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printemps

Poudre d'argent
soulevée depuis la terre,
plus haut qu'où mes bras peuvent atteindre,
tu t'es élevée,
ô argent,
plus haut qu'où mes bras peuvent atteindre,
tu nous fais front de ta lourde masse ;

nulle fleur n'ouvrit jamais
pétale d'un blanc plus sûr,
nulle fleur ne fut jamais argent
d'un argent aussi rare ;

ô poirier blanc,
tes fleurs en touffes
épaisses sur la branche
nous amènent l'été et mûrissent les fruits
dans leurs coeurs de pourpre.

Auteur: H.D. Hilda Doolittle

Info: Poirier, in "Le Jardin près de la mer", éd. Orphée La Différence, p. 119, trad : Jean-Paul Auxeméry

[ nature ] [ arbre ] [ splendeur ] [ lyrisme ] [ croissance ] [ poème ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

mort

Mais une fois seuls, dans le silence et l’obscurité de la nuit, face aux pensées qui additionnent et retranchent les années vécues, à la longue suite des événements qui prouve combien a tourné l’aiguille de l’horloge, à l’approche lente et continue du mur noir qui engloutira définitivement tout ce qu’on aime, désire, possède, espère, tout ce à quoi on aspire, alors toutes les sagesses disparaissent dans une introuvable cachette et l’angoisse tombe sur notre insomnie comme une couverture qui étouffe.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "L'énergétique psychique", trad. Yves Le Lay, Librairie de l'Université, Genève, 1956, page 220

[ peur ] [ lyrisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

litanie

— Ô Mensonge, dieu sans attraits, si difficile à servir, protecteur infiniment bon, ne détournez pas votre visage de la pauvre foule des hommes ! Venez à leur secours quand, humblement et pleins d’interrogations, ils pressentent votre charité. Veillez particulièrement sur ceux qui, pervertis par la doctrine rassurante et brutale de la bonne foi, et toujours tentés de vous fuir, ne trouveront cependant qu’en vous la solution profitable ! — Formule de l’intelligence, inspirez les esprits sans promptitude ! Principe de l’activité qui invente et préserve, animez les cœurs lents et négligents ! Veillez, ô Mensonge, sur ceux qui mésestiment vos sagaces instructions. Repoussez les plaintifs arguments de nos consciences grossières, Maître infaillible de la délicatesse !

Auteur: Noailles Anna de

Info: Les innocentes, ou La sagesse des femmes

[ divinité ] [ lyrisme ] [ condition humaine ] [ indispensable tromperie ] [ nécessaire ]

 

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Ajouté à la BD par SFuchs

litanie

— Ô Vérité, promesse de tous les maux, certitude de l’agonie, annonciatrice de la mort, je vous vénère et je vous loue. Impétueuse, qui construisez l’avenir, mais qui, serrée parmi la foule des causes et des circonstances, ne pouvez avancer d’un pas sans que l’aient autorisé ce qui vous précède et ce qui vous suit, soyez bénie, esclave au front libre ! Puisque nous vous avons évoquée, demeurez encore un instant, ô Vérité sans nul voile, auprès de vos partisans stoïques ! Ne nous quittez pas avant d’avoir entendu de notre bouche ces mots d’amour : "Si cruelle que tu sois dans tes cruels moments, je t’aime, parce que le mal que tu me fais est conforme à la compréhension que j’ai de toi. Nécessité, qui es inéluctable et pleine de preuves, je t’aime parce que tu m’as choisie pour le savoir ; je te remercie de m’avoir jugée digne. Et quand, en ce moment même, par ta présence persistante, s’écroulerait tout ce qui me favorise et me flatte, tout ce qui me préserve et me maintient, je n’interromprais pas mon chant d’amour, et je te dirais : Je t’aime, parce que tu es la Vérité !"

Auteur: Noailles Anna de

Info: Les innocentes, ou La sagesse des femmes

[ divinité ] [ lyrisme ] [ incantation ] [ douloureuse lucidité ]

 

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Ajouté à la BD par SFuchs

codages comparés

Un dernier trait unit la science et la littérature, mais ce trait est aussi celui qui les divise plus sûrement que toute autre différence : toutes deux sont des discours (...) mais le langage qui les constitue, l'une (science) et l'autre (littérature) ne l'assument pas, ou si l'on préfère ne le professe pas de la même façon. Pour la science, le langage n'est qu'un instrument, que l'on a intérêt à rendre aussi transparent, aussi neutre que possible, assujetti à la matière scientifique (...) Ce n'est pas une coïncidence si, à partir du XVIe siècle, l'essor conjugué de l'empirisme, du rationalisme et de l'évidence religieuse (la Réforme), c'est-à-dire l'esprit scientifique (au sens très large du terme), s'est accompagné d'une régression de l'autonomie du langage, désormais relégué au rang d'instrument ou de "beau style", alors qu'au Moyen Age la culture humaine, sous les espèces du Septenium, se partageait presque à égalité les secrets de la parole et ceux de la nature.

Pour la littérature, au contraire, du moins celle qui s'est dégagée du classicisme et de l'humanisme, le langage ne peut plus être l'instrument commode ou le décors luxueux d'une "réalité" sociale, passionnelle ou poétique, qui lui prééxisterait et qu'il aurait à charge d'exprimer, moyennant de se soumettre à quelques règles de style : le langage est l'être de la littérature, son monde même : toute la littérature est contenue dans l'acte d'écrire, et non plus dans celui de "penser", de "peindre", de "raconter", de "sentir". Techniquement, selon la définition de Roman Jackobson, le "poétique" (cad le littéraire) désigne ce type de message qui prend sa propre forme pour objet, et non ses contenus.

Auteur: Barthes Roland

Info: Le bruissement de la langue

[ mathématiques ] [ lyrisme ] [ rationalisme ] [ ouverture ]

 

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Ajouté à la BD par miguel