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sexuation

Pour la femme, la réalisation de son sexe ne se fait pas dans le complexe d’Œdipe d’une façon symétrique à celle de l’homme, non pas par identification à la mère, mais au contraire par identification à l’objet paternel, ce qui lui assigne un détour supplémentaire. […] Mais le désavantage où se trouve la femme quant à l’accès à l’identité de son propre sexe, quant à sa sexualisation comme telle, se retourne dans l’hystérie en un avantage, grâce à son identification imaginaire au père, qui lui est parfaitement accessible, en raison spécialement de sa place dans la composition de l’Œdipe.

Pour l’homme, par contre, le chemin sera plus complexe.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, page 273

[ hommes-femmes ] [ différences ] [ pithiatisme ]

 

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sexuation

La métaphore du nœud borroméen à l’état le plus simple est impropre. C’est un abus de métaphore, parce qu’en réalité il n’y a pas de chose qui supporte l’Imaginaire, le Symbolique et le Réel. Qu’il n’y ait pas de rapport sexuel, c’est ce qui est l’essentiel de ce que j’énonce.

Qu’il n’y ait pas de rapport sexuel parce qu’il y a un Imaginaire, un Symbolique et un Réel, c’est ce que je n’ai pas osé dire. Je l’ai quand même dit.

Il est bien évident que j’ai eu tort, mais je m’y suis laissé glisser... je m’y suis laissé glisser tout simplement. C’est embêtant, c’est même plus qu’ennuyeux. C’est d’autant plus ennuyeux que c’est injustifié.

Auteur: Lacan Jacques

Info: La topologie et le temps, 9 janvier 1979

[ incomplétude ] [ regret ]

 
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sexuation

Comme chez Plotin, chez Scot [Erigène] le thème métaphysique est présenté en des termes moraux, il est rapporté à la "chute" (on a déjà vu à quoi correspond, métaphysiquement parlant, ce concept : à la situation ontologico-dynamique de la phase descendante ou d’émanation). Aussi bien Scot enseigne-t-il que "si le premier homme n’avait pas péché, sa nature n’aurait pas subi la différenciation sexuelle", celle-ci n’étant apparue qu’après la chute [De divisionibus naturae, II, 6]. D’où la contrepartie eschatologique : "La réunification de l’être humain sexuellement divisé dans son unité originelle, où il n’y avait ni homme ni femme, mais simplement un être humain, sera suivie par la réunification du monde terrestre avec le paradis lors de la consommation des temps" [De divisionibus naturae, II, 4].

Auteur: Evola Julius

Info: Métaphysique du sexe, traduit de l’italien par Philippe Baillet, éditions L'âge d'homme, Lausanne, 2005, page 186

[ signification ]

 

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sexuation

Dans les rivières, "les civelles" obéissent au tropisme qui va les reconduire un jour dans la mer des Sargasses. Elles grossissent, mangent, font du gras dans la perspective du grand voyage, elles deviennent donc mâle ou femelle, leurs gonades apparaissent. Les gonades furent les premiers objets d'étude d'un certain docteur Freud, qui, avant de faire fortune planétaire dans la pensée magique, a écorché en vain près de quatre cents spécimens avant de passer ensuite six mois supplémentaires en compagnie des testicules de la bête, pour ne rien trouver de plus. Le docteur viennois extrapolera de la génitalité singulière des anguilles une étrange théorie de la bisexualité qui réjouit les freudiens et leurs nombreux partisans, dont récemment, les tenants de la théorie dite du Genre.

Auteur: Onfray Michel

Info: Cosmos, p 214

[ ironie ] [ anti-psychanalyse ]

 
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sexuation

[...] le phallus se trouve être cet élément imaginaire [...] par lequel le sujet, au niveau génital, est introduit dans la symbolique du don.

La symbolique du don et la maturation génitale, qui sont deux choses différentes, sont pourtant liées par un facteur qui est inclus dans la situation humaine réelle, à savoir les règles instaurées par la loi quant à l’exercice des fonctions génitales, en tant qu’elles viennent effectivement en jeu dans l’échange interhumain. [...] Il s’avère [...] que le fantasme du phallus, au niveau génital, prend sa valeur à l’intérieur de la symbolique du don. [...]

L’enfant femelle, c’est en tant qu’elle ne possède pas le phallus qu’elle est introduite à la symbolique du don. C’est en tant qu’elle phallicise la situation, c’est-à-dire qu’il s’agit d’avoir ou de n’avoir pas le phallus, qu’elle entre dans le complexe d’Œdipe. Le garçon, [...] ce n’est pas par là qu’il y entre, c’est par là qu’il en sort. A la fin du complexe d’Œdipe, au moment où il réalise sur un certain plan la symbolique du don, il faut qu’il fasse don de ce qu’il a. La fille, si elle entre dans le complexe d’Œdipe, c’est pour autant que ce qu’elle n’a pas, elle a à le trouver dans le complexe d’Œdipe.

Ce qu’elle n’a pas, qu’est-ce à dire ? Nous sommes déjà ici au niveau où un élément imaginaire entre dans une dialectique symbolique. Or, dans une dialectique symbolique, ce qu’on n’a pas est tout aussi existant que le reste. Simplement, c’est marqué du signe moins. Elle entre donc avec ce moins, comme le garçon avec le plus. Reste qu’il faut qu’il y ait quelque chose pour qu’on puisse mettre plus ou moins, présence ou absence. Ce dont il s’agit et qui est là en jeu, c’est le phallus.

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, pages 170-171

[ concept psychanalytique ] [ réel-symbolique-imaginaire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sexuation

[…] partout où sont attestées des formes de dépassement effectives de la condition humaine, le sexe doit être conçu comme un "destin", un fait fondamental de la nature humaine. On n’existe qu’en tant qu’homme ou qu’en tant que femme. Ce point de vue doit être réaffirmé face à tous ceux qui, aujourd’hui, estiment que le fait d’être homme ou femme est quelque chose d’accidentel et de secondaire par rapport à l’appartenance générique à l’espèce humaine, et que le sexe est une différence concernant exclusivement la partie physique et biologique de la nature humaine, au point qu’il n’aurait un sens et ne comporterait des implications que pour les aspects de la vie humaine qui dépendent de cette partie naturaliste. Un tel point de vue est abstrait et inorganique ; en réalité, il ne peut valoir que pour une humanité déchue, par suite d’une régression et d’une dégénérescence. Ceux qui l’adoptent prouvent par là qu’ils ne savent voir que les aspects terminaux, les plus grossiers et les plus tangibles, de la sexualité. La vérité c’est que le sexe existe, non seulement avant et au-delà du corps, mais dans l’âme, et, dans une certaine mesure, dans l’esprit.

[…] La limite dégénérative correspond à un développement pratiquement exclusif, tératologique, de la partie extérieure et construite, du "masque" de l’individu "social", intellectuel, pratique et "spiritualisé", qui se constitue comme une entité à part ne maintenant plus guère de rapports organiques avec l’être profond et essentiel. C’est dans ces cas seulement que le fait représenté par le sexe peut être considéré comme secondaire et négligeable ; la contrepartie habituelle en est soit une anesthésie, soit une barbarisation primitiviste de la vie sexuelle. Alors seulement il paraîtra peu important d’être homme ou femme, et l’on reconnaîtra de moins en moins à ce fait la valeur – quant à la détermination des vocations, à la formation de soi, au comportement, aux occupations typiques – qu’il eut et aura toujours dans toute civilisation normale.

Auteur: Evola Julius

Info: Métaphysique du sexe, traduit de l’italien par Philippe Baillet, éditions L'âge d'homme, Lausanne, 2005, pages 48-49

[ anti-déconstruction ] [ critique ] [ modernité ] [ involution ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sexuation

La vie commence dans des bulles parce que les premières molécules génétique ne pouvaient résister sans la protection d'une menbrane, si diaphane soit-elle. A partir des échanges génétiques pratiqués par quelques bulles libertines primitives (libertine bubble theory) enfouies dans une promiscuité archaïque, un mécanisme complexe de maintien des gènes s’est mis en place. La promiscuité a obligé aux tranferts de gènes mais il en a découlé un avantage inattendu : les gènes transférés ont changé les enzymes des bulles qui les obtenaient. S’il on préfère, les bulles qui ont été les plus libertines sont celles qui ont accru leur réussite révélant combien le sexe est né d’une interaction primitive immédiate. Il fallait juste que chacun soit sensible aux autres, que chacun reconnaisse les molécules de l’autre. Conséquence secondaire de réactions métaboliques primitives, le sexe provient de cette sensibilité élémentaire qui a conduit à accroitre le succès reproducteur des individus les plus sensibles, ceux qui interagissaient ensemble. Là s'est constitué, sous l'effet de la pression d'un matériel génétique surabondant, et à partir d'un outil de réparation de l'ADN, le dispositif réducteur de la méïose. L'ADN se sépare ede son couple répétitif. Cela entraine un effet boule de neige, ce que les biologistes nomment un emballement de FIsher (fisher runaway) seuls les processus efficaces sont retenus.

Sous la pression de caractères corrélés le sexe a ensuite impliqué deux cellules qui se sont différenciées, spermatozoïdes et ovules.  La relation entre les deux devient obligatoire mais cette divergence initiale a engagé des conflits sexuels d'intérêt. Les mâles spécialisés dans la dispersion des cellules fécondantes, les femelles réceptrices produisant un troisième être nouveau, totalement original. Une variation organisée s'introduit résolumment en évolution, infiltrant en même temps un antagonisme inévitable au sein des corps dont les organes se mettent à fabriquer les armes de cette querelle biologique, mâle contre femelle, femelle contrer mâle. L'évolution rayonne pourtant de cette bataille là, quand le rapprochement invite à la reproduction et au mélange des gènes.

Auteur: Lodé Thierry

Info: Pourquoi les animaux trichent et se trompent, pp 89-90

[ historique ] [ mitose - méiose ] [ dualisation ]

 

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