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interdépendance technologique

Examinons par exemple un mixeur électrique. Il extrait les jus de fruits en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Quelle merveille ! …à première vue. Il suffit de jeter un coup d’œil sur la prise et le fil pour s’apercevoir qu’on est en face du terminal domestique d’un système national et, en fait, mondial. L’électricité arrive par un réseau de lignes alimenté par les centrales qui dépendent à leur tour de barrages, de plates-formes marines ou de tours de forage installées dans de lointains déserts. L’ensemble de la chaîne ne garantit un approvisionnement adéquat et rapide que si chacun des maillons est encadré par des bataillons d’ingénieurs, de gestionnaires et d’experts financiers, eux-mêmes reliés aux administrations et à des secteurs entiers de l’industrie (quand ce n’est pas à l’armée). Le mixeur électrique, comme l’automobile, l’ordinateur ou le téléviseur, dépend entièrement de l’existence de vastes systèmes d’organisation et de production soudés les uns aux autres. En mettant le mixeur en marche, on n’utilise pas simplement un outil, on se branche sur tout un réseau de systèmes interdépendants.

Auteur: Sachs Wolfgang

Info: Avec Esteva, G. (2003). Des ruines du développement. Paris : Le serpent à plumes, 2003, p. 42-43

[ partie immergée de l'iceberg ] [ invisible ] [ appareil ménager ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclaration d'amour

Puisque c'est toi qui veux nouer encore
Notre lien,
Puisque c'est toi dont le regret m'implore,
Ecoute bien :

Les longs serments, rêves trempés de charmes,
Ecrits et lus,
Comme Dieu veut qu'ils soient payés de larmes,
N'en écris plus !

Puisque la plaine après l'ombre ou l'orage
Rit au soleil,
Séchons nos yeux et reprenons courage,
Le front vermeil.

Ta voix, c'est vrai ! Se lève encor chérie
Sur mon chemin ;
Mais ne dis plus : " A toujours ! " je t'en prie ;
Dis : " A demain ! "

Nos jours lointains glissés purs et suaves,
Nos jours en fleurs ;
Nos jours blessés dans l'anneau des esclaves,
Pesants de pleurs ;

De ces tableaux dont la raison soupire
Otons nos yeux,
Comme l'enfant qui s'oublie et respire,
La vue aux cieux !

Si c'est ainsi qu'une seconde vie
Peut se rouvrir,
Pour s'écouler sous une autre asservie,
Sans trop souffrir,

Par ce billet, parole de mon âme,
Qui va vers toi,
Ce soir, où veille et te rêve une femme,
Viens ! Et prends-moi !

Auteur: Desbordes-Valmore Marceline

Info: Recueil : Elégies, Un billet de femme

[ poème ]

 

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rétrospective

Juché tout en haut des grands mâts qui oscillaient à me donner le vertige au-dessus du pont des navires, j'ai contemplé l'eau illuminée par le soleil : des profondeurs de turquoise surgissaient des coraux irisés. J'ai commandé la manoeuvre qui devait mettre les navires à l'abri dans les lagons limpides comme des miroirs, où les ancres descendaient tout près de plages de corail ombragées de palmiers. Je me suis battu furieusement sur les champs de bataille du temps passé : même quand le soleil était au terme de sa course, le carnage ne cessait pas ; il se continuait pendant la nuit, sous les étoiles qui brûlaient au ciel. Et la fraîcheur du vent nocturne, refroidi aux lointains pics neigeux sur lesquels il avait passé, n'arrivait pas à sécher la sueur de la bataille : et puis je redevenais le petit Darell Standing qui à la ferme paternelle courait pieds nus dans l'herbe humide de la rosée printanière. Où, comme aux froids matins d'hiver, j'allais, de mes mains couvertes d'engelures, porter le foin aux bestiaux dans la tiède étable qu'emplissaient leurs haleines fumantes.

Auteur: London Jack

Info: Le Vagabond des étoiles

[ vie ] [ océan ]

 

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déclaration d'amour

Si tu m'attends, je reviendrai,
Mais attends-moi très fort.
Attends, quand la pluie jaune
Apporte la tristesse,
Attends quand la neige tournoie,
Attends quand triomphe l'été
Attends quand le passé s'oublie
Et qu'on n'attend plus les autres.
Attends quand des pays lointains
Il ne viendra plus de courrier,
Attends, lorsque seront lassés
Ceux qui avec toi attendaient.
Si tu m'attends, je reviendrai.
Ne leur pardonne pas, à ceux
Qui vont trouver les mots pour dire
Qu'est venu le temps de l'oubli.
Et s'ils croient, mon fils et ma mère,
S'ils croient, que je ne suis plus,
Si les amis las de m'attendre
Viennent s'asseoir auprès du feu,
Et s'ils portent un toast funèbre
A la mémoire de mon âme...
Attends. Attends et avec eux
refuse de lever ton verre.

Si tu m'attends, je reviendrai
En dépit de toutes les morts.
Et qui ne m'a pas attendu
Peut bien dire : " C'est de la veine ".
Ceux qui ne m'ont pas attendu
D'où le comprendraient-ils, comment
En plein milieu du feu,
Ton attente
M'a sauvé.
Comment j'ai survécu, seuls toi et moi
Nous le saurons,
C'est bien simple, tu auras su m'attendre,
Comme personne.

Auteur: Simonov Konstantin Mikhailovitch

Info: Les vivants et les morts, 1941

[ espérance ] [ expectative ]

 

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déclaration d'amour

Tandis que je parlais le langage des vers
Elle s'est doucement tendrement endormie
Comme une maison d'ombre au creux de notre vie
Une lampe baissée au coeur des myrtes verts

Sa joue a retrouvé le printemps du repos
O corps sans poids posé dans un songe de toile
Ciel formé de ses yeux à l'heure des étoiles
Un jeune sang l'habite au couvert de sa peau

La voila qui reprend le versant de ses fables
Dieu sait obéissant à quels lointains signaux
Et c'est toujours le bal la neige les traîneaux
Elle a rejoint la nuit dans ses bras adorables

Je vois sa main bouger Sa bouche Et je me dis
Qu'elle reste pareille aux marches du silence
Qui m'échappe pourtant de toute son enfance
Dans ce pays secret à mes pas interdit

Je te supplie amour au nom de nous ensemble
De ma suppliciante et folle jalousie
Ne t'en va pas trop loin sur la pente choisie
Je suis auprès de toi comme un saule qui tremble

J'ai peur éperdument du sommeil de tes yeux
Je me ronge le coeur de ce coeur que j'écoute
Amour arrête-toi dans ton rêve et ta route
Rends-moi ta conscience et mon mal merveilleux.

Auteur: Aragon Louis

Info: Poème à Elsa

[ poème ]

 

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prédateurs

Il dévoilait les motivations et les buts des entrepreneurs, des marchands et des fonctionnaires coloniaux : - Elle [la mère Patrie] prétend en toute hypocrisie, de manière à tromper quelques naïfs, "porter la civilisation" ou même propager les "grands principes" chez les peuples lointains, mais le but incontestable, sous le couvert des formules les plus honorables, n'est autre que de voler et de piller : le colonial n'a d'autre objectif que de prendre, soit des trésors, soit des terres et les hommes qui les peuplent, soit le pouvoir et des titres à l'avancement. L’œuvre dans son ensemble est mauvaise et les agents qu'on emploie pour l'accomplir conviennent d'autant mieux à l’œuvre projetée qu'ils sont mauvais eux-mêmes. Accompagnant ces fonctionnaires civilisateurs, viennent les marchands qui reçoivent pour mission spéciale des créer des besoins aux indigènes naguère accoutumés à une vie des plus simples. Les efforts des colonisateurs prétendus se combinent pour faire naître de nouvelles demandes, notamment celle de l'eau-de-vie […] Bien pire encore est le sort du travailleur "libre" ! Sa tâche est fixée et, s'il ne la remplit pas, s'il n'apporte pas l'ivoire, ou le caoutchouc, ou la gomme copal, ou le sac de mil que l'on attend de lui, gare au fouet, au bâton, même au couteau.

Auteur: Vincent Jean-Didier

Info: Elisée Reclus : Géographe, anarchiste, écologiste

[ dominateurs capitalistes ] [ nord-sud ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

effleurements

Silhouettes hautes et fines semblant chevaucher des girafes, visibles malgré l'obscurité, ils étaient aspirés par des espaces successifs, de plus en plus lointains, et s'infiltraient dans les interstices gris de tout ce noir. L'écho de leur galop les précédait et leur revenait en les prévenant des obstacles. En cela, ils ressemblaient aux chauve-souris. Mais ils ne se contentaient pas de leur ressembler, ils les frôlaient, car c'était l'heure où les chauve-souris, qui pullulaient sur ces coteaux, sortaient de leurs grottes. Il est très rare de sentir le frôlement d'une chauve-souris, vu que ces petites bêtes sont dotées d'un mécanisme antichoc infaillible. Mais le frôlement n'est pas un choc, et dans de telles occasions, c'est la vitesse qui est en cause. Ce fut ce qui arriva à Rugendas. Une chauve-souris qui venait en sens inverse lui caressa le front. A peine un centième de seconde ; on aurait pu la confondre avec le souffle d'une brise ou avec l'excitation ponctuelle d'une cellule. Mais la légèreté était suprême ; rien ne pouvait lui être comparé, en raison de la mécanique qui la produisait, et surtout de la matière sur laquelle elle s'exerçait : un front dont toutes les ramifications nerveuses étaient déconnectées. Que rêver de plus doux, de plus subtil ?

Auteur: César Aira

Info: Un épisode dans la vie du peintre voyageur, p 80

[ nuit ] [ imperceptible ] [ littérature ]

 

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évolution biologique

Lorsqu’au tout début du XIXe siècle Jean-Baptiste de Lamarck a formalisé l’idée que les espèces se transforment au cours du temps, c’était un grand pas dans la connaissance du vivant. L’idée était encore révolutionnaire six décennies plus tard, à l’époque de Darwin. Évidemment, on ne connaissait alors rien des mécanismes d’hérédité, ni de ses règles, ni de la manière dont l’information impliquée était encodée. Lamarck a alors suggéré la "règle de l’usage et du non-usage" des organes comme moteur général de l’évolution. Près de cinquante ans plus tard, Darwin proposait la sélection naturelle. [Selon laquelle] on devrait même s’attendre à l’existence de processus lamarckiens. En effet, l’information génétique, par sa très grande fidélité de transmission, est spécialisée dans la transmission d’informations héritées d’ancêtres très lointains. Or […] l’environnement des ancêtres récents doit constituer un bien meilleur prédicteur de l’environnement dans lequel se développera la génération suivante. Ainsi, tout organisme capable de transmettre à ses descendants des informations sur leur environnement aurait un avantage sélectif majeur, parce que ces derniers seraient en quelque sorte moulés aux conditions environnementales dans lesquelles ils se développeront, survivront et se reproduiront.[…] Tant pis si cette hypothèse est immédiatement taxée de lamarckiste et donc rejetée, car non conforme au néodarwinisme. Il existe dans la littérature scientifique de nombreux faits très bien documentés qui montrent que de tels mécanismes existent bien.

Auteur: Danchin Etienne

Info: L’hérédité comme on ne vous l’a jamais racontée. Humensciences, 2021 pp 55-56

[ adaptation ] [ épigénétique ] [ héritage culturel ] [ comportements transmis ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

théorie endosymbiotique

Des gènes "étrangers", issus de micro-organismes ayant cohabité avec nos lointains ancêtres sont présents dans notre ADN, révèle une étude publiée le 13 mars 2015 dans la revue Genome Biology. En d’autres termes, nos gènes ne sont pas seulement hérités de nos ancêtres : ils proviennent aussi d’organismes vivants très différents de notre espèce, qui nous ont été transmis au cours de notre évolution. Un résultat d’autant plus surprenant que ces travaux révèlent que ces gènes issus de ces micro-organismes, loin de jouer un rôle anecdotique, ont des fonctions cruciales dans le fonctionnement de notre organisme. En effet, ils sont notamment impliqués dans le métabolisme des lipides […] et dans les processus de défense immunitaire. Quels sont ces micro-organismes qui nous ont transmis ces gènes ? Il s’agit essentiellement de bactéries et de protistes (des organismes généralement unicellulaires comme les micro-algues et les protozoaires). Comment ces gènes ont-ils bien pu pénétrer dans notre génome ? Par un processus appelé "transfert horizontal de gènes" (HGT pour horizontal gene transfer en anglais). Un processus déjà connu pour être à l’œuvre chez certains animaux simples, comme le ver nématode dont le génome possède des gènes issus de plantes et de micro-organismes. […] Or, ces nouveaux travaux montrent que, loin de concerner des animaux très simples comme le ver nématode, le transfert horizontal de gènes concerne aussi en réalité très probablement… la plupart des êtres vivants complexes, dont les primates et l’homme.

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle", page 153

[ mutations génétiques ]

 

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séparation

Père ! dis-je. Chacun suit son destin, mon petit ; les hommes n’y peuvent rien changer. Tes oncles ont étudié. Moi –mais je te l’ai déjà dit : je te l’ai dit, si tu te souviens quand tu es parti pour Conakry…moi, je n’ai pas eu la chance et moins encore la tienne…mais maintenant que cette chance est devant toi, je veux que tu la saisisses ; tu as su saisir la précédente, saisis celle-ci aussi, saisis-la bien ! Il reste dans notre pays tant de choses à faire…Oui, je veux que tu ailles en France ; je le veux aujourd’hui autant que toi-même : on aura besoin ici sous peu d’hommes comme toi…Puisses-tu ne pas nous quitter pour trop longtemps ! Nous demeurâmes un long bout de temps sous la véranda, sans mot dire et à regarder la nuit ; et puis soudain mon père dit d’une voix cassée : promets-moi qu’un jour tu reviendras ? Je reviendrai ! dis-je. Ces pays lointains…dit-il lentement. Il laissa sa phrase inachevée ; il continuait de regarder la nuit. Je le voyais, à la lueur de la lampe-tempête, regarder comme un point dans la nuit, et il fronçait les sourcils comme s’il était mécontent ou inquiet de ce qu’il y découvrait. Que regardes-tu ? dis-je. Garde-toi de jamais tromper personne, dit-il ; sois droit dans ta pensée et dans tes actes ; et Dieu demeurera avec toi. Puis il eut comme un geste de découragement et il cessa de regarder la nuit.

Auteur: Laye Camara

Info: L'enfant noir

[ voyages ] [ afrique ] [ douleur ] [ espoir ] [ dernières paroles ]

 

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