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destin

Je n'ai pas présente à l'esprit la définition du Fataliste par Tolstoï - j'ignore même si cette question existe dans son oeuvre, mais elle en émane du moins, et je croirais volontiers que, être fataliste, ce n'est pas tellement croire en Dieu. C'est bien plutôt, je pense, une sorte de lassitude, une forme du dilettantisme et un manque presque total de volonté. C'est une espèce de renoncement que l'on veut croire momentané et, tandis que la confiance en soi somnole, c'est une résignation passive et presque souriante en présence d'une volonté supérieure - que l'on suppose bienfaisante, que les uns appellent la volonté du Destin, d'autres la volonté de Dieu, et qui n'est, somme toute, en général que la volonté des autres.

Auteur: Guitry Sacha

Info: Pensées, Cinquante ans d'occupations, Omnibus Presses de la Cité 1993 <p.50>

 

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abrutissement

L'une des choses curieuses concernant notre système éducatif est que, mieux vous êtes formé dans une discipline, le moins vous serez familiarisé avec la méthode dialectique. En fait, les jeunes enfants sont très dialectiques. Ils voient tout en mouvement, en contradictions et transformations. Nous devons faire un immense effort pour former les enfants à être de bons dialecticiens. Marx veut retrouver le pouvoir intuitif de la méthode dialectique et la mettre au travail pour comprendre comment tout se passe, comment tout est en mouvement. Il ne parle pas seulement de travail. Il parle du processus de travail. Le capital n'est pas une chose, mais plutôt un processus qui n'existe qu'en mouvement. Lorsque sa circulation s'arrête, la valeur disparaît et l'ensemble du système régresse.

Auteur: Harvey David

Info: A Companion to Marx's Capital

[ acceptation ] [ résignation ] [ néolibéralisme ]

 

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conformisme

Je pense depuis longtemps déjà que si un jour les méthodes de destruction de plus en plus efficaces finissent par rayer notre espèce de la planète, ce ne sera pas la cruauté qui sera la cause de notre extinction, et moins encore, bien entendu, l'indignation qu'éveille la cruauté, ni même les représailles et la vengeance qu'elle s'attire... mais la docilité, l'absence de responsabilité de l'homme moderne, son acceptation vile et servile du moindre décret public. Les horreurs auxquelles nous avons assisté, les horreurs encore plus abominables auxquelles nous allons maintenant assister ne signalement pas que les rebelles, les insubordonnés, les réfractaires sont de plus en plus nombreux dans le monde, mais plutôt qu'il y a de plus en plus d'hommes obéissants et dociles.

Auteur: Bernanos Georges

Info: "La France contre les Robots", 1947, édition de 2019, page 127

[ résignation ]

 
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jeux de rôles sociétaux

Parlant de la vie intellectuelle sous la dictature, Andrei Pleșu montre que "l'imperfection du mal est aussi la condition strictement nécessaire à l'adaptation au mal, avec ses bénéfices et risques incontournables. La perspective d'un changement de régime a été, jusqu'au dernier moment, quasi inexistante. Par conséquent, nous étions tous préparés pour une longue course, pratiquement sans fin. Un mélange de résignation, de sublimation des insatisfactions, de ruse conjoncturelle, de mélancolie et d'humour : tels étaient les accessoires courants de notre survie". Il cite encore les observations pleines de finesse de Mihai Botez selon lequel la survie aurait été tout un art, "même digne, sous la dictature communiste, combinant soumission bien calculée, criticisme autolimité, conservation tactique du profil marginal et utilisation intelligente des opportunités". 

Auteur: Neculau Adrian

Info: La vie quotidienne en Roumanie sous le communisme, p.69

[ hypocrisie ] [ faux-semblant ] [ dictature ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sentiment d'absurdité

Peu à peu, cependant, son regret des contrées lointaines s’affaiblit. L’habitude mettait sur sa vie une couche de résignation pareille au revêtement de calcaire que certaines eaux déposent sur les objets. Et une sorte d’intérêt pour les mille choses insignifiantes de l’existence quotidienne, un souci des simples et médiocres occupations régulières renaquit en son cœur. En elle se développait une espèce de mélancolie méditante, un vague désenchantement de vivre. Que lui eût-il fallu ? Que désirait-elle ? Elle ne le savait pas. Aucun besoin mondain ne la possédait ; aucune soif de plaisirs, aucun élan même vers les joies possibles ; lesquelles d’ailleurs ? Ainsi que les vieux fauteuils du salon ternis par le temps, tout se décolorait doucement à ses yeux, tout s’effaçait, prenait une nuance pâle et morne.

Auteur: Maupassant Guy de

Info: Dans "Une vie", éditions Gallimard, 1974, page 125

[ déprime ] [ calcification ] [ vie automatique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

enfant

La légende raconte comment une femme rendue folle par la mort de son enfant, son cadavre encore serré dans ses bras, se mit en quête du Bouddha pour apprendre de lui la raison de son malheur. Avec compassion, le regard perdu dans le vide, tout désir éteint en lui, flottant déjà dans le grand néant où chaque douleur s'apaise, l'homme saint contempla la jeune mère et il l'interrogea : ne savait-elle pas que tout ce qui naît doit un jour mourir et que donnant le jour à son enfant, elle le promettait déjà à la nuit du tombeau ? La légende raconte qu'apaisée, la mère abandonna le petit cadavre aux flammes du bûcher et qu'elle se rendit ensuite à la grande clarté toujours vive de la vérité.

Auteur: Forest Philippe

Info: Sarinagara, p 91

[ deuil ] [ accepter ] [ résignation ]

 

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bourgeoisie

Le Rentier pour Ubu, est une figure philosophique, comme le salaud chez Sartre, l'Hystérique chez Freud, le Sophiste chez Platon, ou le Capitaliste chez Marx? Le rentier symbolise la pompe à phynance, il en est l'emblème totémique. Il est passé par le grand décervelage. Il est celui qui ne pense plus. Sans cervelle, il n'est plus qu'un moulinet à clichés. Néant de pensée, pensée-morte, anti-cervelle, il est l'être couché, prosterné devant la phynance... C'est l'anti-artiste. Il profite de tout. Il rentabilise, épargne, boursicote, planifie les actions, les idées, la vie, la mort. Le monde entier, c'est le monde de la gestion, de la mesquinerie, de l'étroitesse, du rétrécissement, de l'équilibre, de la mesure, de la règle, de la norme, des mains propres, des pantoufles, de la platitude...

Auteur: Sollers Philippe

Info:

[ résignation ]

 

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profiter

Il n'y a rien de plus touchant que la bienveillance et la compassion dont les Pauvres font preuve les uns envers les autres ; que l'aide qu'ils s'apportent entre eux ; que leur esprit de sacrifice ; que leur amour du travail ; que l'instinct sûr qui leur fait comprendre l'utilité de la résignation et la nécessité de la souffrance ; que leur simple et profonde honnêteté. Ce sont là des vertus, ou je ne m'y connais pas. Sans ces vertus, l'existence des Pauvres telle qu'elle est serait vraiment impossible. Les bourgeois ne l'ignorent pas. Bien qu'ils n'aient pas l'habitude d'en faire usage pour eux-mêmes, ils savent quelle est la valeur de ces vertus et tout le parti qu'on en peut tirer lorsqu'elles sont mises en pratique par d'autres.

Auteur: Darien Georges

Info: La Belle France, 1900, Voleurs !, Omnibus Presses de la Cité 1994<p.1234>

 

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laisser-aller

Qui n'a jamais tué une heure ? Pas par hasard ou sans réfléchir, mais avec soin :  prémédité meurtre du temps. Violence issue d'une combinaison d'abandon, de désintérêt et de résignation : passer outre est tout ce qu'on peut espérer accomplir. Alors on tue l'heure. Sans travailler, sans lire, ni rêvasser. Si on dort, ce n'est pas par besoin de dormir. Et quand tout est enfin terminé, ne reste aucune preuve : ni arme, ni sang, ni corps. Le seul indice pourrait être une ombre sous les yeux ou cette ligne si fine près du coin de la bouche, qui indiquent que quelque chose a été enduré, que dans l'intimité de cette vie on a perdu quelque chose et que cette perte est bien trop creuse pour être partagée.

Auteur: Danielewski Mark Z.

Info: House of Leaves

[ abandon ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

punition

Ce sentiment [de culpabilité] est évidemment le mode de résistance provenant d’un surmoi particulièrement dur et cruel. Si le patient doit ne pas guérir et continuer à être malade, c’est parce qu’il ne mérite pas mieux. Cette résistance, tout en ne gênant pas notre travail intellectuel, le rend inefficace ; si elle nous permet parfois de supprimer telle ou telle forme de la névrose, elle se montre aussitôt prête à le remplacer par une autre, éventuellement par quelque maladie organique. Ce sentiment de culpabilité explique aussi comment certains névrosés, atteints de troubles graves, peuvent guérir ou voir leur état s’améliorer du fait de malheurs réels. C’est qu’en réalité une seule chose importe : être malheureux – et cela de n’importe quelle façon. La muette résignation avec laquelle de pareils sujets supportent un destin parfois cruel est très surprenante, mais aussi très révélatrice.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Abrégé de psychanalyse", trad. Anne Berman, Presses Universitaires de France, 1949, page 49

[ glissement des symptômes ] [ souffrance ] [ instance hostile ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson