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pensée-de-femme
Les feuilles bigrement vertes
Pour un mois d’octobre,
Ma porte pour toi est toujours ouverte
Des sentiments, jamais sobre
Pour un mois d’octobre
Les oiseaux chantent à tue-tête,
Des sentiments, jamais sobre
En veux-tu encore des épithètes ?
Les oiseaux chantent à tue-tête
Le soleil s’attarde au-dessus des toits,
En veux-tu encore des épithètes ?
Nous le savons, l’amour n’a rien d’courtois
Le soleil s’attarde au-dessus des toits
La douceur plonge au cœur des arbres,
Nous le savons, l’amour n’a rien d’courtois
Cette nuit, prends bien garde
La douceur plonge au cœur des arbres
Des dorures à l’horizon,
Cette nuit, prends bien garde
Mon tendre sauvageon
Des dorures à l’horizon,
Ma porte pour toi est toujours ouverte
Mon tendre sauvageon,
Les feuilles bigrement vertes.
Auteur:
Huppen Iocasta
Années: 1971 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: poétesse, chroniqueuse littéraire, animatrice d’ateliers d’écriture
Continent – Pays: Europe - Belgique - Roumanie
Info:
Dorures à l’horizon
[
séductrice
]
[
accueillante
]
[
poème
]
pensée-de-femme
Quand débute le véritable amour ?
Au début c'était un feu, des éclipses, courts-circuits, éclairs et feux d'artifice ; l'encens, les hamacs, les drogues, les vins, les parfums ; puis les spasmes et le miel, la fièvre, la fatigue, la chaleur, les ondes de feu liquide, la fête et les orgies ; puis les rêves, les visions, la lumière des bougies, les fleurs, les images ; et puis les images du passé, les contes de fées, les fables, puis les pages d'un livre, un poème ; enfin le rire, et puis la chasteté.
À quel moment la blessure devient-elle si profonde que la chair commence à pleurer d'amour ?
D'abord le pouvoir, pouvoir, puis la blessure, et l'amour, l'amour et les peurs, avec la perte du moi, et le sacrifice, et l'esclavage. Au début, je régnais, j'aimais moins ; et ensuite plus, et après l'esclavage. Esclave de son image, son odeur, le désir qui domine, la faim, la soif, l'obsession.
Auteur:
Nin Anaïs
Années: 1903 - 1977
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: F
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: France - Usa
Info:
A Journal of Love - The Unexpurgated Diary of Anaïs Nin
pensée-de-femme
Sans résistance, elle se laissa allonger sur le sol. Après quelques maladresses et une courte errance dans le labyrinthe des tissus, il comprit qu'une jupe se trousse plus vite qu'elle ne se défait. Elle le suivit, mains et lèvres humides, tandis qu'il se perdait, affolé, entre le lin et la peau de ses cuisses ouvertes, puis elle vit le sexe mauve jaillir du pantalon et sa main à lui le tenir comme une dague. Il faillit s'arrêter à l'orée de sa chair, elle sentit son membre contre son poil brun et soyeux, un instant immobile. Mais il poursuivit sa course. Il se glissa en elle profondément et ce fut doux malgré l'impatience et la force. Ce fut leurs corps encastrés l'un dans l'autre au même rythme, avec les mêmes soupirs, puis ce fut elle qui voulut plus, plus fort, plus loin. Alors, elle entendit un fil se rompre. Il pleura quand il jouit, lui qui n'avait jamais pleuré. Il ne voulut pas sortir de son corps à elle et y demeura le plus longtemps possible.
Auteur:
Martinez Carole
Années: 19?? - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Le coeur cousu.
Rajouté en commentaire par une lectrice : - Ce passage... Qui "répare" l'autre, difficile.
[
sexualité
]
[
libération
]
[
homme-par-femme
]
pensée-de-femme
Petit coin de vent, de sable et de soleil. Univers paisible et paradoxal, où les guides enturbannés dans les 4×4 côtoyaient les bergers en charrette et où les femmes, enveloppées d'immenses tissus aux couleurs vives, observaient d'un oeil curieux le passage (parfois) dénudé des étrangères. Un entre-deux assez étrange, où tous les clichés alors en vogue en France se trouvaient représentés : voiles, islam dit modéré, Al Jazeera dans tous les postes de télévision... J'avais évidemment été choquée par un certain nombre de coutumes. Choquée, aussi... Par toutes ces mères et épouses que je voyais faire ce que les femmes de mon pays avaient décidé de reléguer aux oubliettes ; moi qui n'avais presque jamais mis les pieds dans une cuisine... Moi qu'on avait élevée à être libre, indépendante, et que la seule idée de rester à la maison rendait hystérique (....)
Elle parla des sorties de crèche, avec les autres mamans, de ce rôle étrange à jouer d'un quotidien paisible, de ce besoin pressant de repartir, nourri d'un sentiment qui m'apparut quasi claustrophobique.
Auteur:
Nivat Anne
Années: 1969 - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: grand reporter, reporter de guerre et écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Correspondante de Guerre
[
simplicité
]
pensée-de-femme
Ah ! Chéri, comme je t'aime... Pourrais-tu en douter ? Tu m'as semé le vice dans le sang et je veux maintenant des étreintes farouches, à nulles autres pareilles. Je t'aime, je t'aime, je t'aime comme une bête en rut. Je veux te sentir pénétrer en mon être, décharger dans ma chair. Je veux jouir comme une brute sous tes caresses ou sous tes coups. Que m'importe ! Ce que je veux, c'est t'aimer, t'aimer, te donner du plaisir avec mon corps en fièvre qui réclame ta possession. Mon amant adoré mon petit dieu, que n'es-tu là pour calmer ce désir furieux qui monte, qui monte, qui m'emporte follement vers toi ! Vite samedi, je veux souffrir, je veux t'aimer. Je veux dévorer de baisers ta queue et ton cul que j'adore. Ma langue infatigable ira de l'un à l'autre. Je te sucerai, je te branlerai, je t'aimerai... Ah ! Charles, je deviens folle de désir, je n'en puis plus. J'ai mal dans tout mon être tendu vers toi éperdument. À ce soir mon aimé. Je t'adore. Je t'aime. Je te veux.
Auteur:
Anonyme
Années: ????? - 20??
Epoque – Courant religieux: Toutes
Sexe: H/F
Profession et précisions: ?
Continent – Pays: Tous
Info:
Mademoiselle S.: Lettres d'amour 1928-1930
[
passion
]
[
sexe
]
[
stupre
]
pensée-de-femme
La force que tu trouves, qui déferle d’un coup sur toi, dans cette chambre du quatrième étage du service d’hématologie de l’hôpital Robert-Debré, elle vient de plus loin que toi. Elle vient d’un temps très ancien, c’est ta part archaïque, primitive, qui d’un coup a pris les commandes. Tu l’ignorais, mais le 18 mars 2020, dans la chambre avec ton fils, tu n’étais pas seule : il y avait derrière toi une puissance rugissante, l’histoire de toutes les mères depuis les premiers temps du monde. Tu étais traversée par leur courage, leur énergie inébranlable, elles avaient déposé en toi, sans que tu le saches, un limon fait d’instinct de survie et de protection, et tu ne le savais pas, toi qui jusque-là n’avais pas eu besoin de te confronter à l’innommable, tu ne le savais pas mais tu étais une louve, tu avais des crocs, un corps très massif. En cet instant tu découvres que tu es aussi vaste que le monde, aussi vieille et puissante que la première des mères. Tu protèges ton fils. Tu le portes. Tu le secours.
Auteur:
Tardieu Laurence
Années: 1972 -
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivaine
Continent – Pays: Europe - France
Info:
D'une aube à l'autre
[
accouchant
]
[
océanique
]
pensée-de-femme
La peur de ne pas plaire, de ne pas correspondre aux attentes, la soumission aux jugements extérieurs, la certitude de ne jamais être assez bien pour mériter l’amour et l’attention des autres traduisent et amplifient tout à la fois une insécurité psychique et une autodévalorisation qui étendent leurs effets à tous les domaines de la vie des femmes. Elles les amènent à tout accepter de leur entourage ; à faire passer leur propre bien-être, leurs intérêts, leur ressenti, après ceux des autres ; à toujours se sentir coupables de quelque chose ; à s’adapter à tout prix, au lieu de fixer leurs propres règles ; à ne pas savoir exister autrement que par la séduction, se condamnant ainsi à un état de subordination permanente ; à se mettre au service de figures masculines admirées, au lieu de poursuivre leurs propres buts. Ainsi, la question du corps pourrait bien constituer un levier essentiel, la clé d’une avancée des droits des femmes sur tous les autres plans, de la lutte contre les violences conjugales à celle contre les inégalités au travail en passant par la défense des droits reproductifs.
Auteur:
Chollet Mona
Années: 19?? -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: journaliste
Continent – Pays: Europe - France - Suisse
Info:
Beauté fatale
[
femmes-par-femme
]
pensée-de-femme
Je me demande parfois où nous autres femmes d'un certain âge nous situons dans le réseau social une fois que la construction du nid a perdu de son charme. Il y a une génération, Margaret Mead, qui avait une assez bonne réponse personnelle à cette question, s'interrogeait aussi à ce sujet et faisait remarquer qu'en d'autres temps et dans d'autres cultures, nous avons joué un rôle...
"A l'époque où nous étions deux ici à nous nourrir et à travailler, j'avais un grand jardin entre les plaqueminiers et la vieille route le long de la rivière. J'aimais le travail nécessaire pour produire, vers le milieu de l'été. Les rangées bien droites de haricots et de betteraves, les carottes, les pommes de terre, la maïs, les tomates, les cardons, les oignons, les laitues au goût exquis et aux couleurs stupéfiantes. Je semais des petits pois le long du grillage et fleurissaient, donnant ensuite des cosses bien tendres. Et dans tout le potager je faisais pousser des soucis orange vif et jaunes. Ils protégeaient les légumes des insectes qui détestent l'odeur des fleurs et les évitent, épargnant ainsi les légumes..."
Auteur:
Hubbell Sue
Années: 1935 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
Une année à la campagne
[
potager
]
[
nature
]
pensée-de-femme
Devrait-elle évoquer les nuits sans sommeil, le nombre de fois qu'elle doit se laver les mains en une journée, la lessive à étendre, à plier, les sacs dans lesquels il faut mettre puis ôter les vêtements de rechange, couches et lingettes, la cicatrice tordue qui court sur son ventre et semble la narguer, la solitude absolue, les heures qu'elle passe agenouillée par terre, un hochet, une clochette ou un cube à la main, si bien qu'elle a parfois envie d'arrêter des femmes plus âgées dans la rue pour leur demander comment elles s'y prenaient,comment elles ont réussi à traverser cete période ? A moins qu'elle ne mentionne cet élan féroce auquel elle ne s'attendait pas, ce sentiment que le terme 'amour', bien trop réducteur, est impuissant à décrire, car, parfois, elle croit qu'elle pourrait s'évanouir tant elle a besoin de cet enfant qui lui manque cruellement quand il n'est pas juste à côté d'elle - cette sorte de folie, de possession qui la pousse souvent à se faufiler dans la pièce où il vient de s'endormir juste pour le regarder, pour s'assurer que tout va bien, pour lui parler tout bas.
Auteur:
O’Farrell Maggie
Années: 1972 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: romancière et journaliste
Continent – Pays: Europe - Angleterre
Info:
Cette main qui a pris la mienne p. 313-314
[
maman
]
[
efforts
]
[
difficulté
]
pensée-de-femme
Devrait-elle évoquer les nuits sans sommeil, le nombre de fois qu'elle doit se laver les mains en une journée, la lessive à étendre, à plier, les sacs dans lesquels il faut mettre puis ôter les vêtements de rechange, couches et lingettes, la cicatrice tordue qui court sur son ventre et semble la narguer, la solitude absolue, les heures qu'elle passe agenouillée par terre, un hochet, une clochette ou un cube à la main, si bien qu'elle a parfois envie d'arrêter des femmes plus âgées dans la rue pour leur demander comment elles s'y prenaient, comment elles ont réussi à traverser cette période ? A moins qu'elle ne mentionne cet élan féroce auquel elle ne s'attendait pas, ce sentiment que le terme 'amour', bien trop réducteur, est impuissant à décrire, car, parfois, elle croit qu'elle pourrait s'évanouir tant elle a besoin de cet enfant qui lui manque cruellement quand il n'est pas juste à côté d'elle - cette sorte de folie, de possession qui la pousse souvent à se faufiler dans la pièce où il vient de s'endormir juste pour le regarder, pour s'assurer que tout va bien, pour lui parler tout bas.
Auteur:
O'Farrell Maggie
Années: 1972 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: romancière et journaliste
Continent – Pays: Europe - Angleterre
Info:
Cette main qui a pris la mienne, p. 313-314
[
maman
]