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monologue-intérieur

La boîte crânienne, cette boîte à mots bourrée à bloc qu'on a si bien gonflée ne comporte pas de clef de contact. On s'endort au volant, on se réveille au volant. Comment dételer, par où s'arracher le mors ? On croit qu'on réfléchit et voilà qu'on transvase. On parle, ou plus évidemment on ment, comme on respire, pour ne pas stopper le précieux engin. L'ongle pousse. Gros crâne ne peut cesser d'émettre. ça parle, donc c'est. Et le bonneteur ne distingue pas de son badaud. Ils se retrouvent confondus, au service de l'organe. Ce qui tourmente le scribe...

Auteur: Hadengue Philippe S.

Info: Petite chronique des gens de la nuit dans le port de l'Atlantique Nord

[ irraisonné ] [ involontaire ]

 

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illumination

Alors que je me tiens là, dans le froid, à regarder les affiches, je vis l'un des instants décisifs de mon existence. Je m'en souviens avec une acuité presque surnaturelle. Soudain, je suis assailli par une idée totalement neuve. Une idée inouïe. C'est comme une décharge électrique qui me traverse. Les mots se forment tout seuls dans ma tête : "Je suis moi et personne d'autre".
C'est à ce moment précis que j'acquiers mon identité. [...]
L'identité suppose un état de conscience. Je suis moi et personne d'autre. Je ne peux échanger ma place avec personne. La vie devient une question sérieuse.

Auteur: Mankell Henning

Info: Sable mouvant : fragments de ma vie, P. 23, Editions du Seuil

[ monologue-intérieur ] [ ego ]

 

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superstition

J'avais dit en mon for intérieur: Si tu me fais retrouver la balle, je jure que je dirai non à chaque fois que Mihai m'invitera à aller jeter des pierres sur la cloche de l'Eglise Noire, même si c'est la plus grande de toute la Roumanie. Et je ne parlerai plus jamais de ce que tu sais avec Vior. Et quand il me dira "regarde", moi je m'en irai. Je le jure. J'avais fait quatre fois le signe de croix, pour que ça marche mieux. Puis je m'étais allongé sur le sol, en posant ma joue sur le carrelage humide, et j'avais fermé un oeil. La silhouette évanescente de la balle m'était apparue immédiatement, trouble entre les moutons de poussière, derrière le pied du buffet.
J'avais pensé: Dieu existe.
Mais quand j'avais prié encore plus fort pour qu'il ne laisse pas ma mère mourir et qu'avant l'aube, pourtant, elle avait soufflé par le nez comme si elle était enrhumée et qu'elle n'avait plus pu bouger, alors j'avais compris que Dieu était un manipulateur, qui n'existait que quand ça lui chantait.

Auteur: Geda Fabio

Info: Pendant le reste du voyage, j'ai tiré sur les Indiens

[ monologue-intérieur ]

 

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pensée-de-femme

Sarah plongea dans l'évier la poêle qui avait servi à faire des oeufs et regarda le blanc pâlir et se détacher. Jane se débrouillait bien avec les hommes, avec les gentlemen. L'un d'eux lui avait même écrit des poèmes. Comment obtenait-on cela d'un homme ?
Dans ce genre d'occasion, Jane s'asseyait avec distinction, souriait, écoutait la tête savamment inclinée, répondait poliment lorsqu'on s'adressait à elle, et donnait toujours le sentiment d'être contente de converser et de danser quand on l'invitait. Mais Jane était réellement ravissante, une beauté disait-on - et elle avait affaire à des gentlemen, pas à des hommes. Une fille ordinaire comme elle, songea Sarah, prendrait des risques si elle appliquait ce genre d'approche - elle redressa les épaules, sourit, inclina la tête - à un homme ordinaire. Seuls les gentlemen avaient du temps et le loisir de consacrer de longues heures à vaincre la pudeur d'une femme.
Sarah baissa les yeux sur ses mains abîmées qui sentaient la graisse, les oignons et le savon de cuisine, puis sur sa robe couleur de bile qui pendouillait. Voilà, ce devait être ça son odeur, où qu'elle aille, quand ce n'était pas pire.

Auteur: Baker Jo

Info: Une saison à Longbourn

[ monologue-intérieur ] [ littérature ]

 

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