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postérité

La nuit s’efface. Les étoiles s’éloignent. Voici que les dernières courtisanes sont rentrées avec les amants. Et moi, dans la pluie du matin, j’écris ces vers sur le sable.

Les feuilles sont chargées d’eau brillante. Des ruisseaux à travers les sentiers entraînent la terre et les feuilles mortes. La pluie, goutte à goutte, fait des trous dans ma chanson.

Oh ! que je suis triste et seule ici ! Les plus jeunes ne me regardent pas ; les plus âgés m’ont oubliée. C’est bien. Ils apprendront mes vers, et les enfants de leurs enfants.

Voilà ce que ni Myrtalê, ni Thaïs, ni Glykéra ne se diront, le jour où leurs belles joues seront creuses. Ceux qui aimeront après moi chanteront mes strophes ensemble.

Auteur: Louys Pierre Louis dit Pierre

Info: "La pluie au matin", in "Chansons de Bilitis"

[ transmission ] [ mélancolie ] [ éphémère ] [ gagnants ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

mise en commun

Facebook permet des rencontres qui font que je ne me sens plus seul devant la page blanche. Dans Partages, je réfléchis à des questions telles que “qu’est-ce que parler une langue ?” ou “qu’est-ce que j’essaie de transmettre quand j’écris mes poèmes ou mes traductions ?” (...)

Il y a beaucoup de façon de “partager” un texte. L’oralité, la rencontre directe avec le lecteur, c’est-à-dire la transformation du lecteur en auditeur, c’est aussi de la traduction. Les versions “non traduites” que je donne sur Facebook sous la forme de mot à mot commentés permettent au lecteur d’entrer dans le texte, même (et surtout) s’il ne connaît pas la langue originale, puis d’élaborer lui-même sa propre traduction. Elles sont pour moi une manière de faire du partageable avec de l’intraduisible.

Auteur: Markowicz André

Info: Partages

[ réseaux sociaux ] [ transposition ] [ rapports humains ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

communion

Un plaisir qui n’est que pour moi me touche faiblement et dure peu. C’est pour moi et pour mes amis que je lis, que je réfléchis, que j’écris, que je médite, que j’entends, que je regarde, que je sens. Dans leur absence, ma dévotion rapporte tout à eux. Je songe sans cesse à leur bonheur. Une belle ligne me frappe-t-elle ; ils la sauront. Ai-je rencontré un beau trait, je me promets de leur en faire part. Ai-je sous les yeux quelque spectacle enchanteur, sans m’en apercevoir je médite le récit pour eux. Je leur ai consacré l’usage de tous mes sens et de toutes mes facultés ; et c’est peut être la raison pour laquelle tout s’exagère, tout s’enrichit un peu dans mon imagination et dans mon discours. Ils m’en font quelquefois un reproche ; les ingrats !

Auteur: Diderot Denis

Info: "Salons", éd. Hermann, 1995, t. III, p. 194

[ réseau de signification ] [ dialogue intérieur ] [ relations sociales ] [ altruisme motivant ] [ exister ] [ témoins miroirs ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

écriture

J’écris souvent dans l’épaisseur d’un mur. Mes bras, alors tendus à l’horizontale, dépassent. D’un côté, un froid sidéral, de l’autre, un souffle brûlant, mais impossible de savoir lequel de ces deux espaces borgnes signifie la liberté, ou la prison.

Ces messages quotidiens furent adressés à deux amis, l’un alité dans un proche hôpital, l’autre veillant à mon chevet. Témoignant de la fusion d’un corps et d’une machine, ils sont l’exacte traduction électronique d’une blessure qui m’a gardé sur le flanc, en chien de fusil, incapable de m’allonger ou de m’asseoir, et qui m’a imposé l’usage exclusif du téléphone portable pour écrire.

L’écran basculé sur l’oreiller, à vingt centimètres du visage, épouse parfaitement le champ visuel, et l’ongle qui frappe quelques caractères par ligne, invoque la guérison comme à coups de poinçon. Cette psalmodie sur fond pâle traverse le ciment.

La parole vient de l’outil.

Auteur: Rahmy Philippe

Info: SMS de la cloison

[ hôpital ] [ téléphone portable ] [ handicap ]

 

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mémoire

Tout cela est arrivé il y a très longtemps, dans un univers qui semble différent. Désormais, l’histoire est devenue légende. Mythe. Les détails se déforment, la précision se perd. Des gens comme moi comblent les lacunes grâce à leur imagination. Nous inventons des faits. Nous inventons une pensée. Nous truquons un peu la réalité avec la connaissance que nous avons du cinéma. Le jeu donne un certain goût, enlève un peu de poids. Pour le meilleur et pour le pire. Car ce que je raconte, c’est l’histoire de mes ancêtres, des tensions qui se sont progressivement amplifiées et qui ont culminé avec le retour des morts. Non. Je mens. J’écris sur une ville, la bourgade où ont vécu mes ancêtres, celle où les Ramírez et les Marlowe ont existé et ont cessé d’exister. De cet endroit, il reste peu de chose. Cherchez sur une carte ou dans un atlas : vous ne trouverez rien.

Auteur: Xerxenesky Antonio

Info: Avaler du sable

[ onirique ] [ imparfaite ] [ littérature ]

 

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analogie

Il y a un creuset commun à la physique et à la littérature, dit-il. L’une et l’autre n’ont de sens que si l’objet premier de l’effort est la recherche de la vérité. Puis, une fois que la vérité est mise à jour, sa remise en cause. Le physicien qui trouve l’explication d’un phénomène scientifique par le biais d’un modèle mathématique, se doit – et c’est sa première tâche – de le remettre en cause et d’en chercher un autre. Pour écrire, le parcours est le même. J’écris une page, parfois trente ou quarante fois, et chaque fois, je trouve que la version nouvelle est dépassée: comme si le fait de la mettre au jour la grillait. Ecrire, c’est aller sans relâche un peu plus au fond des choses. Il y a là une dimension kabbalistique: c’est la recherche du sens caché. Mais lorsque vous découvrez le sens caché des choses, il ne l’est plus. C’est sans fin.

Auteur: Arditi Metin

Info: https://www.letemps.ch/, 2 sept. 2011

[ logique formelle ] [ langage ] [ codages humains ] [ quête infinie ] [ approfondissement ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

question

Quelle est ma capacité de renouvellement ? Quelle est ma chance de produire encore ce que je n’attends pas de moi ? Car ma vie se déroule principalement dans l’à-venir. Elle se fonde sur l’attente. Elle est préparation. Si je peux jouir du présent, c’est seulement dans la mesure où il est promesse de futur. Je cherche la Terre promise. J’écoute la musique des lendemains. Ma nourriture, c’est l’expectation. Ma drogue, l’espoir. Enfant, je ne supportais pas l’absence de but et, avec des riens, me fabriquais ce que j’appelais des " petites lumières "  pour éclairer la journée ou la semaine qui s’annonçait. Si j’écris ce livre sur ma vie écoulée, ce n’est ni pour m’y vautrer avec complaisance ni pour y régler des comptes. C’est pour me donner un but nouveau, donc une existence nouvelle. C’est pour produire de l’avenir avec mon passé. Le déjà-fait m’ennuie. Ne m’excite que l’à-faire. Si j’avais une prière à formuler, ce serait moins " donnez-moi la force " que " donner-moi le désir " de faire.

Auteur: Jacob François

Info: La statue intérieure

[ introspection ] [ dépassement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

espérance

- En ce sens, l’auteur de science-fiction a-t-il un rôle social à jouer ?

- Si tu ne le penses pas, c’est vraiment que tu fais la politique de l’autruche. Un auteur de science-fiction aujourd’hui qui dit : "Non je n’ai pas une responsabilité politique ou sociologique dans ce que j’écris", il n’a pas compris ce qu’est la science-fiction ou il n’en fait pas. L’auteur de SF a toujours eu un rôle d’alerte, d’anticipation. Mais cette mission est moins importante, pour moi, que celle de proposer des alternatives. On doit présenter d’autres mondes, d’autres visions, d’autres pratiques. Montrer comment échapper à la dystopie ultralibérale ou transhumaniste qui arrive. Il faut qu’on arrête de faire juste de la dystopie, de jouer sur la peur des gens, sur les affects apocalyptiques. Le post-apocalyptique a été fait quinze mille fois, il est temps d’essayer de faire mieux. Les milieux politiques et militants en ont besoin, ils se battent, ils ont le nez contre les réformes, peu ont une capacité créative, donc on doit leur proposer des alternatives.

Auteur: Damasio Alain

Info: Interview du 19 avril sur https://www.ernestmag.fr/

[ créativité ] [ inventivité ] [ positiver ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écriture

mon ombre m’espionne à chaque pas

pour rendre son rapport à la Mort

mais moi je fais semblant

d’être calme et obéissant

je regarde les croix qui ne sont autres

qu’emplâtres sur la face de la Terre

et je dis : ça me va, Madame la Mort,

ça me va !



le Temps avale avide

les battements de mon coeur

il me laisse comme pourboire

quelques souvenirs

juste quelques petits souvenirs

et je dis : ça me va, Monsieur le Temps,

ça me va !



heureux et triste à la fois

car je suis encore

une dispersion de la lumière

dans une goutte de sang

je fais ma prière

et je dis : ça me va, Madame la Vie,

ça me va !



je fais semblant

d’être calme et obéissant

mais le soir

ayant l’air d’un rêveur

j’écris

et les mots s’alignent

comme des armées silencieuses

sur la feuille de papier

combattant la fatalité

Auteur: Caragea Ionut

Info: Armées silencieuses

[ poème circadien ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

orient-occident

- Klaus Schwab, le patron de Davos, a parlé d’un tsunami technologique entre la robotique, l’intelligence artificielle, les imprimantes 3D, les biotechnologies et l’hybridation de l’homme et de la machine, parce que tout cela bouscule nos vies et nos frontières. Il y a des disruptions partout. Par exemple, Uber est la plus grande société de taxis du monde, mais ils n’ont pas un seul taxi… AirBnb est la plus grande société hôtelière du monde, mais ils n’ont pas un seul hôtel… Amazon est la plus grande librairie du monde, mais ils n’ont pas une seule librairie… Toutes ces technologies entraînent des disruptions assez compliquées à saisir.

- C’est comme pour l’imprimerie ou l’électricité, il y a un certain nombre de choses qui se produisent et qui accélèrent les phénomènes. En 1960, General Motors ou General Electric étaient des sociétés dominantes qui duraient 60 ans. En 1980, on a vu des sociétés, comme IBM, qui ont été leaders pendant 35 ans. Mais aujourd’hui, les nouvelles entreprises comme Apple, Microsoft, Google ou Amazon vont durer une quinzaine d’années. Il y a une accélération et cela ne va faire qu’empirer. On parle beaucoup du match entre l’Amérique et la Chine. J’ai assisté à la montée du Japon, qui a fait un effort surhumain après la guerre. Après, comme ils ne faisaient plus d’enfants, les jeunes sont devenus des fils à papa et l’innovation a disparu. Dans les grandes villes chinoises, c’est la même chose. Les appartements sont trop petits et on risque de retrouver le même phénomène qu’au Japon, c’est-à-dire une diminution de l’innovation. En Amérique, ils savent rebondir, donc je ne pense pas que l’Amérique soit fichue. Quand on lit un certain nombre d’experts, on pourrait penser que la Chine pourrait prendre le relais, mais je ne crois pas que les choses se passeront ainsi. Lorsque la Russie s’est cassé la gueule, les Américains sont arrivés avec les grandes entreprises de consulting, comme McKinsey, et ils ont fait faire des bêtises aux Russes. Les Chinois ont beaucoup médité là-dessus pour ne pas faire la même chose. Ils ont essayé d’inventer un nouveau modèle, qui est beaucoup basé sur la technologie, avec de nombreux défauts quand même. Il faut savoir qu’il y a 900 millions de personnes qui sont sorties de la pauvreté en Chine, mais il y a encore 600 millions de gens qui vivent très pauvrement. C’est pour cette raison que le modèle capitaliste occidental ne convient pas bien à la Chine. On assiste donc à un basculement de l’Occident vers l’Orient, puisque les grandes démographies sont en Orient, mais cela entraîne en même temps une précarité des classes moyennes de l’Ancien Monde riche. L’Europe a dominé 70 % de la planète pendant une époque et, quand les Américains ont pris le relais des Anglais, ils ont automatiquement voulu faire du consumérisme en créant leur village mondial pour vendre leurs produits et amener la démocratie en même temps. Mais la démocratie, cela ne fonctionne pas dans des pays comme la Chine ou l’Inde. Par le biais du consumérisme, les gens ont accédé aux nouvelles technologies, avec toutes les menaces que cela entraîne, mais les promesses étaient tout à fait agréables. On ne se rend pas compte que l’on transmet toutes nos données. Donc, nous sommes fliqués. Les Chinois ont commencé et maintenant les gouvernements occidentaux trouvent que ce n’est pas si mal. Il y a un vrai risque pour nos démocraties.

- L’Europe aurait intérêt à s’écarter davantage de l’Amérique pour réinventer un modèle qui lui soit propre

- Malheureusement, c’est ce qui est en train d’arriver et on ne peut rien faire contre cela. Il y a trois cerveaux dans chaque individu : le néocortex, le limbique et le reptilien. Le néocortex, c’est ce qui est raisonnable. Le limbique, c’est l’émotion. Et le reptilien, c’est le repli sur soi. On voit tous les phénomènes populistes dans de nombreux pays et c’est le repli sur soi reptilien. Quand on ajoute cela à l’émotion, on évoque la nécessité de restaurer la Grande Russie quand on parle au peuple russe, on évoque la grande Chine, et les Américains rêvent d’une grande Amérique… Le néocortex, c’est la raison, et c’est toujours le moins fort. C’est pour cette raison que j’écris que dans quelques décennies, les hommes ne pourront plus comprendre notre psychologie. C’est pour cette raison aussi que les régimes forts vont plus vite que les démocraties. Churchill disait que la démocratie est le moins mauvais des systèmes, mais si c’est un régime fort, on ne discute pas, donc cela va plus vite. L’Europe s’est endormie, on ne veut plus faire la guerre, on est désarmé et, quand il arrive une histoire comme l’Ukraine, on est incapable de faire ce qu’il faut. Maintenant, le match entre les États-Unis et la Chine remet notre modèle en question. On pensait que le modèle démocratique allait s’imposer après la chute du Mur de Berlin. Il y a eu une prolifération des démocraties et, aujourd’hui, on s’aperçoit que l’on est en train de reculer sur ce point. Au fond, l’Europe aurait intérêt à s’écarter davantage de l’Amérique pour réinventer un modèle qui lui soit propre.

Auteur: Salmon Robert

Info: interviewé sur https://www.kernews.com/

[ neuroscience ] [ géopolitique ] [ futurologie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel