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réalité
(Le Réel), c’est quelque chose qu’on retrouve à la même place, qu’on n’ait pas été là ou qu’on y ait toujours été.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Le discours du maître, II, 342
[
durable
]
économie
Me demande souvent si, dans cette inexorable marche en avant de la virtualisation de l'argent, (mon dada, en l'occurrence une déconnection progressive du réel), il n'y a pas quelque chose qui nous échappe.
Un peu comme si nous étions des bio machines programmées pour ce faire, avec l'immense grâce de pouvoir nous en rendre compte individuellement, mais avec une incapacité totale d'influer sur l'inertie de notre ruche.
Des microbes destructeurs grignoteurs, injectés sur terre, par on ne sait quelle méta amibe.
Auteur:
Mg
Années: 1958 - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: musicien, compilateur, sémioticien, directeur, guitariste, compositeur-chercheur, entrepreneur, astacologue, écrivain, imprimeur-éditeur-producteur, linguiste, père de famille, chansonnier, politicien très local, brocanteur, bûcheron, agent-couchettes...
Continent – Pays: Europe - Suisse
Info:
27 juillet 2012
[
historique
]
[
question
]
musée
Mais voici que pour la France, Beaubourg [le Centre Pompidou] change tout ! Nous assistons au triomphe, à la glorification de l’image, du spectacle, de la culture par la représentation. Tout est voué au visuel dans cet univers culturel, tout est monstratif (car la bibliothèque géante est une plaisanterie à côté des kilomètres d’images, et ce sont encore les livres d’images qui y attirent le plus !). Nous sommes à Beaubourg en présence de la concentration des méthodes, objectifs, attentes et réalisations de la civilisation de l’image. Images de tout et sur tout. un million de visiteurs reçoivent une appréhension du monde dans lequel ils vivent par cette surimpression d’images. On leur fait comprendre l’évolution de leur société par l’image, la photo, le prototype, le plan, le croquis, le schéma, les diapos. Ancrage plus forcené que jamais dans le réel. Le réel seul. Beaubourg a porté l’ex-position (absence du réel par présentation de ce réel) à son comble.
Auteur:
Ellul Jacques
Années: 1912 - 1994
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: professeur d'histoire du droit, penseur, historien, théologien protestant et sociologue
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, page 187
[
conviction visuelle
]
[
critique
]
[
réductionnisme
]
réalité
La question est donc de savoir comment distinguer la vraie croyance (ou croyance du réel) de la fausse (ou croyance dans la fiction). Or, comme nous l'avons vu dans l'article précédent, les idées de vérité et de mensonge, dans leur plein développement, n'ont qu'exclusivement le mode empirique pour se forger des opinions. [—]
D'autre part, tous les adeptes de la science sont animés d'un joyeux espoir que les processus d'investigation, si poussés assez loin, donneront une certaine solution à chaque question à laquelle ils l'appliquent. Cette activité de la pensée par laquelle nous sommes conduits, non pas là où nous le souhaitons, mais vers un but prédestiné, est comme l'opération du destin. Aucune modification du point de vue adopté, aucune sélection d'autres faits à étudier, aucun penchant naturel de l'esprit même, ne peut permettre à un homme d'échapper à l'opinion prédestinée. Ce grand espoir s'incarne dans la conception de la vérité et du réel. L'opinion qui est destinée à être finalement acceptée par tous ceux qui enquêtent, est ce que nous entendons par vérité, et l'objet représenté dans cette opinion est le réel.
Auteur:
Peirce Charles Sanders
Années: 1839 - 1914
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: sémiologue, mathématicien, logicien et philosophe
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
How to Make Our Ideas Clear. Popular Science Monthly, 12, 286-302. (1878).
[
consensus anthropomorphe
]
analogies
Les villes ont souvent été comparées à la langue : on peut lire une ville, dit-on, comme on lit un livre. Mais la métaphore peut être inversée. Les voyages que nous faisons pendant la lecture d'un livre retracent, d'une certaine manière, les espaces privés que nous habitons. Il y a des textes qui seront toujours nos rues sans issue ; des fragments qui seront des ponts ; des mots qui seront comme l'échafaudage qui protège de fragiles constructions. T.S. Eliot : un végétal poussant dans les débris d'un bâtiment en ruines ; Salvador Novo : une rue bordée d'arbres transformée en autoroute ; Tomas Segovia : un boulevard, un souffle d'air ; Roberto Bolano : une terrasse sur le toit ; Isabel Allende : un centre commercial (magiquement réel) ; Gilles Deleuze : un sommet ; et Jacques Derrida : une petite grotte. Robert Walser : une fente dans le mur, pour regarder de l'autre côté ; Charles Baudelaire : une salle d'attente ; Hannah Arendt : une tour, un point Archimèdien ; Martin Heidegger : un cul-de-sac ; Walter Benjamin : un sens unique pris à contre-courant.
Auteur:
Luiselli Valeria
Années: 1983 -
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivaine
Continent – Pays: Amérique du sud - Mexique
Info:
[
littérature
]
[
comparaisons
]
[
lieux
]
[
écrivains
]
érotisme
Que le pied, le doigt, le nez ou quelque autre partie du corps puissent jouer comme métaphore du pénis, ce n’est pas en vertu de leur forme saillante (selon un schème d’analogie entre ces divers signifiants et le pénis réel) : ils n’ont de valence phallique que sur la base de cette coupure phantasmatique qui les érige – pénis châtrés, pénis parce que châtrés. [...] Le corps ne se distribue pas en "symboles" masculins ou féminins : il est bien plus profondément le lieu de ce jeu et de ce déni de la castration, illustré par l’usage chinois (cité par Freud dans Le fétichisme) de commencer par mutiler le pied de la femme, puis de vénérer comme un fétiche ce pied mutilé. Le corps tout entier est disponible, sous des formes innombrables, pour ce marquage/mutilation suivi de vénération phallique (exaltation érotique). C’est là son secret, et non pas du tout dans l’anamorphose des organes génitaux.
Ainsi la bouche fardée est phallique (fard et maquillage font éminemment partie de l’arsenal de mise en valeur structurale du corps). Une bouche maquillée ne parle plus : lèvres béates, mi-ouvertes, mi-fermées, elles n’ont plus pour fonction de parler, ni de manger, ni de vomir, ni de baiser. [...] la bouche maquillée, objectivée comme bijou, dont l’intense valeur érotique ne vient pas du tout, comme on l’imagine, de son soulignement comme orifice érogène, mais, à l’inverse, de sa fermeture – le fard étant en quelque sorte le trait phallique, la marque qui l’institue en valeur d’échange phallique – bouche érectile, tumescence sexuelle par où la femme s’érige, et où le désir de l’homme viendra se prendre à sa propre image.
Médiatisé par ce travail structural, le désir, d’irréductible qu’il est lorsqu’il se fonde sur la perte, sur la béance de l’un à l’autre, devient négociable, en termes de signes et de valeurs phalliques échangées, indexées sur une équivalence phallique générale – chacun jouant contractuellement et monnayant sa jouissance propre en termes d’accumulation phallique – situation parfaite d’une économie politique du désir.
Auteur:
Baudrillard Jean
Années: 1929 - 2007
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: sociologue et philosophe
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 167-168
[
interdit
]
[
manque
]
[
artifices
]
désignation idiomatique
Ce qui frappe d’abord l’homme "moderne", rompu à la théorie et à la science linguistique d’aujourd’hui, et pour lequel le langage est extérieur au réel, pellicule fine et sans consistance sinon conventionnelle, fictive, "symbolique", c’est que dans les sociétés "primitives", ou comme on dit "sans histoire", "pré-historiques", le langage est une substance et une force matérielle. Si l’homme primitif parle, symbolise, communique, c’est-à-dire établit une distance entre lui-même (comme sujet) et le dehors (le réel) pour le signifier dans un système de différences (le langage), il ne connaît pas cet acte comme un acte d’idéalisation ou d’abstraction, mais au contraire comme une participation à l’univers environnant. Si la pratique du langage suppose réellement pour l’homme primitif une distance par rapport aux choses, le langage n’est pas conçu comme un ailleurs mental, une démarche d’abstraction. Il participe comme un élément cosmique du corps et de la nature, confondu avec la force motrice du corps et de la nature. Son lien avec la réalité corporelle et naturelle n’est pas abstrait ou conventionnel, mais réel et matériel. L’homme primitif ne conçoit pas nettement de dichotomie entre matière et esprit, réel et langage, et par conséquent entre "réfèrent" et "signe linguistique", et encore moins entre "signifiant" et "signifié" : pour lui, ils participent tous au même titre d’un monde différencié.
Des systèmes magiques complexes, telle la magie assyrienne, reposent sur un traitement attentif de la parole conçue comme une force réelle. On sait que dans la langue akkadienne "être" et "nommer" sont synonymes. En akkadien, "quoi que ce soit" s’exprime par la locution "tout ce qui porte un nom". Cette synonymie n’est que le symptôme de l’équivalence généralement admise entre les mots et les choses, et qui sous-tend les pratiques magiques verbales. Elle transparaît aussi dans les exorcismes liés à l’interdiction de prononcer tel ou tel nom ou mot, aux incantations dont on exige la récitation à voix basse, etc.
Plusieurs mythes, pratiques et croyances révèlent cette vision du langage chez les primitifs. Frazer (the Golden Bough, 1911-1915) constate que dans plusieurs tribus primitives le nom, par exemple, considéré comme une réalité et non pas comme une convention artificielle, "peut servir d’intermédiaire — aussi bien que les cheveux, les ongles ou toute autre partie de la personne physique — pour faire agir la magie sur cette personne". Pour l’Indien d’Amérique du Nord, d’après ce même auteur, son nom n’est pas une étiquette, mais une partie distincte de son corps, comme l’œil, la dent, etc., et par conséquent un mauvais traitement de son nom le blessera comme une blessure physique. Pour sauvegarder le nom, on le fait entrer dans un système d’interdictions, ou de tabous.
Auteur:
Kristeva Julia
Années: 1941 - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: sémioticienne, philospohe et écrivain
Continent – Pays: Europe - France - Bulgarie
Info:
Le langage, cet inconnu, pp. 56-57
[
réalité encodée
]
[
vocable dagyde
]
[
premier degré performatif
]
[
philologie diachronique
]
[
codage du réel
]