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gafam

Nos dépendances sont au cœur du dispositif de surveillance commercial de masse, au sein duquel nos pulsions et ressentis de vie effective rivalisent avec une inclination à résister à leurs incursions aventureuses.  Ce conflit produit un engourdissement psychique qui nous fait prendre conscience de cette réalité d'être traqué, analysé, miné et modifié et nous amène à rationaliser la situation dans un cynisme résigné, à créer des excuses qui fonctionnent comme des mécanismes de défense ("je n'ai rien à cacher"), ou autres moyens de faire l'autruche, en choisissant l'ignorance ou la fuite par frustration et impuissance. De fait le capitalisme de surveillance impose un choix fondamentalement illégitime que les individus du XXIe siècle ne devraient pas avoir à faire. Sa normalisation nous maintient dans nos chaînes.  (...)

L'ultime vérité psychologique est donc la suivante : Si vous n'avez rien à cacher, vous n'êtes rien.

Auteur: Zuboff Shoshana

Info: The Age of Surveillance Capitalism: The Fight for a Human Future at the New Frontier of Power

[ commerce Internet ] [ soft power corporate ] [ nécessité antitrust ] [ big tech ] [ réseaux sociaux ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

autodestruction

"L'enfer se hait lui-même", disait Bernanos. Il faut ajouter que l'enfer auquel, sous les espèces spécifiques d'associations infatigables et déchaînées, on donne aujourd'hui la parole et le pouvoir, et notamment dans les tribunaux, qui sont devenus les principaux théâtres où ces intermittents de la persécution se donnent à voir, n'aura de cesse d'y précipiter tous les êtres sans exception. Car cet enfer, comme d'ailleurs tous les enfers depuis que les hommes ont découvert l'existence des enfers, est rempli de damnés qui ne supportent pas d'être seuls damnés. C'est même à cela que l'on reconnaît le damné : à ce qu'il ne peut pas tolérer de rester seul ; et à ce qu'il va s'efforcer de précipiter tout le monde dans sa damnation. Dans le langage de notre époque, qui essaie à grand-peine de transformer la tératologie quotidienne en normalité (c'est l'essentiel de son travail), cela s'appelle flatteusement un militant…

Auteur: Muray Philippe

Info: Festivus Festivus, p. 44

[ normalisation ] [ anthropocentrisme ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

Suisse

Ai discuté aujourd'hui avec un garde-pêche du canton de Vaud, pour une histoire d'écrevisses que j'aurai aimé réimplanter dans le ruisseau qui passe en bordure de mon terrain. "Oulah" Me dit-il. Et il commence à m'expliquer ce qui est possible ou pas.
Quel blues, on se rapproche de l'interdiction totale : pas de barrage, risque de PV si vous vous promenez la nuit en forêt avec une lampe de poche pour observer la faune...
J'en parle à ma femme, qui me raconte qu'une école de suisse allemande vient de notifier une interdiction de courir des élèves dans n'importe quel endroit du bâtiment, pour cause de dangerosité. J'espère qu'une dispense exceptionnelle aura été accordée pour la salle de gymn. Voilà où mène l'esprit comptable local, attisé par une mentalité d'assureur prudent tout terrain, conforté par la loupe de médias parano. Le tout sous la pression d'une démographie galopante.

Auteur: Mg

Info: 5 fév. 2015

[ futur ] [ inquiétude ] [ normalisation ]

 

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formation

Mon travail reposait sur l'hypothèse que pour rédiger un bon résumé, il suffisait d'appliquer une méthode, et qu'il n'était pas vraiment nécessaire de comprendre le contenu (comme un ordinateur qui manipule la syntaxe sans être affecté par la sémantique). C'était -textuellement- ce que racontait ma formatrice Monica alors qu'elle me traçait le diagramme du résumé type sur un tableau blanc. Mais la simplicité de ces principes méthodologiques très généraux était trompeuse, et je me rendis vite compte que, pour accomplir correctement ma tâche, il me faudrait effectuer une immersion intégrale dans chaque texte. Monica était apparemment une personne parfaitement raisonnable et ne manifestait aucun signe extérieur de dérangement. Elle se garda toutefois de trop insister sur ses propos, et il fut vite assez clair qu'elle se trouvait dans une position analogue à celle d'un bureaucrate soviétique chevronné, qui doit fonctionner à deux niveaux à la fois, celui du réel et celui de l'idéologie officielle.

Auteur: Crawford Matthew B.

Info: Eloge du carburateur : Essai sur le sens et la valeur du travail

[ éducation ] [ normalisation ]

 

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normalisation

Si l'on ressentait le moindre élancement, on prenait un ibuprofène. Si l'on était endormi, on prenait de la caféine. Après quoi, si l'on arrivait plus à dormir, on pouvait prendre des somnifères. Dans l'intervalle, si l'on ne faisait pas son caca du matin bien dans les temps, on prenait un laxatif, mais s'il ne sortait pas proprement, on pouvait prendre un antidiarhéique. Si l'on restait trop longtemps assis sur le trône à lire le Wall Street Journal, on risquait de choper des hémorroïdes, auquel cas on pouvait se fourrer dans le cul un suppositoire à la glycérine. Si l'on passait une sale journée, on prenait la pilule blanche. Mais si l'on était trop heureux, on prenait la pilule rose pour calmer sa joie. Des pilules, des pilules, des pilules jusqu'à ce que tout le monde soit le même mâle blanc homogène, robotique, souriant (mais pas trop), de la classe moyenne supérieure, possédant une maison de 180 mètres carrés, deux Volvo assorties, 2.5 enfants, une femme pom-pom girl et un golden retriever nommé Sunny.

Auteur: Molles DJ

Info: Les survivants, tome 3 : Réfugiés

[ middle class ] [ médicaments ]

 

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normalisation

Je n’ai absolument pas besoin de lire le traité de Maastricht, sécrétion mégalomane, pataquès comploté par douze potentats en phase maniaque, pour savoir ce que c’est que l’Europe. Seules les conséquences de ce micmac lugubre dans la vie quotidienne m’intéressent ; pas les déclarations d’intention. Une "psychopathologie de la vie quotidienne" est d’ailleurs à réinventer : transmettre, à partir des moindres détails, à partir des plus futiles événements le dégoût de tout ce qui est sur le point de se mettre en place sous le nom d’Europe en serait l’un des axes principaux. Cette Europe, donc, j’en ai approché la réalité il y a quelques jours, quand je me suis fait refiler pour la première fois, au tabac du coin, mon premier paquet de Gitanes en chocolat formatées "aux nouvelles normes européennes". La Gitane de l’an 2000 était arrivée ! "Son diamètre a légèrement diminué, passant à 7.9mm", disait le petit mot d’excuse qui l’accompagnait. Légèrement, tu parles ! Elles n’ont plus que le papier sur les os ! Rabougries, ratatinées, rétrécies, abrégées, réduites, contractées, amaigries, nanifiées, ce ne sont plus des Gitanes, ce sont des résumés de cigarettes, des condensés, des digests, des saloperies dévaluées, amoindries, exténues, des difformités.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels I - Rejet de greffe", page 331

[ arnaque ] [ enfantilisation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

labeur

L'Ordre bouleversa tout.
On apprit à connaître une activité d'un type nouveau, qui fut nommé travail. Jusqu'alors, on engageait une action par désir ; on la poursuivait par agrément ; on la menait à son terme pour le plaisir. On savourait la joie comme le repos, l'ouvrage exaltant comme l'oeuvre accomplie. Le travail, en revanche, s'avéra d'emblée marqué du sceau de l'effort, du pénible, du rebutant ; entamé dans le non-consentement, il se déployait en souffrance et s'achevait par dégoût. Ainsi s'érigea le joug. Ainsi, la geôle dont l'humanité domestique n'a jamais su se libérer.
Sous la férule du Chef Illimité, il fallût bâtir murailles et hautes tours, creuser fossés, faire forteresse de la Cité, édifier en son sein un aberrant palais de marbre.
... Les enfants ne jouaient plus. Ils n'avaient plus permission de rire. Ils ne furent plus voyants. Ni les amants ne se promenaient entre bois et jardins. Il était à toute occasion interdit de... Interdit de s'amuser, de plaisanter, de sourire, de s'embrasser dans les bosquets. Interdit, tout ce qui déplaisait au Grand Conquérant. Et ce qui déplaisait par-dessus tout au Guerrier Invincible, au Conquérant du Monde, au Chef illimité, c'étaient les rires et les jeux, les cris joyeux et libre des enfants, les chants des oiseaux, les baisers des amants.

Auteur: Majrouh Sayd Bahodine

Info: Le Voyageur de minuit

[ normalisation ] [ régression ]

 

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éducation

Dès votre plus jeune âge, l'école vous prend en charge pour vous socialiser, autant dire pour vous faire renoncer à votre liberté sauvage et vous faire préférer la liberté définie par la loi. Le corps et l'âme sont façonnés, fabriqués. On inculque une façons de voir le monde, d'envisager le réel, de penser les choses. On norme. L'écolier du primaire, le collégien, le lycéen, l'étudiant des classes préparatoires subissent l'impératif de rentabilité scolaire : les points à accumuler, les notes à obtenir, au-dessus de la moyenne de préférence, les coefficients qui décident de ce qui est important ou non pour bien vous intégrer, les livrets qui constituent autant de fiches de police associées à vos mouvements administratifs, les copies à rédiger selon un code très précis, la discipline à respecter dans le moindre détail, l'objectif du passage dans la classe supérieure, le théâtre du conseil de classe qui examine l'étendue de votre docilité, la distinction des sections en fonction des besoins du système, l'obtention des diplômes comme autant de sésames, même si, en soi, ils ne servent à rien : tout vise moins pour vous une compétence (sinon pourquoi n'être pas bilingue après sept années d'apprentissage d'une langue étrangère ?) qu'une mesure de votre aptitude à l'obéissance, à la docilité, à la soumission aux demandes du corps enseignant, des équipes pédagogiques et de direction.

Auteur: Onfray Michel

Info: Antimanuel de philosophie

[ normalisation ] [ militarisation ]

 

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normalisation

Infantilisation générale - Un Etat qui vérifie tout à tous les étages
Nous crèverons des spécifications du système. Elles nous éloignent de l'humain. Pour la raison simple que nos politiques, qui sont en fait des gestionnaires (chacun sait que le jeu des idées est bloqué depuis longtemps), se réconfortent en rassurant l'électeur/payeur. Comment ? En justifiant l'utilisation des budgets via un train de certifications qui touchent désormais à l'absurde pour ce qui concerne les reconnaissances des compétences. Je ne parle pas ici de validation des d'acquis. C'est encore pire.
Ce qui donne, pour résultat trop fréquent : une mort du contact, une non reconnaissance de la singularité des gens, certains découragements... et, probablement, un amoindrissement de la qualité des rapports humains. Deux exemples, soigneusement choisis chez des professionnels locaux. Le premier, petit entrepreneur privé, excellent artisan, me dit :
- Non, je voudrai bien mais je ne prends pas d'apprenti, il me faudrait prendre plus de cours que lui si je veux être maître d'apprentissage agréé....
Le second, patron d'une institution (subventionnée) de réhabilitation fort connue de la région.
- Nous avons dû virer les meilleurs encadrants, c'est à dire ceux qui établissaient un véritable contact avec nos patients, parce qu'ils n'avaient pas les bonnes certifications.
Attention les amis ! Nous vivons dans une société qui est en train de se transformer en tableur Excel !
Qui n'est pas, pour moi, l'image d'un monde meilleur.

Auteur: Mg

Info: 7 février 2012

[ société ] [ formatage ] [ déresponsabilisation ]

 

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filiation

Pendant des millénaires, l'homme a transmis à ses enfants [...] un certain nombre de biens symboliques, un certain nombre de savoirs allégoriques, mais il lui transmettait quelque part une possibilité de transgression, de récusation et d'insurrection. Et aujourd'hui, dans la dictature absolument réalisée de la marchandise, il doit simplement lui transmettre des recettes de normalisation à travers le vécu affectif de "je t'aime bien parce que tu es mon fils", "je t'aime bien parce que tu es ma fille", [...] pas parce que tu as des qualités spécifiques mais simplement parce que tu es la programmation narcissique de mon angoisse reproduite. [...] Donc je transmets ça. Mais ce qu'il faut absolument transmettre, c'est l'unidimensionnalité de la servitude obligatoire de la dictature de la marchandise. Nous vivons pour la première fois dans l'histoire du monde une époque historique où la contestation ne se transmet plus. Dans les années 30, dans les années 60 du siècle précédent - même si c'était déjà extrêmement destructuré - autour de la famille, autour du bistrot, autour de la chasse, autour de la pêche, autour de la campagne, autour des balades, on transmettait autre chose que le visuel passif du regard. Il y avait quelque chose qui pétillait parce qu'il y avait une transmission qui ne se réduisait pas à l'ordre présent de la structure sociale qui pèse. Or aujourd'hui pour la première fois dans l'histoire du monde, on aboutit dans les villes comme dans les campagnes à un abrutissement universel qui fait que la transmission ne peut plus se faire sur rien.

Auteur: Cousin Francis

Info: https://www.youtube.com/watch?v=Qu7sgIwfgM0

[ vécu transgénérationnel ] [ conscience de classe ] [ reproduction ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson