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mort

Elle était tombée là, insensible, immobile. Ses muscles détendus, ses nerfs, ses os, s'apprêtaient à pourrir et à offrir une pâture succulente aux vers et aux rats des entrailles de la terre. Et moi, il me faudrait passer une nuit longue, obscure, froide, sans fin en compagnie d'un cadavre, de son cadavre, dans cette chambre de pauvre, emplie de misère, dans cette chambre pareille à un tombeau, parmi les ténèbres éternelles qui m'entouraient et qui s'étaient infiltrées jusque dans les murs. Alors il me sembla que, dès le principe du monde, depuis que j'existais moi-même, j'avais eu pour compagnon, dans la chambre ténébreuse, un cadavre - un cadavre inerte et glacé.

Auteur: Hedayat Sadegh

Info: La Chouette aveugle, p.49

[ solitude ]

 

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intemporel

Je suis une force du passé Mon amour ne va qu’à la tradition Je viens des ruines, des églises, des retables Des bourgs oubliés des Appenins et des Préalpes Où ont vécu les Frères J’erre sur la Tuscolana comme un fou Sur la Via Appia comme un chien sans maître Je regarde les crépuscules sur Rome Sur la Ciociaria et sur le monde Comme les premiers Actes de l’Après-Histoire Auxquels j’assiste par privilège d’état-civil Depuis le bord extrême d’un âge enseveli. Monstrueux est celui qui est né Des entrailles d’une femme morte. Et moi, fœtus adulte, j’erre Plus moderne que tous les modernes, À la recherche de frères qui n’existent plus.

Auteur: Pasolini Pier Paolo

Info: Poésie en forme de rose, traduit de l’italien par Olivier Favier. Extrait de Poesia in forma di rosa, Garzanti, Milano 1964

[ vivifiant ] [ solitude ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

nuit de l'âme

[...] si ton cœur se dessèche dans les déserts, subis ; souffre le désespoir et la paralysie de ta volonté ; c’est ton centre le plus intime qui va être labouré, bouleversé, écartelé. Toutes les tentations accourent, les plus dégoûtantes, les plus séduisantes, les plus grossières, les plus subtiles. Subis. Ne bouge pas. Reçois les rafales. Regarde en toi sans ciller. Tu te crois rejeté du Père parce qu’en ce moment tu te vois tel que tu es ; ton esprit défaille dans des agonies sans cesse renaissantes de désagrégation, de dénudement, d’impuissance ; il tombe tout vif en enfer. Aucun homme, aucune lecture, ne peut t’aider ; le remorts, l’impossibilité de prier, de penser, d’agir, t’écrasent.

Auteur: Sédir Paul Yvon Le Loup

Info: "Forces mystiques et conduite de la vie", bibliothèque des amitiés spirituelles, Paris, 1956, page 45

[ épreuve ] [ solitude ] [ souffrance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

perdu

Je suis globalement fatiguée de la vie terrestre. Les bras vous en tombent à songer combien de sols lavés et non lavés, de laits débordés et non débordés, de propriétaires, de casseroles, etc... vous attendent. [...] Je n'ai rien hormis ma haine de tous les propriétaires de la vie : parce que je ne suis pas comme eux. [...] C'est le miséreux - face aux possédants, le miséreux - face aux non-possédants (double haine), seul face à tous et seul contre tous. C'est l'âme et le quartier de viande, l'âme et l'esprit petit-bourgeois. Ces forces universelles se sont heurtées une fois de plus !
Je ne sais pas vivre ici-bas !

Auteur: Tsvetaeva Marina

Info: Vivre dans le feu, Robert Laffont, p166, Lettre à Tshirikova, le 27 avril 1923

[ solitude ]

 

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sagesse

Quand tu es seul, tu dis que tu es dans un désert. Quand tu es dans le grand monde, tu dis que tu es au milieu des brigands, des voleurs, des fourbes. Tu te plains de tes parents, de ta femme, de tes enfants, de tes amis et de tes voisins. Eh ! si tu étais raisonnable, quand tu es seul, tu dirais que tu es en repos, en liberté, que tu jouis de toi-même, et que tu es semblable à la divinité. Et quand tu es dans le monde, au lieu de te chagriner et d'appeler cela embarras, tumulte, tu l'appellerais une fête, ou des jeux publics, et tu serais toujours content.

Auteur: Épictète

Info: Entretiens, Livre I, XXXVI

[ rapports humains ] [ solitude ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-hommes

- Ici, répondit Conrad. dans le coin. Des femmes, des jeunes femmes, qui sont plus ou moins intelligentes, bien élevées, honnêtes, capables, fortes. Elles veulent travailler. Partout ailleurs, elles finiraient avec de jeunes types bien et solides, des types comme elles. Mais par ici elles s'entichent de types qui sont tout le contraire, des types qui sont voués à finir en prison, qui passent leur vie à causer des problèmes. Elles finissent avec des types qui sont des emmerdes ambulantes. On voit beaucoup ça. Pourquoi ?
- Quelque chose dans l'eau, suggéra Coop .
- Les hivers sont trop longs, proposa D.B.
- Les jeunes portent un après-rasage particulier, dit Coop.
- Elles veulent pas rester seules, les filles, dit Whizzer .

Auteur: Castle Freeman Jr.

Info: Viens avec moi

[ solitude ] [ inquiétude ]

 

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perdu

Les événements dont je vais parler se sont passés avant que ma vie ne prenne forme. Elle pouvait encore partir dans toutes les directions, comme lorsque l'on erre au hasard, par un soir d'été. On est jeune, on se dit que tout est possible, même s'il n'arrive pas grand-chose pour autant. On est encore seul face à l'existence, détaché, parce que la vie ne s'est pas encore intéressée à nous, parce que nous n'y avons pas encore apposé nos marques. On peut même avoir l'impression d'être un intrus, un importun. La liberté a le goût amer du fruit vert tandis que l'on prolonge son errance à travers la ville assez longtemps pour la voir se vider des gens qui rentrent chez eux.

Auteur: Grondahl Jens Christian

Info: Les Mains Rouges de

[ solitude ] [ adolescence ] [ quête ]

 

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témoin

L'ombre vague d'un sourire passa sur son visage. Mais ce n'était pas l'expression cruelle d'une raillerie. J'ai réfléchi très profondément à ce que cela signifiait d'être un observateur détaché de naissance. Je n'ai pas de maladie incurable. Je suis un observateur détaché de naissance. Enfant, je jouais avec les autres et adulte, j'ai assisté à toutes sortes de représentations plus ou moins respectables pour des raisons sociales : quelle que soit l'animation de mon entourage, je ne me suis jamais senti dans le tourbillon et je n'en ai jamais joui au fond de moi. Il m'est arrivé d'être sur la scène du théâtre de la vie, mais je n'ai jamais tenu un rôle digne de ce nom. J'étais au mieux un figurant.

Auteur: Ogaï Mori Rintaro

Info: Chimères, Cent contes

[ spectateur ] [ marginal ] [ solitude ]

 

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impossibilité relationnelle

Si Marina [Tsvetaieva] n’a pas, de toute évidence, une vie chaste, si elle multiplie les liaisons souvent éphémères, elle entretient avec [Rainer Maria] Rilke, comme avec Boris [Pasternak], un amour idéalisé, combien plus spirituel que charnel. Il ne s’agit pas pour autant de cet amour courtois qui prône la chasteté, celui qu’ont chanté les troubadours du XIIe siècle, même si son amour à elle y ressemble un peu. Car, pour Marina, le corps finit là où l’âme commence. Elle cherche dans ses aventures amoureuses à traduire ce corps en âme, en magnifiant l’amour physique, en "s’abîmant en lui, l’évidant", selon ses termes, seule manière à ses yeux de pouvoir aimer. Mais cet effort obstiné ne la mène à rien, sinon à retourner à elle-même, à sa seule âme.

Auteur: Pajak Frédéric

Info: Dans "Manifeste incertain", volume 7, page 211

[ sublimation ] [ solitude ] [ impasse sexuelle ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

épouse écrasée

D’ordinaire, je suis tout à fait d’accord avec mon destin et je vois parfaitement combien j’ai de la chance, mais de temps en temps je suis torturée par le conflit, comment me mettre en valeur à côté de Carl ; je trouve que je n’ai pas d’amis, mais que tous ceux qui nous fréquentent ne viennent en fait que pour Carl, sauf quelques personnes tout à fait ennuyeuses et inintéressantes pour moi.

Toutes les femmes sont naturellement amoureuses de lui, et chez les hommes je suis de toute manière immédiatement écartée en tant que femme du père ou de l’ami. Mais j’ai quand même un fort besoin de voir des gens, et Carl dit aussi que je ne dois plus comme jusqu’à présent me concentrer uniquement sur lui et les enfants, mais comment dois-je m’y prendre ?

Auteur: Jung Emma

Info: Lettre à Freud du 24 novembre 1911, à propos de son mari Carl Gustav Jung

[ déséquilibre conjugal ] [ solitude ] [ célébrité ] [ recherche d'indépendance ] [ prestige dépréciatif ] [ couple ] [ impasse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson