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sport

Courir le rendait heureux, à tout le moins le soulageait, et épargnait aux autres son agitation infernale et son despotisme. Courir, dans la merveilleuse odeur des feuilles, dans les exhalaisons d’écorce. Briser les petites branches sur le sentier, sentir glisser son pied sur la boue quand la pente se fait plus forte. Le plaisir des premiers essoufflements qui font trembler la voix dans le martèlement irréversible de la foulée. Le danger joyeux du rire qui risque de ralentir la course. Se sentir emporté en avant, aspiré par le vide qu’on crée devant soi. Sentir la chaleur de son visage épouser la fraîcheur des brumes, et ses cheveux coller aux tempes. Les nuances des labours, l’immensité de la Flandre. Apercevoir de fines haleines à sang chaud monter du sol, d’entre les taillis morts. Bombés, les chemins pavés. Le revers des maisons, et leurs petites cours qu’on ne voit autrement que du train. Trébucher, le regard perdu dans les glèbes molles ou les ornières gelées, sur toutes les surprises et les brusqueries malicieuses du paysage, qui désagrégèrent les petites meutes de coureurs et en dissipent la chaleur organique. Les bifurcations qu’il ne faut pas manquer, où le chemin s’engouffre sous les arbres et oblige à courir l’un derrière l’autre. L’allure qui se tend, le pouls qui s’étrangle et se fait bruyant. Ne pas céder sa place, s’imposer du coude, en riant puis sans rire. N’accorder de larmes qu’à la vitesse et à l’air froid.

À la bouche, le gout ferreux du sang.

Toute mélancolie bue, le versant féroce de la joie.

Le sentiment époumoné de sa supériorité.

Auteur: Haralambon Olivier

Info: Le versant féroce de la joie

[ dépense physique ]

 

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sport

Tennis suisse, 3 jours, trois chroniques (III)

Mes coqs ce matin : FEDERERRRRRRR...... WAWRINKAAAAAA.... FEDERERRRRRRR......

WAWRINKAAAAAA....

Ho ! Ca va la crête ? Le tennis, c'est pas fait pour les quasi dindes...

Faut dire qu'il y a peu nous sommes allés les voir, le duo d'enfer, avec mon fiston, grâce à un camarade qui nous a filé deux billet à l'oeil. Oui oui, nous avons pu matter le double de la coupe Davis à Palexpo. Peuchère mes mémères, c'est pas tous les jours qu'on va contempler le no 1 mondial à la Race (Stan) associé au best ever. Deux CHuisses ! Ho, c'est rare, fils, déguste, tu pourras en parler à tes petits enfants. Hop Schwitz, Forza Swizzerra, Rock & Rolle cocorico... Et pour un preque vieil autochtone intégriste retrouver VaudWrinka associé à celui qui à su Fédérer l'admiration mondiale c'est pas dla daube. Des cimes qu'on reverra pas, ni nos descendants, ni leurs descendants à eux.

Après-midi sympa au-delà de la défaite. Car ils l'ont perdu ce match-là, aussi curieux que cela puisse paraitre. Perte sans dommage puisque nos deux Héros (faites gaffe de ne pas prononcer ces trois mots à la suisse allemande) ont rétabli la chose le lendemain. Au final un week-end tennistique intéressant. Stan un peu déstabilisé par son nouveau statut, Rodge toujours aussi stable, regardant impuissant les Kazaks bombarder son compère affaibli... Et puis nous voilà finalement qualifiés en demi-finale contre l'Italie,

Et là, les remords. Parce que dans ma diatribe précédente j'ai osé mettre en doute le maitre, rayer la statue chromée. Un peu comme si j'avais violé Heidi au Lauberhorn... ou devant les deux chambres réunies. Tous ces regards sévères... réprobateurs. Repentance qui m'a poussé vers l'examen de conscience. Parce que ces gnières, finalement, s'ils ont succès et pognon, ils l'ont mérité. En tout cas plus que d'autres : héritiers, chefs de services bombardés et autres gagnants des multiples loteries de la vie. Ils se sont farcis des vies de chiens. Pensez : 5 heures de tennis, muscu etc. quasi tous les jours durant 20 ans sans débander. Sans parler des voyages incessants, chambres d'hôtels et autres obligations brise-burne routinières sous forme de journalistes fouineurs, admirateurs encombrants, midinettes pleines d'espoir... Un pensum.

Et il y a Stan, un type lambda du gros-de-Vaud qu'on aurait jamais idée d'attaquer, passé par l'école anthroposophe, celle qui vous délivre plutôt des pacifiques. Ce qui est peut-être la cause de son éclosion différée, allez savoir ?

Mais je m'égare... Je voudrai juste qu'ils la ramènent une fois, cette coupe Davis. Dans le futur, j'ai comme l'impression que ce sera plus dur.

Auteur: Mg

Info: avril 2014

[ helvète ]

 

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sport

Je suis passé devant un magasin où des télés diffusaient l'US Open. Pendant quinze secondes, j'ai cru que c'était un jeu vidéo tellement ça cognait. Aujourd'hui, le tennis, c'est un bras de fer, c'est hyper physique. La notion de finesse n'existe plus. Les gens disent que Federer joue en finesse. Non, Federer joue relâché, mais il ne joue pas en finesse. Il cogne au service, il fracasse en coup droit, il fracasse en revers, et de temps en temps il fait un slice ou une amortie quand il en a marre. Il n'y a plus cette notion de surprise. C'est à qui tapera le plus fort, à qui sera le plus résistant.
Mais alors c'est impressionnant, ça joue tellement bien, ça me fait halluciner. Il y a quelques semaines, on m'a demandé ce que je pensais du niveau. J'ai répondu : à mon meilleur, meilleur, meilleur niveau, contre Djokovic, je ne gagne pas un jeu. D'ailleurs, en Serbie, un journaliste a mal fait la traduction et a balancé l'interview en écrivant : "Noah a dit que s'il jouait Djokovic, Djokovic ne ferait pas un jeu." J'ai fait les titres des journaux télévisés en Serbie toute une journée !
Le bond en avant physique opéré ces dernières années vous surprend-il ?
Déjà, pendant la période Agassi-Sampras, je me demandais jusqu'où ils iraient. Là, ils jouent pareil, sauf qu'ils font dix centimètres et dix kilos de plus, et les mecs progressent encore. Nadal, au départ, c'était un joueur uniquement défensif, et maintenant il contre-attaque. Si tu joues court, il a un slice en revers magnifique. Techniquement, c'est fantastique. Les mecs continuent à évoluer, et ce n'est pas fini. Parce qu'il n'y a pas encore eu de Michael Jordan du tennis, un mec de 2,02 mètres, souple, avec le toucher et la puissance. Aujourd'hui, aux Etats-Unis, ces énergumènes vont direct au basket. Mais c'est ça, le tennis de demain. Et là, je pense que ça pourra de nouveau passer par le service-volée.
Y a-t-il un joueur qui vous fasse vibrer aujourd'hui ?
Dans une autre vie, je vais monter un circuit où on aura le droit de gueuler, d'insulter tout le monde, d'être comme on a envie d'être. On a tué le jeu en installant, il y a quinze ou vingt ans, une espèce de code de conduite parce qu'il ne fallait pas heurter les oreilles du jeune public américain qui ne pouvait pas entendre "fuck" ou "shit". Du coup, la génération qui est arrivée ensuite a appris le tennis avec ces règles qui ont tué l'âme du jeu.
Lorsque j'étais joueur, le public était plus proche de nous, plus concerné par notre jeu, parce qu'il nous connaissait, nous entendait gueuler. McEnroe a fait une carrière par ses gueulantes. Les gens aimaient le voir parce qu'ils se disaient : "Il va y avoir le bordel." McEnroe n'existerait pas aujourd'hui, il ne pourrait pas jouer.
Il y a deux ou trois ans, la finale du double messieurs avait lieu sur le Central, et la finale du double des légendes sur le court n° 1. Le Central était vide, le court n° 1 était bourré. Les gens voulaient voir McEnroe. Ça délirait. Il y avait de la vie. Le code de conduite a enlevé la vie. Aujourd'hui, tu ne connais pas la voix des joueurs, tu ne sais pas qui ils sont, quelle est leur personnalité. Pourtant ils en ont une. Djokovic, il ne demande qu'à déconner, mais ce n'est plus possible : il y a des flics partout qui te mettent des points de pénalité. Et le public a assimilé tout ça. Tu dis "merde" et tu te retrouves avec tout un stade qui siffle. Il faut du politiquement correct. Tout le monde pareil, c'est ça qui plaît aux diffuseurs américains comme CBS.
En France, le politiquement correct, en ce moment, c'est le "Hollande bashing". Vous aviez soutenu sa candidature pendant la campagne présidentielle. Un an plus tard, faites-vous partie des électeurs déçus ?
Déçu de quoi ? Je ne m'attendais pas à ce que, du jour au lendemain, tout le monde ait du boulot et se mette à danser Saga Africa. Hollande a été élu largement, et le lendemain de son élection les gens râlaient déjà. C'est la crise. Il faut qu'on se serre la ceinture et qu'on y aille tous ensemble. Sincèrement, je ne pense pas que la situation du pays soit la faute de Hollande. Personne ne pourrait faire mieux à sa place. Il arrive, le match est pourri, les balles sont pourries, le court est pourri, les arbitres sont corrompus, et le public a envie qu'il paume.

Auteur: Noah Yannick

Info:

[ évolution ] [ tennis ]

 

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