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écriture

Je me rappelle une conversation, il y a vingt ans déjà, avec Gabriel Garcia Marquez qui m'a dit : "C'est Kafka qui m'a fait comprendre qu'on peut écrire autrement." Autrement, cela voulait dire : en franchissant la frontière du vraisemblable. Non pas pour s'évader du monde réel (à la manière des romantiques) mais pour mieux le saisir.

Auteur: Kundera Milan

Info: Les testaments trahis

[ recette ] [ exagération ] [ littérature ] [ fable miroir ]

 

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sériosité

Le rire, poursuit Pétrarque, est une explosion qui nous arrache au monde et nous rejette dans notre froide solitude. La plaisanterie est une barrière entre l'homme et le monde. La plaisanterie est l'ennemi de l'amour et de la poésie. […] L'amour ne peut pas être risible. L'amour n'a rien de commun avec le rire.


Auteur: Kundera Milan

Info: Le Livre du rire et de l'oubli. Cinquième partie, Litost : Pétrarque condamne le rire de Boccace.

[ gravité ] [ humour défense ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Je crois qu'un homme et une femme s'aiment davantage quand ils ne vivent pas ensemble et quand ils ne savent l'un de l'autre qu'une seule chose, qu'ils existent, et quand ils sont reconnaissants l'un envers l'autre parce qu'ils existent et parce qu'ils savent qu'ils existent. Et ça leur suffit pour être heureux. Je te remercie (...), je te remercie d'exister.

Auteur: Kundera Milan

Info: Risibles amours, chapitre 23

[ liés ] [ chastes ] [ couple virtuel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

être humain

Les vies humaines sont composées comme une partition musicale. L'homme, guidé par le sens de la beauté, transforme l'événement fortuit (une musique de Beethoven, une mort dans une gare) en un motif qui va ensuite s'inscrire dans la partition de sa vie. Il y reviendra, le répétera, le modifiera, le développera comme fait le compositeur avec le thème de sa sonate.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'insoutenable légèreté de l'être, p.81, Folio no2077

[ mémoire ] [ esthétique ] [ artiste ] [ musicalement arborescent ]

 

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spleen

Je pourrais dire qu'avoir le vertige c'est être ivre de sa propre faiblesse. On a conscience de sa faiblesse et on ne veut pas lui résister, mais s'y abandonner. On se soûle de sa propre faiblesse, on veut être plus faible encore, on veut s'écrouler en pleine rue aux yeux de tous, on veut être à terre, encore plus bas que terre.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'insoutenable légèreté de l'être, p.118, Folio no2077

 

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pathos

Il faut définir l'homo sentimentalis, non pas comme une personne qui éprouve des sentiments, (car nous sommes tous capables d'en éprouver, mais comme une personne qui les a érigés en valeurs. Dès que le sentiment est considéré comme une valeur, tout le monde veut le ressentir ; et comme nous sommes tous fiers de nos valeurs, la tentation est grande d'exhiber nos sentiments.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'Immortalité

[ idéalisme ] [ romantisme ] [ sentimentalisme ] [ moralisme ]

 
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relatif

Le rôdeur de la côte qui brandit, frénétique, une lanterne à bout de bras, ce peut être un dément. Mais la nuit, lorsque les vagues malmènent une barque déroutée, cet homme est un sauveur. La planète où nous vivons est la zone frontalière entre le ciel et l'enfer. Nulle action n'est en soi bonne ou mauvaise. Seule, sa place dans l'ordre la fait bien ou mal.

Auteur: Kundera Milan

Info: La plaisanterie, p.345, Folio no638

 

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vieillir

Tant que les gens sont encore plus ou moins jeunes et que la partition musicale de leur vie n'en est qu'à ses premières mesures, ils peuvent la composer ensemble et échanger des motifs (...) mais, quand ils se rencontrent à un âge plus mûr, leur partition musicale est plus ou moins achevée, et chaque mot, chaque objet signifie quelque chose d'autre dans la partition de chacun.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'Insoutenable légèreté de l'être

[ rapports humains ] [ éloignement ] [ fermeture ]

 

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angoisse

Celui qui veut continuellement "s'élever" doit s'attendre à avoir un jour le vertige. Qu'est-ce que le vertige ? La peur de tomber ? Mais pourquoi avons-nous le vertige sur un belvédère pourvu d'un solide garde-fou ? Le vertige, c'est autre chose que la peur de tomber. C'est la voix du vide au-dessous de nous qui nous attire et nous envoûte, le désir de chute dont nous nous défendons ensuite avec effroi.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'insoutenable légèreté de l'être, Gallimard, collection Folio n°2077, 1990, p.93

[ mort effrayante ]

 

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question

[...] je dois me demander dans quel monde j'enverrais mon enfant. L'école ne tarderait pas à me l'enlever pour lui bourrer le crâne de contre-vérités que j'ai moi-même vainement combattues pendant toute ma vie. Faudrait-il que je voie mon fils devenir sous mes yeux un crétin conformiste ? ou bien, devrais-je lui inculquer mes propres idées et le voir souffrir parce qu'il serait enchaîné dans les mêmes conflits que moi ?

Auteur: Kundera Milan

Info: La valse aux adieux, p.157, Folio no1043

[ pédagogie ]

 

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