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psychose

Je me rappelle un professeur de philosophie qui est venu un jour me consulter à propos d'une phobie qu'il avait du cancer. Il souffrait de la conviction obsédante qu'il avait une tumeur maligne, bien que rien de cette sorte n'eût jamais été découvert au cours de douzaines de radiographies. [...] Qu'est-ce qui lui avait mis cette idée en tête ? Elle provenait manifestement d'une peur qui ne devait rien à la volonté consciente. La pensée morbide le submergeait soudain et possédait un pouvoir propre qu'il ne parvenait pas à contrôler. Il était beaucoup plus difficile pour cet homme cultivé de faire un aveu de cette sorte qu'il n'eût été pour le primitif de se déclarer hanté par un fantôme.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Essai d'exploration de l'inconscient

[ angoisse ]

 

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psychose

Les Monuments, la plupart des gens ne savent pas que ce sont des poètes. Quand ils délirent, on appelle ça des "décompensations psychotiques". Je remplace par "poétiques", je préfère. Je trouve que ça évoque mieux le poids du Verbe chez ces gens qui ont dû décider en urgence d’un truc inaugural afin de pouvoir se tenir debout face aux vivants.

Mais il faut les protéger, les Monuments. Pas vraiment contre leur folie – parce qu’au fond la plupart d’entre eux savent mieux y faire que nous, à condition qu’on les entende –, mais contre ce qu’on peut leur vouloir. Cette façon de prétendre édulcorer la maladie mentale au nom d’une inclusion dont la définition même passe par le rejet de ce qui les caractérise.

Auteur: Pépin Laurent

Info: Monstrueuse féerie

[ psychiatrie ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

psychose

Dans les familles des patients schizophrènes, les intentions liées aux "actes psychotiques" du patient sont niées ou même se trouvent (par une sorte d'antithèse) retournées de manière telle que les actions du patient prennent l'apparence d'un pur processus, coupé de toute praxis, et peuvent même être vécues par le sujet sous cette forme.
Quand les choses arrivent là, le patient -celui qu'on a identifié comme tel- doit, afin de donner à sa vision du monde une certaine cohérence, une certaine "santé", inventer une représentation imaginaire de ces mystérieuses influences qui agissent sur lui. C'est ici que trouvent sens les "hallucinations" relatives à l'influence exercée par des sujets venus d'autres planètes, ou par des institutions plus proches, telles que l'Eglise catholique, le parti communiste ou les francs-maçons.

Auteur: Cooper David

Info: Psychiatrie et antipsychiatrie

[ déni ] [ fuite ] [ rétroaction ] [ contre-réaction ]

 

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psychose

Une voix étrange sort de la nuit comme pour me guider. Des cris terrifiés résonnent dans le silence. Mon angoisse m’étouffe, je veux me sauver et retrouver ma chambre. Quelqu’un crie et m’appelle sans répit. Je ne le connais pas mais lui me connaît. Si j’avais su, je n’aurais jamais quitté mon lit. La maladie est venue me voir ce soir d’hiver… Elle ne me lâchera plus. Le combat est constant mais inégal. J’ai cru en mon passé, je doute du présent et j’ai peur de l’avenir. La pathologie de Florent, étudiant en droit, grandira dans son esprit sans qu’il ne comprenne ce qui lui arrive, jusqu’au jour où, pris d’une bouffée délirante, des voix étranges prendront possession de son esprit. Bienvenue dans l’univers obscur de son ombre, bienvenue dans la schizophrénie.

Auteur: Babillote Florent

Info: Obscure Clarté

[ témoignage ]

 

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psychose

[...] la schizophrénie est une situation de crise microsociale, dans laquelle les actes et l'expérience d'une certaine personne sont invalidés par les autres, pour certaines raisons culturelles et micro culturelles (généralement familiales) compréhensibles, qui finalement font que cette personne est élue et identifiée plus ou moins précisément comme "malade mentale" et ensuite confirmée (selon une procédure de catalogage spécifiable mais hautement arbitraire) dans l'identité de "patient schizophrène", par des agents médicaux ou quasi médicaux. Cette définition, on voudra bien le noter, se réfère à un désordre extrême (crise) à l'intérieur d'un groupe, et ne dit rien sur le désordre chez la personne "schizophrène". Cependant, la personne élue a généralement, antérieurement à la crise, grandit en faisant du monde une expérience conditionnée par le manque global ou partiel de validation consensuelle et de sa perception de soi et de sa perception d'autrui.

Auteur: Cooper David

Info: Psychiatrie et antipsychiatrie

[ groupe ] [ polarisation ] [ rétroaction ]

 

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psychose

La docilité et la couardise du sadique sont deux autres éléments du syndrome. Il peut sembler contradictoire que le sadique soit un individu soumis, et pourtant, non seulement ce n'est pas contradictoire, mais c'est même dynamiquement parlant, une nécessité. Il est sadique parce qu'il se sent impuissant, sans vie et sans défense. Il essaye de compenser cette carence en prenant de l'ascendant sur les autres, en transformant en dieu le ver de terre qu'il a l'impression d'être. Mais même s'il détient le pouvoir, le sadique souffre de son impuissance humaine. Il peut tuer et torturer, mais il reste un être sans amour, isolé, effrayé, qui a besoin de se soumettre à un pouvoir supérieur. Pour ceux qui se situaient à un cran en dessous de lui, Hitler était ce pouvoir supérieur ; pour Hitler lui-même, c'était le Destin, les lois de l'Evolution.

Auteur: Fromm Erich

Info: La passion de détruire

[ folie ] [ compensation ]

 

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psychose

Il fallait que je prenne mes médicaments et que j’aille à l’école, ce qui représentait deux actions distinctes. Mais je n’étais qu’une seule et même personne. Or ces médicaments qui me rendaient assez calme pour suivre en classe et qui atténuaient suffisamment les hallucinations pour que je puisse écouter le professeur, m’abrutissaient et me fatiguaient à tel point que c’était très pénible d’aller à l’école. Ils nuisaient aussi beaucoup à ma motricité fine. Je tiens un journal intime depuis que je suis adolescente, en tout cas par périodes, et quand j’en reprends les cahiers, je vois bien que l’écriture change sous l’influence des médicaments, et redevient progressivement la mienne. Elle n’a pas tellement évolué depuis mes dix-huit ans, mais elle différait du tout au tout quand les traitements étaient les plus lourds. Je me rappelle que beaucoup d’autres aspects de ma vie étaient également altérés.

Auteur: Lauveng Arnhild

Info: Demain j'étais folle : Un voyage en schizophrénie

[ témoignage ]

 

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psychose

J’entendais aussi des voix. C’était parfois un désordre grésillant ou hurlant dans ma tête, comme un baladeur à plein volume que je ne pouvais pas éloigner, quoi que je fasse. Il m’arrivait de me taper la tête contre le mur pour que les coups sourds atténuent un peu ce chaos. Ça aidait parfois, mais pas toujours. D’autres fois, j’essayais de m’arracher les cheveux ou de faire des trous dans ma tête avec mes ongles. ça ne m’était jamais d’aucun secours, mais c’était une espèce de réaction de panique visant à faire un trou dans ma tête pour en laisser échapper un peu de pression avant que tout n’explose. C’est ce que je ressentais. A d’autres occasions, c’était un murmure faible, immonde, ou une voix claire qui livrait des messages sans ambiguïtés. "Tu vas mourir ", disait-elle. Ou bien : "Ouvre-toi les poignets et dessine un cercle de sang autour de toi, ou toute ta famille mourra". Pas facile. Que feriez-vous si vous receviez un message pareil ?

Auteur: Lauveng Arnhild

Info: Demain j'étais folle : Un voyage en schizophrénie

[ témoignage ]

 

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psychose

Ça a commencé doucement, progressivement, presque sans que je le remarque. C’était comme par une belle journée ensoleillée, quand le brouillard s’installe petit à petit. D’abord comme un voile mince devant le soleil, puis de plus en plus dense, mais le soleil brille toujours, et ce n’est que quand il ne brille plus, quand tout est froid et que les oiseaux ne chantent plus, que vous remarquez ce qui se passe. Mais à ce moment là, le brouillard est tombé, le soleil a disparu, les points de repère se fondent dans le paysage et vous n’avez plus assez de temps pour retrouver votre chemin avant que le brouillard ne soit si épais que tous les chemins deviennent invisibles. Alors vous avez peur. Car vous ne savez pas ce qui se passe, ni pourquoi, ni combien de temps ça va durer ; vous comprenez que vous êtes seul et sur le point de vous perdre, et vous avez peur de ne jamais retrouver le chemin pour rentrer chez vous.

Auteur: Lauveng Arnhild

Info: Demain j'étais folle : Un voyage en schizophrénie

[ témoignage ]

 

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psychose

Le travail psychanalytique avec un enfant psychotique, c’est la remise en circuit d’une communication entre les trois personnes – père, mère, enfant – de sa scène primitive. Le transfert du psychanalyste sur leur enfant aide les parents. Son mode de travail, la recherche de l’interlocuteur enfermé dans la prison que leur enfant s’est construite modifie, parfois sous leurs yeux, l’habitus stéréotypé de l’enfant. [...]

Pour l’enfant psychotique lui-même, c’est autour des premières relations retrouvées comme celles d’un tout petit nourrisson avec ses parents, que le traitement commence à montrer ses fruits. La difficulté vient de ce que les enfants psychotiques ont à passer par des peurs paniques de vivre autrement, pour sortir d’une angoisse généralement colmatée. Ils passent, au début de traitement psychanalytique, et surtout dès que ce traitement est agissant, par des périodes agressives et déréglées dans leur comportement et dans leurs habitus viscéraux qui, très souvent, font suspendre le traitement, parce que ces troubles sont pris pour une contre-indication au traitement psychologique ou pour une maladie organique. Hôpital, examens, etc., le cycle angoissé des adultes reprend. De nouveau, on isole l’enfant, au lieu de continuer le traitement malgré les perturbations fonctionnelles ou somatiques, que le psychanalyste doit chercher à comprendre avec l’enfant comme un langage réactionnel à son angoisse de guérir.

Auteur: Dolto Françoise

Info: "L'image inconsciente du corps", éditions du Seuil, 1983, pages 228-229

[ psychanalyse ] [ déroulement ] [ étapes ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson