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péché

Il n'est rien que je vomisse autant que le pessimiste, qui représente à la fois, pour l'horreur de ma pensée toutes les impuissances imaginables : impuissance de l'esprit, de la volonté, du cœur, des reins, de l'estomac, si j'avais à commander en temps de guerre, je ferai fusiller tous les pessimistes, comme on fait fusiller les espions et les déserteurs. Je n'estime que le courage sans mesure et je n'accepterai jamais d'être vaincu, moi !

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le mendiant ingrat"

[ faiblesse morale ] [ réquisitoire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

témoignage

Ni pamphlet ni réquisitoire contre la justice, ceci est le simple récit d'un homme qui eut la naïveté ou commit l'imprudence de rester parfois humain. C'est l'histoire simple de chacun de nous et cependant c'est une histoire de ténèbres. Un voyage ou le bien et le mal ont le même visage. Plus vous croyez bien faire et plus vous vous enfoncez dans la nuit. Telle est la malice de ceux qui ont construit le labyrinthe : le diable, le bon dieu et sans doute chacun de nous.

Auteur: Frégni René

Info: Tu tomberas avec la nuit. Préambule

[ altruisme ] [ relativité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

opinions

Mais les Provinciales [de Blaise Pascal], est-ce un livre que l’on puisse toujours prendre à la lettre ? Les Provinciales sont, sinon un pamphlet, à tout le moins un livre de polémique, et qui dit polémique dit guerre. Pascal, quand il rédigeait ces "petites lettes", se piquait-il d’impartialité ? A-t-il toujours montré, dans ses attaques et dans ses citations, les scrupules d’un critique désintéressé ? Assurément non, et l’historien de Port-Royal, Sainte-Beuve, en a fait la remarque : s’il n’a pas falsifié les textes, Pascal les a souvent écourtés, tronqués ; il les a enlevés de leur contexte, il les a tirés à lui. Nous n’avons pas le droit, par conséquent, de juger Escobar et la morale des jésuites, uniquement, d’après Les Provinciales, c’est-à-dire d’après les réquisitoires de leurs adversaires.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: " Les doctrines de haine ", éditions Payot et Rivages, Paris, 2022, page 201

[ parti pris ] [ partialité ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

toubibs

Les médecins, debouts, du haut de leur superbe, paradent tous les jours dans tous les mourroirs à pauvres de l'assistance publique, poursuivis par le zèle gluant d'un troupeau de sous médecins serviles qui leur collent au stétoscope comme un troupeau de mouches à merde sur une bouse diplômée !

Et les médecins, debouts, paradent au pied des lits des pauvres qui sont couchés, et qui vont mourrir. Et le médecin leur jette à la gueule, sans les voir, des mots en graco-latin, que les pauvres, couchés ne comprennent jamais. Et les pauvres, couchés, n'osent pas demander, pour ne pas déranger le médecin debout, qui pue la science, et qui cache sa propre peur de la mort en distribuant, sans sourciller ses sentences définitives et ses antibiotiques approximatifs, comme un pape au balcon dipersant la parole et le sirop de dieu sur le monde à ses pieds.

Alors, fais gaffe toubib, j'ai piégé me métastases, le premier qui touche à mon cancer, j'y saute à la gueule !

Auteur: Desproges Pierre

Info: Réquisitoire, prononcé dans le Tribunal des flagrants délires. Rapporté par Mona Chollet dans Sorcières

[ dénigrés ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

divertissement intelligent

Le spectacle est mort, il n’y a plus de télé-au-delà, tout est permis, voilà une grande nouvelle. Et la France, une fois de plus, est exemplaire. Tomber en zappant sur le grésillement sidéral de la Cinq, entre deux naufrages à paillettes sur les autres chaînes, c’est un peu comme d’apercevoir en négatif le frissonnement du Créateur absent au fond du trou de la couche d’ozone.

[…] Le spectacle est mort, tout est permis, et surtout d’empêcher la réalisation du projet gouvernemental de comblement de la crevasse de cette cinquième chaîne par les grelottants programmes du machin franco-allemand qu’on appelle Arte. Une chaîne culturelle, par-dessus le marché ! Culturelle ! Ce concept pour Virgin Mégastore ne doit plus bénéficier d’aucune indulgence. Rien n’a jamais été plus obscène que l’utopie d’une télévision culturelle (ou de qualité), si ce n’est celle d’une littérature télévisable. Dieu sait ce que je pense d’Eurodisneyland, mais cinquante mille inaugurations du Mausolée crétinisant de la Belle au bois dormant ne seront jamais aussi blâmables qu’une soirée-dictée de Pivot en direct des Nations Unies. 

Auteur: Muray Philippe

Info: 1992, Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, pages 433-434

[ pseudo-qualitatif ] [ réquisitoire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivain-sur-écrivain

M. Émile Zola croit qu'on peut être un grand artiste en fange comme on est un grand artiste en marbre. Sa spécialité, à lui, c'est la fange. Il croit qu'il peut y avoir très bien un Michel-Ange de la crotte…

Certes, je ne suis pas assez bête pour parler morale à M. Zola, dans les livres de qui la morale est muette et n'a jamais dit un mot ni poussé un cri, parmi les horreurs qu'il se délecte à y retracer… Je ne veux lui objecter que de la littérature, quoiqu'il semble, dans son Assommoir, sorti autant de la littérature que de la morale…

C'est un homme d'art et d'étude, dit-il en parlant de lui-même. D'étude, et d'étude acharnée, je le crois, mais d'art ?… Son art est faux et singulièrement raccourci. Tout est en volonté chez lui, et il n'y a que l'inspiration qui fasse de l'art vrai et profond. La volonté, la réflexion, l'effort, font de l'art tourmenté, rien de plus. Le sculpteur Préault disait un mot charmant : “La réflexion, c'est une bibliothèque…” Je ne crois qu'aux favoris de Dieu.

[…] L'homme de L'Assommoir est le dernier mot du réalisme, mais ce dernier mot ne se répéterait pas… Quand on a épuisé la poétique du Laid de Hugo et la poétique du Dégoûtant de M. Zola ; quand on s'est encanaillé, soi et son talent, avec cette furie; quand on a trifouillé à ce point les quinzièmes dessous de la crapule humaine et qu'on est entré dans les égouts sociaux sans bottes de vidangeur – car M. Zola ne vidange pas : il assainirait ! et il n'assainit pas : il se contente d'empester – où pourrait-on bien aller encore, et quelle marche d'infamie et de saletés resterait à descendre ? … La boue, ce n'est pas infini !

Auteur: Barbey d'Aurevilly Jules

Info: Les Œuvres et les Hommes (3e série) – XVIII. Le roman contemporain, Paris, Lemerre, 1902, p. 231, 238 et 239

[ vacheries ] [ réquisitoire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

hard rock

La musique Metal s’instaure en conjuratrice de la violence plutôt qu’elle ne s’en fait la prescriptrice, et possède vis-à-vis de celle-ci les mêmes vertus cathartiques que les tragédies grecques antiques vis-à-vis de la pitié et de la crainte. Loin de mettre en scène complaisamment une situation humaine qui tourne mal, la tragédie explorée par les grecs faisait œuvre de mimêsis et de thérapie pour le spectateur. Soigner le mal par le mal, combattre le feu par le feu, plonger dans l’obscur pour y déloger de façon paradoxale une lueur libératrice qu’aucun autre genre musical ne saurait produire… tel est l’esprit de la musique Metal.

S’il fallait comparer le mauvais procès fait au Metal à d’autres réquisitoires, on penserait aux rituels des morts présents dans nombre de cultures du globe avant qu’ils ne furent étouffés par l’acculturation initiée par les monothéismes et leur propension à uniformiser les sensibilités, les mœurs, les canons et les formes. Les fêtes des morts ne tirent pourtant par leur source d’une fascination pour le néant mais plutôt d’un besoin de commémoration pour les âmes des défunts.

Nous pourrions également comparer ce procès au refus des mystères de l’ombre de notre modèle actuel de civilisation basé sur l’évidence des Lumières, qui a pourtant produit ses propres dérives : principe de précaution poussé jusqu’à bannir toute forme de risque alors que vivre, c’est parfois risquer ; impératif de transparence contre-productif et générateur de malaise ; hygiénisme incitant chacun à mener une existence aseptisée sans couleur ni saveur ; expurgation de tout excès lié à la fête par nature ambivalente et dionysiaque ; négation des forces liant l’homme à la nature. Comment s’étonner dès lors de la recrudescence des extrémismes et des pratiques extrêmes en tout genre faisant office de chambres de compensation pour les névroses se développant à l’ombre d’un vitalisme étouffé ?

Le Metal, assigné au rôle de mauvais clown par la scène musicale officielle, n’en finit pourtant pas de remporter succès après succès auprès d’un public invisible mais fidèle et nombreux, comme un hommage du fatum à la morale toute faite, comme un rappel des profondeurs à l’aplat de la raison, comme la rançon due par la pensée à ce qui demeure impensé.

Auteur: Fuchs Sylvain

Info: https://mimesis-sfuchs.com/2019/01/03/le-metal-explique-aux-profanes/

[ engouement ] [ préjugés ] [ défouloir ]

 

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