Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!.....
Lire la suite >>
Résultat(s): 890
Temps de recherche: 0.0399s
berceuse
Dors, dors, je suis là près de pour veiller sur tes rêves
Dors, dors, dans la paix de la nuit car demain l'aube se lève
toujours plus loin, toujours plus loin, dans cette immense neige glacée
toujours plus loin, toujours plus loin dans cette immense pays glacé
Dors, dors, tu as le temps de grandir et d'avoir à chasser
Dors, dors, tu as le temps de grandir et d'avoir à pêcher
toujours plus loin, toujours plus loin dans cette immense forêt de givre
toujours plus loin, toujours plus loin dans cette immense banquise blanche
Dors, dors, les loups peuvent hurler au loin,
je suis là tu ne crains rien
Dors, dors, l'ours blanc et les pingouins
nous les croiserons demain
toujours plus loin, toujours plus loin, au fil des traineaux et des chiens
toujours plus loin, toujours plus loin, dans ce grand nord on est si bien
Dors, dors, et rappelle-toi les contes des trolls et des magiciens
Dors, dors, bien au chaud dans cet igloo que j'ai construit de mes mains
toujours loin, plus loin, toujours le jour s'en va sur la pointe des pieds et revient
toujours plus, loin toujours, loin, la nuit s'en va sur la pointe des pieds et revient.
Auteur:
Internet
Années: 1985 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: R
Profession et précisions: tous
Continent – Pays: Tous
Info:
poème Inuit
[
inuit
]
[
obscurité
]
[
poème
]
chronos
Le temps
ne bouge pas
il est comme un mulet
assis
au milieu
d’un carrefour
je lui donne des coups de pied
je le tire
par son licou
je le pousse
il ne bouge pas
et pour autant
autour
de cet animal
noir et obtus
tout file
s’écoule
circule
s’agite
je me mets au lit
désespéré
après une journée
immobile
comme
un garde-fou
je m’endors
imaginant
que pendant que je dors
le mulet
se lève
et s’en va
l’aube arrive
je regarde
le mulet
il est toujours là
au milieu
de la chaussée
il n’a pas bougé
toujours là
avec sa tête
penchée
prisonnière
de ses œillères
énormes
avec ses narines
ourlées
de mouches
avec son ventre
gonflé
de foin
sur lequel
aux endroits plus clairs
serpentent
de dégoûtantes
veines
proéminentes
avec ses pattes
pelées
et écorchées
par ses sabots
encombrants.
Auteur:
Moravia Alberto
Années: 1907 - 1990
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Italie
Info:
L’homme nu et autres poèmes, préfacé par René de Ceccaty
[
poème
]
univers miroir
Le monde est notre désir.
Le monde est notre vouloir.
Il n'y a rien à dire du monde - sauf qu'il nous ressemble trait pour trait.
Si nous le trouvons médiocre - c'est que nous sommes médiocres.
Si nous le trouvons vain - c'est que nous sommes vains.
Si nous le trouvons affreux - c'est que nous sommes affreux.
Si nous le trouvons dur - c'est que nous sommes durs.
Si nous le trouvons morne - c'est que nous sommes mornes.
Si nous le trouvons petit - c’est que nous sommes petits.
Si nous le trouvons écœurant - c’est que nous sommes écœurants.
Si nous le trouvons hostile - c’est que nous sommes hostiles.
Il ne changera que quand nous changerons.
Il est nous - et indéfiniment il nous ressemblera.
Pour l'instant - c'est un monde de terre sèche.
Il y aura un brin d'herbe quand vous serez devenus brin d'herbe.
Ou alors - laissez tout crever.
Les démoniaques des pouvoirs ont ce qu'il faut dans l'arsenal pour une gigantesque épouvante.
Une gigantesque Mort.
Auteur:
Calaferte Louis
Années: 1928 - 1994
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France - Italie
Info:
L’homme vivant
[
poème
]
[
solipsisme
]
contemplation
Ma barque a-t-elle fait naufrage –
A-t-elle rencontré des tempêtes –
Vers des îles enchantées
A-t-elle dirigé ses voiles dociles –
Quel est le mouillage mystique
Qui la retient aujourd’hui –
C’est la mission de l’oeil
Qui scrute la Baie
(Poésies complètes. Flammarion 2009. Trad Françoise Delphy.)
****
Ma barque s’est-elle brisée en mer,
Crie-t-elle sa peur sous le vent,
Ou docile a-t-elle hissé sa voile,
Pour des îles enchantées ;
A quel mystique mouillage
Est-elle aujourd’hui retenue, –
Çà c’est affaire de regard
Là-bas au loin sur la baie.
(La planche de vivre - Poésie/Gallimard, 1995 - Trad René Char et Tina Jolas.)
*****
Whether my bark went down at sea –
Whether she met with gales –
Whether to isles enchanted
She bent her docile sails –
By what mystic mooring
She is held today –
This is the errand of the eye
Out upon the Bay.
Auteur:
Dickinson Emily
Années: 1830 - 1886
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: F
Profession et précisions: poétesse
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
Sur https://www.lesvraisvoyageurs.com/2020/08/02
[
poème
]
[
océan
]
déclaration d'amour
Hé quoi ! Vous êtes étonnée
Qu'au bout de quatre-vingts hivers,
Ma Muse faible et surannée
Puisse encor fredonner des vers ?
Quelquefois un peu de verdure
Rit sous les glaçons de nos champs ;
Elle console la nature,
Mais elle sèche en peu de temps.
Un oiseau peut se faire entendre
Après la saison des beaux jours ;
Mais sa voix n'a plus rien de tendre,
Il ne chante plus ses amours.
Ainsi je touche encor ma lyre
Qui n'obéit plus à mes doigts ;
Ainsi j'essaie encor ma voix
Au moment même qu'elle expire.
"Je veux dans mes derniers adieux,
Disait Tibulle à son amante,
Attacher mes yeux sur tes yeux,
Te presser de ma main mourante."
Mais quand on sent qu'on va passer,
Quand l'âme fuit avec la vie,
A-t-on des yeux pour voir Délie,
Et des mains pour la caresser ?
Dans ce moment chacun oublie
Tout ce qu'il a fait en santé.
Quel mortel s'est jamais flatté
D'un rendez-vous à l'agonie ?
Délie elle-même, à son tour,
S'en va dans la nuit éternelle,
En oubliant qu'elle fut belle,
Et qu'elle a vécu pour l'amour.
Nous naissons, nous vivons, bergère,
Nous mourons sans savoir comment ;
Chacun est parti du néant :
Où va-t-il ?... Dieu le sait, ma chère.
Auteur:
Voltaire
Années: 1694 - 1778
Epoque – Courant religieux: préindustriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, moraliste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
A Mme Lullin
[
poème
]
déclaration d'amour
Douce Maîtresse, touche,
Pour soulager mon mal,
Ma bouche de ta bouche
Plus rouge que coral ;
Que mon col soit pressé
De ton bras enlacé.
Puis, face dessus face,
Regarde-moi les yeux,
Afin que ton trait passe
En mon coeur soucieux,
Coeur qui ne vit sinon
D'Amour et de ton nom.
Je l'ai vu fier et brave,
Avant que ta beauté
Pour être son esclave
Du sein me l'eût ôté ;
Mais son mal lui plaît bien,
Pourvu qu'il meure tien.
Belle, par qui je donne
A mes yeux, tant d'émoi,
Baise-moi, ma mignonne,
Cent fois rebaise-moi :
Et quoi ? faut-il en vain
Languir dessus ton sein ?
Maîtresse, je n'ai garde
De vouloir t'éveiller.
Heureux quand je regarde
Tes beaux yeux sommeiller,
Heureux quand je les vois
Endormis dessus moi.
Veux-tu que je les baise
Afin de les ouvrir ?
Ha ! Tu fais la mauvaise
Pour me faire mourir !
Je meurs entre tes bras,
Et s'il ne t'en chaut pas !
Ha ! Ma chère ennemie,
Si tu veux m'apaiser,
Redonne-moi la vie
Par l'esprit d'un baiser.
Ha ! J'en sens la douceur
Couler jusques au coeur.
J'aime la douce rage
D'amour continuel
Quand d'un même courage
Le soin est mutuel.
Heureux sera le jour
Que je mourrai d'amour !
Auteur:
Ronsard Pierre de
Années: 1524 - 1585
Epoque – Courant religieux: renaissance
Sexe: H
Profession et précisions: poète
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Recueil : Second livre des Amours, Douce Maîtresse, Chanson
[
poème
]
gravitation
Il faut lutter contre le sol
Socle apparent pour l'humaine posture
Frontière où finissent les hommes.
Je n'ai pas le vertige. Stable comme une tour, un phare ;
Visage suant de sensibilité blème.
Mais si j'ai le vertige, je m'écrase par terre ;
Visage contre le sol, l'attention suintant dans
Ses fissures
Cher horizontal machin, je ne veux être un tapis.
N'attire pas cette tête navrante, chancelant
bulbe de rêves et d'effrois...
The floor is something we must fight against.
Whilst seemingly mere platform for the human
stance, it is that place that men fall to.
I am not dizzy. I stand as a tower, a lighthouse;
the pale ray of my sentiency flowing from my face.
But should I go dizzy I crash down into the floor;
my face into the floor, my attention bleeding into
the cracks of the floor.
Dear horizontal place, I do not wish to be a rug.
Do not pull at the difficult head, this teetering
bulb of dread and dream...
Auteur:
Edson Russel
Années: 1935 - 2014
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: poète américain, romancier, écrivain et illustrateur
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
The floor. Trad Mg
[
poème
]
[
attraction terrestre
]
[
peur de la mort
]
romantisme
Eté, j'ai cherché trop longtemps A lutter contre votre grâce ; Ce soir, mon coeur est consentant, Je suis voluptueuse et lasse. Je vais près des obscurs lilas, Dans l'ombre du marronnier tendre, Comme une âme qui dit "Voilà, Mon coeur ne veut plus se défendre." Tout m'ensorcelle, tout me nuit, La nue est légère et tremblante, Le désir, sur la douce nuit, Glisse comme une barque lente, Un train passe, brûlant plaisir, Sa voix transperce l'atmosphère, Les nerfs brisés l'on veut mourir, Pourtant l'on veut vivre. Que faire ? Ah ! Je voudrais qu'un jeune coeur Fût ce soir près de mon épaule, Il respirerait ma langueur Plus romantique que le saule. Je lui dirais : "Ce n'est pas vous, C'est toute la nuit qui me tente, C'est elle qui me fait le cou D'une colombe haletante. "Vous n'êtes qu'un adolescent, C'est à la nuit que je dévoile Mon coeur qui fond, l'or de mon sang, Et mon corps triste jusqu'aux moelles. "Tous les arbres sont sensuels, Toute la nuit est désarmée, Et ses sanglots continuels Montent dans le ciel de fumée... "Voyez comme l'air est fleuri. Ne dites rien, je ne réclame Que vous, que vos regards meurtris, Soyez une âme qui se pâme, Une bouche pleine de cris, Et pleurez, mon enfant chéri..."
Auteur:
Noailles Anna de
Années: 1876 - 1933
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: F
Profession et précisions: noble, poète
Continent – Pays: Europe - France
Info:
[
poème
]
fraternité
Je n’ai pas de frères de race,
j’ai des frères de condition,
des frères de fortune et d’infortune,
de même fragilité, de même trouble
et pareillement promis à la poussière
et pareillement entêtés à servir
si possible à quelque chose,
à quelqu’un, même d’inconnu,
à quelque frère de même portée,
de même siècle, ou d’avenir…
Je n’ai pas de frères de race,
ni de religion, ni de communauté,
pas de frères de couleur,
pas de frères de guerre ou de combat,
je n’ai que des frères de Terre
secoués dans la galère
des espoirs et désespoirs
des mortels embarqués,
des frères de rêve partagés
de peurs trop communes.
Je n’ai pas de frères de race,
j’ai des frères de condition,
bien différents et très semblables,
d’ailleurs terriblement interchangeables
dans l’égoïsme
ou dans la compassion…
Des frères tout pétris de l’envie
de partager leur solitude avec le pain
et parfois le bonheur insigne
d’apprendre ensemble à dire non…
Je n’ai pas de frères de race,
mais des frères dans le refus
de n’être qu’un passant,
des frères par l’art et par le chant,
et l’énergie déployée chaque jour
à tenir tête au néant.
Des frères à travers les âges,
la géographie et les frontières,
- et qui sait même, au-delà de l’espèce,
peut-être un frère en tout vivant…
Auteur:
Baglin Michel
Années: 1950 -
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: journaliste, poète, écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Un présent qui s'absente, Frères de terre
[
poème
]
autisme
Après viendra la peur
Qu’on m’ait vue sans armure
Au bord de la terreur,
Au cœur de la fêlure.
Quand cesseront les pleurs
Restera l’écorchure,
Un goût de déshonneur,
D’échec et de souillure.
Après viendra la peur
De n’avoir vu venir
La vague en sa fureur
Qui noie mes souvenirs
Et m’arrache des heures.
Dans vos yeux vais-je lire
La gêne ou la douceur,
La fuite ou le sourire ?
Après viendra la peur
De ma propre impuissance
Face au chaos rageur
Où j’implose en enfance.
Je sais mon impudeur
Même au fond de la transe,
Je sais votre stupeur
Devant sa fulgurance.
Après viendra la peur
D’avoir perdu mon corps
Dans l’absurde torpeur
D’un orage indolore
Où seuls restent les pleurs
Quand la mémoire se tord,
L’instant perd ses couleurs
Et l’émotion s’endort.
Après reviendra l’heure
De remettre l’armure,
De rajuster l’humeur,
De faire douce figure
Pour masquer la laideur
D’un instant de cassure.
Mais gravée dans mon cœur
Restera la brûlure.
Auteur:
Fazi Mélanie
Années: 1976 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivaine de romans fantastiques et traductrice
Continent – Pays: Europe - France
Info:
sur son blog, 17 sept 2020. Avec ce texte : Inspiré par plusieurs événements qui pourraient être, quoique je n’en sois pas complètement sûre, ces crises autistiques que l’on nomme "meltdowns", sortes d’explosions face à une surcharge sensorielle ou émotionnelle impossible à gérer.
[
témoignage
]
[
poème
]