Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 321
Temps de recherche: 0.0499s

antisémitisme

Hannah Arendt montre combien le totalitarisme vise à l'édification d'un "monde entièrement fictif". Ce monde fictif est celui du postulat doctrinal totalitaire, qui prétend avoir révélé les lois du devenir. Dans le cas du nazisme, ce postulat est celui de la lutte des races, lutte qui se manifeste, chez les Sémites, non dans l'honneur du combat, mais dans la pénombre interlope du complot. Ce postulat est infalsifiable, au sens où l'entend Karl Popper : il ne peut être invalidé, pris en défaut par un discours de narration du réel qui devra en être une défense et une illustration, offrant ainsi une cohérence apaisante au mensonge totalitaire. Arendt note que le mensonge vient sans doute répondre à la demande d'un public disposé à l'entendre, à l'appel d'une "soif de fiction" qui serait "désir […] d'un monde complètement cohérent, compréhensible et prévisible" : le chaos d'une histoire qui n'est que bruit et fureur est avantageusement ordonné par le principe monovalent du postulat explicatif. L'imaginaire du complot, notamment, présente l'immense mérite d'être immune à la contradiction, mieux, de l'intégrer pour la dépasser, d'être simple et accessible, et de proposer une herméneutique totale du réel.

Auteur: Chapoutot Johann

Info: Le nazisme et l'antiquité

[ propagande ]

 

Commentaires: 0

morale

Les écrivains qui se sont imposés depuis 1930 ont connu un monde où chacun se sent constamment menacé non seulement dans sa vie, mais dans tout son système de valeurs. Dans une telle ambiance, le détachement n’est pas possible. […] La littérature est devenue politique parce que tout autre choix aurait été entaché de malhonnêteté intellectuelle. […] Cette période d’une dizaine d’années, pendant laquelle la littérature, poésie comprise, s’est trouvée inextricablement liée à l’activité pamphlétaire, a rendu un grand service à la critique littéraire, dans la mesure où elle a ruiné l’illusion du pur esthétisme. Elle nous a rappelé que, sous une forme ou sous une autre, la propagande est tapie au cœur de chaque livre, que chaque œuvre d’art a un sens et une thèse – thèse politique, sociale ou religieuse –, que nos jugements esthétiques sont toujours affectés par nos croyances et nos préjugés. Elle a dévoilé la tromperie de l’art pour l’art. Mais jusqu’ici, elle nous a menés aussi dans une impasse, parce qu’elle a conduit d’innombrables jeunes écrivains à tenter de se plier à une discipline politique qui, s’ils y étaient parvenus, leur aurait interdit toute honnêteté intellectuelle.

Auteur: Orwell George

Info: Orwell, La frontière entre l’art et la propagande (1941), EAL-2, p. 161-162.

[ éthique ] [ beaux-arts ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

pouvoir sémantique

Edward Bernays, dis-je, a compris comment mener les foules. Comment les faire aller là où il veut, ou, plus exactement, là où ses clients (ceux qui le rémunèrent grassement à cette fin) le souhaitent. Dès 1917, c’est lui qui parvient à retourner l’opinion publique américaine pour lui faire accepter l’entrée en guerre des États-Unis. En 1924, il est payé pour faire élire Coolidge à la présidence. En 1932, il fait voter pour Hoover. Entre-temps, il publie un essai, sobrement intitulé Propagande, dans lequel il explique les principes et mécanismes qu’il a mis au point et qui permettent, au fond, de tout vendre au plus grand nombre : du parfum, du savon, des cigarettes, des voitures, des présidents, la guerre, la paix, le bonheur, la démocratie, la tyrannie – absolument tout. L’un de ses plus fervents lecteurs s’appelle Joseph Goebbels, qui saura remarquablement mettre en pratique ses théories afin d’éduquer le peuple allemand.

Cependant, Edward Bernays a aussi très vite et très bien compris que "propagande" était un vilain mot. Il lui substitue donc les termes plus policés de "relations publiques" et invente dans la foulée le métier qui va avec : "conseiller en relations publiques".

Auteur: Malte Marcus

Info: Qui se souviendra de Phily-Jo ?

[ manipulation ] [ dissimulation ] [ historique ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

propagande

Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes... on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle.... Que le fossé se creuse entre le peuple et la science,....Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser... On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux....que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté...L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutienne devront ensuite être traités comme tels. On observe cependant, qu’il est très facile de corrompre un individu subversif : il suffit de lui proposer de l’argent et du pouvoir.

Auteur: Carfantan Serge

Info: https://mrmondialisation.org/prosopopee-de-serge-carfantan-inspire-de-gunter-anders/

[ lavage de cerveau ] [ endoctrinement ] [ psychologie des foules ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

religion

Soljenytsine disait aussi, très sérieusement : "Dans toutes les sciences exactes, c’est-à-dire celles qui sont fondées sur les mathématiques, la vérité est une. (…) La multiplicité des vérités dans les sciences humaines est un signe de notre imperfection."

Ce qu’on découvrait en le lisant, c’est que l’homme qui avait mis en cause la dictature bolchevique ne l’avait pas mise en cause parce que c’était une dictature, mais parce qu’elle était bolchevique, c’est-à-dire qu’elle était sans Dieu, ou, pire encore, qu’elle avait mis à la place de Dieu un dieu terrestre. Mais, le fait que la vérité doive être unique, cela, pour l’auteur du Pavillon des cancéreux, c’était une évidence. Quelle vérité ? Évidemment celle d’une Russie éternelle, russe et orthodoxe. (…)

Là est l’essentiel, bien sûr. Il s’agit bien d’un nationalisme orthodoxe, d’extrême-droite, qui, plus encore que les Juifs, hait le pluralisme, c’est-à-dire la laïcité. "Nous", les Russes. Soljenytsine est l’expression de l’idéologie actuelle d’une Russie nationaliste, revancharde, fascisante – et l’on comprend l’hommage national qu’on lui a rendu à sa mort, Poutine et le patriarche en tête, dans un pays où le racisme est utilisé comme un outil de base de la propagande.

Auteur: Markowicz André

Info: Partages, tome 2

[ communautariste ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

nord-sud

L’intervention de Zelensky au festival cannois va de soi si vous regardez ça sous l’angle de ce qu’on appelle "la mise en scène" : un mauvais acteur, un comédien professionnel, sous l’œil d’autres professionnels de leurs propres professions.

Je crois que j’avais dû dire quelque chose dans ce sens il y a longtemps. Il aura donc fallu la mise en scène d’une énième guerre mondiale et la menace d’une autre catastrophe pour qu’on sache que Cannes est un outil de propagande comme un autre. Ils propagent l’esthétique occidentale, quoi…

S’en rendre compte n’est pas grand-chose mais c’est déjà ça. La vérité des images avance lentement. Maintenant, imaginez que la guerre elle-même soit cette esthétique déployée lors d’un festival mondial, dont les parties prenantes sont les États en conflit, ou plutôt "en intérêts", diffusant des représentations dont on est tous spectateurs… vous comme moi.

J’entends qu’on dit souvent "conflit d’intérêt", ce qui est une tautologie. Il n’y a de conflit, petit ou grand, que s’il y a intérêt. Brutus, Néron, Biden, ou Poutine, Constantinople, l’Irak ou l’Ukraine, il n’y a pas grand-chose qui a changé, mise à part la massification du meurtre.

Auteur: Godard Jean-Luc

Info: 23 mai 2022

[ ukraine-russie ] [ géopolitique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

manipulation

Nous faisions une télévision barbare et vulgaire comme le veut la nature de ce média. Les Américains n’avaient plus rien à nous apprendre, en fait c’était nous qui repoussions les frontières du trash. Mais, de temps à autre, l’immémoriale âme russe émergeait des profondeurs. À un certain moment, nous avons eu l’idée d’un grand show patriotique. En demandant à notre public de nous indiquer ses héros, les personnages sur lesquels se fonde l’orgueil de la mère Russie, nous nous attendions aux grands esprits : Tolstoï, Pouchkine, Andreï Roublev, ou que sais-je, un chanteur, un acteur comme cela arriverait chez vous. Mais que nous ont donné les spectateurs, la masse informe du peuple habitué à courber le dos et baisser le regard ? Que des noms de dictateurs. Leurs héros, les fondateurs de la patrie, coïncidaient avec une liste d’autocrates sanguinaires : Ivan le Terrible, Pierre le Grand, Lénine, Staline. On a été obligés de falsifier les résultats pour faire gagner Alexandre Nevski, un guerrier au moins, pas un exterminateur. Mais celui qui a recueilli le plus de voix fut Staline. Staline, vous vous rendez compte ? C’est là que j’ai compris que la Russie ne serait jamais devenue un pays comme les autres. Non pas qu’il y ait eu un vrai doute.

Auteur: Empoli Giuliano da

Info: Le mage du Kremlin

[ aveuglement patriotique ] [ opinion publique ] [ propagande ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

récupération

"Utiliser" l'événement — quel que soit l'événement que Jupiter Salopard, présidant aux nuages, t'a fienté d'vant l'nez, plaf, plaf — pour la magnification d'une activité pseudo-éthique personnelle, en fait protubéremment scénique et salement théâtralisée, est le jeu de quiconque, institution ou personne, veut attribuer à la propagande et à la pêche les dimensions et la gravité d'une activité morale. La psyché du dément politique exhibée (narcissiste à contenu pseudo-éthique) agrippe le crime d'autrui, réel ou supposé, et y rugit dessus comme un fauve couillon et furibard à froid sur une mâchoire d'âne : se conduisant de la sorte pour épuiser (pour détendre), sous la vaine apparence d'un mythe punitif, la sale tension qui le contraint à l'acte pratique : à la pratique quelle qu'elle soit, pourvu qu'il y ait pratique, à la pratique "coûte que coûte". Le crime d'autrui est "utilisé" afin d'assouvir la Mégère à la crinière enserpentée, la multitude en folie : qui ne se laisse pas assouvir pour si peu : il est offert, le crime, comme bouc ou faon déchiré, aux échevelées qui le détruiront en lambeaux, suaves en leurs bonds par buissons ou mamelons, omniprésentes et voraces dans la bacchanale qui s'enflamme de leurs cris, et s'empourpre du massacre et du sang : une pseudo-justice, une pseudo-vérité, ou la pseudo-habilitation aux diktats acquérant ainsi cours légal. 

Auteur: Gadda Carlo Emilio

Info: L'affreuse embrouille de via Merulana, Chapitre IV

[ vindicte populaire ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

abrutissement

La publicité s'adresse aux imbéciles. Et aux brutes. Toujours. Elle ne fait pas le détail. Elle ne peut pas. Elle doit obtenir l'effet maximum sur le plus grand nombre. [...] La publicité est le plus puissant des agents de nivellement par le bas ou, pour parler plus cru, d'abrutissement du populo.
Le mauvais goût ne lui fait pas peur. Le mot est faible quand il s'agit des réclames des fabricants de cochonnailles, conserves de viande, enfin de tout ce qui touche à la bouffe. On y voit des cochons hilares, des boeufs heureux, des agneaux bouclés proclamant bien haut leur joie d'être dévorés sous le label de telle ou telle marque, ou assaisonnés avec telles ou telles épices.
"Que Maille qui m'aille !" proclame le boeuf, riant à gorge déployée. Il n'a pas plus la trouille du calembour merdeux (la forme la plus méprisable de ce qu'on ose appeler "l'esprit") que des mâchoires des dévorants, le brave boeuf ! Il est fou de joie à l'idée que ses morceaux de choix seront assaisonnés par cette moutarde haut de gamme ! Et le "logo" de Fleury-Michon, ce cochon rose qui cligne de l'oeil au gourmand, comme une pute racolant sur le trottoir ! Encore ne fait-elle que prêter son cul pour un petit moment, la pute. Il n'est pas question de la débiter en saucisses.

Auteur: Cavanna François

Info: Coups de sang

[ propagande ] [ colère ]

 

Commentaires: 0

pouvoir

Il y a quelques temps, un criminel responsable de la mort de milliers de personnes fut capturé. Aucun soin particulier ne fut pris pour le maintenir en vie. On perdit même son cadavre en passant par-dessus un océan non précisé. Un autre grand criminel a été capturé l'autre jour. Il était en vie, et puis, pouf ! il est mort. On ne sait pas pourquoi, et on nous a annoncé hier que les circonstances de sa mort sont à ce point mystérieuses, qu'on ne saura probablement jamais ce qui s'est vraiment passé. Si ça se trouve, il est mort de tuberculose. Allez savoir !
Pourquoi tant de négligence ? Après tout, on apprend bien des choses lors du procès des grands criminels. Je ne crois pas dire une ânerie si j'affirme qu'on a entendu dire à Nuremberg, pour prendre un exemple, des choses qu'il est bon de retenir pour les siècles des siècles.
Si je peux aventurer une hypothèse, je crois que ce qui hante la mémoire de ces négligents, c'est le souvenir du procès d'un très grand criminel qui mit en péril il y a vingt-cinq siècles rien moins que l'admirable cité d'Athènes. On le laissa bavarder tout son saoul lors de son procès, résultat : ses mots infectent encore aujourd'hui les jeunes esprits. C'est le genre de risques que, dans certains cercles, on ne veut apparemment plus prendre.

Auteur: Jorion Paul

Info: 26 octobre 2011, Mouammar Kadhafi était mort le 20 octobre

[ propagande ]

 

Commentaires: 0