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illumination

Elle voyait intensément tout ce qui l'entourait, les yeux clairs d'un petit enfant transporté dans un kangourou à hauteur de son visage à elle, la texture de la peau d'une vieille femme, la peinture écaillée autour du bouton du feu pour les piétons. Tous les bruits de la ville, la circulation, les voix, une sirène, et, au-dessus de tout cela, la douceur du ciel. Et ce fut alors que cela se produisit : mais qu'était cela ? Tous les bruits disparurent, tout mouvement cessa, comme si le monde ralentissait sur son axe, comme si le temps lui-même était suspendu. Et elle, au coeur de la cité, était au centre d'une immobilité et d'un silence absolus. C'était, pensa-t-elle après coup, comme si elle avait été transportée derrière le ciel. Comme si elle ne participait pas seulement au moment présent -- celui-ci, ici, maintenant -- mais qu'elle le voyait de très loin, dans le temps et dans l'espace. Tout ce qui l'entourait n'existait plus, avait cessé d'exister des milliers d'années plus tôt. Ce qu'elle voyait était une ombre ancienne ; l'immensité implacable de la ville n'était rien de plus qu'une étincelle. Quelque chose l'avait autorisée à jeter un regard derrière la réalité.

Auteur: Madden Deirdre

Info: Authenticité, p.327

[ littérature ]

 

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naïveté enfantine

Ainsi donc, pensa Ulrich lorsqu’il se retrouva seul, ils avaient été vraiment, dans un temps pas si lointain, deux jeunes hommes dont l’esprit bénéficiait des plus hautes révélations non seulement avant tous les autres, mais encore, chose étrange, simultanément ; il suffisait en effet, que l’un des deux ouvrit la bouche dans l’intention de proférer quelque grande nouveauté, pour que l’autre fît aussitôt la même extraordinaire découverte. Les amitiés d’enfance sont chose bizarre ; elles ressemblent à un œuf qui pressent déjà dans le jaune son splendide avenir d’oiseau, mais ne montre encore au monde qu’un ovale assez inexpressif, impossible à distinguer d’aucun autre. […]

Il cherchait à se rappeler ces conversations avec Walter. Mais c’était comme des rêves dont on attrape juste les ultimes pensées au moment du réveil. Et il pensa, non sans surprise : "Alors, quand nous soutenions telle ou telle affirmation, nous ne nous souciions pas tellement qu’elles fussent justes, mais bien qu’elles servissent à nous affirmer !" Tant le besoin de luire soi-même, chez les jeunes gens, est plus fort que celui de voir dans la lumière ; et le souvenir de ce sentiment qu’on avait de flotter sur des rayons, Ulrich l’éprouvait comme une perte douloureuse. 

Auteur: Musil Robert

Info: Dans "L'homme sans qualités", tome 1, trad. Philippe Jaccottet, éditions du Seuil, 1957, pages 89-90

[ remémoration ] [ construction identitaire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sciences

Les spécialistes n'en ont jamais fini. Non qu'ils n'en aient pas fini, simplement, en ce moment : il leur est tout à fait impossible d'imaginer que leur activité prenne fin. Peut-être même de le souhaiter. Peut-on se figurer, par exemple, que l'homme aura encore une âme, quand la biologie et la psychologie lui auront appris à la comprendre, à la traiter dans son entier ? Néanmoins, nous aspirons à ce moment ! Tout est là. Le savoir est une attitude, une passion. C'est même, au fond, une attitude illicite : comme le goût de l'alcool, de l'érotisme ou de la violence, le besoin de savoir entraîne la formation d'un caractère qui n'est plus en équilibre. Il est tout à fait faux de dire que le chercheur poursuive la vérité, c'est elle qui le poursuit. Il la subit. Le Vrai est vrai, le fait est réel indépendamment du chercheur : simplement le chercheur en a la passion ; la dipsomanie du fait détermine son caractère, et il se soucie comme d'une guigne de savoir si ses constatations engendreront quelque chose de total, d'humain, d'accompli, ou si elles engendreront quoi que ce soit. C'est une nature contradictoire, souffrante, et cependant extraordinairement énergique.

Auteur: Musil Robert

Info: L'homme sans qualités/Editions du Seuil Points 1956 T.1 p.271

[ philosophie ] [ curiosité ] [ drogue ]

 

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durée

Aussitôt que nous jugeons que quelque chose existe dans le temps, nous sommes dans l'erreur. Aussitôt que nous percevons quelque chose comme existant dans le temps — ce qui est la seule manière que nous avons de percevoir les choses —, nous percevons plus ou moins cette chose telle qu'elle n'est pas en réalité... L'événement M peut être simultané avec Q, la perception de X, et R, la perception de Y. À un moment donné, Q peut cesser d'être une partie du présent vécu de X. À ce moment, M sera donc passé. Mais au même moment, R peut continuer à être une partie du présent vécu de Y. Ainsi M sera présent au même moment qu'il est passé... Le présent vécu de nos observations — tel qu'il varie de vous à moi — ne peut correspondre au présent des événements observés. Par conséquent, le passé et le futur de nos observations ne sauraient correspondre au passé et au futur des événements observés. Que l'on retienne l'hypothèse de la réalité du temps ou son contraire, tout ce qui est observé l'est dans un présent vécu, mais rien, y compris les observations elles-mêmes, ne peut être dans un présent vécu.

Auteur: McTaggart John Ellis

Info: The Unreality of Time

[ période ] [ inexistant ]

 

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superconscient collectif

[…] comment se fait-il que les contacts répétés avec le Serpent Cosmique permettent à des Aborigènes néolithiques de posséder une pharmacopée cohérente et une connaissance exacte, non empirique des processus vitaux à l’œuvre dans leur environnement proche ? Pour être clair, exemple : comment les Indiens Ayahuasqueros de l’Amazonie péruvienne connaissent-ils à l’avance l’endroit et le moment où une fleur très rare va pousser soudainement à des lieues de leur campement ? Comment connaissent-ils aussi finement les délicates interactions entre plusieurs pharmacopées très complexes, notamment dans le domaine des plantes psychotropes ? Voyez-vous, les Indiens amazoniens yaquis, ou les chamans sibériens, disent tous la même chose : quand ils prennent un certain type de substances, ils entrent en "contact" avec le Serpent Cosmique et celui-ci en retour leur délivre des informations extrêmement précises sur la nature des choses. Y compris des choses qu’ils ne comprennent pas, mais qu’ils "voient". Savez-vous par exemple que les chamans "expérimentent" depuis des millénaires la nature de l’électromagnétisme, sans avoir jamais vu la moindre lampe de poche ? La description de la radiation qui émane du Serpent Cosmique est lumineuse, si je puis dire : il s’agit bien d’une fréquence bleue à dominante ultraviolette se situant dans la plage des biophotons.

Auteur: Dantec Maurice

Info: Dans "Babylon babies", éditions Gallimard, 1999, pages 554-555

[ connaissances akashiques ] [ chamanisme ] [ DMT ] [ question ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

couple

La suite, c'est le quotidien qui vous rattrape — ses calmes plats, ses soubresauts, ses habitudes, son cours ordinaire. Louise avait commencé à travailler à l'hôpital. Le jour, la nuit, les week-ends, elle se tenait en alerte comme un soldat mobilisable à tout moment. On se croisait. Elle partait quand j'arrivais. Rentrait quand je partais. Souvent c'était un jour sur deux. Comme dans un amour alterné. Parfois j'avais l'impression que nous prenions un de ces tourniquets, à l'entrée des grands magasins. Nos vies disparaissaient dans la rotation de nos emplois du temps. Alors on s'écrivait. Pour elle une lettre sur la table. Pour moi un mot collé sur le frigo. Elle s'appliquait, je me contentais de griffonner. Je me cherchais des excuses en répétant que je ne savais pas trouver les mots. Elle ne me croyait pas. Pour elle, chacun de nous est poète. Le seul témoin de ce manège épistolaire s'appelait Apollinaire : le chat qui habitait avec nous. C'est elle qui avait choisi son nom. J'aurais préféré Sonny, pour Sonny Rollins, dont les microsillons tournaient sur ma platine, mais les calligrammes de l'auteur des lettres à Lou l'avaient emporté sur les notes du saxophoniste.


Auteur: Astolfi Christian

Info: De notre monde emporté. Le Bruit du monde, pp 31-32

[ désynchronisé ] [ routine ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

traumatisme

Un garçon, Bandi, âgé maintenant de 5 ans, reçut un coup de bec d’un coq, sur la verge, alors qu’il urinait dans un poulailler, à l’âge de 2 ans ½. (Hémorragie, douleur, pansements.) Depuis ce moment, toute la vie psychique de ce petit garçon tourne autour des poules et des coqs. Il joue exclusivement avec des poules imaginaires, dont il coupe le cou ou qu’il embrasse. Il parlait déjà assez bien, mais après l’incident, pendant des mois, il ne fit que caqueter et faire cocorico comme le coq, au point que les parents craignirent sérieusement qu’il n’ait perdu la parole. Peu à peu, il s’est remis à parler ; la plupart du temps, naturellement, de volailles ; il imite extraordinairement bien leur voix et utilise ses dons musicaux pour chantonner, pendant des heures, des chansons où il est question de coq, de dindon, etc. Son intérêt pour les poulets s’est progressivement étendu à d’autres oiseaux, puis aussi, mais beaucoup moins, aux quadrupèdes. C’est un formidable sado-masochiste.

Cet enfant a souvent été menacé de castration à cause de la masturbation. Il appelle son père un coq et il a condensé l’image de celui-ci avec elle ce cet oiseau dangereux. 

Auteur: Ferenczi Sándor

Info: Dans "Correspondance Freud-Ferenczi 1908-1914", trad. par le groupe de traduction du Coq-Héron, composé de Suzanne Achache-Wiznitzer, Judith Dupont, Suzanne Hommel, Christine Knoll-Froissart, Pierre Sabourin, Françoise Samson, Pierre Thèves, Bernard This, Calmann-Lévy, 1992, lettre du 18 janvier 1912

[ obsession ] [ structuration psychologique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

curiosité

Hitler n'avait bien qu'un seul testicule, selon un rapport médical
Selon la légende urbaine, le Führer aurait perdu un testicule durant la Première guerre mondiale lors de la Bataille de la Somme. En réalité, selon le professeur Peter Fleischmann, de l’Université d’Erlangen-Nuremberg, Adolf Hitler était monorchide, rapporte le quotidien allemand Bild.
Le professeur se base sur un rapport médical qu’il a pu étudier. Le document, daté de novembre 1923, correspond au moment où Adolf Hitler est arrêté pour son coup d’état manqué à Munich, qui le conduira à la prison de Landsberg, là où il rédigera Mein Kampf.
Son dossier médical, tenu par Josef Steiner Brin, le médecin de la prison, stipule qu'"Adolf Hitler, artiste, récemment auteur" souffre de "cryptorchidie du côté droit". Hormis cette affection dont il résulte qu’un testicule n’est pas descendu au cours de la croissance, le futur dictateur est "en bonne santé et bien portant".
Les notes du médecin, considérées comme ayant disparu depuis bien longtemps, ont refait surface lors d’une vente aux enchères en 2010. Elles viennent également contredire les affirmations du médecin qui s’occupait d’Hitler dans son enfance, qui avait déclaré en 1943 que les parties génitales de son patient étaient "complètement normales".

Auteur: Internet

Info: http://www.20minutes.fr, 20/12/15 à 20h39

[ anecdote ]

 

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femmes-hommes

Nous, il faut que nous sachions - oui, même cela - que la pénétration est un moment étrange, un moment unique ; celui où nos corps, que les lois sans nombre condamnaient à vivre dans l'isolement (c'est pire : à l'extérieur les uns des autres), pour une fois s'y rencontrent. Ils font plus : chacun d'eux se met à éprouver l'autre, et à l'éprouver comme il a eu lieu : du dedans. Et c'est un choc, si l'âme est là pour le voir, qui n'a pas eu d'autre exemple dans le reste de nos vies. Jusqu'ici le baiser, seul le baiser avait pu nous y préparer ; mais il n'était encore qu'une image en miroir. Tout à coup l'homme est dans la femme : il ne la voit plus, il, la vit. Il vit quelque chose qui n'est plus simplement lui. Et pour la femme, l'homme n'est déjà plus cet étranger absolu ; ce bloc posé là dans le monde en face d'elle. Désormais, chacun va vivre ses sensations, mais aussi celles de l'autre. S'ils ne croient pas que cela soit possible, c'est qu'ils sont distraits, emportés et c'est qu'ils n'ont pas encore appris à faire l'amour dans la lumière.

Auteur: Lusseyran Jacques

Info: Conversation amoureuse

[ fusionnant ] [ sexe ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

réel-symbolique-imaginaire

[...] qu’y a-t-il en premier, le signifiant ou une impasse dans le Réel ? Parfois, Lacan présente comme un fait premier la colonisation traumatique du corps vivant par un Ordre symbolique parasite : c’est l’intervention du symbolique qui fait dérailler et sortir de ses gonds la mécanique bien équilibrée de l’organisme naturel, en transformant les instincts naturels en pulsions monstrueuses qui ne peuvent jamais être pleinement satisfaites puisqu’elles sont condamnées au retour éternel et à une immortalité obscène. Ailleurs et à d’autres moments, sur un mode plus mythico-spéculatif, Lacan semble être à la recherche d’une sorte d’excès ou de déséquilibre naturel, d’un mauvais fonctionnement ou d’un déraillement monstrueux ; il conçoit alors l’Ordre symbolique comme une in(ter)vention secondaire destinée à "civiliser" cet excès monstrueux et à résoudre son impasse. Il est tentant de soutenir que c’est ici, entre ces deux versions, que se trace la ligne de partage entre matérialisme et idéalisme : la primauté de l’Ordre symbolique est clairement idéaliste, ce n’est en dernier ressort qu’une nouvelle version de l’intervention divine dans l’ordre de la nature ; alors que la deuxième version – l’apparition de l’Ordre symbolique comme réponse à un excès monstrueux dans le Réel – est la seule solution vraiment matérialiste.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 133-134

[ oscillation ] [ langage ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson