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progrès

"Maudit soit Copernic !"

- Voyez-vous ça... Mais que vient faire Copernic là-dedans ? s'écrie don Eligio, en se dressant le visage en feu sous son grand chapeau de paille.

- Il a sa responsabilité, don Eligio. C'est que, au temps où la Terre ne tournait pas...

- Saperlipopette, elle a toujours tourné !

- Ce n'est pas vrai ! L'homme l'ignorait, c'était donc comme si elle ne tournait pas. Au surplus, pour quantité de gens, aujourd'hui encore, elle ne tourne pas. L'autre jour, je l'ai dit à un de nos vieux paysans, et savez-vous ce qu'il m'a répondu ? Que c'était une bonne excuse pour les ivrognes.

Auteur: Pirandello Luigi

Info: Feu Mathias Pascal

[ connaissances ] [ dubitation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

progrès

Pendant qu’on nous amuse avec des guerres et des révolutions qui s’engendrent les unes les autres en répétant toujours la même chose, l’homme est en train, à force d’exploitation technologique incontrôlée, de rendre la terre inhabitable, non seulement pour lui mais pour toutes les formes de vie supérieure qui s’étaient jusqu’alors accommodées de sa présence. Le paradis concentrationnaire qui s’esquisse et que nous promettent ces cons de technocrates ne verra jamais le jour parce que leur ignorance et leur mépris des contingences biologiques le tueront dans l’œuf. La seule vraie question qui se pose n’est pas de savoir s’il sera supportable une fois né mais si, oui ou non, son avortement provoquera notre mort.

Auteur: Fournier Pierre

Info: Hara-Kiri Hebdo n°13, le 28 avril 1969

[ divertissement ] [ suicide prométhéen ] [ diatribe ] [ naturien ] [ pollution ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

progrès

Je dirai que la techno a dynamisé l’Homme, mais que nous avons atteint LE point de dévitalisation. Que l’humanité régresse… Que nous avons perdu de notre noblesse.

Pour moi, la techno vient "outiller nos paresses". On tente de tromper notre peur de l’abandon, de se rassurer en contrôlant notre environnement. Et puis ça donne l’espoir de dépasser notre finalité, de jouer à Dieu... QUI ne veut pas être Dieu ? C’est la "volonté de puissance" de Nietzche, malheureusement dévoyée par les Nazis : cette velléité de pouvoir plus forte que la vie. On se trompe ! La puissance, c’est “faire“. Et le pouvoir, c’est “faire faire“... Donc oui : chaque nouveau pouvoir rend mou !

Auteur: Damasio Alain

Info: interviewé sur son blog par Samuel Degasne, 16 Avril 2019. http://www.samueldegasne.com/

[ pessimisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

progrès

Supposons, c'est un exemple, que nous isolions une relation entre l'évolution technologique et les modes d'organisation managériale dans les entreprises commerciales. L'utilisation croissante de la technologie des micropuces, disons, pourrait être associée à une dissolution partielle de formes plus rigides d'autorité hiérarchique. La "force sociale" impliquée ici ne sera pas comme une force naturelle. Les généralisations causales en sciences sociales supposent toujours un "mélange" typique de conséquences intentionnelles et non intentionnelles de l'action, sur base de la rationalisation de la conduite, qu'elle soit " véhiculée " au niveau de la conscience discursive ou pratique. Le changement technologique n'est pas quelque chose qui se produit indépendamment des utilisations que les agents font de la technologie, des modes d'innovation caractéristiques, etc.  

Auteur: Giddens Anthony

Info: The Constitution of Society: Outline of the Theory of Structuration

[ rationalisation anthropocentrique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

progrès

Je regarde comme le plus grand mal de notre siècle, qui ne laisse rien mûrir, cette avidité avec laquelle on dévore à l'instant tout ce qui paraît. On mange son blé en herbe. Rien ne peut assouvir cet appétit famélique qui ne met en réserve pour l'avenir. N'avons-nous pas des journaux pour toutes les heures du jour ? Un habile homme en pourrait encore intercaler un ou plusieurs. Par là tout ce que chacun fait, entreprend, compose, même ce qu'il projette, est traîné sous les yeux du public. Personne ne peut éprouver une joie, une peine, qui ne serve au passe-temps des autres. Et ainsi chaque nouvelle court de maison en maison, de ville en ville, de royaume en royaume, et enfin d'une partie du monde à une autre, avec une effrayante rapidité.

Auteur: Goethe Johann Wolfgang von

Info: Maximes et réflexions, remière partie, trad. Sigismond Sklower, p.7, Brockhaus et Avenarius, 1842

[ . ]

 

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progrès

Nulle façon de penser ou d’agir, si ancienne soit-elle, ne saurait être acceptée sans preuve. Ce que chacun répète en écho ou passe sous silence comme vrai aujourd’hui, peut demain se révéler mensonge, simple fumée de l’opinion, que d’aucuns avaient prise pour le nuage appelé à répandre sur les champs une pluie fertilisante. Ce que les vieilles gens disent que vous ne pouvez faire, vous vous apercevez, en l’essayant, que vous le pouvez fort bien. Aux vieilles gens les vieux gestes, aux nouveaux venus les gestes nouveaux. Les vieilles gens ne savaient peut-être pas suffisamment, jadis, aller chercher du combustible pour faire marcher le feu ; les nouveaux venus mettent un peu de bois sec sous un pot, et les voilà emportés autour du globe avec la vitesse des oiseaux, de façon à tuer les vieilles gens, comme on dit.

Auteur: Thoreau Henry David

Info: Walden ou La vie dans les bois

[ efficacité ] [ accélération ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

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La culture se conduit envers l’objet technique comme l'homme envers l'étranger quand il se laisse emporter par la xénophobie primitive. Le misonéisme* orienté contre les machines n'est pas tant haine du nouveau que refus de la réalité étrangère. Or, cet être étranger est encore humain, et la culture complète est ce qui permet de découvrir l'étranger comme humain. De même, la machine est l'étrangère ; c'est l'étrangère en laquelle est enfermé de l'humain, méconnu, matérialisé, asservi, mais restant pourtant de l'humain. La plus forte cause d'aliénation dans le monde contemporain réside dans cette méconnaissance de la machine, qui n'est pas une aliénation causée par la machine, mais par la non-connaissance de sa nature et de son essence, par son absence du monde des significations, et par son omission dans la table des valeurs et des concepts faisant partie de la culture.

Auteur: Simondon Gilbert

Info: Du mode d'existence des objets techniques. *Hostilité à la nouveauté, au changement

[ inacceptation ] [ technologie ]

 

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progrès

- Sancta simplicitas ! Si tu leur montres une machine, tout va bien, ils sont prêts à gober que j'ai fait engager la grand-mère du diable à Hollywood comme prima donna ; ils croient tout d'une machine mais rien de l'esprit qui l'a inventée ! Durant six mille ans ils ont trouvé tout naturel que le mâle du grand paon de jour trouve sa femelle à cent miles de distance, mais ensuite est venu le télégraphe ; alors là ils ont eu bonne mine : les papillons auraient-ils eu le télégraphe, eux ? À ces gens on pourrait faire avaler que les Égyptiens connaissaient le téléphone sans fil puisqu'on n'a pas trouvé de fil dans les pyramides ; qu'est-ce qu'on peut y faire ? Ils sont incapables de s'abstraire de l'écoulement du temps dans leur réflexion. La pendule, la pendule, la pendule remontée a arrêté leur entendement.

Auteur: Karinthy Frigyes

Info: Reportage céleste de notre envoyé spécial au paradis

[ décadence ] [ outils béquilles ] [ sujétion technologique ] [ irréflexion ] [ ironie ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

progrès

- Je tiens la civilisation pour le grand fossoyeur de l'humanité, déclara-t-il avec emphase. Le civilisé vit certes plus longtemps qu'auparavant, mais dans quel état ! Coupé de la nature et de ses instincts, il a perdu son énergie vitale et végète dans les villes pestilentielles et bruyantes, névrosé, faible, débile, aveuglé de lumière électrique, décérébré d'informatique, abruti de viande, de vin, de chimie, de travail absurde et de loisirs infantilisants, bercé par le rythme infernal de l'accumulation sans fin, baignant dans une orgie de science dont il se délecte sans même savoir pourquoi, et tout cela pour le plus grand profit des exploiteurs et des vandales gouvernementaux ! L'Etat est une prison, camarades ! La société, un asile de fous où la police monte la garde au profit des capitalistes ! La civilisation est consubstantielle à la terreur !
Il reprit son petit panier et se remit à tresser ses lianes de chèvrefeuille.

Auteur: Maulin Olivier

Info: Le bocage à la nage, p. 76

[ dénigrement ]

 

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De mon temps, la nature signifiait encore un tas de choses. - Laissez faire la nature, disait-on à tout propos, laissez agir la nature. Maintenant on ne parle plus que de microbes et la nature est remplacée par une seringue. Idole pour idole, j'aime mieux l'ancienne. Elle était agréable à voir, beaucoup moins sotte et beaucoup moins dangereuse. Elle fut adorée, surtout au dix-huitième siècle, époque où subsistait encore en France un vif sentiment du ridicule. Il est certain que notre Bourgeois a perdu ce sentiment-là. Sans doute il ne dit plus, comme au temps de Jean-Jacques Rousseau, que le retour à l'état de nature serait idéal. Un je ne sais quoi l'avertit qu'il y aurait de l'imprudence à paraître in naturalibus à son café, à se manifester brusquement à poil, dans le voisinage des sergents de ville ; mais il supporte et même il sollicite, entre beaucoup d'autres choses, les aventures malpropres et fabuleuses de la médecine contemporaine.

Auteur: Bloy Léon

Info: Exégèse des lieux communs,Mercure de France 1968, p.134

[ nostalgie ]

 

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