Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 362
Temps de recherche: 0.0418s

dernières paroles

Ma chère maman,
De tous et de toutes, je sais que ce sera toi qui souffriras le plus et c'est vers toi qu'ira ma dernière pensée. Il ne faut en vouloir à personne de ma mort, car j'ai moi-même choisi mon destin.
Que puis-je t'écrire, car quoique j'ai l'esprit clair, je ne trouve pas mes mots. Je m'étais engagé dans l'Armée de la Libération et je meurs quand la victoire éclate... Je vais être fusillé tout à l'heure avec mes 23 camarades.
Après la guerre, tu pourras faire valoir tes droits de pension. La prison te fera parvenir mes affaires personnelles, je garde le maillot de papa pour que le froid ne me fasse pas trembler.
Ma chère soeur, il ne faut pas trop penser à moi, ne sois pas triste, marie-toi à un bon gars, et à tes enfants, tu leur parleras de cet oncle qu'ils n'ont pas connu.
Mon cher papa, il faut que tu sois fort, d'ailleurs, il est impossible que l'homme et la femme qui m'ont mis au monde ne soient pas forts.
Encore une fois, je vous dis adieu. Courage. Votre fils Spartaco.

Auteur: Fontano Spartaco

Info: Fresnes, le 21 février 1944

[ exécution ]

 

Commentaires: 0

sentiment extrême

Que vous veut-on, quand on vous dit : "Je t'aime" ? La déclaration ne déclare guère ce qu'elle déclare. Pas même si elle est de l'offre ou de la demande. La magie de la formule ne tient pas à son sens, mais à son élocution. Sans dire ce qu'elle requiert, elle l'exige, tout simplement. "Je t'aime" est une clé, un mot de passe.

Qui exprime sa flamme se confère des droits. L'amour a l'étrange vertu de légitimer ce qui se trame en son nom. De l'ardeur à la caresse, il n'a rien à justifier, du dépit à la violence, non plus. Ce que vous veut qui vous aime est sans recours. L'amour ne s'autorise que de lui-même.

Et à quoi s'expose-t-on quand on aime ?

Au pire, évidemment ! De l'autre comme de soi.

L'amour invite à souffrir autant qu'à faire souffrir. Il anoblit ce qu'on subit comme ce qu'on fait subir. L'amour contente pour autant qu'il aveugle. Il pare de noblesse nos plus grandes faiblesses. En son nom tout peut se faire.

En son nom, tout se fait.

Est-ce folie d'aimer ?

Auteur: Lavie Jean-Claude

Info: L'amour est un crime parfait

[ risques ] [ sordide ] [ relations ] [ annexion ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

mythe

Osiris : le dieu au pouvoir de renaissance spirituelle Comme Caïn a tué son frère Abel par jalousie, Osiris a été sournoisement assassiné par son frère Seth. Il est le grain qui meurt et qui renaît tantôt du Nil, tantôt de la lune croissante, ou même du soleil. Dieu des morts et du recommencement de la vie, il est le roi-juge qui préside le tribunal céleste qui récompense ou punit les âmes appelées à traverser le monde souterrain de la mort terrestre. Osiris étant le pilier, la pierre d'angle de la nouvelle religion qui invite au ciel par l'escalier de la pyramide. Précurseur du Christ également mis à mort par ses frères de religion, Osiris est déjà tout un symbole transmis par un étranger nommé Imhotep qui semble venu d'un autre temps pour apporter aux générations futures un message qui leur permettra de vivre, de souffrir et de renaître dans une autre vie. Le message d'Imhotep ressemble à la mission d'un prophète qui va bouleverser (sans les abolir) les anciennes croyances et superstitions. Travail de longue haleine qui connaîtra bien des hauts et des bas dans les 2 millénaires à venir !

Auteur: Internet

Info:

[ ancienne Egypte ] [ légende ] [ genèse ]

 

Commentaires: 0

évolution

Un aspect négligé de la question, enfin. Tu te demandes ce qui a fait tomber en désuétude le message amoureux, et tu en rends responsable la médicalisation des souffrances. Est-ce vraiment tout ? A mon sens, c’est aussi une affaire de technologie. La poésie amoureuse s’effondre au XXe siècle, quand l’écrit, sa lenteur d’acheminement et le caractère partiel de sa représentation du réel sont concurrencés par les communications instantanées (le téléphone) et l’image exhaustive (la photographie). Du moment où l’instantané est redevenu écrit, nous avons recommencé à nous érotiser les uns les autres par messages textuels. L’omniprésence des autres sur le réseau redonne une place paradoxale à la lyrique amoureuse. De fait, la surprésence virtuelle aboutit à un sentiment d’absence impossible à apaiser. L’espace de ce qu’il y a à dire à l’autre grandit sans cesse, avec la réduction des
écarts temporels de communication. Il est certain que les messages ne remplacent pas les corps. L’absence prend juste un nouveau tour, et la manière de s’en plaindre, et la manière d’en souffrir. Il y a un sophisme torturant au coeur des technologies numériques : puisque nous pouvons communiquer tout le temps, comment pourrions-nous nous manquer ?

Auteur: Lucbert Sandra

Info: La Toile

[ rapports humains ] [ trop-plein ] [ téléphone ]

 

Commentaires: 0

autodestruction

La littérature est une défense contre les attaques de la vie. Elle dit à la vie : "Tu ne peux pas me tromper. Je connais tes habitudes, je prévois et aime observer tes réactions, et je vole ton secret en t'impliquant par des obstacles astucieux qui interrompent ton flux normal".

L'autre défense contre les choses en général est le silence, alors que nous rassemblons nos forces pour un nouveau bond en avant. Mais nous devons nous imposer ce silence à nous-même, et non nous le faire imposer, même par la mort. Se choisir une épreuve est notre seule défense contre cette épreuve. C'est ce que l'on entend par accepter la souffrance. Ne pas s'y résigner, mais l'utiliser comme un tremplin. Contrôler l'effet de ses coups. Ceux qui, de par leur nature même, peuvent souffrir complètement, totalement, ont un avantage. C'est ainsi que nous pouvons désarmer le pouvoir de la souffrance, en faire notre propre création, notre propre choix ; nous y soumettre. Une justification du suicide. La charité n'a pas sa place dans tout cela. À moins que, peut-être, cet acte de violence ne soit en soi la plus vraie des formes de charité ?

Auteur: Pavèse Césare

Info:

[ philosophie ] [ question ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

déclarations d'amour

Je sais ce qu'à mon coeur coûtera votre vue ;
Mais qui cherche à mourir doit chercher ce qui tue.
Madame, l'heure approche, et demain votre foi
Vous fait de m'oublier une éternelle loi :
Je n'ai plus que ce jour, que ce moment de vie.
Pardonnez à l'amour qui vous la sacrifie,
Et souffrez qu'un soupir exhale à vos genoux,
Pour ma dernière joie, une âme toute à vous.
Eurydice.
Et la mienne, seigneur, la jugez-vous si forte,
Que vous ne craigniez point que ce moment l'emporte,
Que ce même soupir qui tranchera vos jours
Ne tranche aussi des miens le déplorable cours ?
Vivez, seigneur, vivez, afin que je languisse,
Qu'à vos feux ma langueur rende longtemps justice.
Le trépas à vos yeux me semblerait trop doux,
Et je n'ai pas encore assez souffert pour vous.
Je veux qu'un noir chagrin à pas lents me consume,
Qu'il me fasse à longs traits goûter son amertume ;
Je veux, sans que la mort ose me secourir,
Toujours aimer, toujours souffrir, toujours mourir.
Mais pardonneriez-vous l'aveu d'une faiblesse
À cette douloureuse et fatale tendresse ?
Vous pourriez-vous, seigneur, résoudre à soulager
Un malheur si pressant par un bonheur léger ?

Auteur: Corneille Pierre

Info: Suréna 1,3

 

Commentaires: 0

état d'esprit nocturne

Depuis longtemps déjà, il constatait qu’il était de plus en plus enclin au scrupule, et ceci en toutes choses, qu’elles fussent importantes ou futiles ; aussi avait-il résolu de se fier le moins possible à lui-même. Mais il ne pouvait contester la réalité de certains faits. Ces derniers temps, la nuit, ses pensées, ses sensations coutumières se métamorphosaient tant et plus, et ne ressemblaient plus du tout à celles qu’il avait eues au début des journées. Il en fut frappé et alla consulter un médecin célèbre qu’il connaissait, il est vrai, personnellement. Bien entendu, il lui conta la chose en plaisantant. Il lui fut répondu que la transformation et même le dédoublement des pensées, durant l’insomnie et, en général, au cours de la nuit, était un phénomène très fréquent chez ceux qui "pensent et sentent intensément" ; que les convictions d’une vie entière se transformaient soudainement sous l’action déprimante de la nuit et de l’insomnie ; l’on prenait soudain, sans rime ni raison, les plus fatales résolutions, bien entendu sans dépasser certaines limites ; mais si le sujet éprouvait ce dédoublement au point de souffrir, c’était l’indice incontestable qu’il s’agissait de maladie ; il fallait, dans ce cas, agir sans retard.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: L'éternel mari

[ conflit ] [ tourment ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Coli Masson

prospective

Le monde de l’an 2014 n’aura que peu de travaux de routine qui ne puissent être mieux accomplis par une machine quelconque que par n’importe quel être humain. La race humaine sera ainsi globalement dévouée à l’entretien des machines… l’humanité souffrira gravement du mal de l’ennui, une maladie se répandant toujours plus largement chaque année, et gagnant en intensité. Cela aura des conséquences sévères sur le plan mental, émotionnel et sociologique, et j’ai l’audace de dire que la psychiatrie sera de loin la plus importante spécialité médicale en 2014. Les rares chanceux qui peuvent s’impliquer dans un quelconque emploi créatif seront la véritable élite de l’humanité, car eux seuls feront davantage que servir une machine. L’hypothèse la plus sombre que je puisse faire pour 2014 est que dans une société de loisirs forcés, le mot travail sera le plus valorisé du vocabulaire ! (...) L’écran, en plus de vous permettre de voir les gens que vous appelez, vous permettra également daccéder à des documents, de voir des photographies ou de lire des passages de livres. Une constellation de satellites rendra possible les appels directs vers n’importe quel point de la terre, même la station météorologique en Antarctique. (...)

Auteur: Asimov Isaac

Info: Invité en 1964 à la Foire Internationale de New-York, répondant à la question " à quoi ressemblera la Foire Internationale de 2014 ?"

[ futur-ancien ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

dernières paroles

Ma chère petite fille, mon cher petit amour,
ta mère écrit sa dernière lettre, ma chère petite fille ; demain à 6 heures du matin, le 10 mai, je ne serai plus.
Ne pleure pas, mon amour ; ta maman ne pleure plus non plus. Je meurs la conscience en paix et avec la ferme conviction que demain tu auras une vie et un futur plus heureux que ceux de ta maman. Tu n'auras plus à souffrir. Sois fière de ta maman, mon petit amour. J'ai toujours ton image devant moi.
Je vais croire que tu reverras ton père, et j'ai l'espoir qu'il aura un sort différent du mien. Dis-lui que je n'ai jamais cessé de penser à lui, comme je n'ai jamais cessé de penser à toi. Je vous aime tous les deux de tout mon coeur. Vous m'êtes chers tous les deux. Ma chère enfant, ton père est, pour toi, aussi une mère. Il t'aime beaucoup. Tu ne ressentiras pas le manque de ta maman. Ma chère enfant, je finis cette lettre avec l'espérance que tu seras heureuse toute ta vie, avec ton père, avec tout le monde.
Je t'embrasse de tout mon coeur, beaucoup, beaucoup.
Mon amour pour toujours, Ta maman.

Auteur: Bancic Olga

Info: P. Ganier Raymond, L'Affiche Rouge 1975

[ exécution ]

 

Commentaires: 0

maman-enfant

On ne peut pas dire que, pour augmenter l’attachement du petit, il suffit de satisfaire ses besoins. Au contraire même, c’est l’apaisement d’une souffrance qui augmente l’attachement et non pas la satisfaction d’un plaisir. Ce qui revient à dire que, pour éprouver le bonheur d’aimer, il faut auparavant avoir souffert d’une perte affective. ...Un être vivant qui ne souffrirait ne de douleur physique ni du chagrin d’un manque n’aurait aucune raison de s’attacher ! ...Par bonheur, un bébé humain souffre dès sa naissance. Quand il quitte l’eau du milieu amniotique qui était chauffé à 37° C, il a froid, il sèche, il est brutalisé par la nouvelle sensorialité qui l’entoure. La lumière l’éblouit, les sons ne sont plus filtrés, on le cogne en le prenant puisqu’il ne baigne plus dans la suspension hydrostatique utérine, et il souffre dans sa poitrine lorsque ses poumons se déplissent pour respirer. C’est alors que surgit une énorme enveloppe sensorielle qu’on appelle ‘mère‘. Elle le réchauffe, l’entoure d’odeurs, de touchers et de sonorités qu’il reconnaît puisqu’il les avait déjà perçues avant sa naissance. Sauvé ! Désormais, chaque fois qu’il devra endurer un petit malheur, le bébé sait que le même objet sensoriel surviendra, lui permettant ainsi d’apprendre à espérer.

Auteur: Cyrulnik Boris

Info: De chair et d'âme

[ nouveau-né ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel