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abattement

Écrire sur la mélancolie n'aurait de sens, pour ceux que la mélancolie ravage, que si l'écrit venait de la mélancolie. J'essaie de vous parler d'un gouffre de tristesse, douleur incommunicable qui nous absorbe parfois, et souvent durablement, jusqu'à nous faire perdre le goût de toute parole, de tout acte, le goût même de la vie. Ce désespoir n'est pas un dégoût qui supposerait que je sois capable de désir et de création, négatifs certes, mais existants. Dans la dépression, si mon existence est prête à basculer, son non-sens n'est pas tragique : il m'apparaît évident, éclatant et inéluctable. D’où vient-il, ce soleil noir ? De quelle galaxie insensée ses rayons invisibles et pesants me clouent-ils au sol, au lit, au mutisme, au renoncement ?

Auteur: Kristeva Julia

Info: Soleil Noir, incipit, éditions Gallimard, 1987, page 13

[ neurasthénie ]

 
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destin

Je n'ai pas présente à l'esprit la définition du Fataliste par Tolstoï - j'ignore même si cette question existe dans son oeuvre, mais elle en émane du moins, et je croirais volontiers que, être fataliste, ce n'est pas tellement croire en Dieu. C'est bien plutôt, je pense, une sorte de lassitude, une forme du dilettantisme et un manque presque total de volonté. C'est une espèce de renoncement que l'on veut croire momentané et, tandis que la confiance en soi somnole, c'est une résignation passive et presque souriante en présence d'une volonté supérieure - que l'on suppose bienfaisante, que les uns appellent la volonté du Destin, d'autres la volonté de Dieu, et qui n'est, somme toute, en général que la volonté des autres.

Auteur: Guitry Sacha

Info: Pensées, Cinquante ans d'occupations, Omnibus Presses de la Cité 1993 <p.50>

 

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sacrifice

Le motif paulinien* de la kénose** sert à exprimer que le Dieu chrétien, en s’incarnant, a créé en lui du vide, qu’il s’est vidé de lui-même. La thèse de Paul a une résonance anthropologique forte : il n’y a pas d’incarnation, donc de corps, sans kénose, sans "évidement" de soi, et donc sans la perte de ce qui ferait totalité. L’incarnation est un renoncement au "tout" et, d’une certaine manière, elle est mise en cause de l’Un. C’est pourquoi la pensée trinitaire est tributaire de la doctrine de l’incarnation, avec ce montage spéculatif complexe qui consistera à définir l’Un sous la figure du Trois. La kénose paulinienne conduit donc à penser qu’un Dieu ne prend corps, n’entre dans le langage, qu’à la condition de n’être pas tout.

Auteur: Causse Jean-Daniel

Info: Dans "Lacan et le christianisme", page 17. *Relatif à Saint-Paul. **La kénose reprend l'idée évangélique du grain qui tombe en terre pour germer.

[ incomplétude ] [ monade ] [ tsimtsoum ] [ théologie ] [ microbiome ]

 

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soumission

Ce monde étrange paraît loin de vous. Vous vous dites que vous aurez le temps de le voir venir. Il est venu. Il est en vous. Il se forme en vous. Comme vous êtes déjà différents de ceux qui vous précédèrent au cours des âges ! Comme la liberté vous paraît déjà moins précieuse ! Comme vous supportez aisément, comme vous subissez bien ! Mais hélas, vos fils seront capables de supporter plus, de subir plus. Car vous avez déjà perdu votre liberté la plus précieuse, ou du moins vous ne conservez d’elle qu’une part chaque jour plus restreinte. Votre pensée n’est plus libre. Jour et nuit, presque à votre insu, la propagande, sous toutes ses formes, la traite comme un modeleur le bloc de cire qu’il pétrit entre ses doigts.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Dans "La liberté, pour quoi faire ?", éditions Gallimard, 1995, page 123

[ transformation lente ] [ invisible ] [ renoncement ]

 
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résumé

La supériorité de ce texte [la Bhagavad-Gîtâ], sa "maturation", est manifeste déjà dans l’aisance avec laquelle le sujet est posé : le choix de l’homme doit-il aller à karma, l’action, ou à shama, la contemplation ? Quelle est la meilleure voie de salut ? La méditation mystique est-elle la seule ? Krishna, avatar de Vishnou, enseignera à son élève Arjuna que les deux voies sont également efficaces, le choix de l’une ou de l’autre restant lié à la condition karmique (le stade de maturation cosmique) de l’individu. […]
Puis vient le grand thème de la Bhagavad-Gîtâ, le renoncement aux fruits de ses actes. Toute action accomplie sans convoitise de bénéfice ne laisse aucune trace karmique. L’activité devient un "sacrifice" qui libère l’homme, le rend égal à dieu, spectateur indifférent de sa propre création […].

Auteur: Ruchpaul Eva

Info: Dans "Yoga, sources et variations", page 68

[ inclination ] [ message ] [ hindouisme ]

 
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acceptation

L'horizon vers lequel se dirige cette sagesse me paraît être un renoncement aux désirs mêmes dont la blessure engendre la plainte: renoncement d'abord au désir d'être récompensé pour ses vertus, renoncement au désir d'être épargné par la souffrance, renoncement à la composante infantile du désir d'immortalité ... Pareille sagesse est peut-être esquissés à la fin du livre de Job, quand il est dit que Job est arrivé à aimer Dieu pour rien ... Aimer Dieu pour rien, c'est sortir complètement du cycle de la rétribution ... Peut-être cet horizon de sagesse , dans l'Occident judéo-chrétien, recoupe-t-il celui de la sagesse bouddhique.

... la lutte éthique et politique contre le mal qui peut rassembler tous les hommes de bonne volonté ... anticipations sous forme de paraboles d'une condition humaine où, la violence étant supprimée, l'énigme de la vraie souffrance, de l'irréductible souffrance, serait mise à nu.

Auteur: Ricoeur Paul

Info: Le mal : Un défi à la philosophie et à la théologie, pp 64-65

[ sobriété ] [ croyance ] [ dualisme ]

 

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abnégation

Il y a des gens qui ne se nourrissent que de carottes crues, ou qui se tuent au sport, tout investis dans une posture de saint. Et cela peut même concerner des sphères de la vie où des gens tout à fait comme il faut ne doivent pas s’aventurer, concerner des situations des plus risquées, avec une telle ferveur et un tel esprit que de renoncement, que vous êtes là à vous arracher les cheveux en les écoutant vous raconter leurs histoires, et vous vous demandez comment diable ils peuvent vivre cette vie-là. Ils vous disent : "Oh, vous savez, c’est un immense sacrifice pour moi." A l’extérieur, ce sont des cochons, mais qu’est-ce qu’ils se sont sacrifiés ! C’est la mentalité d’un saint du Moyen Age qui plane encore sur notre époque, et bien entendu cela nous apparaît comme en complet décalage.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Analyse des visions", conférence du 12 novembre 1930

[ jugement ] [ analyste-analysant ] [ humain ] [ faiblesse ]

 

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spiritualité

Le détachement des objets terrestres donne de ces objets mêmes une connaissance plus claire, qui permet d'en bien juger tant naturellement que surnaturellement. Enfin, il met à même d'en jouir d'une manière tout autre que ne le fait celui qui y est attaché. L'homme détaché a sur celui qui ne l'est pas de manifestes supériorités. Il goûte les objets terrestres selon ce qu'ils ont de véritable ; l'autre, selon ce qu'ils ont de mensonger ; le premier, selon ce qu'ils ont de meilleur ; l'autre, selon ce qu'ils ont de pire ; le premier les juge selon la substance, le second, en y attachant ses sens, les juge selon l'accident. Les sens, en effet, ne peuvent atteindre et pénétrer que l'accident ; l'esprit, au contraire, dépassant les nuages de l'accident, pénètre la vérité et la valeur des choses, ce qui est son objet propre.

Auteur: Saint Jean de la Croix Juan de Yepes Álvarez

Info: La nuit obscure

[ voir ] [ renoncement ]

 

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dure réalité

Ceux qui tranchent dans le vif ne sont pas légion. Il faut de l'audace et de l'abnégation pour s'opposer aux grimaces du destin. L'éducation des petits êtres est souvent un sacerdoce que beaucoup rechignent à assumer, et l'idée qu'il faille souffrir pour exister répugne à la plupart. Croyant préserver leur quotidien engourdi, les humains se montrent souvent veules. Ils masquent leur lâcheté par un fatalisme du bon aloi. Les mines contrites des braves gens déplorent en se lamentant les épreuves de la vie, mais ils restent les bras croisés devant l'adversité. Pourtant, les voitures n'ont pas vocation à écraser les poules, les troubadours à sectionner les queues et les canaris à vivre en cage. On s'étonne, on s'attriste, mais on s'habitue. La somme des petits renoncements ordinaires fait tranquillement le lit du pire, et la résignation à vivre courbé prépare en silence l'avènement des grands malheurs.

Auteur: Texier Richard

Info: L'hypothèse du ver luisant

[ dissimulée ] [ déresponsabilisation ]

 

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fermeture épistémique

Ce n’est donc pas la réduction du concept au langage bien fait qui définit la science. Mais c’est l’acte par lequel le savant décide de renoncer à l’ouverture ontologique du concept, autrement dit, décide de renoncer à la connaissance éventuelle de l’essence des choses, car cette ouverture (caractéristique de la connaissance philosophique) implique un autre renoncement, le renoncement à l’achèvement conceptuel de la connaissance mentale. […]

Au fond, le philosophe n’a jamais fini de penser, tant que sa pensée n’a pas trouvé son Maître dans cela même qu’elle pense. Le savant, lui, met fin à l’acte de sa pensée par décision technicienne, parce que l’activité pratique est cet au-delà même de la pensée à partir duquel il est possible de clore le concept comme étant précisément le concept de cette activité. Il n’y a, pour un être vivant, que deux moyens de cesser de penser : ou de contempler ou d’agir.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Histoire et théorie du symbole", éd. L'Harmattan, Paris, 2015, pages 101-102

[ voies différentes ] [ arrêt ] [ focalisation ]

 

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