philo : qui considère comme objective la réalité existant en dehors du sujet.

[ solipsiste ] [ communautaire ] [ égoïste ] [ altruiste ]

 

Commentaires: 0

grégaire

La préférence individuelle, le goût personnel existent-ils vraiment ? Tout ce que nous croyons, pensons, admirons, aimons ou rejetons passe toujours par le regard et le jugement des autres. L'homme ne vit pas seul, il vit en société.

Auteur: Pastoureau Michel

Info: Bleu : Histoire d'une couleur

[ société ] [ culture ] [ consensus ]

 

Commentaires: 0

psycho-sociologie

La foule est une masse aveugle qui broie les individus. En diluant la responsabilité qui n'est jamais qu'individuelle, elle représente l'immoralité par excellence, et tout procès de masse s'avère foncièrement injuste. Pour que le jugement ait lieu, il faut dissoudre les foules et faire surgir des personnes.

Auteur: Naveau Étienne

Info: La foule, c'est le mensonge (Kierkegaard)

[ injustice communautaire ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

enseignement

Ce qu'il s'agit de former avant tout [...] c'est le jugement critique ; lui seul rend autonome, lui seul rend libre. Ainsi le défi principal de l'enseignant est-il de susciter une autonomie culturelle suffisante chez l'étudiant pour qu'il puisse exceller en ce qu'il fera et surtout puisse vivre dans la richesse du concret - du latin concrescere, "croître avec", on ne le redira jamais assez : l'arbre concret, c'est l'arbre individuel en toutes ses composantes et ses conditions, en sa vie même - par opposition aux nuages de l'abstraction et des réductionnismes.

Auteur: Koninck Thomas De

Info: La nouvelle ignorance et le problème de la culture, p.88, PUF, 2001

 

Commentaires: 0

jugement divin

Et il savait probablement que cela était inutile, mais Il les avait créés et Il les savait capables de tout parce qu'il les avait façonnés de l'Absolu originel qui contenait tout et les avait depuis lors observés dans leur exaltation et leur bassesse individuelles sans qu'eux-mêmes sachent pourquoi, ni comment, ni même quand : jusqu'à ce que, enfin, Il se rendît compte qu'ils étaient tous grand-père, tous autant qu'ils étaient, et que, parmi eux, ceux qu'Il trierait et choisirait, les meilleurs, absolument les meilleurs qu'Il pût escompter (pas espérer, tu m'entends bien, pas espérer), seraient des Buck et des Buddy.

Auteur: Faulkner William

Info: "L'Ours", in "Descends, Moïse", éd. Gallimard, p. 236-237 - trad. R.N. Raimbault

[ dégénérescence ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Benslama

avis individuel

L’idée d’"opinion personnelle" doit peut-être pour une part son évidence au fait que, construite contre la prétention de l’Eglise au monopole de la production légitime des jugements, et inséparable de l’idée de tolérance, c’est-à-dire de la contestation de toute autorité au nom de la conviction qu’en ces matières toutes les opinions, quel qu’en soit le producteur, se valent, elle exprime dès l’origine les intérêts des intellectuels, petits producteurs indépendants d’opinions dont le rôle se développe parallèlement à la constitution d’un champ de production spécialisé et d’un marché pour les produits culturels, puis d’un sous-champ spécialisé dans la production des opinions politiques (avec la presse, les partis et toutes les instances représentatives).

Auteur: Bourdieu Pierre

Info: La distinction

[ appréciation laïque ] [ religion dominante ] [ dogme fondamental ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

prolétariat

Les membres des classes populaires ne s'intéressent qu'assez peu aux théories et aux mouvements intellectuels; ils ne sont pas spécialement en quête de promotion sociale ou de réussite financière, mais ils s'intéressent toujours aux "gens". Ils partagent la passion du romancier pour les nuances des comportements individuels et les impondérables des relations humaines, non pas pour en faire la théorie, mais pour le plaisir d'en parler: "Quelle drôle de fille!" - "Tu te rends compte, dire un truc pareil!" - "Qu'est-ce qu'elle a bien pu vouloir dire?". L'anecdote la plus banale est contée sur le mode dramatique, avec une abondance de fioritures rhétoriques, de détails annexes et de modulations vocales. Les membres des classes populaires n'ont pas seulement le goût de la narration mais aussi celui du jugement à l'emporte-pièce; et ce n'est pas la finesse qui leur fait défaut.

Auteur: Hoggart Richard

Info: La culture du pauvre

[ altruisme ] [ simplicité ]

 

Commentaires: 0

valeurs morales

Le monde moderne n’est pas mauvais : à certains égards, il est bien trop bon. Il est rempli de vertus féroces et gâchées. Lorsqu’un dispositif religieux est brisé (comme le fut le christianisme pendant la Réforme), ce ne sont pas seulement les vices qui sont libérés. Les vices sont en effet libérés, et ils errent de par le monde en faisant des ravages ; mais les vertus le sont aussi, et elles errent plus férocement encore en faisant des ravages plus terribles. Le monde moderne est saturé des vieilles vertus chrétiennes virant à la folie. Elles ont viré à la folie parce qu’on les a isolées les unes des autres et qu’elles errent indépendamment dans la solitude. Ainsi des scientifiques se passionnent-ils pour la vérité, et leur vérité est impitoyable. Ainsi des "humanitaires" ne se soucient-ils que de la pitié, mais leur pitié (je regrette de le dire) est souvent mensongère.

Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info: Orthodoxie (1908), trad. Lucien d’Azay, éd. Flammarion, collection Climats, 2010, p. 50

[ manque de discernement ] [ jugement individuel ] [ anarchie ]

 
Mis dans la chaine
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

insoumis

Il s’appelle Heinz Buchmann. Ce lieutenant de la police allemande refusera en 1943 de participer aux massacres de juifs, en Pologne. Il s’appelle Noël Favrelière. Ce sergent de l’armée française déserte le 26 août 1956, pour ne pas être complice de l’exécution de suspects algériens. Il s’appelle Hugh Thomson. Ce lieutenant de l’armée américaine, pilote d’hélicoptère interviendra pour faire cesser le massacre des habitants du village de My Laï, le 16 mars 1968. Il s’appelle Jean-Baptiste Munyankore. En avril 2004, cet instituteur refusera de se joindre à son directeur et son inspecteur scolaire, pour massacrer les Tutsis. Ces hommes ne sont pas des justes, des planqués ou des héros. Ils n’ont pas agi par conviction politique, religieuse ou humaniste, leur acte étant individuel. Ils s’intéressaient plus à eux-mêmes, qu’à leurs victimes. Exécuteurs virtuels, ils n’ont simplement pas accompli ce qu’on attendait d’eux. L’histoire accorde beaucoup de compassion pour les victimes, beaucoup d’admiration pour les résistants, un mélange de répulsion/fascination pour les bourreaux. Mais pour ces criminels potentiels qui ont refusé de le devenir, il n’y a, à ce jour, aucune étude. Philippe Breton a comblé ce manque, en écrivant cet essai tout à fait passionnant sur ceux qu’il nomme les refusants. Pour mieux comprendre leurs motivations, l’auteur s’intéresse tout d’abord au mode de fonctionnement des exécutants. Il discute plusieurs hypothèses permettant d’expliquer leur comportement : celle de sadiques (10% seulement des SS étaient des psychopathes), celle de la soumission à l’autorité (le criminel n’est pas soumis, pas plus que le refusant n’est un insoumis), celle du racisme (les nazis ont massacré leurs compatriotes, bien avant de s’en prendre aux juifs et aux tziganes), celle de la brutalité pulsionnelle (les massacreurs sont bien plus conscients qu’on ne le pense de l’humanité de ceux qu’ils abattent). Aucun de ces arguments ne le satisfait. L’axe de réflexion qu’il retient est celui du principe archaïque de la vengeance qui légitime le meurtre sans jugement. Ce serait le sens principal de l’action de tueurs qui se perçoivent comme des victimes agressées, ne faisant que défendre leurs biens et leurs proches contre une menace ressentie comme imminente. L’acte qu’ils posent serait donc vertueux et ne provoquerait aucune culpabilité, puisqu’il s’agit avant tout de se protéger. C’est le cumul de trois facteurs qui contribuerait au passage à l’acte génocidaire : la vengeance comme norme sociale centrale, une société structurée par une socialisation violente et une situation d’agression (réelle ou fantasmée). Les refusants auraient la particularité de ne pas avoir éduqués dans un climat de violence et de ne pas être imprégnés de ce sentiment vindicatif, l’acte qu’on attend d’eux perdant alors toute légitimité.



 

Auteur: Breton Philippe

Info: Les refusants : Comment refuse-t-on d'être un exécuteur ? La découverte, 2009

[ non milgramistes ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

nord-sud

Après l’entretien que vous avez accordé au " Figaro " il y a tout juste un an, intitulé " La Troisième Guerre mondiale a commencé ". Vous constatez désormais la défaite de l’Occident. Mais la guerre n’est pas terminée.

La guerre n’est pas terminée mais l’Occident est sorti de l’illusion d’une victoire ukrainienne possible. Ce n’était pas encore clair pour tous quand j’écrivais, mais aujourd’hui, après l’échec de la contre-offensive cet été et le constat de l’incapacité des États-Unis et des autres pays de l’OTAN à fournir suffisamment d’armes à l’Ukraine, le Pentagone serait d’accord avec moi.

Mon constat de la défaite de l’Occident repose sur trois facteurs. D’abord, la déficience industrielle des États-Unis avec la révélation du caractère fictif du PIB américain. Dans mon livre, je dégonfle ce PIB et montre les causes profondes du déclin industriel: l’insuffisance des formations d’ingénieur et plus généralement le déclin du niveau éducatif, dès 1965 aux Usa.

Plus en profondeur, la disparition du protestantisme américain est le deuxième facteur de la chute de l’Occident. Mon livre est au fond une suite à " L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme ", de Max Weber. Celui-ci pensait, à la veille de la guerre de 1914, avec justesse, que l’ascension de l’Occident était en son cœur celle du monde protestant – Angleterre, États-Unis, Allemagne unifiée par la Prusse, Scandinavie. La chance de la France fut d’être géographiquement collée au peloton de tête. Le protestantisme avait produit un niveau éducatif élevé, inédit dans l’histoire humaine, l’alphabétisation universelle, parce qu’il exigeait que tout fidèle puisse lire lui-même les Écritures saintes. De plus, la peur de la damnation, le besoin de se sentir élu de Dieu induisaient une éthique du travail, une forte moralité individuelle et collective. Avec, au négatif, certains des pires racismes qui aient existé – anti-Noir aux États-Unis ou anti-juif en Allemagne – puisque, avec ses élus et ses damnés, le protestantisme renonçait à l’égalité catholique des hommes. L’avance éducative et l’éthique du travail ont produit une avance économique et industrielle considérable.

Aujourd’hui, symétriquement, l’effondrement récent du protestantisme a enclenché un déclin intellectuel, une disparition de l’éthique du travail et une cupidité de masse (nom officiel: néolibéralisme): l’ascension se retourne en chute de l’Occident.  

Cette analyse de l’élément religieux ne dénote chez moi aucune nostalgie ou déploration moralisante : c’est un constat historique. D’ailleurs le racisme associé au protestantisme disparaît aussi et les États-Unis ont eu leur premier président noir, Obama. On ne peut que s’en féliciter.

- Et quel est le troisième facteur ?

Le troisième facteur de la défaite occidentale est la préférence du reste du monde pour la Russie. Celle-ci s’est découvert partout des alliés économiques discrets. Un nouveau soft power russe conservateur (anti-lgbt) a fonctionné à plein régime lorsqu’il est devenu clair que la Russie tenait le choc économique. Notre modernité culturelle paraît en effet assez largement folle au monde extérieur, constatation d’anthropologue, pas de moraliste rétro. Et de plus, comme nous vivons du travail sous-payé des hommes, des femmes et des enfants de l’ancien tiers-monde, notre morale n’est pas crédible.

Dans ce livre je veux échapper à l’émotion et au jugement moral permanent qui nous enveloppent et proposer une analyse dépassionnée de la situation géopolitique. Attention, coming out intellectuel en approche : je m’intéresse dans mon livre aux causes profondes et de longue durée de la guerre d’Ukraine, je pleure la disparition de mon père spirituel en histoire, Emmanuel Le Roy Ladurie, et j’avoue tout : je ne suis pas un agent du Kremlin, je suis le dernier représentant de l’école historique française des Annales!



 

Auteur: Todd Emmanuel

Info: propos recueillis par Alexandre De­vec­chio, Le Figaro du 13 janvier 2024

[ historique ] [ christianisme ] [ géopolitique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste