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désir de complétude

Obsédé par la guérison du genre humain, Auguste Comte en arrive presque, génialement, à inventer une partie du freudisme cinquante ans avant Freud. En affirmant que l’activité du cerveau n’est pas isolable de celle de l’organisme. […] Au premier tome de sa Politique positive, on trouve une classification systématique des "dix-huit fonctions intérieures du cerveau". Il a passé trois ans, de 1846 à 1850, à y travailler. C’est son "tableau systématique de l’âme". L’ennui est que tout cela est présenté dans l’optique du rétablissement d’une harmonie originaire qui aurait été brisée mais serait restaurable. Cette Harmonie est fondamentale dans l’économie de l’organisation dixneuviémiste. Rien ne prouve, n’est-ce pas, qu’il y aurait à la base une béance, un manque, un trou. Pourquoi pas plutôt une Harmonie oubliée ? A tous les niveaux – poétique, politique, philosophique, idéologique – de la sublimation sexuelle, le 19e est mobilisé par le militantisme de l’Harmonie. Ce qui explique d’ailleurs en partie la répulsion générale, plus tard, pour l’intervention de Freud remettant le genre humain dans son ornière de castration. Réactualisant brusquement sous d’autres noms la dissonance qui constitue le sujet alors que celui-ci vient justement de se persuader qu’il était tombé d’une Harmonie indicible.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 78

[ positivisme ] [ psychanalyse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

anthropocentrisme

Je viens de découvrir un nouveau gourou. Pas besoin de les chercher, ils sont comme les feuilles d'automnes, un peu partout suivant la saison, il suffit de savoir lire ou écouter. Celui-ci se nomme Jean-Pierre Garnier Malet. Il développe une théorie (comme quoi on a tous un double) qui expliquerait tout et son contraire. Système qu'il tente de rendre cohérent via de nombreuses acrobaties verbales, tout ça en agitant des papiers universitaires et en affirmant qu'il a passé des années et des années à y travailler 18 heures par jour. Bon. C'est toujours fascinant de constater combien on est prêt à gober à peu près n'importe quoi... Le plus drôle c'est que ce mec a peut-être raison ou partiellement raison. Mais comment savoir, pourquoi le croire lui ? Quelle est la différence entre ses dires et un bouqin de SF ? Que peut-il affirmer de différent des autres puisqu'il use des mêmes mots, vocables usés jusqu'à la corde, limités, aveuglants, prisons... Miroirs aux alouettes. Présent, passé, vie, mort... Aah, les conventions du langage, que nous voulons "fixées" puisque ce sont elles qui permettent d'établir un réel homéostatique rassurant. Les humains sont parvenus à créer leur propre réalité. Ils sont des parvenus.

Auteur: Mg

Info: 3 nov. 2019

[ . ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

dernières paroles

Chers amis : en raison de la précarité de ma santé et de la terrible dépression sentimentale dont je souffre, ne pouvant plus continuer à écrire et à lutter pour la liberté de Cuba, je mets fin à mes jours. Ces dernières années, bien que me sentant très malade, j'ai pu terminer mon oeuvre littéraire à laquelle j'avais travaillé durant près de trente ans. Je vous lègue donc en héritage toutes mes terreurs, mais aussi l'espoir que bientôt Cuba sera libre. Je me sens satisfait d'avoir pu contribuer, même modestement, au triomphe de cette liberté. Je mets fin à mes jours volontairement, car je ne peux continuer à travailler. Aucune des personnes qui m'entourent n'est impliquée dans cette décision. Il y a un seul responsable : Fidel Castro. La souffrance de l'exil, la douleur de l'expatriation, la solitude et les maladies que j'ai pu contracter en exil, je ne les aurais certainement pas subies si j'avais pu vivre en liberté dans mon pays. J'exhorte le peuple cubain de l'exil comme de l'île à continuer à lutter pour la liberté. Mon message n'est pas un message de défaite, mais de lutte et d'espérance. Cuba sera libre. Moi je le suis déjà.

Auteur: Arenas Reinaldo

Info:

[ note de suicide ] [ excipit ]

 

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couple

La suite, c'est le quotidien qui vous rattrape — ses calmes plats, ses soubresauts, ses habitudes, son cours ordinaire. Louise avait commencé à travailler à l'hôpital. Le jour, la nuit, les week-ends, elle se tenait en alerte comme un soldat mobilisable à tout moment. On se croisait. Elle partait quand j'arrivais. Rentrait quand je partais. Souvent c'était un jour sur deux. Comme dans un amour alterné. Parfois j'avais l'impression que nous prenions un de ces tourniquets, à l'entrée des grands magasins. Nos vies disparaissaient dans la rotation de nos emplois du temps. Alors on s'écrivait. Pour elle une lettre sur la table. Pour moi un mot collé sur le frigo. Elle s'appliquait, je me contentais de griffonner. Je me cherchais des excuses en répétant que je ne savais pas trouver les mots. Elle ne me croyait pas. Pour elle, chacun de nous est poète. Le seul témoin de ce manège épistolaire s'appelait Apollinaire : le chat qui habitait avec nous. C'est elle qui avait choisi son nom. J'aurais préféré Sonny, pour Sonny Rollins, dont les microsillons tournaient sur ma platine, mais les calligrammes de l'auteur des lettres à Lou l'avaient emporté sur les notes du saxophoniste.


Auteur: Astolfi Christian

Info: De notre monde emporté. Le Bruit du monde, pp 31-32

[ désynchronisé ] [ routine ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

continuité de sens

Nous ne sommes pas nés avec le seul besoin d’être rassasiés, mais avec le "besoin second" de pourvoir à ce rassasiement. Il ne nous est pas seulement insupportable de vivre sans nourriture ; il nous est également insupportable de vivre sans travailler à nous la procurer. [...] notre vie à tous est doublement aliénée : elle n’est pas seulement faite de travail sans fruit mais aussi de fruits obtenus sans travail. [...]

Cette seconde aliénation du travail par rapport à ses "fruits" est la véritable souffrance que nous inflige notre pays de cocagne. Il n’est donc pas étonnant qu’y surgisse la soif de l’effort, le besoin de savourer ne serait-ce qu’une fois un fruit que l’on a soi-même cultivé, celui d’atteindre un but vers lequel on a soi-même marché, celui d’utiliser une table que l’on a soi-même construite, la soif d’une résistance et de l’effort physique nécessaire à la vaincre.

C’est cette soif qui apaise l’homme contemporain. Et il le fait d’une manière artificielle : en effet, afin de surmonter des résistances et de pouvoir jouir de les avoir surmontées, il produit volontairement des résistances, ou plutôt les fait produire pour lui. Les résistances sont aujourd’hui devenues des produits.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, pages 228-229

[ nature laborieuse ] [ absurdité ] [ dépossession ] [ frustration ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

économie

L'espérance de vie augmente et doit se répercuter sur notre manière de travailler: il faut travailler moins, mais plus longtemps. Ce qui générera une force de travail plus saine et plus productive, tout en abordant les problématiques liées à la longévité. Le travail devrait être adapté à l'âge. On peut travailler longtemps et beaucoup à trente ans pas à septante.
La question centrale finira par se poser : comment occuper les gens ? D'ailleurs dès 1930, l'économiste anglais John Maynard Keynes donnait sa vision prospective du travail un siècle plus tard, dans une oeuvre fictive: il disait alors qu'on pourrait se contenter en 2030 de travailler 15 heures par semaine et que l'ennui serait si présent dans le monde professionnel que le principal problème collectif serait de répartir le travail... Une opinion partagée aujourd'hui par le chercheur en Sciences sociales Paul Jorion, catégorique sur le fait que le travail et l'emploi sont "voués à disparaître". Car en plus des problèmes liés à la longévité du travail, l'homme doit faire face à une "ordinatisation" des métiers, qui sont peu à peu remplacés par des machines. Problème actuel :
A) Nous nous débarrassons du travail de manière massive
B) La personne remplacée par une machine n'en profite absolument pas.

Auteur: Internet

Info: 20 juillet 2014

[ prospective ] [ progrès ]

 

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beaux-arts

La peinture est le moins exigeant, le plus commode de tous les arts : le moins exigeant, parce qu'en raison des moyens qu'elle emploie et de l'objet qu'elle représente, lors même qu'elle n'est qu'une oeuvre manuelle, et à peine un art, elle se fait encore bien venir et nous plaît ; ensuite, parce qu'une exécution technique, bien que dépourvue de talent, excite l'admiration des hommes d'un esprit cultivé comme des ignorants, de sorte qu'il suffit d'approcher jusqu'à un certain point de l'art pour être bien accueilli dans une sphère supérieure. La vérité dans les couleurs, dans le dessin, dans la perspective, nous fait déjà plaisir ; et comme l'oeil d'ailleurs est habitué à tout voir, il n'est pas blessé par une forme laide ou même par une image hideuse, comme l'oreille est choquée par un son faux. On tolère les plus mauvaises peintures parce qu'on est accoutumé à voir des objets plus difformes encore. Il suffit donc au peintre d'être artiste seulement jusqu'à un certain degré, pour trouver un public plus nombreux que le musicien qui a un talent égal. Au moins, le peintre médiocre peut toujours travailler seul, au lieu que le musicien faible est obligé de s'associer à d'autres musiciens pour produire quelque effet par l'ensemble.

Auteur: Goethe Johann Wolfgang von

Info: Maximes et réflexions, Première partie, trad. Sigismond Sklower, p.12, Brockhaus et Avenarius, 1842

[ art pictural ]

 

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éthique

Puisque l’homme instrumentalisé est neutre [...], il reste [...] insouciant dans l’acte même de travailler : il s’ "abandonne" à son travail. Il espère que cela "continuera" à tout prix, sans qu’il ait à devenir responsable de ce qu’il fait.

Puisque ses activités ne s’achèvent jamais dans une véritable finalité qui leur aurait d’abord été "extérieure" mais ne prennent fin que pour des raisons qui n’ont jamais qu’un rapport contingent avec ce qu’il fait, il n’entretient pas de véritable rapport avec l’avenir. [...]

Puisqu’il est habitué à exercer une activité qui ne requiert aucune conscience morale – et qu’on ne souhaite d’ailleurs pas qu’il en ait – il n’a pas de conscience morale. Et ce avec la meilleure conscience du monde. [...]

Puisqu’il est également convaincu que tout produit reste "moralement neutre", affirmer qu’il existe un produit absolument immoral, pour la production duquel tout un monde sui generis a même été mis en place, ne peut lui apparaître que comme une sottise.

Bref, tous les éléments de l’existence instrumentalisée convergent pour empêcher l’homme de comprendre ce qu’est vraiment la bombe. C’est ainsi qu’il s’achemine vers sa fin, fébrile et indolent à la fois, sans même comprendre ce que signifie le mot "fin".

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, pages 326-327

[ employés ] [ salariés ] [ déresponsabilisation ] [ mauvaise foi ] [ aveuglement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

définition

Pourquoi toujours écrire les mêmes textes sur les mêmes formes ? Pourquoi ne pas se demander si des formes nouvelles, des contraintes inédites, ne pourraient pas faire jaillir de nouvelles façons de jouer avec les mots, de nouvelles façons de raconter le monde et, en fin de compte, de nouvelles façons de le penser et de le transformer ? Le poète Raymond Queneau et le mathématicien François Le Lionnais ont créé l'Oulipo pour cela. Oulipo signifie "Ouvroir de Littérature Potentielle" : il s'agit donc d'un endroit où on travaille à inventer une nouvelle littérature (c'est le sens d’"ouvroir"), celle qui n'existe pas encore et qui est donc "potentielle". Chaque mois, fidèlement depuis 1960, des écrivains et des mathématiciens mangent ensemble pour travailler et bavarder. Ils cherchent dans l'histoire de la mathématique et de la littérature des idées de nouvelles structures ou de nouveaux jeux avec la langue. Ils ne se contentent pas de dire "Et si on faisait ceci ou cela ?", ils le font. À chaque réunion, les oulipiens doivent, en effet, apporter au moins une création. Ce sont quelques-unes de celles-ci qui se trouvent dans ce livre. Sérieuses ou drôles, elles sont toujours joueuses. Joueuses, elles sont toujours inventives et souvent différentes de ce qu'on lit d'ordinaire. Lecteur,ouvre l'œil !

Auteur: Fournel Paul

Info: En 4e de couv de l'ouvrage Le petit Oulipo, extraits de textes de l'oulipo

[ contraintes créatrices ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

monde

Nous sommes à une nouvelle croisée des chemins avec de nouvelles promesses et de nouveaux périls... Nous ne pouvons pas nous permettre d'être divisés. Le partenariat et la coopération entre les nations ne sont pas un choix, ils sont la seule voie. Les alliés doivent s'écouter les uns les autres, apprendre les uns des autres, se faire confiance les uns aux autres... Le plus grand danger serait de permettre à de nouveaux murs de nous diviser. Les murs entre les alliés de longue date ne peuvent pas rester debout. Les murs entre les pays les plus riches et les plus pauvres ne peuvent pas rester debout. Les murs entre les races et les tribus, entre les indigènes et les immigrants, entre chrétiens, musulmans et juifs ne peuvent pas rester debout. Le plus grand danger serait de permettre à de nouveaux murs de nous diviser. Au contraire, le moment est venu de construire de nouveaux ponts à travers le globe. Il faut avoir pour objectif... un monde sans arme nucléaire, mettre un terme à la prolifération, diminuer ces arsenaux qui sont d'une autre ère. Il faut travailler avec la Russie quand nous le pouvons, défendre nos valeurs quand nous le devons. Nous unir pour sauver la planète et rendre à nos enfants leur avenir.

Auteur: Obama Barack

Info:

[ planète terre ] [ espérance ] [ USA ] [ humanisme ]

 

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